Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

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mirabelle
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Enregistré le : lundi 25 juin 2012 18:34
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Message par mirabelle »

Coucou;
Très encourageant ton message, j'aime beaucoup lire ces messages qui me correspondent tout à fait et je suis entièrement d'accord avec toi.
Bisoussssss
mirabelle
Tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie.

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Philosss

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Message par Philosss »

@Mieuxa


T'es pas folle

Tu gardes espoir malgré tout. Ce qui est déjà pas mal



Toutefois, considérant que chacun traverse sa dépression et ses séquelles et les risques de rechutes à sa façon,
Considérant que les conséquences de la dépression ne sont pas les mêmes pour chacun
Considérant que les facteurs menant à la dépression sont propres et différents pour chacun,
Considérant que la dépression majeure chronique résistante et invalidante existe,
Pour ces raisons et bien d'autres encore, croire en la guérison de la dépression est utopique.
Or, la dépression fragilise.
Rester conscient de son état personnel est de loin plus salutaire que se mettre la tête dans le sable et tenter de se faire croire que tout va bien quand les symptômes résiduels sont là...ils le sont au moins pour te rappeler que tu n'es pas invulnérable. Ne pas oublier par quoi ni par où tu es passé. La dépression fait mal et pas qu'à soi.

Par contre, ne pas baisser les bras pour trouver des solutions pour vivre sa dépression, ses fragilités, ses séquelles, ses rechutes, ses risques de rechutes est tout à fait honorable
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ninie.221
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Message par ninie.221 »

Bonjour,
Je ne sais pas si tu as déjà essayé la fasciathérapie pour en finir avec ta dépression et tes douleurs chroniques mais je pense que c'est une thérapie qui pourra te faire beaucoup de bien. La fasciathérapie construit sa démarche soignante et éducative sur le toucher en rendant le patient actif dans sa démarche de santé. Le geste thérapeutique a plusieurs vocations : relancer la vitalité du patient, accorder le corps et le psychisme et effectuer une normalisation tissulaire, articulaire, crânienne et/ou viscérale.
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Chat perdu
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Message par Chat perdu »

Pour ma part, ça fait des années que je me sens dépressif mais en me comparant aux autres je constate que j'ai une grande difficulté à redevenir celui qui était avant car j'ai beaucoup perdu confiance en moi. A présent je me sens pas mal gêné par rapport aux non dépressifs voire par rapport aux moins dépressifs car j'ai du mal à me mettre à leur niveau, à profiter de la vie, à sortir, à montrer une certaine joie de vivre même si elle est disparue, me sentant beaucoup plus triste que tout le monde et sans humour.
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Mieuxa
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Message par Mieuxa »

Coucou tout le monde,

je viens juste donner quelques nouvelles (et de l'espoir?), je ne me considère pas aujourd'hui comme guérit, mais comme allant beaucoup mieux. Je reste fragile, et je bosse pas mal sur moi. Je pense que je resterai toujours avec certains symptômes résiduels mais cela ne m'empêche pas de mener ma vie, d'avoir des projets, d'envisager le futur et d'avoir mes moments de bonheur, chose dont j'étais incapable il y a un an. Il a fallut s'accrocher et les choses n'ont pas étaient facilités par beaucoup d'éléments (départ de plusieurs amis dans d'autres régions, travail insupportable, chômage, copain pas amoureux, ...), et pourtant je suis toujours là :). J'ai identifié pas mal de facteurs de ma personnalité qui favorisaient mes rechutes (peur de l'abandon, sentiment de rejet, stress envahissant, ...), j'ai été sous anafranil (là j'arrête avec toute fois conscience que si mon état rebascule, je suis prête à le reprendre pour ne pas sombrer car ce médicament m'a aussi je pense aidée).
Aujourd'hui j'ai repris goût à certaines de mes passions, j'ai un nouveau compagnon avec qui les choses se passent bien, j'ai un nouveau travail et j'essaie de faire taire cette partie de moi qui m'entraine vers le fond autant que possible).
Ne baissez pas les bras, de meilleurs jours sont possibles, il ne faut juste pas espérer que ce soit facile ou idyllique, mais une fois certaines concession faites avec soi-même, c'est possible de profiter des bons moments qu'offre la vie. Il n'est JAMAIS trop tard. Peut-être qu'un jour, je retomberai plus bas que terre, mais je sais que ça vaut la peine de se relever.



