Dépression : Témoignages de Guérisons

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cyruella
Messages : 27
Enregistré le : samedi 22 mars 2014 21:04

Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par cyruella »

c'est vrai et la preuve est dans cet exemple , comme le disait Lacan, l'inconscient est structuré comme un langage ..c'est à lui qu'il faut avoir accès et ce ne sont pas les AD qui nous y amèneront
tu vas y arriver j'espère plus vite que moi il faut reconnaitre là que mes psy ont été nuls!!ça arrive!!tiens nous au courant
nanout54
Messages : 12
Enregistré le : dimanche 06 avril 2014 15:30

Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par nanout54 »

bonsoir, je viens témoigner ce soir parce que il y a quelques mois je suis tombée dans ce que l'on appelle la dépression... étant jeune maman j'ai assez vite réagi en consultant mon médecin ainsi qu'un psy... de la a découlé une période trés difficile... la plus sombre et difficile de ma vie... pourtant j'ai connu des périodes et des épreuves pas trés droles, mais la... le trou noir, le néant, plus aucune émotions quelle qu'elle soit n'émanait de moi, si ce n'est des larmes et de l'angoisse. Aprés l'echec d'un premier traitement, je suis aujourd'hui sous séroplex depuis 5 semaines, et depuis peu je commence a reprendre gout a la vie, mes angoisses se sont envolées, je sent bien qu'elles me guettent mais j'arrive à les combattre, a les chasser de mon esprit! j'ai retrouvé la forme et l'envie de vivre! alors je ne dis pas que je suis guerie, mais j'ai en tout cas retrouvé la force de me battre contre ce que j'appelle "mon côté obscur" ... j'ai décidé de continuer ma psychothérapie , je continu aussi zolpidem qui me permet de passer des nuits complètes (6h) et biensur mon traitement séroplex. alors je ne suis pas la pour faire de la pub aux médicaments, mais je pense que cela m'a réellement aidé et je voulais apporter mon témoignage positif a tous ceux qui pensent qu'ils ne s 'en sortiront jamais . bonne soirée
a la recherche d'un peu de courage afin d'avouer l'inavouable a ceux que l 'on aime le plus ,,,
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Onagre
Messages : 3181
Enregistré le : dimanche 22 février 2009 21:56

Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par Onagre »

Merci nanout pour ce témoignage
Hello darkness, my old friend...
Salon
clémentine
Messages : 526
Enregistré le : dimanche 08 avril 2012 17:41

Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par clémentine »

bonjour,
De dépression bipolaire, j'ai évolué vers la dépression tout court...C'est la maladie du siècle!
Et je m'en suis sortie grâce aux différentes Thérapies Comportementales et Cognitives, à ma psychiatre.
Et surtout grâce à ma volonté de m'en sortir, par mon travail personnel, et il y avait du boulot.
J'ai fait des liens, je continue bien sûr le développement personnel aux "hasards" de la vie.

je n'ai plus de traitement (en accord avec ma psy).De toute façon, ça ne suffit pas...

Je me sens neuve, une autre qui s'est découverte par la reconstruction.
Je pratique le Qi-Gong, méditation en mouvements pour me maintenir (c'est une prescription médicale)
Cela régule aussi mes émotions, je vis par elles.
Je suis le juste milieu, mes croyances ont changé, mon comportement aussi.
En fait, si j'avais su, je me serais soignée plus tôt.Mais je ne savais pas.

Et il faut croire en sa guérison pour guérir.Enfin guérir, qu'est-ce?
la stabilité, l'équilibre émotionnel.Cela ne veut pas dire que je n'ai plus d'émotions négatives.Je les accepte mieux.
D'ailleurs j'ai surmonté mes peurs.Il m'en reste un peu, c'est plus fugace, elles me guident.

Je suis devenue optimiste, j'ai pris des distances, par rapport à moi et aux autres, les choses m'atteignent moins.En tout cas, j'ai des ressources et je n'attends plus pour remonter les petites pentes où la vie m'emmène parfois, car il reste des petites vagues, c'est normal, c'est la vie.
Je sais mieux m'entourer.
j'écris un journal, presque au quotidien, cela aide.
Le bonheur est fait de toutes petites choses ajoutées les unes aux autres.Ah, que c'est bon l'équilibre et l'égalité d'humeur.
LA PAIX en soi...

Je développe l'empathie et la compassion envers moi et envers les autres.
Mais je ne viens plus beaucoup sur les forums.Je souhaite juste vous encourager.
Je continue ma route...
Modifié en dernier par clémentine le dimanche 27 avril 2014 8:43, modifié 1 fois.
cyruella
Messages : 27
Enregistré le : samedi 22 mars 2014 21:04

Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par cyruella »

Bonjour Clementine
que ça fait du bien de lire des expériences qui montrent que l'on peut sortir de l'enfer..ce qui a été mon cas "grâce aux liens" MAIS ,quand même ,quand on est au fond du trou sur le divan ou même en face à face on n'a rien à dire du tout et moi ça a duré des années mais, j'etais avec des psy lacaniens même si le 2e a accepté ,à ma demande ,de se comporter autrement (fini le silence total, le divan etc..)et pas dans des thérapies cognitives et comportementales ..saurais tu ou qq'un d'autre si l'on peut en trouver entièrement prises en charge car moi, maintenant j'ai meme pas de quoi vivre je ne peux meme pas avancer quoique ce soit et attendre ne serait ce que 8j un remboursement( qui est de plus d'un mois à Paris)

Car après mon hospitalisation en psychiatrie on m'avait dirigée sur un centre entièrement gratuit (en fonction de mon quartier) il n'y avait pas de therapies comportementales ou cognitives en plus je suis tombée sur une nulle incensée!!
qui dès qu'elle devait s'absenter voulait me réhospitaliser elle disait qu'elle pouvait le faire de force (ça te donne confiance pour poursuivre une thérapie avec elle) et comme je refusais elle m'obligeait à venir tous les jours voir des infirmiers qui n'y connaissaient rien de rien à la psy !!!donc je suis partie fisa mais ce ne fut pas facile de trouver qq'un qui fasse en sorte que je sois remboursée mais meme cela je ne peux plus le faire

quant au qi - gong j'ai toujours rêvé d'en faire (depuis mon infarctus pour gérer mes émotions) mais pas d'argent pour non plus..là tu dis prescription médicale = tu veux dire que ça peut être pris en charge

merci d'avance pour tes réponses
clémentine
Messages : 526
Enregistré le : dimanche 08 avril 2012 17:41

Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par clémentine »

Salut,

Je te trouve dure dans tes propos! Ce n'est pas de la faute aux autres, garde au fond de toi un peu d'espoir!.

