Est-ce que la dépression pour vous est une «condamnation»?

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Philosss

Est-ce que la dépression pour vous est une «condamnation»?

Message par Philosss »

Plusieurs questions si vous avez envie d'y répondre. J'aimerais avoir votre opinion. Ces questions je me les pose régulièrement et je suis curieuse de connaitre votre avis. J'y puiserai peut-être pas des réponses mais au moins de nouvelles pistes de réflexion et qui sait, peut-être trouverai-je un peu de paix en vos réponses et vos réalités. Peut-être m'y reconnaitrais-je....et vous savez combien c'est bon et rassurant de se reconnaitre en tout ou en partie dans la réalité des autres. On se sent alors moins seul.


1- Vous sentez-vous condamné de vivre une dépression, d'être en dépression?

2-Sentez-vous que la dépression que vous traversez est une fatalité du * destin?

3- Une condamnation suivant une erreur de parcours?

4- Comme si vous viviez une punition injuste?

5- Avez-vous l'impression d'être «emprisonné» par votre dépression?

6- Vivez-vous des moments de colère contre votre état dépressif?

7- Méprisez-vous votre dépression? Vous méprisez-vous?

8- Comment qualifiez-vous votre état dépressif?




*destin: terme utilisé hors de son habituelle définition apparentée au religieux
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lewis
Messages : 739
Enregistré le : lundi 26 juin 2006 20:30

Est-ce que la dépression pour vous est une «condamnation»?

Message par lewis »

Hello,

je vais répondre mais ne développerais pas car je suis trop fatigué pour cela


1- Vous sentez-vous condamné de vivre une dépression, d'être en dépression? non

2-Sentez-vous que la dépression que vous traversez est une fatalité du * destin? non

3- Une condamnation suivant une erreur de parcours? non

4- Comme si vous viviez une punition injuste? non

5- Avez-vous l'impression d'être «emprisonné» par votre dépression? non

6- Vivez-vous des moments de colère contre votre état dépressif? non

7- Méprisez-vous votre dépression? Vous méprisez-vous? non

8- Comment qualifiez-vous votre état dépressif? "modéré" mais je reste très fragile...
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Mélina
Messages : 587
Enregistré le : mardi 01 février 2011 21:08

Est-ce que la dépression pour vous est une «condamnation»?

Message par Mélina »

A moi!
Je précise que je ne suis pas atteinte à proprement parler de dépression. Même si j'ai pu avoir des épisodes dépressifs et qu'il est possible que j'en ai à nouveau. La raison pour laquelle je suis suivie est ce que l'on appelle un "stress post-traumatique" qui a mis au jour ce qui ressembleraient à des "troubles schizo-affectifs".

1- Vous sentez-vous condamné de vivre une dépression, d'être en dépression?
Non. Je sais que je vais devoir prendre soin de moi et de mes émotions durant toute mon existence, et que parfois, cela sera plus difficile que pour d'autre, par que je suis faite ainsi. Mais je crois sincèrement que j'ai une capacité, une aptitude "normale", au sens statistiquement dans la norme, mais aussi au sens suffisante pour ne pas me sentir condamnée.

2-Sentez-vous que la dépression que vous traversez est une fatalité du * destin?
Je ne crois pas au destin. Pour moi, toute maladie mentale est une combinatoire entre une part de hasard (les inattendus, imprévus, imprévisibles de l'existence) et de nécessité (les capacités que m'a donné mon développement, et les limites de toute psyché humaine, entre vie et mort, entre plaisir et déplaisir, entre jouissance et douleur), cette combinatoire a créé un noeud très serré dans ma représentation des choses et ma façon de gérer mes émotions, mes relations. En desserrant ce noeud, grâce à la psychothérapie notamment, j'apprends à prendre de la distance. Je mets du "jeu" dans l'engrenage du hasard et de la nécessité, et ce jeu, ce vide, c'est l'espace où peuvent s'épanouir mes désirs, ma créativité dans ma propre vie. C'est l'espace aussi que je mets en place dans mes émotions et mes relations, pur qu'elles puissent respirer et ne me fassent plus souffrir.

3- Une condamnation suivant une erreur de parcours?
Certainement pas une condamnation, car je n'ai rien commis qui puisse justifier ou entraîner sans justification une condamnation. Peut-être une erreur, mais je considère que les erreurs sont sources d'apprentissages, si on veut bien les accepter comme "erreur", et non comme "faute".
Mais je ne crois pas à l'idée d'un instant clé qui déciderait de la suite des événements de façon si "prédestinée", "figée", qui entraînerait des conséquences en chaîne de façon irréversible. Le fonctionnement des êtres humains est bien trop complexe pour ça, et nos existences sont liées à bien de trop de paramètres, à une multitude de déterminismes et de hasards, à laquelle il faut enfin ajouter la "créativité" personnelle dans nos réactions, nos décisions, qu'elle soit source de bonheur ou de souffrance.

