Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Règles du forum

:fle: Avant d'ouvrir un nouveau sujet dans cette partie du forum, pensez à utiliser Les moteurs de recherche du forum.
:fle: Un point bleu s’affiche devant les messages sans réponse Image
Répondre
Avatar du membre
Lutéa
Messages : 150
Enregistré le : lundi 02 mai 2011 18:36
Localisation : Ile-de-France

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par Lutéa »

Je lis ici beaucoup de témoignages de personnes qui souffrent de dépressions que je qualifierais de "réactionnelles" (à la suite d'un deuil, d'une rupture amoureuse, d'une perte d'emploi, "burn-out", baby-blues ...), de personnes qui sont entravées au quotidien par des troubles obsessionnels compulsifs ou des problèmes alimentaires, ou de personnes qui traversent la très difficile transition vers l'âge adulte proprement dit. Bien évidemment, elles sont bienvenues ici, au contraire : tous ceux qui savent ce qu'est la souffrance psychique et qui n'ont pas les mêmes difficultés que moi sont invitées à me faire part de leurs remarques et conseils.

Mais je crois qu'il faut parler un peu aussi de ceux qui ne souffrent pas de formes courtes et aiguës de troubles de la personnalité et qui ne parviennent pas à sortir d'un état dépressif chronique malgré tous leurs efforts.

Bienvenu donc aussi à tous ceux et celles qui ont retrouvé leur équilibre et une vie satisfaisante après un long épisode dépressif ... N'hésitez pas à écrire de longs messages ...
Ma galerie
Mon salon
Et perdus pour l'univers
Ont des racines avides
Qui travaillent les déserts."
Diana

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par Diana »

Bonsoir,
ma dépression a duré 5 ans, et j'ai repris ma vie et mon travail.
Avatar du membre
easy10
Messages : 162
Enregistré le : mardi 31 août 2010 17:55
Localisation : dans le brouillard

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par easy10 »

Bonsoir,
J'ai toujours été plus ou moins comme ça, je veux dire anxieuse mal dans ma peau avec des phases plus aigues.
Là ça va faire 7 ans que j'ai dû lacher boulot et et tout et tout et que j'ai dû mal à tenir la tete hors de l'eau.
Avatar du membre
Lutéa
Messages : 150
Enregistré le : lundi 02 mai 2011 18:36
Localisation : Ile-de-France

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par Lutéa »

Merci les filles pour vos témoignages ...

Ce qui me perturbe un peu, c'est que je n'ai jamais vraiment connu de phase de rémission depuis 10 ans, sauf une semaine par-ci par-là qu'on ne peut pas vraiment qualifier de "rémission" ...
J'ai l'impression que le passage à l'âge adulte m'a complètement cassée et que je ne suis pas parvenue à recoller les morceaux. Mais je n'étais pas du tout dépressive pré-ado, au contraire !
Ce qui complique mon cas, c'est que je le suis devenue en partie à cause du développement des symptômes de ma maladie génétique, et de l'attitude que les symptômes congénitaux (plaquettes) ont induit chez mes proches (surprotection). Donc ... réactionnel ou pas réactionnel ? Mon père est gravement dépressif, mais pas avec les mêmes symptômes. Evidemment, son attitude agressive et cassante a contribué à me saper et il y a certainement une part génétique dans l'affaire.
Ma galerie
Mon salon
Et perdus pour l'univers
Ont des racines avides
Qui travaillent les déserts."
Diana

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par Diana »

Est-ce que tu travailles Lutea?
Avatar du membre
Lutéa
Messages : 150
Enregistré le : lundi 02 mai 2011 18:36
Localisation : Ile-de-France

Dépressions chroniques, résistantes : vos témoignages

Message par Lutéa »

Bonsoir Diana !