Le psy et les infirmiers, faut les prendre comme une aide, si tu pars qu'ils sont tous négatifs c'est le serpent qui se mord la queue.
Si cela n'avance pas cherche d'autres psy, tu finiras bien par t'entendre avec quelqu'un qui te guide, en qui tu peux avoir confiance.
J'ai fréquenté les CMP, y'a de l'aide, faut que tu persévères et que tu vois la main qui est tendue.
Tu as ta part à faire, tu dois travailler sur toi.
N'attends pas trop des autres non plus.
J'étais prise à 100% aussi.

Non, le Qi Gong je le paye.Tu peux payer en plusieurs fois.Il faut être patiente aussi même dans le Qi gong

J'ai eu des périodes très dures financièrement puis j'ai repris mes études, à 37 ans, je gagne bien ma vie, maintenant.
Encore que, plus tu as d'argent, plus tu en dépenses.
Je m'en suis donnée les moyens.
J'ai eu une thérapie de soutien au début.
Cela m'a aidé un peu dans ma vie.
Puis j'ai entrepris avec ma psy une analyse freudienne, infructueuse.
Enfin, une TCC ...le tout pris en charge à 100%.Ce n'est pas gratuit, t'es prise en charge par la sécu.
Moi aussi, je me noyais...
j'ai été hospitalisée aussi.Plusieurs fois.
Puis j'ai refais surface, lentement.Etape par étape.
J'ai appris à nager dans les eaux profondes.Et à éviter les eaux boueuses.

J'ai trouvé une certaine dignité.

Bon, c'est long, il est nécessaire d'être patient, encore une fois .
Et puis la relation de confiance que tu as avec le thérapeute est indispensable pour avancer.
Mais, oui, on peut s'en sortir!
clémentine
Messages : 526
Enregistré le : dimanche 08 avril 2012 17:41

Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par clémentine »

Bonjour,

Connaissez-vous Alexandre Jollien?
Lui aussi il est sorti de l'enfer dans lequel il a été plongé très jeune.
cyruella
Messages : 27
Enregistré le : samedi 22 mars 2014 21:04

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Message par cyruella »

moi je te trouve très dure car quand tu es en depression tu es très très fragile alors je regrette mais le personnel , infirmier, et autre et les psy doivent te ménager et NON t'enfoncer et quand tu es mal va choisir...va même changer!!!!!!!!
tu sais comment me nommait l'infirmière en chef du service d'urgence psychiatre où j'ai échu: "ah la folle avec ses 3 carnets de chèques"
des exemples comme cela je peux t'en donner
c'est grave très grave
le psychiatre de ce service il se pointe dans ma chambre avec plus de 10 jeunes médecins il commence à me poser des questions auxquelles je ne voulais pas et ne pouvais pas répondre devant tout ce monde
je lui demande un entretien privé il m'a dit oui
un mois après TOUJOURS PAS d'entretien privé et tous les jours j'avais le voir et lui rappelait sa promesse
tu crois que ça fait du bien quand tu es au fond du trou ??? ça te redonne vraiment confiance!!!!
pendant 2 mois l'horreur la psy et ses tests et ses réflexions bonjour les dégâts
et j'ai enchainé dans une maison de repos pour dépressifs et là encore des médecins, des infirmiers se sont mal comportés car ils ont fait une faute professionnelle avec moi et pour la masquer ils me traitaient de menteuse
facile car ta famille tes amis , les gens si tu leur raconte ce qui s'est passé ils vont dire "mais tu es
en dépression " sous entendu c'est toi la malade pas eux ça ils le savent et peuvent en abuser et toi tu peux y laisser ta peau

on m'a donné tellement de médocs sous perfusion pendant des semaines non stop que j'avais des effets secondaires entre autre je voyais "blanc"comme si on m'envoyait un flash
je mangeais comme un cochon car mes mains ne répondaient plus comme je le voulais , idem mes pieds mes jambes pour marcher ça m'angoissait terriblement
et quand j'en parlais aux médecins et infirmiers ils me disaient "c'est dans votre tête" c'est VRAIMENT désangoissant quand tu vas mal ..moi je ne pensais que j'allais être handicapée et ne pensais qu'au suicide c'est bien pour t'en sortir !!

oui il y a des personnes bien d'ailleurs j'en ai trouvée un qui m'a permis de me remettre de ce que j'avais vécu en psychiatrie MAIS tu trouves normal que je doive passer des mois des années à me remettre de ce que les médecins infirmiers m'ont fait vivre en plus de la depression
je me souviens d'une personne à l'accueil qui m'a dit quand je suis ENFIN partie (parceque va sortir) MD xxxx c'est malheureux vous etes encore plus mal que quand vous êtes arrivée!!
et d'après mes conversations en maison de repos d'autres avaient eu HELAS des expériences similaires

moi j'ai failli me suicider à cause de leur comportement heureusement une "malade" moins que moi m'a sauvée "vol au dessus d'un nid de coucou" pour moi ça n'était pas du cinéma
pour me prendre en mains je me suis prise dès l'age de 17 ans et 17 ans il y a plus de 50 ans j'etais une enfant rien à voir avec maintenant et quand j'ai vu que enfin séparée de ma famille ça se répétait j'ai vu des psy plus de 23 ans avant la depression 4 fois par semaine minimum 11 mois sur 12 et cher un lacanien pur et dur après j'ai refait plus de 10 ans alors...et entre temps les psy des hôpitaux les centres donc je peux comparer et je sais que lorsque l'on est au fond du trou on n'est pas à même de faire ce que tu dis
j'en ai fait des cauchemars pendant des années de ce que j'ai vécu pour soit disant me soigner tu trouves cela normal?
la dépressionn te dénarcississe un max et eux m'ont encore plus dénarcississée il m'a fallu des années pour me reconstruire à cause de ce vécu EN PLUS DE LA DEPRESSION
alors excuse moi mais je ne supporte pas que tu dises que je suis dure avec les médecins , qu'il faut que je me prenne en mains etc...
qu'est ce que tu sais de ce que j'ai vécu avec certains d'entre eux ?? qu'est ce que tu sais de ma vie?
moi ça me révolte car plein de gens extérieur à tout cela réagisent comme toi ce qui m'enfonçait encore plus car pour me sentir seule je me suis sentie seule crois moi
et je sais que ça existe et je ne supporte pas l'idée que d'autres puissent le vivre
j'ai eu de la chance de m'en sortir mais il m'a fallu 10 ans
mais c'est une chance meme les psy me l'ont dit mais il y en a qui y restent et au nom de ceux là je me révolte face à ce que tu me dis
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chillina
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Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par chillina »

je ne voulais pas répondre à ta place à ce lapidaire "tu es dure", car j'ai eu la chance de ne rencontrer que de bons psy
Mais des expériences sordides comme la tienne, en revanche, j'en entend, des gens qui ont vécu l'enfer dans des institutions où ils étaient supposé être entourés, aidés, soigné.
Je comprend vraiment ta réponse.

