Cerveau d'homme, cerveau de femme...

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Détachement

Cerveau d'homme, cerveau de femme...

Message par Détachement »

Ah, je viens de comprendre un truc, je recompose mon message.
Détachement

Cerveau d'homme, cerveau de femme...

Message par Détachement »

(j'ai eu une migraine toute la journée).

[mention]classico[/mention],

Je reprends.
Bien évidemment, je pense que la compréhension du Monde est importante.
Mais peut-être n'ai-je pas bien compris ce que tu signifiais par "intérêts", mais je ne vois pas en quoi découvrir le pourquoi de mes intérêts / des intérêt des autres, répondrait, le plus exactement possible, à la compréhension du monde. Je veux dire qu'une personne peut développer un intérêt en réponse à quelque chose qu'elle a vécu / en réponse à un problème qu'elle rencontre / par imitation héréditaire / adaptation culturelle / addiction, etc ... cela repose sur tellement de facteurs et il peut y avoir des motivations financières / émotionnelles / sensorielles propres à l'individu.
En outre, oui, le pourquoi des comportements, est pertinent pour la compréhension du monde, mais y parviendrons-nous ?
Je suis un peu ... rétive ... sur l'état actuel des neurosciences parce que je sais qu'il y a des biais qui influencent le financement, le pear reviewing, la publication des études, etc ... : ces biais sont partagés, peu importe l'idéologie : neuromythes "absolutionistes" vs neuromythes "constructivistes". De plus, aborder certains sujets provoquerait un "suicide carriériste" pour les auteurs donc les études sont rares / peu accessibles / peu exploitables / avec une méthodologie bancale.
C'est un sujet qui pourrait être susceptible d'intéresser le monde entier, mais il y a du marketing endogène ou exogène et cela empêche la lisibilité. Nous savons qu'il y a des cerveaux sexuellement différenciés, mais pas autant que nous "l'attendions" (parce qu'une différence même "relative" connaît une amplification par la culture), en l'état des connaissances actuelles. En dehors de la question hormonale et sexuelle; les présentes études ne communiquent pas grand chose sur comment le cerveau conditionnerait les comportements et si oui, dans quelles mesures et avec quels curseurs de fluctuation. Le mot "comportement" est un mot tellement vague et une notion sujette à variations / interprétations multiples.

Je pense aussi qu'il y a une base quasi universelle au niveau de "l'instinct" mais que les confirmations de faits et leurs déclenchements sont soumis à des circonstances secondaires notables. Je ne dénie pas l'existence d'une neuroplasticité mais je serais bien incapable d'en avoir une vision concrète sur le comportement d'un individu et je doute que tout puisse être mélioratif. Pour autant, il n'empêche pas que je trouve que certaines études / certaines personnes attribuent parfois une portée absolument délirante au rôle des hormones et que cela construit des stéréotypes qui me laissent perplexe. Pour la criminalité, je ne dénie pas non plus la potentialité de la testostérone : de facto, celle-ci permet plus aisément la "faisabilité" du crime (potentialité d'agressivité, développement musculaire) : mais on ne peut pas l'isoler des facteurs négatifs socio économiques ou génétiques qui enclenchent le processus de criminalité et tirer des conclusions hâtives.
Ce que je veux dire, c'est qu'il existe aussi des comportements secondairement adaptatifs qui ont aussi des empreintes biologiques hormonales et-ou génétiques et ce n'est pas parce qu'il y a une empreinte biologique que c'est nécessairement une causalité.

Je comprends enfin ce que je ne comprenais pas dans ce que tu as écrit ( :rire1: ) et je vais essayer de le reformuler, concernant les intérêts.
Est-ce que tu veux dire que les filles vont - pour des raisons hormonales - s'intéresser a des jouets stéréotypés féminins comme des poupées, des kits de ménage, kits d'infirmerie ? Je veux bien hypothétiquement le concevoir pour les poupées et, à la rigueur, l'infirmerie car il y a le côté "nourricier". Mais là où je ne te suis plus, c'est : serait-ce dû aux hormones féminines, que de développer un attrait pour le ménage, la cuisine (je précise que les hommes sont plus nombreux en cuisine dans le milieu professionnel) ?
Et hormis les "jeux de guerre" qui titillent la testotérone des garçons et répondent à leurs besoins moteurs, serait-ce dû aux hormones masculines que de développer un attrait pour la médecine ou la chimie ? En quoi c'est stimulant au niveau de la réponse de motricité exigée par la testostérone ?
Il y a des stéréotypes de genres qui conditionnent les comportements de socialisation de manière négative, ceux-ci peuvent être relevés mais ne doivent pas être ramenés à la seule condition du sexe, plus justement conjointement à la manière dont celui-ci a été socialisé.
J'insiste : quand on constate le résultat formel des études concernant la menace du stéréotype, cela fait franchement peur. La mixité et les stéréotypes sociaux influent négativement sur les résultats cognitifs des participants lorsque ceux-ci sont dans la situation d'un public ciblé et la contraposée le confirme. C'est inconscient et intériorisé et cela prouve que ce n'est pas nécessairement le fruit de capacités neurologiques différentes. C'est ce pour quoi je pense qu'imposer la parité - dans le contexte actuel - dans des milieux où il y a une majorité de membres d'un groupe social et une minorité de l'autre, est peut-être, une erreur.
Les hormones sont une réalité, mais est-ce qu'il est pertinent de continuer à propager des injonctions stéréotypales dans l'éducation sous prétexte que ce soit "hormonal" sans se questionner sur les mécaniques secondaires ? Mon avis : non, ça ni'aura comme conséquence que de niveller par le bas et ça n'aidera pas à une meilleure connaissance du Monde puisque ce sera, de facto, biaisé par ces statistiques que nous reprendrons volontiers.
Pour des histoire d'argent les publicitaires sont en train de rattraper le retard, il n'y a pas à s'inquiéter là-dessus