--edit--

Au passage, je pense qu'une chose importante m'a aussi aidée... c'est de faire le deuil de mon "moi" d'avant après lequel je courrai dans mon mal être. Dépressif ou pas, nous ne restons pas la même personne. La vie, l'expérience nous façonne. La dépression, je ne la souhaite à personne, mais c'est un de ces évènement qui nous façonne, impossible de faire marche arrière, et quand on l'accepte, c'est une lutte en moins à mener... du moins je pense ^^
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ami1
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Message par ami1 »

Ca existe réellement la dépression chronique ? Je croyais que l'on en guérissait !
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jersey
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Message par jersey »

Je ne suis pas psy mais je prend mon cas perso, quand la dépression est recurrente, il faut envisager d'etre unipolaire, c'est ce que je suis. Trouble de l'humeur qui fait que les depressions s'enchainent dans le temps puis sont de plus en plus rapprochées et frequentes. Ca marche comme un bungalow tenu par trois piliers : BIOLOGIQUE, ENVIRONNEMENT et FRAGILITE.
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Sheol
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Message par Sheol »

Mieuxa a écrit :
Au passage, je pense qu'une chose importante m'a aussi aidée... c'est de faire le deuil de mon "moi" d'avant après lequel je courrai dans mon mal être. Dépressif ou pas, nous ne restons pas la même personne. La vie, l'expérience nous façonne. La dépression, je ne la souhaite à personne, mais c'est un de ces évènement qui nous façonne, impossible de faire marche arrière, et quand on l'accepte, c'est une lutte en moins à mener... du moins je pense ^^
D'accord !
La dépression nous incite à changer, mais il y a une résistance fondamentale en nous. Comme le chien qui a été battu par ses anciens maîtres mais qui s'échappe quand même pour les retrouver, on a du mal à quitter notre ancien moi, parce que changer c'est mourir pour renaître, mais bon, c'est d'abords mourir, et nous tenons à notre identité, notre intégrité, même si celle ci est débile et souffreteuse.
Toute mue est une période difficile, un nouvel apprentissage. Le vieillissement nous raidit et ne facilité pas les remises en question.
On est attiré vers l'avant mais retenu par les liens d'un passé de plus en plus copieux. On pense qu'on disparaît alors qu'on ne fait que se transformer et grandir.
Vulnerant omnes, ultima necat
L'important, c'est de ne pas participer
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cyruella
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Message par cyruella »

on peut retrouver l'humour, le désir mais il faut parler vois tu un psy?? il ne faut pas pas se contenter des médocs sinon impossible de s'en sortir vraiment
mais c'est vrai que lorsque l'on est descendu très très bas moi je n'étais même plus un être humain , j'étais une amibe sauf que je souffrais à vouloir me jeter contre un mur pour que ma tête explose et qu'une amibe je ne la vois pas souffrir
c'est vrai que pendant longtemps je n'avais plus confiance du tout en moi
car l'etre que j'ai été dans la dépression était à l'opposé de ce que j'avais été: une battante faisant toujours face à toutes les épreuves et là je ne pouvais même pas me lever, me laver, traverser une rue etc..
j'etais partie à 17 ans de chez mes parents car ça se passait très mal depuis ma naissance, donc Paris seule sans argent , ramassage en camion à 5H du mat place de la nation pour distribuer des prospectus dans les boites aux lettres, chambre de bonne au 7e etage sans ascenseur avec eau sur le palier , pas de chauffage etc..souvent pas d'argent pour acheter un ticket de métro , pour meme acheter du riz des pates etc..donc des années dures sans amis mais ,je n'ai pas souffert car j'etais contente de ne plus être le bouc émissaire de la famille
après assez jeune j'ai voyagé seule au bout du monde dans des pays dangereux parfois (Perou, Colombie etc..)
Je ne pensais JAMAIS JAMAIS même après plusieurs mois d'hospitalisation puis maison de repos à nouveau prendre un avion un jour etc..