--edit--

Quoique.
Une psy(chologue) en CMP qui m'a plongé dans une culpabilisation sans limite, et le désespoir le plus profond, en me disant, cette sale garce, que mon inconscient est vérouillé et que je le vis bien ! j'arrivais plus à parler, tellement elle me brimait.
Je suis rentrée chez moi en me disant que même si les psys ne peuvent rien pour moi, alors qui le peut ?
Moi ? à l'époque j'étais pas capable
alors pendant plusieurs mois j'ai coulé, toute seule
ma chance ? Une amie, qui a vu ça, qui s'est inquiétée de mes silences, qui m'a "harcelée" pour que je ne lâche pas, et essaie de voir ailleurs.
Encore une chance ? Ma doc généraliste incroyable, qui m'a tourné vers un psy(chiatre), me précisant qu'elle n'en avait que des bons retours, et que quand on a la chance de trouver un psychiatre comme ça, on le garde, bien précieusement. (mots textuellement de ma généraliste)
et oui, bon psychiatre, parcque quand il s'est rendu compte qu'il ne pouvait pas m'aider, que j'avais besoin de plus,(et que ce plus ne se jouait pas au niveau des médocs) il a passé la main, m'a tourné vers un hdj
et encore ma dernière, cet hdj travaille de la même façon que mon psychiatre
beaucoup, énormément de bienveillance (c'est peu de le dire), pas de médocs (ils ne prescrivent pas), la porte ouverte tout le temps (enfin heure de bureau il va s'en dire), mais c'est l'antenne d'une clinique aussi

des gens pro, qui prennent leurs rôle de soignants très à coeur.
Des patients de l'hjd où je vais me le disent, baisse d'anxio, car moins d'angoisse, baisse de somni, car techniques pour arrivé à respirer
il le disent. C'est la première fois, pourtant certains ont de longues années de soins psys, (si on peut appeler ça des soins quand je les écoutent) C'est la première fois qu'ils vont aussi mieux

mon psychiatre aussi de l'hjd me le disait. Incroyable comme un espace de parole peut pallier les médocs



et en écrivant tout ça, je comprend pourquoi j'ai été cocue tant d'année, punaise, avec la chance que j'ai ! (c'est une boutade... Quoique...)
bref, bisous, et merci surtout cyruella
clémentine
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Message par clémentine »

bonjour

que vous répondre?
que la vie est longue et qu'elle réserve des surprises, je vous les souhaite belles...
C'est sûr qu'étaler sa joie, ça renvoie des souvenirs amers à certains.
Pourtant, il faut travailler sur ses souvenirs amers, sur sa colère, on peut se sortir de ça aussi...

Qu'est-ce que la guérison ? je préfère le mot stabilité.
La stabilité, on la lit dans les mots.On peut dire que certains prennent leur vie trop à coeur, attention à l'épuisement à choisir cette route!
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chillina
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Message par chillina »

clémentine a écrit :
C'est sûr qu'étaler sa joie, ça renvoie des souvenirs amers à certains.
tu peux développer ?
Pas compris cette phrase ?

--edit--
clémentine a écrit :
.On peut dire que certains prennent leur vie trop à coeur, attention à l'épuisement à choisir cette route!
Celle là non plus.

A vrai dire j'ai pas compris le sens de ta réponse en entier...
clémentine
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Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par clémentine »

Bonjour Chillina,
je ne te répondais pas spécialement et je ne sais pas quoi te répondre à toi, personnellement.
je ne vois rien d'autre à ajouter.
Sinon que je repense à une des dernières émissions sur le bonheur qu'a fait Christophe André.Et ce que cela renvoie aux autres et ce que les autres nous renvoient.

Ce fil est sur les témoignages de "guérison" , voilà j'ai témoigné plutôt sur un témoignage de stabilité et je remets ce fil en question.
A bientôt sur un autre fil
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chillina
Messages : 2289
Enregistré le : jeudi 03 janvier 2013 14:14

Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par chillina »

c'est toi qui voit
mais je trouve que c'est facile de lancer des phrases qui ne veulent rien dire (à mon sens) mais qui laissent un paraître un "petit quelque chose" très désagréable (toujours à mon sens), et de refuser d'en dire plus quand explications demandées...
LittleA
Messages : 1
Enregistré le : vendredi 16 mai 2014 22:58

La dépression, une montagne à franchir.

Message par LittleA »

Bonjour. J'ai trouvé ce forum par hasard, et ayant connu le malheur de la dépression, j'aimerai partager ce que j'ai vécu, comment j'en suis sorti et comment je le ressens aujourd'hui. Je vous rassure aujourd'hui, tout est terminé pour moi mais je pense que ce message pourra peut-être donner de la force à certains. Guérir est loin d'être impossible, ce n'est qu'une montagne à franchir. Commençons par le commencement.

Déjà, je vais vous parler de mon enfance, qui est une des causes de ma dépression. Je suis née dans une famille loin d'être normale. Je suis ce qu'on appelle un enfant illégitime. Mon père, d'origine turque, était déjà marié et avait déjà une petite fille. Ma mère était au courant mais elle était tellement amoureuse qu'elle croyait dur comme fer qu'un jour mon père allait divorcer, il ne l'a jamais fait. Ma mère est tombé enceinte de moi à 19 ans, sans études post-bac, sans boulot, sans permis. Mon père jonglait entre ses deux vies... Je suis née dans ce climat de tensions entre les familles et j'ai grandi aussi dans ce climat. Mon père et ma mère se sont séparés alors que j'avais 5 ans, n'étant pas reconnu par mon père, il n'y eut pas de problème de pensions ou de gardes alternés. J'ai grandi seule, avec ma mère. Et, ce qui sera une grande cause de mes problèmes actuels, j'ai grandi trop vite. Mentalement, j'étais loin d'être une gamine de 9-10 ans. Je devais aider ma mère quand elle pleurait à cause de ses copains, j'étais constamment seule, mon père n'a jamais vraiment été un père même si je le voyais régulièrement. Je me sentais à part, et j'ai toujours eu des soucis à me lier avec les autres. Cette sensation est encore présente aujourd'hui.

Malheureusement, même si j'étais plus "mâture", je n'avais aucune confiance en moi. J'étais timide, effacée, soumise... Lorsque je suis rentrée au collège, j'ai appris que ma mère avait été une maîtresse de mon père. Je l'ai très mal vécu, j'ai commencé à prendre du poids et à ne plus aimer mon corps. Dans un même temps, j'ai commencé à me rendre chez mon père, dans sa maison, avec sa femme et ses enfants. (la même femme que lorsqu'il était avec ma mère) Ma belle-mère me détestait et me le faisait comprendre sans aucun problème.