. Est-ce que ça va marcher pour autant, pas sûr.
Je ne comprends pas où tu veux en venir.
Si tu souhaitais indiquer par là, une "meilleure" place de la femme au sein de la société, oui, c'est devenu marketing, le marketing est boulimique des fractures sociales. Je suis aussi critique quant à la méthode. En outre, l'avancée "féministe" au sein des STEM (1970), mettant en place des aides logistiques pour les femmes et leur parentalité aurait fait "plus de mal que de bien", sur l'image des femmes (elles étaient déjà trop rares dans leur filières). Ces chercheuses, qui ont contribué à l'initiative de ces aménagements constatent elles-mêmes que cela aurait même entraîné plus de répercutions sexistes à leur égard ou de l'image stéréotypée que l'on se fait de ce milieu (cela n'invalide pas pour autant l'utilité des mesures d'équité, mais je pense que le problème est plus complexe à saisir). Le phénomène a même eu tendance à s’amplifier depuis les années 1990, ce qui montre qu’il est loin d’être uniquement "naturel" et invariant puisqu’il fluctue.

Oh pour ces parents, ils ont bien évidemment essayé de me ramener à des stéréotypes féminins, du fait de la supériorité numérique du nombre de filles dans la fratrie, sans grand succès : c'est d'avantage l'expression qui n'a pas été "adéquate" plutôt que du fait d'une absence d'exposition à ces injonctions stéréotypales.
Pour les publicités de l'époque, je ne pourrais pas te donner d'exemples, je ne suis pas sûre de pouvoir me souvenir des publicités avec exactitude (bon, je me rappelle d'une pub pour "Préparation H" que je ne comprenais absolument pas, - "pourquoi soulager un tabouret ?" - mais le chant du mec me tapait sur les nerfs : ma mémoire est parfois peu pertinente).
La compréhension est - en tous points - importante, mais la restreindre qu'à un aspect (ici, hormonal) pour répondre pragmatiquement à une compréhension de phénomènes actuels, serait une erreur, à mon avis (NB : il ne faudrait pas oublier que les fluctuations hormonales concernant les sujets féminins adultes par rapport au cycle menstruel compliquent la compréhension de leurs aspects comportementaux).
Ce que je crains, c'est que les résultats des études - quels qu'il soient - soient utilisés à mauvais escient pour justifier une sur-discrimination qui est déjà bien existante.

La science est à dissocier du droit, mais je ne crois pas qu'on réussira un jour à faire la part des choses.
:bloque:
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Sheol
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Cerveau d'homme, cerveau de femme...

Message par Sheol »

Salut Deta :wink2: :chap:

He bé, ça argumente ferme ici :rire2:
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Ictavia
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Cerveau d'homme, cerveau de femme...

Message par Ictavia »

Déta quand je te vois argumenter ainsi, je suis forcé d'avouer que tu m'impressionnes par ta rigueur et les recherches préalables que tu as dû faire.

Te lire m'a fait avancer dans mes conceptions sur le sujet, je t'en remercie
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decibella
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Cerveau d'homme, cerveau de femme...

Message par decibella »

Bon, j'ai pas tout tout lu, mais une bonne partie, je relance le débat :langue1:

La vidéo je l'ai pas vu mais j'ai pas eu envie en voyant ta réaction [mention]Détachement[/mention] :rire2:

Je ne suis pas au fait des nouvelles scientifiques mais récemment j'ai vu un documentaire Arte sur la testostérone où en gros, on corrélait la chimie du cerveau de l'enfant en plein développement (après faut voir si ça dure dans le temps) à :

garçon : meilleure représentation spatiale

fille : meilleure communication (décodage des mimiques/développement du langage).

Mais ce que je trouve fascinant, hommes ou femmes, enfin fascinant je sais pas si c'est le mot, je dirais plutôt fou, ce sont les biais cognitifs :yeh:

J'ai trouvé ce lien, plutôt exhaustif : http://amaninthearena.com/biais-cogniti ... JIVWcvTWWM

C'est dans ces moments-là qu'on se dit que la méditation est une bonne échappatoire je trouve :fleur:
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