Mal de vivre, dépression et suicide...

[etienne]

Bonjour, je vais avoir 24 ans au mois de septembre et je pense au suicide depuis plusieurs mois maintenant. (8 à 10 mois)
Ces pensées n’étaient au début rien de bien grave, mais depuis 3,4 mois je pense au suicide presque tous les jours, car je pense que c'est la seule alternative...

C'est arrivé suite à une accumulation de soucis : le boulot (qui est non reconnu par ma direction et école), harcèlement, pousse les gens à la faute, être noyé par des projets, aucune reconnaissance, aussi bien personnel que professionnel.

J'ai consulté mon médecin traitant qui m’a donné des antidépresseurs et anxiolytiques. J'y retournai tous les mois pour renouveler mes doses, mais sans grand succès. J'ai fini par arrêter de moi-même en pensant que c'était qu'une mauvaise passe tout en parlant à mes amis qui m'ont dit de me faire suivre. (Avec un peu d'écoute de leurs parts). Le médecin m'a conseillé un psychiatre, mais je n'ai jamais franchi le pas. J'en ai parlé à mes amis, mais je l'ai est senti mal à l'aise vis-à-vis de ça. Alors j'ai laissé tomber et je fais semblant que tout va bien... Alors qu’intérieurement c'est l'enfer !

Je pense constamment au suicide ces derniers temps. Je commence à entreprendre plusieurs projets (déménagement avec toutes les démarches administratives liées. J'essaie tout du moins. En parallèle, j'échoue beaucoup de choses. En parlant d'échec, cela n'en est pas vraiment, car je sais que je suis trop dur envers moi même. (J’ai le sentiment de ne pas avoir de reconnaissances aussi bien personnelles que professionnelles, et cela pour moi, c'est terrible, trop dur à supporter)

Vous dites qu'il faut en parler, mais mes amis ne comprennent pas pourquoi je réagis comme ça ... Pour eux, ce n'ai pas concevable d'avoir un tel comportement...je me dis qu’ils n’ont pas tort, mais je ne trouve pas de solution. Aller voir un psychiatre ? Je n'en ai même pas la force. Je ne souhaite pas/plus d'aide ou de solution.

Demain sera un autre jour où j'essaierai de faire mieux et continuerai mes projets, mais au final, je craquerai, je m'effondrerai, et je chercherai concrètement une solution afin de mettre de fin à mes jours par un suicide...

[Prisoner]

Je pense qu'avant de partir définitivement, il faut essayer de tendre deux mains. Une pour demander de l'aide, et l'autre pour en donner. Je sais que ça n'a rien d'évident, mais si tu penses aujourd'hui que ta vie ne vaut rien, alors ça ne te coûte rien de tenter une dernière chose pour toi, car la roue pourrait tourner; et tenter de donner aux autres ce dont pour l'instant tu estime que tu n'as pas besoin, même si c'est en petites quantités.
Pendant les vacances là , je vais donner mon sang. Ca fait longtemps que j'y pense, c'est gratos pour moi et quelqu'un en a peut-être besoin, et ce sera mieux que de le faire couler dans le lavabo. Je te dirais si ça m'a fait un peu de bien. Même si ça m'en fait pas, ce sera ma main tendue du moment quoi. (l'autre main je voulais la tendre vers une psychologue mais elle est pas là pendant mon congé, ce sera après).

[Aride desert]

Un sucide?
Le fait que tu y pense est embétant mais c'est ce qui ta conduit à y penser qui est inquiétant.
Sache que la dépression est une maladie et qu'elle se soigne. Comme le dis Prisoners tu n'as rien a perdre a aller voir un psychiatre...
Qu'est ce qui te fait dire que tu n'a aucune reconnaissance personnelles et professionnel?

[Moinou]

Bonsoir Etienne !

L'antidépresseur que tu as essayé n'était peut-être pas le bon.
Il y a un grand nombre d'antidépresseurs différents.
Et certaines personnes réagissent à l'un mais pas à l'autre. Il faut parfois en essayer plusieurs avant de trouver le bon.
Le deuxième, que tu essaieras bientôt hein ! sera peut-être le bon et tu commenceras à voir la vie autrement.

Je ne souhaite pas/plus d'aide ou de solution.

Si tu es venu ici, c'est bien qu'au fond de toi, tu espères qu'il y a encore une solution.
Et tu as bien raison !
Pas besoin d'aller voir un psychiatre mais ce serait bien car ce sont vraiment des spécialistes.
mais tu peux retourner voir ton médecin généraliste si cela te parait plus facile.
Il te donnera un autre antidépresseur. Il te faudra toutefois attendre plusieurs semaines
avant que celui-ci fasse de l'effet.
Mais en attendant, tu pourras venir chaque jour sur ce forum, pour exprimer ta souffrance et recevoir du soutien.
Ça ne soigne pas mais ça fait toujours du bien. Et ici il y a toujours du monde pour t'écouter, te comprendre (car on sait ce que c'est)
et t'encourager en attendant un mieux dans ta tête.

Alors OK ? Tu prends très vite rendez-vous chez ton toubib ?

Je te souhaite une bonne nuit Etienne.