il a fallu plusieurs années avec un nouveau psy pour que je reprenne confiance MAIS sachant ce que j'ai pu vivre alors que je n'avais pour personne "le profil" RIEN N EST PLUS PAREIL je ne pouvais plus faire le même travail car il ne supportait aucune défaillance meme pas une minute
par contre j'apprécie beaucoup plus encore qu'avant quand je me sens bien car je sais que c'est fragile , j'essaie (mais c'est pas mon style donc pas facile) de me protéger
en fait maintenant qq soient les problèmes graves que j'ai qq soient les épreuves JE SUIS BIEN HEUREUSE MËME parceque justement JE NE SUIS PAS EN DEPRESSION

c'est vrai que ce n'est plus pareill mais tu peux retrouver du plaisir à la vie plus m^me

tu dis par rapport à ceux qui n'ont pas connu cette expérience tu te sens à part MAIS AVANT tu ne te sentais pas à part de certaines personnes???????
il y a des gens qui vivent sur une autre planète que moi depuis toujours ils ne connaissent pas les problèmes avec la famille, les problèmes matériels etc..C'est vrai que ceux qui n'ont pas connu la depression peuvent te parler ,encore aujourd'hui, DE MANQUE DE COURAGE , DE MANQUE DE VOLONTé
alors que qq part mon problème c'est d'en avoir TROP justement
pour certains médecins (mèdecine parallèle)la depression c'est un jour le corps qui dit NON face à une accumulation de "coups" de "difficultés"
et je me souviens que mon 2e psy n'arretait pas de me faire remarquer que j'avais une image très fausse de moi à savoir que moi je ne me vivais pas du tout comme une battante alors que dans tous les domaines j'avais passé ma vie à aller au front "un vrai soldat"
mon père avait été très dur avec moi il n'y avait pas de garçon (il en voulait et meme que ça) et j'etais le garçon manqué et c'était marche ou crève à coups de pied dans le c..
et j'ai été très dure avec moi même avec un surmoi béton donc des conditions pour un jour craquer
donc cette épreuve c'est aussi prendre conscience de ses limites, de certains décalages entre ce que l'on est au plus profond de soi et aurait pu être et la façon dont on nous a "modelés " au départ
et je ne pense pas que l'on soit plus à part qu'avant moi j'ai toujours été très solitaire et ne me suis sentie proche que de peu de personnes
la plupart ,pour moi ,sont sur une autre planète mais ,ce n 'est pas grave ,l'important c'est d'être bien soi et de pouvoir partager certaines émotions , moments avec d'autres
en plus il y a des personnes qu'il vaut mieux quitter ou s'éloigner là aussi j'ai beaucoup changé enfin disons que j'ai mis plus en accord mes pensées avec mes actions
je n'ai toujours aimé que les relations de qualité or, il y a des personnes avec lesquelles c'est IMPOSSIBLE de par leur névrose elles "jouissent" dans le conflit etc..pas moi donc, il faut couper
les voyages, seul dans des pays de culture très différente où l'on ne parle pas ta langue peuvent te faire du bien tu verras que l'on peut partager beaucoup sans le langage
coupé de ton monde, de tes habitudes de tes repères ..et se découvrir vraiment
il faut trouver ce qui te fait du bien il faut s'aider se mettre dans les meilleures conditions ..par ex si je pouvais j'irais vivre au bord de la mer car rien que la regarder m'apaise , m'apporte un sentiment de plénitude..il faut réorganiser sa vie souvent après ce type d'épreuve
lonie2
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Message par lonie2 »

