Bourré de Tocs, une simple tape sur l'épaule me suffirait pourtant.

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Disease
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Bourré de Tocs, une simple tape sur l'épaule me suffirait pourtant.

Message par Disease »

Bonjour, je suis nouveau sur le forum.

Je ne me suis pas vraiment inscrit pour recueillir des informations ou autre mais plutôt pour mettre ma souffrance sur la table.

Internet n'est pas vraiment l'endroit pour recevoir de l'empathie ou de la compassion mais j'en suis à un stade où je ne vois pas d'autres alternatives malheureusement.

Je vais mal, extrêmement mal.

J'ai 24 ans bientôt 25 et ma vie n'a été que souffrance depuis l'enfance. Je ne compte pas raconter ici les moindres détails de ma vie mais je vais faire au mieux et pas trop long pour que vous puissiez suivre.

Ma vie n'a été est n'est que solitude et isolement. Depuis que je suis entré à l'école, je n'ai jamais eu d'amis, je passais toutes mes récréations seul adossé au poteau d'un préau.

Je voyais les autres gamins s'amuser, rire mais je me suis toujours senti différent, comme si je ne pouvais pas faire parti de leur monde. Primaire, collège, lycée, le même scénario.

À partir du collège j'ai commencé à être la victime de harcèlement scolaire. J'ai subi la haine verbale de dizaines d'élèves, des élèves qui se passaient le mot jusqu'à ce que ce soit plusieurs classes à me haïr.

Une haine, une telle haine, des moqueries, un dédain monstre de la part d'autres êtres humains. Pas un mot d'amour, pas un geste de tendresse, pas d'aide, pas de sourire.

Jusqu'à ce qu'en 2012 je quitte le lycée parce que le harcèlement n'était plus soutenable. Depuis 2012, les TOCs que j'avais depuis l'enfance se sont intensifiés énormement, je partais dans des délires horribles, mais toujours sans aide, de la part de personne, mes parents restaient et reste encore aujourd'hui indifférents.

Mais faisons plus bref : la solitude, le manque d'amour (l'ABSENCE je devrais dire), l'isolement, voilà la définition de ma vie. Pas un sourire de quelqu'un, pas un câlin, pas de caresses, pas de baisers, absolument rien, le néant absolu.

Depuis gamin mes parents avaient tous les indices pour comprendre que j'allais mal et ils n'ont jamais rien fait.

L'absence d'amour provoque même depuis quelques temps des douleurs physiques (psychosomatiques), je n'arrive plus à m'étirer, mes muscles sont tendus, je me sens bizarre, je ne suis JAMAIS détendu, je pense toujours toujours toujours, toujours dans la réflexion, l'intellectualisation, je n'ai pas une seule seconde de répit.

Dans quel monde vivons-nous si même une personne ne peut recevoir dans sa put*in de chienne de vie les gestes de tendresse INDISPENSABLES à la bonne santé d'un être humain. J'ai même pas droit à un câlin.

Le pire dans tout ça, c'est que j'ai été éduqué à me soucier du désir des autres plutôt que du mien. C'est pour cela qu'aujourd'hui je ne parle presque pas de ce que je vis.

Ma mère me répétait sans cesse : "il y a pire" "il y a pire" "il y a pire", sans écouter son gosse, sans essayer de comprendre ce qu'il ressentait/vivait. L'argument du pire n'est pas un argument, c'est laisser pourrir son gosse dans sa souffrance en lui faisant comprendre que sa souffrance est sans la moindre importance, illégitime, sans aucune valeur.

Je n'ai jamais été aussi mal qu'aujourd'hui, je dépéri, je n'ai plus aucune force, aucune énérgie, je ne sais pas comment je tiens encore littéralement debout. Mes journées sont les mêmes depuis près de 10 ans, je me lève et je ne sais pas quoi faire de ma journée, mais je me lève quand même pour avoir une certaine dignité, même si je sais que la journée sera complètement VIDE.

À force même d'être engueulé par ses parents, ne pas être écouté, avoir toujours tort devant eux même si j'ai raison, me faire comprendre que je ne suis qu'un petit con devant le monde d'adulte, j'en ai développé une DISSOCIATION extrême où j'ai toujours cette impression d'être spectateur de ma vie, je me regarde, je regarde MOI. J'ai même toujours cette sensation d'illégitimité quand j'écris ces lignes, du genre "est-ce que je souffre assez pour me plaindre ?" comme si on pouvait quantifier la douleur psychique...

