Bonjour Bree84,
Je mets un avertissement avant ma réponse : c’est mon avis personnel, qui est fortement teinté de mes convictions et mes valeurs. Je sais qu’il ne plaît pas à tout le monde, et potentiellement il ne va pas être tendre dans ton sens. Donc si tu ne te sens pas prête à le lire, zappe-le !
Je pense que ton attitude est normale dans le sens où elle est compréhensible. Après, je crois sincèrement que non seulement on ne fait pas enfants pour soi, mais qu’en plus on a un devoir à leur égard : je considère que ce sont aux aîné·e·s de s’occuper des plus jeunes et non l’inverse. Donc si tes deux fils ne prennent jamais de tes nouvelles, à mon avis, c’est parce que c’est à toi d’en prendre. C’est à toi de t’occuper d’eux et non l’inverse. J’insiste, c’est mon avis, et je comprends tout à fait qu’il ne soit pas partagé. Ceci dit, s’il te parle quand même, je te suggérerais de faire le premier pas, si tu en as les ressources en matière d’énergie bien sûr. Je sais que c’est dur dans ton cas, tu es seule, donc en demande (je suis dans une situation semblable). Je pense que d’une part tu as besoin d’ami·e·s de ton côté à toi, pour ne plus être en dépendance de tes fils justement, et d’autre part, je pense que c’est à toi d’aller vers tes fils plutôt que d’attendre qu’ils se préoccupent de toi. Après, tu es dépressive, donc je comprendrais complètement que ce soit plus facile à dire qu’à faire : moi-même, je vis dans la solitude, je n’arrive pas du tout à créer des liens et j’attends désespérément que les gens s’intéressent à moi. Mais si j’en veux beaucoup à mes aîné·e·s, je me sens quand même encore le devoir de m’occuper des plus jeunes que moi. Ainsi, je ne vais jamais envoyer de moi-même un message à ma grande sœur, estimant que c’est à elle de prendre de mes nouvelles et non l’inverse. En revanche, j’ai de moi-même (enfin presque, on m’a dit qu’il avait un souci, ce qui m’a donné une raison de le faire) envoyé un message à mon petit frère pour prendre de ses nouvelles, parce que je m’en sens la responsabilité. Voilà, après je me doute bien que ma manière de penser est sans doute plus bloquante qu’autre chose et me met sans doute plus dans la mouise qu’autre chose, mais c’est une valeur très ancrée en moi, cette idée que les plus âgé·e·s ont une responsabilité envers les plus jeunes. Je ne sais pas trop d’où ça me vient, mais c’est là.
Après tu dis qu’ils ont du mal à te supporter. Ou bien c’est une fausse impression qui peut s’expliquer par la dépression ; ou bien c’est une vraie impression (moi je supporte pas mes parents, donc ça m’étonne pas) et dans ce cas je t’invite à t’interroger sur la manière dont tu agis avec eux. Parce que si tu les soûles, effectivement, je comprends qu’ils t’évitent. Tu as des besoins, affectifs notamment, et à mon avis (qui n’est que mon avis), ils sont 100% légitimes. Pour le moment, ils ne veulent pas y répondre. Est-ce que eux-mêmes ont des besoins auxquels tu pourrais répondre ? Si y a moyen de matcher, y a peut-être une carte à jouer… Sinon, je te conseillerais de te tourner vers d’autres personnes et de ne pas perdre ton temps avec des gens qui n’en ont pas pour toi.
Pour répondre à ta question « Pour qui fait-on des enfants ? », effectivement, on ne les fait pas pour soi. On les fait pour eux-mêmes.
Pour tes amies, je donnerais un avis semblable à celui pour tes fils, même si cette fois tu n’as pas de responsabilité envers tes amies. Là, je pense que l’enjeu est plutôt de comprendre ce que vous attendez les unes des autres et de voir si vous pouvez y répondre mutuellement ou si va falloir mettre fin à certaines relations et en trouver de nouvelles.
Mon dernier conseil serait de parler de tout ça ouvertement avec les personnes évoquées. Parler aux psys, c’est bien pour résoudre tes propres problèmes internes, mais si tu as des choses à mettre au clair avec d’autres personnes, autant leur parler directement (plus facile à dire qu’à faire, je sais, je me secoue en même temps en disant ça ^^').
Voilà pour ma réponse encore une fois très personnelle, si elle ne te convient pas tu peux la zapper
Je sais que c’est dur et que tu souffres, pour être dans une situation plus ou moins semblable, et donc je sais que ma réponse peut être un peu dure à lire (est-ce qu’elle ne serait pas finalement un coup de pied envers moi-même, je me demande…), mais j’espère que tu pourras y piocher quelques éléments pour trouver ton propre chemin.
Je te souhaite bon courage en tous cas !