Je travaille, oui. Mais c'est assez récent, et me faire au monde du travail n'a pas été tout seul. J'en ai une vision très négative, car j'en vois les idéologies imbéciles, les contraintes parfois insupportables compte tenu de mon état de fatigue, la répétitivité et surtout l'enfermement. Bref, "travail" a longtemps été pour moi l'exacte synonyme de "privation de liberté", sachant que ma liberté était déjà fortement réduite par mes problèmes physiques et psychiques. En plus, n'ayant pas pu obtenir les diplômes que j'étais partie pour préparer pour cause de dépression, j'avais encore moins envie de faire un travail à faible valeur ajoutée et mal payé (argent => liberté).

Je suis technicienne dans une toute petite entreprise qui fabrique des capteurs de haute précision. Elle a le plus grand mal à survivre en ce moment, mais mes collègues de travail (on m'a dit que "collaborateur" était l'euphémisme pour "sous-fifre" dans l'idéologie d'entreprise, donc je ne l'emploie plus ...) sont compétents et ne se prennent pas du tout au sérieux. Je ne supporterais pas qu'un incompétent me donne des ordres et je ne supporterais pas non plus, d'ailleurs, d'en donner à des gens compétents ...

Ce qui est sûr, c'est que je ne vois pas du tout dans le travail ce que nombre de gens y voient, à savoir un puissant facteur de structuration qui leur donne l'impression d'être importants. La plupart des gens s'imaginent qu'ils sont indispensables dans l'entreprise ... et parfois ils sont perçus comme tels fonctionnellement, pas du tout humainement. Si je n'étais pas tombée malade, je pense que j'aurais eu un travail créatif et autonome, pour une grande part à domicile. Il existe à mes yeux une grande différence entre "être utile" et "être utilisé" (je ne parle même pas d'exploitation, certains cadres supérieurs sont si bien endoctrinés qu'ils pensent qu'ils ne sont pas utilisés au péril de leur santé et de leur vie familiale parce qu'ils ont un gros salaire).

Ceci pour te laisser entrevoir que tu mets le doigt sur un sujet difficile ... :) euh pardon, délicat ...
Ma galerie
Mon salon
Et perdus pour l'univers
Ont des racines avides
Qui travaillent les déserts."
Diana

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par Diana »

Coucou à toi,
je me doutais un peu, je ne sais pas pourquoi, sans doute car dès ton premier message je me suis un peu trouvée dans tes phrases.
Je comprends tout à fait ton point de vue à propos du travail, comme j'avais compris d'ailleurs un peu dans tes messages précédents, ce que tu voulais dire par "passer à' age adulte"....

Je pense que ce passage ne se fait pas simplement, je pense aussi que ce que tu décris du monde de l'entreprise est fondamentalement vrai et aussi injuste. Je suis chargée travailleurs handicapés dans mon entreprise et c'est vrai que le travail ne tient pas du tout compte de l'humain ni de la maladie tout court.
Je me suis effondrée moi même dans un environnement aussi cruel et inhumain, je suis restée 5 ans dans un lit et puis j'ai repris le chemin du boulot. Aujourd'hui ma vision de ce que je fais a complètement changé. Comme tu le dis, personne n'est irremplaçable ni essentiel, je préfère aujourd'hui viser surtout à m'épanouir moi, à m'épanouir dans ce que j'aime dans ce que je fais, à valoriser plutôt mes relations quotidienne et à valoriser le peu (beaucoup) qu' apporte ce que je fais chaque jour. Je n'ai plus aucunement l'idée de carrière ou d'évolution professionnelle ou de puissance comme justement tu la décris et que je pouvais encore hésiter d'avoir avant.
Je veux tout simplement me lever le matin, aimer ce que je fais et dire non à ceux qui voudraient me pousser à faire ce que je n'aime pas ou m'obliger à voir les choses par leurs propres valeurs (souvent assez superficielles d'ailleurs).

Je crois que ma dépression a été une sorte de burn out, je crois aussi qu'on est une personnalité à fragilité dépressive et qu'en ce sens, on le reste. Ce qui change c'est la "maîtrise" qu'on peut avoir sur ses faiblesses et j'apprends peu à peu à l'avoir, à me connaître, à connaitre mes points faibles, à reconnaître les signes avant coureurs des rechutes éventuelles. J'apprends aussi à être "agressive" où besoin, à ne pas subir....sans forcement être violente. Ca ne se fait pas en un jour correctement mais bon, je redresse le tir chaque fois.