Tous les week-ends, j'allais donc chez mon père, vivant un enfer puisque mon père se cassait généralement me laissant seule avec ma belle-mère, ses remarques vicieuses et ses regards froids. C'était à un point que je n'osais même pas aller me laver lorsqu'elle était là. Parallèlement, mes deux premières années de collèges n'ont pas été parfaites sans pour autant être horrible. Ce fut surtout la 4è et 3è qui marqua le début de ma dépression.

En 4è, je me suis formée un groupe d'amies qu'on nommera : Sarah, Elsie, Charlotte, Louise. (pour plus d'anonymat, j'ai changé les noms...) J'étais très proche de Sarah, d'une relation qu'on pouvait qualifier de fusionnelle. Les autres étaient aussi mes "meilleures" amies mais loin derrière elle. Charlotte, Louise et Elsie étaient des filles du type populaire, très jolies, intelligentes. J'étais tout le contraire. Je me considérais comme moche, j'étais en surpoids et je n'avais aucune confiance en moi et surtout loin d'être intéressée par les trucs de filles. Je fis une légère dépression mais ma mère prit des rendez-vous chez une psy et cela m'aider beaucoup, par rapport à ma confiance mais aussi à mon père.

L'été de 3è, je pris une grande décision : d'arrêter d'aller chez mon père. Comme c'était la fin des grandes vacances, la rentrée fut assez difficile pour moi et mes amies ne remarquant rien, j'ai commencé à me renfermer sur moi-même. Ce fut le début d'une grande guerre, j'peux vous le dire. Je me suis enfermée dans un monde virtuelle où la plupart de mes amis étaient des pixels sur facebook. Seulement, je n'avais personne à part eux. Cette histoire mis un froid entre les filles et moi, sans pour autant briser notre amitié, mais ce n'était que le début.

J'appris par sa mère que Sarah avait fait une tentative de suicide et qu'elle avait avalé des somnifères. Elle était en dépression. De mon côté, je ne supportais plus les autres filles qui faisaient des remarques constantes et se moquaient de moi par rapport à mes activités extra-scolaire. Je suis passionnée de lecture et de manga et elle, de maquillages et de vêtements. (terriblement stéréotypés..) Un jour, j'ai eu le malheur de dire à quelqu'un que j'étais pressée de partir au lycée parce que je ne les supportais plus. Cette personne a été le répéter et donc, elles ont décidé d'afficher une sortie ensemble sur facebook, sans moi. Sincèrement, ce truc va vous paraître anodin mais je n'avais aucune confiance en moi, et elles étaient mes seules amies, j'étais dévastée. J'ai essayé de comprendre, elles n'ont jamais essayé de me comprendre. Quand je retourna à l'école, j'ai préféré fuir plutôt que de les affronter et j'ai "changé" de groupe. Le souci est qu'on était un groupe tellement fermée que je n'avais personne d'autre dans ma classe en amie, et j'ai incrusté un autre groupe mais je me sentais terriblement seule...

Ma dépression commença dans ces moments-là. Chaque jour, aller au collège était une terrible épreuve pour moi. Comme disait ma psy, chaque jour je me fatiguais à me dire que tout irait bien, à me persuader que la journée serait bonne... mais elle ne l'était pas. Une des filles dans le groupe dans lequel je m'étais incrusté ne m'aimait pas et m'a vite fait dégager, j'ai du donc repartir dans un autre groupe (pas du tout dans ma classe). Dans ma classe, j'étais donc seule, POUR TOUT. Imaginez les exposés, et autre truc en groupe. J'ai commencé à avoir des crises d'angoisse. J'en avais déjà eu avant mais c'était très très rares, sauf que là, elles étaient régulières, et je pouvais en avoir plusieurs fois par jours. Mes anciennes amies ont commencé à parler sur moi, à chaque fois que je passais, elles riaient... Le peu de confiance en moi que j'avais a été détruit. Heureusement, j'avais des amis mais qui n'était pas dans ma classe. Cependant, leur présence était bénéfique pour moi... J'ai même eu un petit-copain dont j'étais vraiment amoureuse mais malheureusement, à cause de ma dépression, j'ai du le quitter.

Tous les soirs, je pleurais, j'étais très mal. J'étais fatiguée, j'avais de plus en plus de crises d'angoisse, je manquais beaucoup de journées (et encore, pas tant que ça puisque ma mère est très stricte là-dessus). Un événement ne fit qu'empirer ma dépression : un ami s'était suicidé en sautant d'un pont après nous avoir laissé une lettre disant juste qu'il ne sentait plus à sa place dans la société. A partir de ce moment-là, j'ai commencé à avoir des idées noires. J'en pouvais plus et j'ai donc pensé au suicide. Mais je suis assez lâche et je n'aime pas la douleur, la scarification, très peu pour moi...J'ai pris donc des médicaments. Par malchance pour moi à l'époque, ma mère n'avait pas de truc assez fort histoire de me tuer. Je me suis rabattu sur la codéine. Croyez-moi, j'ai pourtant cherché des somnifères et je n'en ai jamais trouvé. Avec du recul, je me suis toujours dis que c'était le destin parce que si j'avais eu ces somnifères, je les aurais pris sans aucun doute. Je n'avais déjà aucun problème à prendre la codéine : j'en prenais une trentaine d'un coup. Pas assez pour mourir, assez pour me rendre malade. Je manquais des journées de cours, seul avantage..

Je prenais un malin plaisir à le dire à Sarah à chaque fois que j'allais le faire... C'était très méchant mais je voulais lui faire du mal. Ma mère, se rendant compte de quelque chose, a décidé de prendre les choses en main et a demandé une confrontation entre toutes les filles. Cette confrontation a été difficile mais je m'en suis sortie. Après ça, Sarah a décidé de faire des efforts et je me repris peu à peu en main. Cependant, je n'espérais qu'une chose, que la fin de l'année se termine...

Malheureusement, Sarah a fait encore d'énormes fautes qui ont définitivement brisé notre amitié, à laquelle j'avais eu du mal à me passer... Actuellement, elle me manque toujours mais je fais avec. Je ne peux pas dire que ma reprise a été facile, ça ne s'est pas fait du jour au lendemain... Mais j'ai déjà arrêter de penser sombrement, j'ai repris confiance en moi, je passais devant elle la tête haute et j'essayais de ne plus y penser.

Bien sûr, les grandes vacances ont été bénéfiques parce que je savais qu'à la rentrée, j'allais encore les revoir. Mon année de 2nd fut une sorte de reconstruction où je me fis de nouveaux amis et surtout, je m'étais inscrit au théâtre. Rien de mieux qu'une activité en groupe pour vous rendre toute la confiance qu'il faut. Mais j'avais perdu beaucoup dans cette histoire et je savais que je ne serai plus jamais la même. Même si j'ai beaucoup d'amis, je n'ai pas de "meilleurs amis". Cette notion n'existe plus pour moi. Mais les conséquences de mon enfance marquent encore... Je suis en totale décalage avec mes amis. Trop réfléchie, trop matûre... Mes amis les plus proches ont minimum deux ans de plus que moi.