Merci cyruella
Je me reconnais beaucoup dans ton temoignage. Il faut savoir se faire du bien, ecouter son corps, son coeur, ses envies profondes. La depression arrive qd justement on s est trop battu, sans meme s'en rendre compte. Je m en voulais de ne plus pouvoir. Apprendre à s aimer est un processus long, certaines rencontres peuvent cependant etre determinantes. Voyager je remercie le ciel d avoir eu cette chance s est avere pour moi etre extrement benefique, la rencontre avec des gens aux valeurs et vies differentes de celles nos societes occidentales. Moi aussi, je me sens, meme maintenant guerir et sortie de l enfer tres loin des autres qui souvent ne m interessent pas. J sais qu il reste une grande sensibilite qui des que la vague est un peu haute ne peut que s exprimer. Aujourd hui encore je souffre de ma situation au travail ou je suis tres isolée que je trouve injuste....je m autorise a pleurer....je dois faire attention a ne pas restee bloquee ds mon evolution, continuer a croire que je peux moi aussi avoir une vie paisible. Cela me fait penser a la vie c est comme le velo, il faut continuer a avancer sinon on chute.....
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Zooey
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Message par Zooey »

J'avoue que je ne me reconnais jamais dans les descriptions parce que tout le monde parle d'un avant et d'un après.

Moi y'a pas d'avant. Certes, j'étais moins "abîmée" plus jeune, parce que j'avais pas encore eu les obstacles à surmonter sur lesquels je me suis échouée, parce que j'avais pas encore conscience de mes limites. Mais aussi loin que je me souvienne de mon état de conscience, j'ai cette noirceur qui me poursuit. L'angoisse, oui, je peux dire qu'elle était moins là voir pas là dans l'enfance, mais déjà enfant j'avais des pensées assez noires, il y avait quelque chose de gluant et de glauque, de méfiant et de secret en moi.
Et à l'adolescence, passé une petit phase très optimiste quand j'ai cru que j'allais rentrer dans le grand monde excitant des ados, ça a été la dégringolade avec idées suicidaires, honte profonde de moi, désinvestissement scolaire, léthargie... et puis après j'ai eu des hauts et des bas, avec apparition de l'angoisse, des tocs, le comportement phobique qui s'est accentué au fil des ans. Bref, j'ai toujours été comme ça.
C'est juste devenu pire avec ce qu'on attend d'un adulte, et avec la répétition d'échecs, avec l'âge où on se dit qu'on est de plus en plus en retard par rapport aux autres dans ses accomplissements, normal quoi.

Je regrette souvent d'avoir coupé court à ma thérapie avec une psy quand j'étais ado. J'aurais peut être été mieux armée arrivée à l'âge adulte si j'avais été soignée alors. Les comportements sont pas ancrés à cet âge, le cerveau est pas fini (même s'il reste plastique à vie). Plus jeune on se fait soigner, mieux ça vaut.

Pour moi, je ne vois pas de guérison. Au sens devenir quelqu'un pour qui la vie est plus légère. Par contre, j'apprends à accepter mes limites, j'ai fait petit à petit le deuil de certains idéaux sur le parcours que j'aurais aimé avoir (qui touchent au narcissisme donc), j'essaie de faire le tri entre ce que j'ai toujours souhaité au fond de moi, ce qui aurait été une orientation naturelle pour moi, et les injonctions paternelles ou maternelles qui ont sans doute brouillé le signal. Mon vœu le plus cher est de devenir autonome, c'est à dire sortir du rsa. A part ça, et à part dans les moments de crise, je trouve que la vie peut tout à fait être belle, mais faut dire aussi que j'ai fait un sacré parcours pour faire doucement taire mon surmoi tyrannique.

Puis je sais pas, c'est peut être une forme de maturité qui s'installe, ça devient plus facile quand on se donne moins d'importance, quand on réalise que c'est le tour des enfants, de la génération suivante d'avoir de grands espoirs. J'ai toujours été tellement ambivalente avec ça, la "réalisation" de soi, ça m'a pas aidé. D'un côté, l'impression de devoir venger quelque chose en réussissant dans un domaine ; de l'autre, le fait que j'ai toujours su apprécier les petites choses du quotidien et que finalement, il me faut pas grand chose pour être contente. Il y a quelque chose de serein dans le fait de reconnaître ses limites, c'est un peu comme se reconnaître soi, presque comme un père reconnaît un enfant si vous voyez ce que je veux dire. C'est pas un sentiment que j'ai tous les jours, parce que même sous médoc, des fois les tourments reviennent. Mais tant qu'il y a des jours "avec" ça va...

