La dépression chez les personnes dites "surdouées"

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bardamu
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La dépression chez les personnes dites "surdouées"

Message par bardamu »

Salut à tous,

Je ne sais pas si j'ai le droit de faire ça mais j'aimerais créer un espace pour que les personnes dites "surdouées" (qu'est-ce que je peux détester ce mot) puissent s'exprimer sur leur ressentis.

J'espère qu'il n'existe pas déjà un sujet similaire (en tout cas je ne l'ai pas trouvé). J'ai remarqué, en faisant une recherche, que ce mot revenait relativement souvent.

Donc si les personnes concernées (et les autres aussi bien entendu) veulent bien s'exprimer et échanger ici cela pourrait peut-être nous permettre de mieux comprendre et de mieux appréhender notre situation, notre passé...

Voila, je vous laisse vous exprimer, pour ma part c'est un sujet encore trop flou pour que j'arrive à en faire un texte clair et cohérent...

--edit--

Je vais tout de même essayer de vous faire une rapide description de mon expérience par rapport à tout cela...

Depuis ma naissance, j'ai toujours été très différent des autres êtres humains, j'avais une façon de raisonner très différente des enfants de mon âge. Cela m'as joué beaucoup de tours du fait que les autres ne me comprenaient pas, mes camarades me fuyaient (au mieux...) et les instituteurs s'acharnaient à essayer de me faire entrer dans le moule...parfois de manière peu correcte...

Je n'ai jamais été un élève brillant, tout cela ne m’intéressait absolument pas, quand j'étais à l’école, gérer les autre occupais déjà une bonne partie de mon temps et de mon énergie...

Depuis mon plus jeune âge (et jusque en CM1), j'ai toujours été assez violent, je mordais facilement (souvent jusqu'au sang) il m'est même arrivé une fois d'envoyer un camarade (avec lequel je m'entendais pourtant plutôt bien) à l’hôpital en le poussant du haut de la nacelle d'un toboggan...tout cela s'est calmé en même temps qu' est arrivée la dépression...(à partir de ce moment je n'avais plus aucune volonté, plus d'énergie et donc plus envie de me battre...)

Quoi qu'il en soit, avant que le diagnostique ne soit posé j'ai eu droit à de nombreux rendez-vous en CMP (ou CMPP je ne sais plus), certains enseignants m'ont même cru autiste...

Le diagnostique a finalement été posé quand j'avais 14 ou 15 ans, après avoir passé les tests appropriés...je suis ce qu'on appelle un EIP ou plus vulgairement un surdoué même si cette expression me dérange de pas son côté prétentieux et surtout pas sa connotation positive (ça parait tellement génial dit comme ça...)

Quand j'ai commencé à me rendre compte que j'étais dépressif et ce depuis des années, j'ai commencé à faire un rapprochement entre les deux et, à force de questionnements et de recherches sur le net, j'ai finis par découvrir un trouble appelé dyssynchronie...et je crois avoir compris d'où tout cela est partit...enfin compris est un bien grand mot, disons que j'ai une piste...encore une...

Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est la dyssynchronie, je vous conseille cet article:
http://exp.gen.free.fr/SOIREES/DOCS/sur ... hronie.htm

Voilà, je m’arrête ici pour le moment, je ne me sent pas capable d'en écrire plus sans devenir trop confus, déjà que je ne suis pas certain d'être très clair et très exact dans mes propos...ni même exhaustif d'ailleurs...

Je compte sur vous, si vous avez connus des choses similaires, pour essayer de mieux cerner les causes et le conséquences d'une telle maladie (car oui, je considère le fait d'être EIP comme une maladie...)
Philosss

La dépression chez les personnes dites "surdouées"

Message par Philosss »

On pourrait aussi évoquer la dépression chez les écrivains

ou bien la dépression chez les poètes

ou bien la dépression chez les comédiens

ou bien la bi-polarité chez les chanteurs

ou bien la bi-polarité chez le pharmacien

ou bien la dépression chez le psychiatre

La dépression du «surdoué» se développe hypothétiquement suivant un historique d'expériences désastreuses dans toutes les sphères de leurs vies. De là à en faire un lien irrévocable ou condamné, associé la surdouance à la dépression



des bulles me sortent des oreilles quand je lis des trucs du genre
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bardamu
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La dépression chez les personnes dites "surdouées"

Message par bardamu »

Je ne comprend pas ce qui dérange dans ce que j'ai pu écrire, le fait d’être écrivain, acteur ou même pape n'est pas,en soit, une cause de désordre psychologique alors que le lien entre développement précoce et dépression à déjà souvent été évoqué au travers de la dyssynchronie...