Mais vous pouvez voir qu'on peut s'en sortir! Il suffit de beaucoup de volonté, et après vous vous sentez différente. Vous appréciez chaque moment que la vie vous offre. Le Soleil était là ce matin? C'est pour moi une bonne journée. Chaque problème vont vous paraître insignifiant parce que vous avez connu pire. C'est une montage, une très haute montagne mais après, les petites vallées ne sont que bonheur et satisfaction. Ma peur d'être seule a disparu et maintenant, je suis totalement indépendante. Indépendante, seule peut-être, mais heureuse.

Je vous souhaite énormément de courage à tous. Je sais que vous pouvez y arriver.
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Milamia2009
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Enregistré le : lundi 23 juin 2014 14:37
Localisation : Pont-à-Celles Belgique

Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par Milamia2009 »

Bonjour à tous,

je tiens à partager avec vous mon humble témoignage en ce qui concerne la dépression que j'ai malheureusement subie à de nombreuses reprises.
Je suis à présent guérie alors qu'il y a qqs mois, je n'avais plus aucun espoir m'engluant dans le désespoir, les insomnies, les pleurs...
Il aura fallu plus de 8 mois avant de trouver un traitement qui en ce qui me concerne, fût salutaire.
J'ai essayé de nombreux médicaments...Cymbalta (aucun effet), Moclobemide (aucun effet)...pour enfin tenter la Nardelzine qui est un IMAO.
En quelques semaines, je suis sortie d'une torpeur et d'une paralysie de plusieurs mois...
Plus aucune insomnie...joie de vivre retrouvée avec tout ce que cela implique...énergie, projets...je revis tout simplement alors que je pensais finir ma vie au bout d'une corde.
Je suis suivie par le même psy depuis des années et j'ai bien fait de l'écouter...pour lui, il existe toujours un traitement pour qqn...en ce qui me concerne, il aura fallu essayer un vieil IMAO la Nardelzine...en principe on ne peut manger de fromage ou boire du vin avec ce traitement mais personnellement que je mange du camembert ou pas, cela ne change rien.
Je me vois encore en train de surfer sur ce site cherchant des réponses à ma souffrance. Je tenais donc à vous faire partager mon témoignage afin de vous dire de vous accrocher...que rien n'est jamais fini...que la vie est précieuse...que vous n'êtes peut-être pas tombés sur le bon traitement...ne baissez pas les bras...jamais...
Oui on peut redevenir comme avant...oui la dépression se soigne...non ce n'est pas une malédiction...
Je vis à présent à fond les manettes...nouveaux projets professionnels car en dépression, j'ai démissionné de mon poste de fonctionnaire alors que j'étais nommée...tout est à refaire mais quelle importance...je n'ai plus peur...j'ai peut-être dû vivre tout cela pour prendre un nouveau départ.
Je suis heureuse à présent. J'écris une nouvelle page de ma vie....que c'est bon!
Je suis à votre disposition si vous désirez des conseils ou simplement parler.

Merci et tenez bon les amis!!! La dépression on lui tordra le cou!!!

Amandine
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Archaos
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Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par Archaos »

Merci pour ce message d'espoir Amandine
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sunshine
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Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par sunshine »

merci de nous donner l'espoir ,c'est tellement important
Foulbazar
Messages : 2
Enregistré le : dimanche 17 août 2014 22:41

Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par Foulbazar »

Bonjour,

Je voulais partager mon expérience ici en espérant qu’elle pourra aider certain(e)s de cette maladie qu’on appelle dépression car lorsque j’ai traversé cette maladie, j’ai pu consulter ces forums et cela m’a aidé (on se retrouve assez seul avec cette maladie hélas…). Le sujet est trop tabou alors qu’il ne devrait pas l’être. Je préviens : même si je suis très affirmatif dans mes conseils, cela reste ma vision de la dépression et comment s’en sortir. Je ne prétends pas avoir la solution miracle. Toutefois, des témoignages que j’ai pu recueillir de personnes ayant guéri, de nombreux éléments se retrouvent.

Epilogue

J’ai traversé à l’adolescence des phases dépressives d’intensité moyenne à faible avec envie de suicide (pas de passage à l’acte), fatigue, perte d’envies etc. Régulièrement, j’avais aussi eu des périodes down, mais cela ne durait pas trop. J’ai fait 1 an et quelques de psychanalyse (très mauvais selon moi pour les personnes qui peuvent tomber en dépression), vu divers psychologues aussi...
Enfin depuis plusieurs années, j’avais régulièrement au niveau de l’intestin une douleur, une brûlure que je n’expliquais pas. Les médecins non plus, après fibro et colioscopie…
Je précise que je menais une vie relativement équilibrée, des amis, un boulot, des passions...

Chapitre I : la crise d’angoisse

C’est arrivé soudainement, au travail. Je n’ai rien vu venir. Impossible de respirer, larmes qui montent, sensation de vide, “de ne plus y arriver” comme je le répétais. Je pleurais sans expliquer pourquoi, juste du vide, l’incapacité à mettre des mots...vous savez très bien de quoi je parle.

Ces derniers mois, je me posais beaucoup de questions, j’avais vécu des événements assez anxiogènes vis à vis de mon avenir ( tentative d’achat d’appart’ loupé (heureusement d’ailleurs ! ), réflexion sur une possible reconversion professionnelle, des ambitions artistiques contrariées, impression de stagnation ). Pourtant, les semaines avant, j’allais plutôt bien. Il est toujours difficile d’expliquer ce qui nous fait tomber en dépression. Avec le recul j’ai pu identifié plusieurs facteurs qui m’ont fait chuté :
- absence de projets à moyen et long terme
- faiblesse de mon réseau social ( beaucoup d’amis pourtant, mais peu de “potes”, de relations sociales plus “légères” )
- avoir hébergé à cette période, dans mon studio une amie ayant fait une tentative de suicide
- vie sentimentale plus subie que vécue pleinement
- toutes mes analyses non concluantes concernant ma douleur à l’intestin. A la fin de ma fibro, le médecin m’a dit (et je pense que c’est là où j’ai chuté) : “si vous avez mal là, c’est pour vous empêcher de péter un plomb dans votre tête”. Je pense que j’étais en dépression masqué depuis plusieurs années.
Il y a bien sûr d’autres facteurs, la génétique entre autres, le temps je pense aussi (c’était en plein hiver).
J’ai eu l’énorme chance d’avoir rencontré très vite un psychiatre grâce à un ami psychologue qui m’a fait une batterie de tests (cyclothymie entre autres) et d’avoir pris des anti-dépresseurs très tôt. Les symptomes étaient bien là, difficulté à se lever le matin avec léger mieux le soir, envie de suicides, plus envie de rien, fatigue...
J’ai décidé de ne pas m’arrêter, mon boulot n’étant pas une source de stress, que de rester chez moi.