Il y a fort à parier que j'aurais toujours du mal à faire les choses, que je serais toujours fatiguée même quand je dors beaucoup, que je serais toujours quelqu'un d'anxieux, de lente, que je manquerais toujours de confiance en moi, et qu'il faudra toujours que je fasse très attention à quoi je m'expose pour ne pas re-sombrer dans la dépression. Là je suis sous médoc, mais je n'ai pas l'intention de les prendre à vie. On apprend à vivre avec la dépression, on apprend qui on est. On apprend à reconnaître les symptômes quand ça dégringole. On apprend à tirer profit des moments plus lumineux.
cyruella
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Message par cyruella »

"un avant..un après pour les autres.." dis tu dans lequel tu ne te reconnais pas ...mais moi je me reconnais dans ce que tu dis j'ai toujours été mal parceque ça se passait mal dès ma naissance avec mes parents , je me suis sentie à part, triste etc..j'ai voulu me suicider à 7 ans etc..MAIS quand on parle d'avant et d'après c'est par rapport, (enfin en ce qui me concerne), la depression grave où tu n'es plus qu'une amibe incapable de te lever, laver de manger de quoique ce soit donc il y a AVANT cela où tu ne peux plus rien assumer et après oùà nouveau tu t'assumes tant bien que mal, où tu ne souffres plus atrocement où tu peux voir à nouveau la lumière etc.. avec je le sais toute ma vie des cicatrices qui se réouvrent, ou qui continuent à faire mal toujours des effort à faire, c'est vrai aussi toujours fatiguée ..des rapports jamais faciles même si , pour moi,je fais tout pour que ça se passe au mieux donc beaucoup de solitude...je pense que toutes les personnes qui connaissent le depression grave vivent cela, plus ou moins fort, mais ,c'est en nous avant la depression "c'est notre histoire"..ça nous tombe pas dessus "par hasard"
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Juno
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Message par Juno »

Pour moi c'est similaire que pour toi, Cyruella. J'ai eu des soucis depuis l'enfance, mais il y a eu un moment où je me suis dit "là, c'est vraiment le plus bas que je suis tombée" et depuis je me suis dite qu'à partir de là ça ne pourrait qu'aller mieux (et c'est le cas, pour l'instant, je crois les doigts :newblush: )

Je me souviens de la première fois qu'on m'a diagnostiqué la dépression, vers 17 - 18 ans, mon médecin m'a dit que mes problèmes n'étaient pas physiques, que je déprimais. Je suis rentrée à la maison, je l'ai dit à ma mère qui a éclaté de rire et m'a dit "ahh bon!! et puis quoi encore??" et je me suis tue pendant 8 ans. Après une grosse chute où j'étais une amibe comme cyruella le dit, j'ai commencé le traitement AD et le suivi psy. Mon psy ne parlait pas du tout!! très frustrant au début, mais finalement c'est ce qui me convenait le mieux. Une des seules phrases qu'il m'a dit, vers la fin du suivi c'était: C'est en reconnaissant ta fragilité que tu deviens forte

En ces moments je vis à nouveau des symptômes qui m'inquiètent, irritabilité, troubles de sommeil, mais au moins maintenant je sais quelle bataille je suis en train de livrer, avant je ne le savais pas, maintenant oui.
C'est en découvrant ta fragilité, que tu deviens fort.