Une chose je peux te dire en ce qui concerne la dépression ou le travail: nous avons tous le droit de nous épanouir et je ne laisserai à aucune entreprise le droit de m'empêcher de le faire, ou de m'empêcher de travailler alors que j'aime ça. Nous vivons pour moi dans une société où on voudrait mettre les gens dans des cases, et les dépressifs ou malades dans la case 'cas social", avec une belle carte d'invalidité, ou de personne handicapée ou peu importe, pour en suite le regarder comme "hors du monde commun". Le malade lui même finit par y croire et se retirer de la lutte et du travail, par la même occasion. Ce qui le rend d'autant plus cas social, puisqu'il passe le reste de sa vie à chercher l'argent pour vivre, à s'isoler du monde parce qu'il ne produit pas comme eux, à se sentir 'inapte". Alors que travaillant correctement, tout le monde peut se plaire dans le travail...mais pour ça il faut se rebeller contre cette idée reçue qu'on nous rabâche en continu.

On a le droit d'être fatigué, on a le droit d'être malade, on a le droit de galérer. Ca ne doit pas nous empêcher de travailler ni de nous sentir pouvoir apporter quelque chose, même dans le travail actuel.

Il ne faut surtout pas lâcher prise pour moi et leur donner raison en se retirant, le mieux est juste de trouver son bonheur, ailleurs s'il faut. De toute façon, les cadres dirigeants comme tu le dis, ils n'admettront jamais que non seulement ils sont utilisés et quel leur argent et leur pouvoir ne leur assurent en rien le bonheur (d'ailleurs ils ne l'ont pas), mais qu'en plus la vie les frappe eux aussi. Et dans ma direction, constituée essentiellement de cadres, je peux t'assurer que ça les frappe eux aussi...et qu'ils sont profondément seuls.

Baisse pas les bras. Je ne l'ai pas fait, et ça a payé
Avatar du membre
Lutéa
Messages : 150
Enregistré le : lundi 02 mai 2011 18:36
Localisation : Ile-de-France

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par Lutéa »

Pouh c'est dur ... et je suis effroyablement cyclothymique en ce moment. Mais je ne lâche pas, j'encaisse ... Merci Diana pour ton soutien.
Ma galerie
Mon salon
Et perdus pour l'univers
Ont des racines avides
Qui travaillent les déserts."
kev78
Messages : 9
Enregistré le : samedi 23 avril 2011 20:58

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par kev78 »

Bonjour,

Je pense souffrir de dépression chronique depuis environ 15 ans.
Evidément il y a eu des traumatismes, de la maltraitance, enfin le cocktail habituel.
Enfant j'étais plen d'énergie et de potentiel, c'est à l'entrée au collège que mon moral s'est crashé et après les autres m'en ont fait morfler.
Je suis plutôt "good looking" (je tiens à le préciser), pourtant sourire me demande encore pas mal d'effort.
Je peux pas résumer 15 ans de dépression.
Disons que au collège j'étais un martyr, il y eu rebelion au lycée, et j'ai commencé à fumer beaucoup de hach et sortir avec pas mal de filles (j'ai atteint tard ma taille adulte).
A la fac (j'étais en psycho) je me suis retrouvé assez esseulé, c'était pas la panacée.
J'ai commencé à souffrir de pensées automatiques il y a dix ans.
Je suis accroc au hach depuis 12 ans.
J'ai eu des relations très compliquées avec les filles, étant toujours trop instable pour les rassurer.
il y a environ 3 ans j'ai du faire ma 10e tentative de suicide, foutant un réveil dans mon bain , ça n'a pas marché.
J'ai essayé aussi d'autres trucs, pas la peine de préciser.
Je pense aussi avoir subi un abus sexuel il y a 5 ans.

Voilà, c'est assez anarchique comme description.
Aujourd'hui, en tout cas là maintenant, j'ai une telle rage que je sens que je serais capable du pire, envers autrui ou moi même.