Chapitre 2 : Au fond ( les premières semaines )

Mon traitement a mis du temps à faire effet (Seroplex 5, puis 10), mais malgré tout, il limitait la casse. Les envies de mort était toujours présente, les réveils hyper difficiles, au travail j’avais perdu tout dynamisme, esprit d’initiative...le plus horrible était vraiment dans cette maladie le ralentissement des capacités intellectuelles. Etant quelqu’un de plutôt vif, je ne comprenais parfois plus ce qu’on me racontait. Drôle, je ne savais plus faire de blagues.
Au boulot, je n’ai pas eu de remarques. L’ambiance n’était pas facile. Je pense que mes collègues n’ont rien vu pour la plupart. Il y a juste eu une collègue qui a été mise dans la confidence, ayant été en HP, sous traitement aussi. Autant elle m’a aidé, autant elle m’a aussi bien plombé dans un sens. J’y reviendrais dans les do et don’t.
Niveau loisirs, le vide. Plus envie d’aller au ciné, de regarder des séries, de faire des mosaïques (je faisais du street art), rien. Ma seule passion : la dépression. Je lisais énormément de bouquins, de récits sur le sujets, consultait tout le temps des sites dessus, même au boulot. Avec le recul, autant je pense qu’il peut être bon de lire des témoignages, d’avoir des pistes pour s’en sortir autant il ne faut pas non plus se complaire dedans.
J’ai maintenu ma vie sociale. J’ai été beaucoup aidé par ma soeur qui a été adorable ( alors qu’elle ne comprendra à mon avis jamais ce que ça peut être), des amis proches aussi. J’avais aussi un week-end au ski de prévu avec un ami/amant, que j’ai maintenu tant bien que mal. Cela s’est bien passé, et même si je n’en ai pas pleinement profité, cela m’a aidé à refaire surface. J’ai fait toutefois la bêtise de prendre irrégulièrement mon traitement au début, ce qui a eu un effet boeuf...

Chapitre 3 : Refaire surface

J’étais dans une période où j’avais toujours des idées noires, difficultés à me lever, tous les symptomes...MAIS j’arrivais à me forcer à faire des choses. Je me demande où j’ai trouvé cette volonté d’ailleurs. Donc :
- je me suis inscrit à un atelier de sophrologie/relaxation. Cela m’a beaucoup aidé ! D’une part d’avoir un rendez-vous chaque semaine, et de l’autre l’activité demande relativement peu d’efforts.
- j’ai rencontré des tas de personnes nouvelles. Malgré mon état. J’ai fait des choses contestables que je ne peux recommander, comme sortir déjà alcoolisé dans des bars...très curieusement, un effet “positif” de la dépression était d’être complétement désespéré...et donc de n’avoir aucune attente sur ce qui pouvait se passer. J’étais tellement “stone”, indifférent à tout qu’au final, les rapports sociaux qui pouvaient m’angoisser ne me provoquait plus rien. Résultat j’ai rencontré beaucoup de nouvelles personnes dont certaines sont venues élargir mon cercle social, malgré mon état. Et quelle bonne surprise quand je me suis rendu compte que je pouvais encore avoir un coeur qui bat et un sexe qui désire, même si je n’étais pas en état et que ces histoires n’ont pas été fructueuse, elles m’ont permis de me sentir vivant.
- J’ai repris la natation. Deux à trois séances par semaines. Cela m’embêtait, mais je me disais, c’est comme ça. Cela m’a fait énormément de bien.
- Je faisais des listes de choses à faire. Je n’arrivais pas toujours à bout, mais c’était plus motivant.
- J’ai repris rdv avec une psychologue. J’avais plutôt des expériences peu concluantes avec les thérapeutes de tout crin, mais j’étais prêt à tout pour aller mieux, même retenter une énième thérapie. Peu conventionnelles, j’ai été surpris par ces méthodes, et au final cela m’a bien aidé.
- Je me suis accroché au travail. La routine de devoir se lever le matin, faire certaines taches m’a sauvé.
- J’ai tenté de faire du roller sans succès ! Du grappling aussi ! Je cherchais des cours de dessins, de peinture, qui n’ont pas abouti. Mais c’est pas grave.
- je me suis mis à faire de la méditation pleine conscience, tout seul, à l’aide d’enregistrements mp3 et d’un bouquin. Mais vraiment à fond, 40 minutes par jour, avec divers exercices par semaine. C’est, je pense, ce qui m’a aidé le plus.

J’avais deux autres voyages de prévu, un en Ecosse avec une amie (qui a connu un épisode dépressif aussi) et un à Cuba avec mon père. L’angoisse. J’ai failli annuler les deux, mais je m’étais engagé avant ma dépression. J’ai prévenu mon amie de mon état, elle a été très compréhensive. Elle a même été surprise de voir que je me mêlais plus qu’elle avec aux autres personnes (on était en auberge de jeunesse). Au final, cela m’a fait du bien. Pour Cuba, cela m’a permis de régler pleins de choses avec mon père. Je ne cache pas que dans les deux cas, j’avais des moments de gros downs, pas simples à gérer loin de chez soi. Mais en même temps, ici ou ailleurs, cela aurait été pareil, autant aller ailleurs.

Chapitre 4 : J’ose pas y croire, mais oui, ça va bien

Je pense que mon épisode dépressif s’est terminé à mon retour de Cuba. J’avais rendez-vous avec mon psychiatre. Retour très difficile (passer du soleil de Cuba à la pluie était vraiment très dur), je me sentais mal. Voyant mon état, le psychiatre voulait doubler mes doses. Alors que je pensais plutôt réduire. J’étais en colère ! Cette colère, curieusement, c’est pour moi la preuve que j’allais mieux. Que je n’étais plus indifférent à ce qui se passait. J’ai donc demandé un second avis auprès d’une autre psychiatre qui m’a dit qu’effectivement je pouvais réduire les doses. Et oui, les symptomes avaient disparus, petit à petit. Et l’envie était revenu.