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cyruella
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Message par cyruella »

ce qui est très dur en fait c'est que ça se joue vraiment au niveau de l'inconscient
car j'ai eu après ma grave dépression des années d'épreuves non stop
j'ai passé ma vie dans les hôpitaux et les cimetières perdu presque tout le monde avec des maladies horribles : Alzheimer, cancer, avc, etc..plus mes problèmes: de santé (infarctus)..d'argent plutot la misère ...et je ne suis pas retombée ce qui confirmait ce que j'avais toujours pensé que(souvent pour ne pas dire tout le temps) ça n'a rien à voir avec les problèmes que l'on vit
d'ailleurs, en psychiatrie aux urgences où j'avais séjourné j'avais discuté avec une femme à l'époque elle devait avoir 70 ans moi 50
elle m'a dit "écoutez je viens ici régulièrement pourtant j'ai un mari adorable, une belle maison, des enfants extra, j'ai tout alors pourquoi?????"

mais ça a à voir avec avant ..et par moment ça resurgit

meme maintenant cette année après 15 ans sans depression ni état dépressif cette année au printemps c'est toujours à ce moment là pour moi ,j'ai senti que ça revenait et ,pourtant ,maintenant je SAIS j'ai pu mettre des mots sur l'origine de "ma , mes dépressions "
certes, je ne suis pas trop descendue heureusement car, maintenant je suis cardiaque et beaucoup d'incompatibilités avec les antidépresseurs et les problèmes cardiaques je ne tenais pas debout je titubais, tombais bref ma cardio voulait que j'arrete tout ou hospitalisation

est ce que ça a été "léger" parceque depuis plus de 15 ans je connais l'origine ??je pense j'espère... sinon ,à chaque fois que dans ma vie qq chose va se rejouer qui a à voir avec cette origine, je vais replonger.....
de toutes manières toute la vie il faut composer avec son histoire on ne la change pas...
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Zooey
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Message par Zooey »

cyruella a écrit :
"un avant..un après pour les autres.." dis tu dans lequel tu ne te reconnais pas ...mais moi je me reconnais dans ce que tu dis j'ai toujours été mal parceque ça se passait mal dès ma naissance avec mes parents , je me suis sentie à part, triste etc..j'ai voulu me suicider à 7 ans etc..MAIS quand on parle d'avant et d'après c'est par rapport, (enfin en ce qui me concerne), la depression grave où tu n'es plus qu'une amibe incapable de te lever, laver de manger de quoique ce soit donc il y a AVANT cela où tu ne peux plus rien assumer et après oùà nouveau tu t'assumes tant bien que mal, où tu ne souffres plus atrocement où tu peux voir à nouveau la lumière etc.. avec je le sais toute ma vie des cicatrices qui se réouvrent, ou qui continuent à faire mal toujours des effort à faire, c'est vrai aussi toujours fatiguée ..des rapports jamais faciles même si , pour moi,je fais tout pour que ça se passe au mieux donc beaucoup de solitude...je pense que toutes les personnes qui connaissent le dépression grave vivent cela, plus ou moins fort, mais ,c'est en nous avant la dépression "c'est notre histoire"..ça nous tombe pas dessus "par hasard"
Oui ok, je vois ce que tu veux dire, entre maintenant sous médoc, et l'hiver passé où j'étais au plus bas, oui la différence est nette. Donc de ce point de vue je peux parler d'un avant après. :intero: M'enfin "le pire" de ça, les médocs le modifient assez vite je trouve (en tout cas pour ma part), c'en est même assez spectaculaire.

Mais en effet, l'aspect histoire... Comme des montagnes russes qui montent jamais tellement haut et redescendent trop vite pour que j'ai le temps de mettre des choses en place. Mon histoire c'est ça. Mon histoire c'est que j'ai rien pu construire à cause de ça. Quelque soit l'idéal de moi que j'avais, il était de toute façon puéril, à côté de la plaque à la base; mon récit de moi, mon historicité, c'était une construction bancale trouée de partout, cela avait quelque chose de factice. La dépression elle est pas hors de moi. Elle est en moi, elle fait partie de moi. Je suis construite avec. J'ai développé ma personnalité avec. Même si je peux reconnaître que certains symptômes, en particulier la manière dont ma subjectivité est affectée, certaines formes d'angoisses aussi, sont clairement - comment dire - de la maladie, quelque chose qui s'impose à moi, tout l'aspect ralentissement psychomoteur, même s'il varie, je ressens cela comme constitutif de ma personne. J'ai tout simplement toujours été comme ça.