Il y a 1 ou 2 truc positif quand même, je fais du théatre depuis 2 ans, et ça me plaît vraiment, juste dur d'y aller quand on arrive pas à sourire, une petite conne m'a même fait une remarque une fois.
Avatar du membre
Mieuxa
Messages : 13
Enregistré le : samedi 26 mai 2012 22:20

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par Mieuxa »

Ça fait 8 ans (j'en ai 26) que je navigue entre les épisodes dépressifs (bien que j'ai rarement eu l'impression d'être redevenue un jour "normale"), et à chaque fois que je retombe bas, j'ai l'impression que c'est encore plus dur de se relever. Depuis tout ce temps, je n'ai pas réussi à cultiver suffisamment mes amitiés pour les sauvegarder, en même temps je me suis désintéressée de tout et je culpabilise de ne pas réussir à aimer des choses quand j'essaie. Les rares personnes à qui je peux encore parler me disent que je n'ai aucune raison d'aller mal "T'as un bon travail, t'es une jolie fille, t'as tout ce qu'il faut dans la vie". Pourtant je suis une coquille vide (ou remplie d'angoisse et de tristesse). J'ai pris des AD sans résultats, j'ai tenté des thérapies, échec. Comme je tombe de nouveau bien bas, je vais encore réessayer tout cela, plus seule et triste que jamais...
Est-ce que quelqu'un vit ou à vécut la même chose, et à fini par s'en sortir?

Je me sens tellement égoiste, certains d'entre vous on 1000 raisons d'aller mal, et moi... bref. Merci pour vos témoignage
Avatar du membre
clairette
Membre d'honneur
Messages : 2168
Enregistré le : mercredi 14 décembre 2011 0:12
Localisation : avec mes poilues

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par clairette »

Bonjour Mieuxa,

Je n'ai pas de réponse à t'apporter sur ton sujet initial, je voudrais juste te dire qu'il n'y a pas à culpabiliser. Il n'y a pas d'échelle pour mesurer ton mal-être et tes questions sont justifiées quelques soient tes conditions de vie ou ton parcours.

Courage
Ma galerie | Mon salon |

N'hésitez pas à passer chez les autres pour enrichir vos échanges et vous faire connaître !
Avatar du membre
lewis
Messages : 739
Enregistré le : lundi 26 juin 2006 20:30

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par lewis »

Bonjour Mieuxa,

Personnellement je ne pense pas que l'on puisse "guérir" au sens au plus aucune rechute n'est possible mais je crois que si l'on est bien suivi médicalement, que l'on se surveille en connaissant ses limites, on peut vivre "correctement" avec une dépression chronique. (c'est un peu mon cas).

Je reprends un article sur la dépression chronique :

Quand la dépression devient chronique

La dépression est la quatrième maladie la plus fréquente dans le monde. C’est une affection grave, difficile à traiter, qui se caractérise par une forte propension aux rechutes. On estime que 50 à 60 % des personnes ayant souffert d’un épisode dépressif majeur auront une récidive dans les douze mois qui suivent, si aucun traitement approprié n’est mis en oeuvre.

Dans 25 % des cas, cette rechute va marquer le passage à la chronicité et la succession d’épisodes dépressifs s’enchaînant les uns aux autres, avec des conséquences majeures, tant sur le plan individuel, que familial ou social.

Tout se joue au début…

Si le premier accès dépressif est souvent attribuable à une cause bien identifiable, un stress intense ou un deuil par exemple, le passage à la chronicité est marqué par un détachement de la dépression par rapport à ces facteurs déclenchants.

Ainsi, il apparaît que les épisodes dépressifs initiaux vont créer une sorte de fragilité qui va faciliter le passage à la chronicité. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : après un épisode dépressif sévère le risque d’un nouvel accès est quatorze fois plus important que chez une personne qui n’a encore jamais connu de dépression. Certains scientifiques avancent que la dépression chronique serait le reflet d’une activité autonome du cerveau selon des mécanismes neurochimiques complexes.