Prologue :

Je suis actuellement en sevrage de mon traitement seroplex, tout se passe très bien. J’ai retrouvé toutes mes capacités intellectuelles, je suis hyper actif au boulot, j’ai pleins d’envies, de projets. Je me suis inscrit dans une assoc’ pour aider des personnes en précarité, dans une autre assoc’ de sport pour faire du badminton, vais faire du théâtre aussi à la rentrée. Là je vais tenter mon premier voyage seul, et si tout se passe bien, je compte aussi faire un tour du monde. J
C’est terrible à dire, mais cette dépression m’a permis d’évoluer énormément et d’être actuellement très heureux, car plus stable et (ré)équilibré. D’avoir cotoyé ce vide, ce “minuit de l’ame” (je pense que c’est Labro qui utilise cette très belle expression dans son témoignage sur sa dépression, plus sûr du tout) m’a permis de relativiser énormément de choses. De gagner en légereté. Quand je pense que j’aurais pu me tuer, que ma vie aurait pu là se terminer, j’ai du coup envie de tenter pleins de choses et de vivre pleinement ma vie, peu importe si ces expériences se révèlent négatives.
J’ai toujours une petite crainte au fond de moi de devoir y refaire face un jour, mais je sais que j’ai pu y faire face, et que je saurai m’en sortir. Et en plus, j’ai une sacré boîte à touils maintenant :)


Do :

Chaque Do est une petite graine plantée qui grandira avec le temps. Rien n’est immédiat dans les actions entreprises, c’est souvent avec le temps qu’on récolte les fruits de ces efforts. Aussi, ce ne sont que des suggestions !

- Prendre un traitement adapté. Oui, c’est une maladie, donc il faut la traiter. Je faisais parti des personnes extrêmement critique sur les traitements par médocs des dépressions alors que maintenant ça me paraît essentiel pour relever la tête et rétablir un équilibre. Je suis actuellement en sevrage, tout se passe très bien, pas de manques / vertiges / dépendances. Aussi, ne mettez pas tout sur le dos des médocs : non la perte des capacités intellectuelles, sexuelles ou de sommeil ne sont pas (à 99% des cas) dûs à votre traitement mais bien à votre dépression. Moi-même pendant le traitement, je mettais tout sur le dos des medocs...alors que maintenant, ayant été très bien sous medocs, ce n’étaient pas eux les responsables…
- Faire du sport. Il faut revenir près du corps, des sensations corporelles, s’éloigner des ruminations.
- Annuler vos projets/vacances. Même si c’est difficile, du mieux que vous le pouvez, honorez vos engagements envers les autres et vous mêmes. Vous n’en profiterez peut être pas (et encore !) sur le moment.
- Tenir un journal de bord. Mettez chaque jour une note sur 10 à votre humeur. Dites ce que vous avez fait. Noter une chose qui vous a fait plaisir aujourd’hui, même toute petite (un sourire dans la rue, une sensation agréable comme le plaisir de prendre une douche chaude).
- Soyez indulgent avec vous même. Vous êtes malades, vous faites ce que vous pouvez, du mieux que vous le pouvez. Ne vous comparez pas à ce que vous saviez/pouviez faire avant. Et quand vous réussissez à faire de nouvelles choses, même petite, félicitez-vous !
- Essayez de nouvelles activités, de préférence de groupe. Oui, pas facile, mais je trouve ça plus simple que de reprendre d’anciennes dans lesquels vous étiez bons.
- Pratiquez la sophrologie/méditation/yoga. Les trois si vous pouvez. Revenir au corps, aux sensations est votre meilleur secours face à la dépression. La méditation pleine conscience est d’ailleurs un allié de poids.
- Prenez des bains, faites vous massez. Je pense que le toucher est, dans la dépression, le sens le moins altéré ( perso je n’avais plus trop de goût pour ce que je mangeais alors que j’ai un bon coup de fourchette). Si vous avez les moyens, une séance de massage (doux) par semaine est recommandé.
- Accepter l’aide de vos proches. Si vous vous sentez mal, demander de la compagnie, aller dormir chez un proche, de la famille. Ne culpabiliser pas de votre état, encore une fois, vous êtes malades, vous ne pouvez pas tout faire tout seul !
- Participer à une association. Peu importe laquelle. On recommande souvent aux dépressifs plutôt des oeuvres caritatives. Je mettrais un petit bémol dessus ; la dépression peut rendre extrêmement sensible à la précarité et peut amplifier certaines craintes. Attention donc.
- Faites des listes de choses à faire. Pas trop ambitieuse au début. Et vous blâmez pas si vous ne la faites pas entièrement.
- Soyez indulgent et doux avec vous-même. Faites ce que vous pouvez, du mieux que vous le pouvez.

Don’t

- Vous couper du monde. Même si vous n’avez rien à dire, il vaut mieux continuer à être présent, auprès de vos amis, votre famille. C’est dur pour vous, pour eux peut être (et encore, souvent on exagère la perception de la maladie) mais c’est la moins pire des solutions pour tout le monde.
- Refuser votre maladie. Oui vous êtes malades. Cela implique un traitement, un processus de guérison, un état qui n’est pas votre état normal et qui est temporaire. C’est comme ça, pour le moment. Cela ne sera pas toujours comme ça, je vous le jure. Rappelez vous, vous n’avez pas toujours été comme ça. Vous avez eu des envies, des joies...ça reviendra.
- Ne vivre que pour votre maladie. Il ne faut pas tomber dans l’excès inverse et se prendre de passion pour votre dépression. C’est important de lire des livres de self help, de partager votre expérience, de vous exprimer dessus, oui. Mais attention de ne pas vous définir par cette maladie. Elle ne fait pas partie de vous. Ce n’est pas vous.
- Vous excuser de tout. On a l’impression d’être responsable de tout, on en devient parano, la moindre grimace on pense qu’on a mal quelque chose de mal...Non. Ce n’est pas le cas. Le monde ne tourne pas qu’autour de vous, si des proches ont des tracas, ce n’est pas de votre faute ;)
- Ruminer, réfléchir. Pourquoi vous êtes tombés en dépression, quel est le sens de ma vie, est-ce que je vais m’en sortir, vais-je perdre mon emploi etc etc. Non. Aucune réponse ne vous aidera à guérir. Si vous sentez que votre cerveau ne s’arrête pas, faites du sport, ranger votre appartement, méditer...plus facile à dire qu’à faire, je sais. Mais surtout, intégrer bien une chose dans votre tête : Vos pensées ne sont pas des faits, et vous n’êtes pas vos pensées. Voyez les pensées comme des nuages (gris et bien lourds pour les pensées négatives). Elles sont là présentes dans le ciel. Mais elles vont passer, et laisser place à d’autres pensées. Observez vos pensées, dites-vous : tiens là j’ai une pensée négative. C’est comme ça maintenant. Cela e veut pas dire que cette pensée va rester.
- Vous entourer de personnes en dépression, ou très négatives. Même si ces personnes paraissent plus réceptives, cela ne vous aidera pas. Aller plutôt vers des personnes positives. Oui c’est culpabilisant, mais j’ai tendance à penser que deux personnes qui vont mal risquent plutôt de se faire encore plus de mal que du bien.