Sinon, tu dis "ça n'a rien à voir avec ce qu'on vit". Je suis d'accord. Si je suis en descente, je prends mal les choses, je les vis mal; si je vais mieux, je suis moins sensible, moins irritable, moins soupe au lait, moins honteuse. En fait, depuis quelques années, là où je dis que ça fait partie de moi, j'ai l'impression que c'est génétique. Que c'est dans mon code génétique. Que mon cerveau fonctionne comme ça un point c'est tout. Et d'un côté, ça me désespère, d'un autre, ça a quelque chose d'apaisant, je me dis que je vois enfin qui je suis et que je dois faire des choix en fonction de cela. Ce qui est, au moins, une BASE à partir de laquelle construire quelque chose!!!!

@Juno: oui l'incrédulité des proches, à mon avis, c'est une des choses qui empêche de se soigner en temps et en heure et correctement. Cette moquerie de ta mère, ça t'a fait perdre 8 ans. 8 ans, c'est le temps d'une bonne thérapie pour consolider deux trois choses et avancer dans la vie. Ca arrive trop souvent que les proches nous prennent pas au sérieux, c'est franchement difficile à vivre. En tout cas ça aide pas.
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Juno
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Message par Juno »

Zooey a écrit :
Sinon, tu dis "ça n'a rien à voir avec ce qu'on vit". Je suis d'accord. Si je suis en descente, je prends mal les choses, je les vis mal; si je vais mieux, je suis moins sensible, moins irritable, moins soupe au lait, moins honteuse. En fait, depuis quelques années, là où je dis que ça fait partie de moi, j'ai l'impression que c'est génétique. Que c'est dans mon code génétique. Que mon cerveau fonctionne comme ça un point c'est tout. Et d'un côté, ça me désespère, d'un autre, ça a quelque chose d'apaisant, je me dis que je vois enfin qui je suis et que je dois faire des choix en fonction de cela. Ce qui est, au moins, une BASE à partir de laquelle construire quelque chose!!!!

@Juno: oui l'incrédulité des proches, à mon avis, c'est une des choses qui empêche de se soigner en temps et en heure et correctement. Cette moquerie de ta mère, ça t'a fait perdre 8 ans. 8 ans, c'est le temps d'une bonne thérapie pour consolider deux trois choses et avancer dans la vie. Ca arrive trop souvent que les proches nous prennent pas au sérieux, c'est franchement difficile à vivre. En tout cas ça aide pas.

Et oui!! c'est peut-être dans notre code génétique. Il m'arrive la même chose que toi, quand je suis en descente je ne vois pas les choses de la même façon. Un jour, si je suis bien et ma collègue me fait pas la bise, je remarque même pas, où je vais la voir tout simplement pour lui faire la bise moi, mais si je suis en descente, ce simple geste devient un signe du fait qu'elle me déteste et qu'elle ne veut pas être à côté de moi

mais du coup, comment différencier les choses?? comment savoir si ce que je pense c'est vraiment moi qui le pense ou si c'est mon moi déprimé qui me le dit à l'oreille?? je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire
C'est en découvrant ta fragilité, que tu deviens fort.

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Zooey
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Message par Zooey »

Je sais pas trop, l'habitude aide quand même, y'a un moment où ça devient assez évident que c'est des pensées dépressives, parano. ca empêche pas de se sentir mal et d'y croire d'une certaine manière, et d'être émotive et tout ça, mais... au moins tu sais que c'est ça. Bon je sais pas par contre si c'est une bonne idée de disqualifier ses émotions "dépressives" comme telles, comme si du coup, elles étaient fausses. Parce que, ce qu'on ressent, on le ressent pour de vrai, c'est pas comme si c'était un cancer ou je sais pas quoi, une excroissance qui a rien à faire là. C'est là, c'est notre ressenti, c'est nous, donc c'est vrai. Je pense que se rendre compte que c'est "typique" de quand on va plus mal, ça permet peut être de prendre du recul, de se rappeler qu'il faut s'occuper de soi, dormir plus tôt et tout le tralala hygiène de vie... ça peut servir à ça. Et à pas réagir trop vivement quand on prend la mouche. Mais la blessure elle est là quand même, faut bien la regarder pour la soigner. Enfin je sais pas...
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Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par cyruella »