4- Comme si vous viviez une punition injuste?
Injuste. Oui. La vie l'est profondément d'une certaine façon. La notion de justice est une notion humaine (ce qui ne veut pas dire qu'elle soit inutile ou évitable pour notre condition), et la vie dépasse l'espèce humaine.
Punition? Non. Sauf à considérer que quelques uns de mes symptômes, au-delà de ce qu'ils racontent, sont aussi des blessures que je m'inflige. Je n'ai pas de réponses claires, définitives aujourd'hui à ce sujet. Mais j'ai longtemps cherché du côté de l'auto-punition, du masochisme, pour m'expliquer mon comportement et ça ne m'a pas apporté grand chose.
Depuis que je cherche du côté des émotions, des désirs, des "histoires" qu'ils racontent, j'avance beaucoup plus. La "pourquoi je m'inflige ça?" a été remplacé par le "qu'est-ce que je veux dire au travers de ça?"

5- Avez-vous l'impression d'être «emprisonné» par votre dépression?
Je n'ai plus de sensations d'emprisonnement. Mais j'en ai eues. Je parlais d'enfermement, de bunkerisation. Mais ce n'était pas moi qui était enfermée, c'était quelque chose à l'intérieur de moi. Et le fait que ce quelque chose soit enfermé à l'intérieur de moi, me vidait de toute énergie et de tout désir.

6- Vivez-vous des moments de colère contre votre état dépressif?
J'ai ressenti davantage que de la colère, je dirais de la haine, à l'égard de ce que j'étais et de ce que je vivais.


7- Méprisez-vous votre dépression? Vous méprisez-vous?
J'ai tenté de mépriser mon mal-être. A grand coup de rationnalisation intempestive, violente et aveugle. Une rage rationnelle, contre mon apathie, contre mon vide, contre ma tristesse, contre mes émotions. Cette rage rationnelle allait de pair avec des tentatives de déni de mes émotions et de mes sentiments.
Je me suis par contre vraiment méprisée le jour où les émotions ont gagné et qu'elles m'ont débordé. Comme dans le conte, "le roi était nu", en l'occurrence, "la reine", j'ai en ressenti une honte qui m'a donné le sentiment d'être complètement annihilée. Juste après, cette honte a longtemps laissé place au mépris, à la haine de moi-même. Puis à la culpabilité. Aujourd'hui, c'est un sentiment de fragilité.
J'ai mis longtemps à me pardonner ce surgissement des émotions. Ce processus vers une plus grande acceptation de moi-même est encore en cours. J'apprends la souplesse.

8- Comment qualifiez-vous votre état dépressif?
Je ne sais pas. Pour moi, c'est une conséquence, l'état dépressif. La conséquence naturelle après m'être coupée de mes émotions, après avoir refusé de les intégrer à mon existence, à mes relations. Pour moi l'état dépressif, c'est d'abord un symptôme.

Voilà! C'est bien, ton questionnaire, ça m'a fait me poser des questions d'une façon toute autre que celle j'ai l'habitude d'utiliser.
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Orane
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Est-ce que la dépression pour vous est une «condamnation»?

Message par Orane »

Salut,

Ma petite contribution à ton post:

1- Vous sentez-vous condamné de vivre une dépression, d'être en dépression?
Pour l'instant non, je crois que je me sentirais condamné quand j'aurais totalement perdu l'espoir de m'en sortir.

2-Sentez-vous que la dépression que vous traversez est une fatalité du * destin?
Pas vraiment, je pense que c'est un ensemble de facteur qui cause la dépression, que ça n'arrive pas comme ça par hasard.

3- Une condamnation suivant une erreur de parcours?
J'apprends peu à peu, en thérapie, à ne plus me sentir coupable de mes traumas, mais pour autant la dépression m'a toujours semblé être un truc qui m'est tombé dessus comme ça suite à ma vie, et non pas à une erreur de parcours.

4- Comme si vous viviez une punition injuste?
Punition je ne sais pas, injuste clairement oui. Je n'ai rien fait pour mériter ça, pourquoi moi et pas d'autre qui ont eu des vies au moins aussi difficile que moi ? Enfin ce n'est juste pour personne de toute manière.

5- Avez-vous l'impression d'être «emprisonné» par votre dépression?
Clairement oui, la dépression est une prison, les permissions sont courtes et rares, on se sent isolé, emprisonné par ses pensées négatives.

6- Vivez-vous des moments de colère contre votre état dépressif?
Non, plutôt contre les causes de mon état.

7- Méprisez-vous votre dépression? Vous méprisez-vous?
Je n'ai pas une grande estime de moi mais je n'irais pas jusqu'à dire que je me méprise.

8- Comment qualifiez-vous votre état dépressif?
Je ne pense pas avoir assez de recul pour le qualifier. Plus difficile que le premier, c'est certain.
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