A vous de voir

- En parler autour de vous. Attention, certaines personnes comprendront et vous soutiendront, et d’autres non. D’ailleurs, ce n’est pas toujours les personnes qui vous comprendront le mieux qui au final vous aideront le plus. Par exemple, ma collègue dépressive, ayant été au HP, m’a dans le fond plombé le moral car elle même se sentant mal. Alors que ma soeur, parfois gauche, ne comprenant pas vraiment le fonctionnement de la maladie m’a permis de me reboosté.
- Continuer votre psychanalyse. Très franchement, j’ai l’impression que les thérapies psychanalytiques sont très mauvaises pour les personnes en dépression. Elles ne font qu’accentuer l’aspect ruminatif de cette maladie, intellectualisant d’autant plus alors qu’il faut plutôt revenir vers le corps. Bon après, si vous avez un bon thérapeute, why not, mais je conseille plutôt de vous tourner vers des thérapies plus brèves de type comportementaliste.
-Prendre un arrêt maladie. Si votre travail est une source de votre dépression qu’il engendre beaucoup d’angoisse oui il faut mieux. Mais au possible, je pense que le travail permet de ne pas sombrer, de se lever le matin, d’être dans une dynamique...personnellement, je pensais que mon travail, son manque d’intérêt (je le percevais ainsi) avait participé à que je chute. Avec le recul, je me rends compte que mon travail est super, et que c’est vraiment la maladie qui a changé ma perception...donc gros warning sur vos désirs de reconversion dans cette période là !
- L’écriture, la peinture, les activités artistiques...peuvent être bénéfiques si elles n’engendrent pas d’attentes. Je m’explique : souvent (je l’ai vécu ainsi en tout cas) on peut attendre de son activité artistique qu’elle nous “sauve” de la dépression. C’est complétement faux. Suffit de voir le nombre d’artistes dépressifs ou suicidés (attention hein, d’ailleurs la capacité de création et dépression ne font pas bon ménage !). L’art ne sauve pas (seul, en tout cas). Alors oui, il existe des méthodes comme l’art thérapie que je ne conteste pas. Parce que là le but n’est pas d’être un artiste, mais juste d’exprimer des choses, dans un groupe encadré. Ce que je veux dire c’est que certaines pratiques artistiques peuvent vous isoler encore plus, et engendrer des espérances (soif de reconnaissance, attentes démesurées) qui peuvent créer des souffrances inutiles.

Conseils de lecture :

La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour la dépression : Une nouvelle approche pour prévenir la rechute

Oui, normalement c’est plutôt pour les personnes allant mieux. Je ne recommande pas d’ailleurs de vous y mettre lorsque vous êtes au fond du fond. Mais quand vous arrivez à enfin avoir assez de volonté pour entreprendre des choses, allez-y. Vous pouvez trouver sur internet les mp3 des méditations très facilement.
Si vous êtes sceptiques, sachez qu’en Ecosse ce programme est remboursé par la sécu…

Chute Libre
http://www.telerama.fr/livre/bd-la-chut ... 104729.php

Le témoignage le plus juste en matière de dépression. Et ça se termine bien :)

J’ai lu pas mal d’autres choses, mais dans le fond c’est redondant.

Voilà. Après relecture ça fait très “faites comme çi, faites comme ça”. C’est pas le but, c’est juste mon expérience. En tout cas, n’oubliez pas : c’est une maladie, et donc, ça se soigne, même si ça prend du temps !

Courage à tous !
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Archaos
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Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par Archaos »

Merci pour ce partage d’expérience Foulbazar
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Gnossienne n°1
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Dépression : Témoignages de Guérisons

Message par Gnossienne n°1 »

S'il y avait un bouton "j'aime", j'aurais cliqué dessus !
Merci pour ton témoignage, Foulbazar

Etant actuellement dans une période où la vie "redevient belle", où je suis en train de régler mes comptes avec les choses qui m'ont vraiment mises au fond du fond, histoire de leur dire m*rde une fois pour toute, ce que tu as écrit me parle beaucoup !... quant au côté aide aux associations caritatives... figure-toi que depuis quelques temps, j'ai décidé d'aider un SDF.
Je trouve aussi que c'est important de réussir à trouver en quoi on peut être utile dans notre société. Car même sans emploi, chacun peut être utile à sa façon, en fonction de ses compétences, de ses capacités. Perso je n'ai pas trop envie d'être cadrée par une association, d'avoir des jours de bénévolat "imposé" parce qu'il faut bien prévoir un calendrier en fonction des besoins. Du coup, je fais ça en "free", en fonction de mes envies.

Mais c'est pareil : la dépression m'a énormément faite douter de mes capacités au travail.
Depuis je suis arrivée à la fin de ce contrat pro (reconversion) et je n'ai pas été gardée. Et là, il y a moins d'une semaine, je me décide à remettre le nez dans un projet sur lequel j'ai travaillé et dans lequel il restait un petit bug qui me chagrinait (un menu déroulant pour smartphone... je bosse dans le web ;) )... hé bien... alors qu'avant, je doutais comme pas permis, là j'ai trouvé la solution en moins de 5 minutes, sans consulter une quelconque aide sur internet...

Donc oui, les antidépresseurs et/ou anxiolytiques ne nous font pas perdre nos capacités mentales, même si ça peut toutefois altérer quelque peu la mémoire.
Et oui, la libido, c'est pareil, il ne faut pas mettre la "panne" sur le dos des médicaments... je l'ai longtemps cru, mais à un moment, mon corps s'est réveillé (pas à une période où ça allait mieux pourtant !) et là c'était flagrant.

Bon, c'est certain qu'on n'est jamais à l'abri de retomber là-dedans. Mais on sait qu'on est capables de remonter la pente. La vie n'est pas un long fleuve tranquille et c'est peut-être aussi bien... on s'ennuierait à la longue si tout était tout le temps rose, non ?

De mon côté, ce n'est pas demain la veille qu'on me retirera les médocs, vu que le côté dépression est en lien avec mes antécédents d'épilepsie. Cela dit je ne prends plus d'antidépresseurs. Plutôt adepte des anxios, antiépileptiques. L'accumulation de différents médocs peut créer des interférences. L'un peut par exemple atténuer l'effet de l'autre. Chez moi c'est le cas avec le Tégrétol qui atténue l'effet du Lamictal par exemple.

Mais même si on a encore besoin de médicaments, tant que ça va mieux, c'est quand même sacrément bien
« Si un problème a une solution, alors il est inutile de s'inquiéter; s'il n'en a pas, s'inquiéter n'y changera rien. » (proverbe tibétain)
Mon nouveau salon ~ Previously in Gnoss' world...
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