mais plein de gens qui n'ont jamais connu la dépression sont eux aussi parfois plus susceptibles, nerveux, de moins bonne humeur voire mauvaise humeur , tristes etc.. rien n'est tout blanc rien n'est tout noir même hors la depression ..sauf certaines "natures exceptionnelles" tout le monde a des bas et des hauts aussi
comme disait Léo Ferré "le bonheur c'est du chagrin qui se repose.."
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Zooey
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Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par Zooey »

Oui et comme ils ont jamais été à ce point là et à la rigueur c'est parce qu'ils connaissent ça de façon plus "légère" qu'ils ont tendance à avoir des commentaires genre "moi quand je me sens angoissé je vais faire du sport". Donc au final, cette empathie possible, qui fait de nous des "normaux" c'est finalement plutôt chiant.
M'enfin ça fait pas de la dépression un truc génétique auquel on peut rien. Je suis tentée par ça aussi, et je suis tout le temps à me dire "forcée de constater", mais y'a un moment ou ça sert à rien de constater, faut essayer d'avancer quoi...

Bon mais alors voilà, la dépression, ce n'est pas une maladie. Une maladie a une cause (un virus, une infection, etc).
Les troubles psychiatriques en ont plusieurs, et on ne les connaît pas toutes, voir on ne les connaît pas du tout.

Par contre, en réunissant un certain nombre de symptômes qui coïncident, on arrive à un syndrome. Donc la dépression est un syndrome.
Le syndrome dépressif. Pour être médicalement correct donc.

Le fait de considérer des expressions de soi, des comportements, ou des douleurs, ou des idées, comme extérieures à soi, cela s'appelle un clivage.
Ça peut aider, mais faut pas en abuser, c'est comme avec toutes les bonnes choses. Extérioriser tout ce qui est considéré comme symptôme dépressif comme étranger à soi, c'est le museler, alors qu'en termes psychologiques, un symptôme, c'est ce qui parle à la place de soi.
Cela peut être un symptôme somatique (on parle alors de conversion et/ou d'hypocondrie), ou un symptôme type trouble obsessionnel ou tca, ou autre encore.

Bien sûr qu'il est pas question de laisser quiconque souffrir des mois et des années de ses symptômes, bien sûr que passé une certaine intensité et certaines répercussion sur l'existence il faut médicaliser et apaiser, mais il faut quand même leur donner du sens à ces symptômes pour arriver à s'en sortir par la suite, à ne pas retomber, ou retomber moins bas.

Voilà pourquoi je dis qu'il faut sans doute pas traiter ses symptômes dépressifs comme des éléments étrangers. Ca fait + peur des objets non identifiés que des objets identifiés non ?
cyruella
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Dépressions chroniques, récurrentes, résistantes : vos témoignages

Message par cyruella »

Ah ça oui il est INDISPENSABLE de mettre des mots sur ses maux sans cela moi je restais au fond du trou à jamais je mourais même...et là je dois dire qu'en 30 ans de psy
2 sur 2 ( car je ne compte pas les psychiatres , les psychologues en hospitalisation) sont passés à côté alors que j'ai ressassé cet évènement qui m'a traumatisée comme d'autres mais lui était lié à la dépression et, en même pas une minute, quand j'ai pu formulé qq chose de simple en fait auquel aucun des psy n'avait pensé je suis sortie du fin fond du trou légère légère avec une envie de vivre incroyable
certes, ce n'était pas à eux à le formuler mais s'ils avaient entendu ils 'auraient recentrer là dessus au lieu de me laisser tourner dans le vide
pourtant le 2e était bon
ça ait peur quand même des psy qui passent à côté de qq chose d'aussi gros d'aussi constituant de mon histoire!
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