Gare à la dépression précoce

La recherche clinique a permis de mettre en évidence un certain nombre de facteurs qui pourraient favoriser le passage à la chronicité. L’âge précoce des premiers épisodes dépressifs semble jouer un rôle : plus la première dépression survient tôt, plus le risque de récidive semble important.

Un problème hormonal ?

D’autres facteurs interviennent. Certains dérèglements hormonaux, mais aussi les troubles du sommeil ou l’exposition insuffisante à la lumière du jour, sont associés à la récurrence des épisodes dépressifs. Les systèmes neuroendocriniens qui président à la régulation du sommeil et ceux dont dépend notre humeur sont liés. On a ainsi constaté que l’insomnie chronique facilitait l’apparition d’épisodes dépressifs, et qu’à l’inverse, l’insomnie était souvent le premier signe d’une dépression qui couve. De la même manière, une exposition insuffisante à la lumière du soleil entraîne à la fois troubles du sommeil et dépression. Ces deux affections sont d’ailleurs largement répandues chez les populations des pays nordiques qui vivent de longs mois d’hiver dans l’obscurité.

Des familles à dépression ?

Certains chercheurs semblent avoir identifié des gènes de susceptibilité, dont la présence est associée à la dépression chronique. Les études menées par une équipe de l'Université de Pittsburgh en Pennsylvanie ont mis en évidence chez les femmes un lien entre les dépressions chroniques majeures et une région spécifique du chromosome 2, baptisée 2q33-35. Une découverte qui pourrait peut-être permettre d’expliquer pourquoi les femmes sont plus sujettes aux épisodes dépressifs majeurs que les hommes. D’autres gènes sont aussi probablement en cause puisque l’on a pu mettre en évidence des "familles à dépression", au sein desquelles l’affection semble se transmettre de "génération en génération".

La prise en charge est primordiale

L’absence de prise en charge efficace lors du premier épisode dépressif semble un facteur de récidive. Pour limiter la survenue d’une rechute, le traitement doit suivre certaines règles : une prescription d’antidépresseur médicamenteux de 6 à 8 semaines, au cours duquel le patient est vu régulièrement toutes les deux semaines pour un suivi psychologique et l’ajustement des doses d’antidépresseurs, suivi d’un traitement d’entretien poursuivi pendant au moins 6 mois. La psychothérapie et les techniques cognitivo-comportementales semblent donner d’aussi bons résultats que les antidépresseurs, il n’est d’ailleurs pas interdit d’associer les deux approches. Ainsi, 80 à 90 % des patients souffrant de dépression profonde peuvent être traités avec succès. De plus, un traitement bien suivi pourrait permettre de ramener le taux de rechutes de 60 % à 10 % !

Dr Max Fleury - Mis à jour le 27 février 2009
Avatar du membre
Mieuxa
Messages : 13
Enregistré le : samedi 26 mai 2012 22:20

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par Mieuxa »

Bonjour Lewis,

Depuis combien de temps es-tu dépressif(ve)? Là je retombe vraiment en plein dedans, plus aucune énergie ni motivation (le manque de motivation est ce qui me bloque de toute manière sur le long terme ) mais là c'est redevenu pire (disons que c'était supportable jusqu'à il y a quelques semaines). J'ai déjà eu en traitement deroxat, proxac et cymbalta mais j'ai l'impression qu'aucun ne m'a soulagée, pourtant j'aimerai avoir une béquille qui m'aide à remettre le pied à l'étrier car j'en serai bientôt complétement incapable. Certains d'entre-vous ont dû essayer plus de traitements que cela avant d'en trouver un qui aide? J'ai tellement peur que cette grosse rechute me coupe définitivement d'une vie à peu près normale :(. Je me force à faire des choses, mais c'est tellement dur... abandonner n'est pas la bonne option, mais je perd toute mon énergie
Avatar du membre
lewis
Messages : 739
Enregistré le : lundi 26 juin 2006 20:30

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par lewis »

Bonjour Mieuxa,

Ça fait plus d'une dizaine d'années...Je vais relativement bien mais reste fragile.