[clairette]

Bienvenue Etienne,

Je ne peux que rejoindre les autres. Si tu te joins à nous, c'est que tu cherches encore à être aidé et compris. Tu as besoin de reprendre un suivi médicament très rapidement, d'autant plus qu'arrêter brutalement AD et anxiolytiques contribue généralement à enfoncer encore plus. Au moins ton médecin traitant pour te redonner les bases nécessaires. Puis un travail avec un psychiatre ou un psychologue.

Par ailleurs, l'entourage comprend rarement ce qui arrive, d'où la nécessité de te faire soutenir ici mais également dans "la vraie vie" avec ton thérapeute.

Courage

[etienne]

Je ne peux pas être compris par ma famille ou mes amis : c’est cela qui me fait le plus de mal. J’ai beau tendre les mains, je demande de l’aide, mais j’ai le sentiment de ne pas être pris au sérieux, d’être incompris. Mes amis et mon entourage font les sourds d’oreille. Si je ne parle pas de mes sentiments à mes amis, jamais ils ne me demanderont si ça va, si je veux parler de mes sentiments, de mon mal-être…Jamais ils ne me proposent d’en parler (et dans le cas contraire, ils trouvent toujours le dernier mot : va voir un psy)…Ce n’est pas ce que j’attends de la part de mes amis. Pas seulement en tout cas…Même si un suivi est la solution, je pense que l’entourage doit jouer un rôle crucial…

[Prisoner]

je comprends très bien, car je n'ai jamais trouvé de soutient non plus en vrai. :/ je pense, sans leur en vouloir, que toutes les fois où j'ai tendu la main et qu'on ne l'a pas prise, ont contribué à ma chute. Des gens que j'ai soutenu dans la peine, le deuil et autre ne m'ont pas pris la main quand j'en avais besoin et j'ai chu, plus que je n'aurais dû. Je ne leur en veux pas car je suis dur à lire, et ils n'ont simplement pas su à quel point j'avais mal et besoin d'eux.

[Moinou]

La plupart des gens sont bien démunis face au mal-être que tu ressens et que nous connaissons tous ici.
Ton entourage à lui seul ne peut rien. Ils peuvent seulement te soutenir dans tes démarches pour aller mieux.
Et pour cela, il faudrait que tu t'adresses à un médecin (psychiatre ou généraliste) si tu es prêt à accepter un traitement
et/ou (mais les 2 c'est encore mieux) aller voir un psychologue auprès duquel tu pourras t'exprimer et qui te guidera.
Tu sais, ma mère est une grande dépressive depuis longtemps (bien avant moi) et par le passé, j'ai souvent essayé de l'aider.
Je me tuais à essayer de la sortir de son mal-être mais en vain. Un jour, mon généraliste m'a dit que je ne pouvais pas me
substituer aux soignants.

[etienne]

Bonsoir à tous,

Je reviens timidement vers vous, car après une petite accalmie, la dépression me ronge de nouveau.
Je suis vraiment désorienté, je ne sais plus quoi faire.
Je me laisse aller, j'ai envie de me laisser aller, de me laisser partir...De mourir à petit feu. Je suis incompris par ma famille et surtout mes amis. Cela me blesse énormément.
Ils savent que je souffre et pourtant, ils ne font rien et prennent cela à la légère. Je demande un peu de leurs temps précieux, d'être entouré dans ces moments difficiles.
Comment les faires réagirent ? Comment être aidé et écouté (par ces amis) ?
Car sans cela, je ne peux continuer à vivre comme cela.

Merci à vous tous.

[shirayuki]

Bonsoir Etienne.

D'abord permet-moi, avec retard, de te souhaiter la bienvenue.

Je me pose une question, es-tu sûr que ton boulot soit ton principal soucis ?
La réponse est peut-être oui, mais souvent il y a quelque chose en nous, de plus ancien, plus profondément enfoui et plus subtil qui nous rend malade, peut-être que ta situation au travail n'est que l'élément déclencheur mais que le vrai problème se trouve ailleurs.
Je dis ça sans savoir, tu es le seul à pouvoir répondre.

Pour ce qui est de ton entourage, je ne pense pas qu'il y ai de solution miracle, désolée.
Je te sens très seul, je l'ai été aussi.
Peut-être ne te comprennent-ils pas parce que votre communication est brouillée.

C'était pareil pour moi avant, j'étais seule parce qu'en fait je n'arrivais plus à communiquer avec les autres de sorte qu'ils puissent me comprendre.
C'est difficile d'exprimer clairement son malêtre et le pourquoi de ce malêtre, or, les autres ont besoin d'un message clair.

Et vraiment, s'il y a quelqu'un qui peut t'aider à mettre un peu d'ordre dans tout ça c'est bien un psychologue ou psychiatre ou même une infirmière psy dans un CMP par exemple.

En tout cas sache qu'ici personne ne t'enverra bouler.

Bon courage.

[Domibouloulou]

30% des dépressifs ne réagissent pas aux anti-dépresseurs. Consultez l'article des chercheuses: Lucile Capuron et Nathalie Castanon.
Une inflammation serait la cause de la non-efficacité des AD. Les cytokines produites par l'inflammation produisent une baisse des neurotransmetteurs de l'humeur : la sérotonine, d'où plus de goût à rien. Les psychiatres ne sont pas au courant. La recherche date de 2016.
Cordialement.