C'est comme si j'avais mis un masque depuis petit, le masque des tyrans qui m'ont élevé, en fait j'incarne sans le vouloir ce qu'ils m'ont martelé pendant des années. Je me regarde sans vraiment le vouloir avec du dédain, comme si je sentais cette perpétuelle présence de moquerie de ma souffrance genre comme si une personne était proche de moi et me disait "Oooh le pauvre, oooh la petite victime, ooh je vais pleurer, laisse moi sortir le violon"...

Ils ont crée une personnalité, un masque attaché à mon moi. Une personnalité tyrannique, car à force d'être sous le feu de leurs critiques, une partie de moi est devenue comme eux et cette partie de moi prend le relai, même en l'absence d'autres critiques, cette "personnalité", ce masque, ce personnage que j'incarne se met à DÉMOLIR celui que je suis, c'est à dire un gosse de 24 ans démoli par les gens.

Ce message a pas vraiment d'intérêt, je recherche juste une oreille compréhensive, une seule, juste UNE SEULE, qui pourra enfin me dire qu'elle comprend à peu près ce que je vis et compatis.

J'ai recherché de l'aide en 2017, de mon propre chef j'ai consulté un psychiatre pendant deux ans mais j'ai tellement été éduqué à ce qu'on me dise que j'ai tort, que j'ai forcément tort, que c'est moi l'unique problème face aux autres, que je suis resté DEUX ANS avec un psychiatre FROID, DISTANT, GLACIAL, SANS COMPASSION, SANS EMPATHIE, qui m'a encore plus enfoncé dans mon isolement alors que j'étais venu pour faire lien avec de la CHALEUR HUMAINE, de la compréhension, de l'empathie, retrouver le sourire.

Ce psychiatre,et je l'ai appris que récemment, était un psychanalyste, enfin c'est un psychiatre de pensée analytique. Donc elle parle pas, elle fixait, il y avait des silences horribles, j'avais juste envie de m'ouvrir les veines en pleine séance mais je me répétais "elle a bac+10, tu as forcément tort et elle raison" même si je n'allais jamais mieux, je continuais à me persuader que j'étais le seul problème, la seule erreur.

J'ai quand même fini à mettre fin à ces séances en janvier dernier, et je recherche maintenant un psychiatre TCC (conseillé par un psy de CMP que j'ai eu au téléphone récemment pour une consultation à distance).

J'espère en trouver un, car c'est pas écrit quand on recherche sur le net ou dans les pages jaunes quel type de thérapie ils utilisent, donc faut les appeler et demander.

Merci d'avoir lu ce looooooooong message, si toutefois vous êtes arrivés jusqu'au bout.

Bisous à tous.
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poussière
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Bourré de Toc, une simple tape sur l'épaule me suffirait pourtant.

Message par poussière »

Disease a écrit : lundi 27 avril 2020 2:39
Bonjour, je suis nouveau sur le forum.

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Merci d'avoir lu ce looooooooong message, si toutefois vous êtes arrivés jusqu'au bout.

Bisous à tous.
:bye: le frère,

je me ressens un peu dans certains points.

Soit le bienvenue ici, j'espère que tu t'y sentiras à l'aise et que tu trouveras des outils pour avancer, ainsi que du réconfort.

Désolé si ce soir je suis guère loquace.

Prend soin de toi ! :console:
« Regretter ses propres expériences, c'est arrêter son propre développement. Nier ses propres expériences, c'est mettre un mensonge sur les lèvres de sa propre vie. Ce n'est rien de moins qu'un reniement de l'âme.
-Oscar Wilde
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Gallifrey
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Bourré de Toc, une simple tape sur l'épaule me suffirait pourtant.

Message par Gallifrey »

Bienvenue sur le forum Disease.
Ton récit ressemble à mon vécu également, tu as tout mon soutien bien que je ne sache pas trop quoi te dire pour te réconforter.