Pour les traitements j'ai du essayer une dizaine d'antidépresseurs avant de trouver celui qui me convenait le mieux, alors il ne faut pas désespérer même si ces "essais" prennent du temps
Avatar du membre
Mieuxa
Messages : 13
Enregistré le : samedi 26 mai 2012 22:20

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par Mieuxa »

Merci Lewis,

Là je suis complètement paniquée, je ne suis de nouveau plus capable de rien. Je suis dans mon lit, incapable de rien, et cette envie d'en finir... Ça fait quelques jours que ça tourne dans ma tête... Je suis retournée au psy vendredi, j'ai de nouveau du prozac, la dose sera peut être à ajuster... Peut être que c'est le prozac qui exacerbe mon envie de passer à l'acte... J'ai tellement peur que ma vie finisse par se résumer à ça :'(
Avatar du membre
clairette
Membre d'honneur
Messages : 2168
Enregistré le : mercredi 14 décembre 2011 0:12
Localisation : avec mes poilues

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par clairette »

Coucou Mieuxa,

N'oublie pas que les premières semaines sous AD sont très difficiles à supporter et peuvent effectivement accroître le risque suicidaire en raison du temps que le médicament prend à faire effet.

Si tu as une personne proche de toi, le mieux est de lui en parler pour qu'elle puisse "veiller" durant cette phase.
Ma galerie | Mon salon |

N'hésitez pas à passer chez les autres pour enrichir vos échanges et vous faire connaître !
Avatar du membre
Mieuxa
Messages : 13
Enregistré le : samedi 26 mai 2012 22:20

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par Mieuxa »

Tu es adorable Clairette :).

J'ai préféré en parler à quelques personnes, deux amies et ma mère ce matin. Ces trois personnes, je leur en ai parlé car je sais qu'elles ne vont pas me juger. J'ai réussi à quitter mon lit, prendre ma douche et sortir avec ma mère et ma soeur promener le chien, ce n'est pas grand chose mais j'ai pû parler un peu à ma mère. Elle m'a dit qu'il fallait que j'arrête de m'en vouloir, que je devais suivre mon traitement jusqu'au bout, même si ça voulait dire des années, et que si je mettais fin à mes jours, je n'aurai jamais la chance d'avoir de nouveau du bonheur, même si ça fait des années que je suis comme ça. C'est vrai que des traitements j'en ai jamais essayé que 3... et puis j'ai jamais été jusqu'au bout de mes thérapies. Bref! J'ai aussi réussi à organisée ma virée en normandie, chez mon amie qui sait ce que je vis, et je sais qu'elle ne me jugera pas, pas de pression par rapport à ça du coup :). J'espère que je vais réussir à reprendre le travail dans une semaine. Cet aprem, je pense que je vais essayé de regarder la télé (parce que là je regarde que des trucs sur la dépression ><).

Donc on veille sur moi :). Toute seule, je serai déjà passée à l'acte...

Gardez espoir! Là je vous le dis parce que j'ai un moment d'espoir aussi! accrochez-vous, certain s'en sorte! C'est dur mais je suis sûre qu'on peut y arriver! Et je vous promet que si je m'en sors, je viendrai en témoigner, parce que les témoignages de guérison (surtout sur de très longues dépressions), c'est rare, mais que quand on peut en lire, ça met du baume au coeur, pas vrai ?

1000 bisous à tous, si vous me lisez et que vous êtes tristes, j'aimerai vous prendre dans mes bras et vous dire que tout ira bien !
Avatar du membre
mirabelle
Messages : 26
Enregistré le : lundi 25 juin 2012 18:34
Localisation : VAL D'OISE

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par mirabelle »