Si tu es en France, il y a une carte (incomplète, mais c'est mieux que rien) de psychiatres et psychologues qui pratiquent la TCC ici :
https://www.aftcc.org/carte_membres

Et concernant les psychologues, tu peux également connaître leurs pratiques grâce à ce site : Psychologue.net
Je mentionne les psychologues même si tu as indiqué chercher un psychiatre, car mon expérience personnelle m'incite à penser qu'ils font généralement preuve de plus d'empathie... ceci dit il y a forcément des exceptions.
Si ça t'intéresse, le site te permet de leur écrire un message, selon la façon dont ils te répondent tu peux déjà sentir s'ils ont l'air humains ou pas... et les avis sur Google peuvent aider aussi.

Courage :bisouss:
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redblackrose
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Bourré de Toc, une simple tape sur l'épaule me suffirait pourtant.

Message par redblackrose »

:bye: disease
Bienvenue sur le forum .
Pas évident tout ça et c'est dommage que tu finisses par croire que tu as toujours tort .
:fleur:
Disease
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Bourré de Tocs, une simple tape sur l'épaule me suffirait pourtant.

Message par Disease »

Merci pour vos réponses (merci pour les liens Gallifrey).

Le truc c'est que je suis pas sûr de consulter un psychologue même si ça serait génial.. Car même si je touche l'AAH, les tensions entre ma mère et moi me poussent à chercher un appart, et en plus je soigne mon chat pour un cancer donc les frais s'accumulent.

J'essaie de trouver des psychiatres qui font de la TCC mais il va falloir les appeler un par un. Il y en a un sur Lille mais quand j'ai appelé, on m'a dit que ça se faisait par visioconférence donc je dis "pas de soucis" mais quand j'ai vu le prix de la visio : 80€ ! C'est plus cher qu'en vrai, j'y comprends rien, donc ça revient au même tarif qu'un psychologue quoi..

J'en appelle plusieurs dès demain, je vais vraiment, vraiment mal, j'en suis au point où j'ai mal dans tout le corps, j'ai des douleurs musculaires, je ne suis pas détendu, le mal-être commence à se faire ressentir physiquement..

Vous pouvez pas savoir à quel point j'aimerais qu'on s'occupe de moi.. J'ai très peur de dire cette phrase devant les gens car souvent on me gueule dessus genre "t'es adulte, t'es plus un enfant", mais quand enfant t'as pas ressenti cette protection, que t'étais un peu livré à toi même, t'as juste envie de te reposer dans les bras d'une personne (symboliquement, ou même littéralement) et qu'on te dise "ça va aller, on s'occupe de toi et tu n'as plus rien à penser", plus rien à penser le temps de me soigner.

J'en ai marre de cette déréalisation, j'en peux plus, j'ai des comportements dangereux à cause de ça, aujourd'hui alors que j'ai arrêté le zoloft il y a quinze jours car ça ne m'a jamais rien fait, j'ai pris d'un seul coup 250mg, histoire que ça fasse un effet choc j'en sais rien...

Devrais-je aller en HP ? À chaque fois on me dit que c'est pire d'aller en HP, on ressort plus mal donc pffffff...
Disease
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Bourré de Tocs, une simple tape sur l'épaule me suffirait pourtant.

Message par Disease »

Vous savez, le fait de n'avoir JAMAIS eu de compassion ni d'empathie par quiconque, ça vous détruit totalement.

Quand je vous dis jamais je n'exagère pas du tout, je suis seul avec mon horreur intérieure depuis mon enfance et je n'ai jamais reçu la moindre aide.

Parfois, la seule chose que j'ai envie d'embrasser, c'est le sol : je m'imagine en haut d'un immeuble, fixant le sol comme si c'était le meilleur ami que j'ai jamais eu et je m'imagine sauter de cet immeuble pour rejoindre cet ami parfait, qui va enfin me permettre de me reposer.

La mort m'appelle et j'ai envie de l'enlacer, j'en ai tellement envie.

(je vois un nouveau psy, une psychologue TCC que j'ai trouvé dans une ville assez proche, en espérant que ça porte ses fruits.. Le plus difficile c'est l'attente des rdv, car je ne fais rien entre temps.. Mon premier rendez-vous était ce jeudi 28 mai, elle m'a expliqué comment ça allait se passer)
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