Bonjour mieuxa,
J'ai lu tes messages sur une guérison possible de la depression, voici mon histoire :
Tout allait bien dans ma vie, j'étais joviale, très active, un goût de la vie sans mesure et puis en janvier 2011 commence ma descente aux enfers.
D'abord je ne dors plus, puis des douleurs à mourir dans la poitrine et dans la tête. Ensuite je ne peux plus marcher ni parler. Tout ça devant ma famille qui me regarde dégringoler sans pouvoir rien faire. La seule que je peux encore faire c'est aller aux urgences (presque tout les jours) pour trouver un peu d'espoir.
Et puis la je n'en peux plus, je me cogne la tête dans les murs, je me mets même à ramper par terre.
Je me fais hospitatiser 3 fois, enfin bref quand j'en suis sortie c'était en Juillet 2012, j'étais encore très male. Tout les traitements que j'avais essayer ne m'avait pas beaucoup aider.
Et puis je décide de me battre de toutes mes forces, avec dans la tête que cette maudite depression ne m'aura pas.
Je fais des recherches pendant des heures sur internet et là je tombe sur un article sur la TMS.
Je décide de la faire (stimulation magnétique transcranienne).
Après cette thérapie, j'ai retrouvé le sommeil sans somnifère, je mange normalement, je retrouve mes activités d'auparavent (en mieux).
Aujourd'hui je peux dire ceci : grâce à cette thérapie et un soutien considérable de mon psychiatre, je suis guérie à 80 %. Les 20% qui me reste, je m'en occupe avec clarté et plus légère qu'au début.
Voilà mon histoire,
J'espère que ça pourra t'aider ainsi qu'à d'autres personnes.
Pour les questions, je peux y répondre mais surtout prends bien ton traitement car il aide énormément.
A bientôt j'espère.
mirabelle
Tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie.

Ma galerie
Philosss

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par Philosss »

Je ne sais pas. Chaque dépression et chaque personne est différente et vit différemment sa dépression et ses rechutes et sa chronicité.

Selon moi, je ne crois pas à la guérison. À la phase de plateau supportable oui mais comme je dis et pense pour vulgariser, Quand la dépression est dans ton corps (je sais c'est dans la tête ) t'es foutu. Une fois que c'est là, tu peux te sentir parfois mieux durant un long moment mais la fragilité reste bien présente et le passage entre l'état de plateau relativement controlé de ton état dépressif à la plongée au fond du puits reste mince. Je ne crois pas non plus à la guérison spontanée encore moins aux gens qui osent prétendre que la dépression a été la meilleure chose dans leur vie. Je me fous rarement en colère mais les illuminés du genre, me font rager.
Avatar du membre
Mieuxa
Messages : 13
Enregistré le : samedi 26 mai 2012 22:20

Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par Mieuxa »

Je suis peut être folle, je suis peut être bête, mais j'ai quand même envie de croire que c'est possible. Pour le moment je laisse les psy (chologue et chiatre) dubitatifs, ma dépression est cachée par le masque "sourire" que je me suis construis sur des années et que j'ai du mal à faire tomber (le psychiatre a eu du mal à croire le mal être que je vivais tant je le cache bien physiquement). A priori, il y aura d'autres problèmes que la dépression à soigner (dur à dire ce qui vient de la dépression, et les troubles pré-existants), j'espère qu'on trouvera le bon traitement béquille avant que je ne m'épuise totalement à lutter (pour le moment, prozac depuis plus d'un mois + Abilify depuis bientôt deux semaines + xanax dont j'essaie de limiter la consommation :s), mais ça n'a pas l'air d'avoir trop d'effet, donc à voir si il faut changer la dose ou carrément le médoc...
@Mirabelle, si on ne trouve pas de traitement qui m'aide, je suis effectivement prête à essayer le même genre de méthode que toi, même si j'ai extrêmement peur d'être encore déçue...

En tout cas je pense qu'il est possible pour les dépressifs de longue date de s'en sortir un jour, certains y arrivent... ce doit être dur, long, parfois décourageant, mais pour moi, me résigner signifierai la mort :(. Je veux me battre, même si je ne sais pas encore comment je dois faire, et même si vous êtes désespérés, résignés, découragés, que vous n'y croyez, moi j'y crois pour vous, tant pis si certains pensent que je suis une idiote qui se heurtera à un mur.
Répondre