Maintenant, je peux me tromper mais il me semble qu'il y aurait peut-être un résultat bénéfique à tirer d'un échange entre les personnes ayant vécu cette expérience...

As-tu pris le temps de lire l'article que j'ai donné en lien?

Ce dernier résume mieux ma vie que je ne saurait le faire moi-même alors il est normal que je me poses des questions et je ne penses pas être seul (en tout cas je l'espère) dans ce cas.

Dans le pire des cas ce sujet pourrait n'avoir aucun intérêt, dans le meilleur il pourrait aider quelques personnes ici, alors en ce qui me concerne le choix est vite fait

Mais je ne suis pas sectaire et je reste ouvert aux critiques si elle sont fondées et argumentées.

--edit--

C'est étrange mais, en y réfléchissant, je me dis que c'est le genre de réactions agressives que l'on obtiens souvent lorsqu'on aborde ce sujet...

Tu sembles hostile à l' idée de parler de ce sujet, une raison personnelle?

D'un autre côté, je me met à la place de quelqu'un de l’extérieur qui entend une personne "surdouée" exprimer ses difficultés alors que 'lorsqu'on ne connait pas, la douance parait être un atout à tout point de vue...

Quoi qu'il en soit, je ne t'en veux pas de ce que tu peux penser, j'espère seulement que tu comprennes que, pour moi, il y à un but à tout cela : Simplement essayer de comprendre...si tu arrives à me montrer que ma dépression n'est en rien liée à un trouble dyssynchrone, alors ce sera tant-mieux, j'aurais éliminé une fausse piste...

Je ne demandes qu'une chose c'est que tout le monde ait l'occasion, si il le souhaite, de s'exprimer à ce sujet.
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Cambix
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La dépression chez les personnes dites "surdouées"

Message par Cambix »

Il me semble qu'Aristote a parlé de mélancolie....
attendez, je demande à Google...
Aristote se demanda pourquoi tous les hommes d'exception sont bilieux
"Aristote donne ainsi l'exemple d'Oublos le jeune, qui, d'après lui, a contracté une mélancolie bilieuse suite à un excès d'écriture : il est intéressant de noter, dans cet ouvrage, que c'est l'auteur mélancolique qui produit son œuvre, en fait l'œuvre peut produire l'auteur mélancolique."

Je pense que c'est un bon point de départ pour se poser des questions.

Ensuite pour te répondre bardamu :
Depuis ma naissance, j'ai toujours été très différent des autres êtres humains
Hum...c'est très facile de prendre un morceau de phrase et d'en faire ce que l'on veut mais réfléchis à ce que tu écris là...
je me dis que c'est le genre de réactions agressives que l'on obtiens souvent lorsqu'on aborde ce sujet...
Je crois que la société a un image type du surdoué et que le surdoué ne correspond jamais à cette image. Un surdoué c'est Will Hunting par exemple, un héro, un beau mec perturbé, etc. Ou alors c'est une calculatrice dans le corps d'un geek...un surdouée c'est un homme d'ailleur, rarement une femme...et bien souvent personne ne comprends que non, tous les surdoués ne son pas capables de calculer la racine carrée de 28,9 à la puissance 15 (de tête).
Ce n'est pas de l'aggressivité. Les gens rendent la monnaie des idées reçues qu'on leur a mis dans la tête...
...si tu arrives à me montrer que ma dépression n'est en rien liée à un trouble dyssynchrone...
Commence par nous montrer en quoi ta dépression serait liée à ce trouble ?
J'ai suivi ton lien et j'ai lu.
Je peux imaginer ce que c'est, mais quel serait lien ?

CBX (pas surdouée, mais qui sait..... < le surdoué est un fantasme aussi, tu savais ça ?
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lodiz
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La dépression chez les personnes dites "surdouées"

Message par lodiz »

calmons-nous, le surdoué est un dépressif comme les autres

Philoss exprime souvent ses idées de manière franche et directe, mais pour ce que j'ai pu en juger elle répond avec les pieds bien sur terre en essayant de rester objective. Ceci dit, il faut pas non plus qu'on se lance dans une croisade sur "les surdoués mythes ou réalités"ou "le surdoué est-il un être supérieur ? si oui exterminons-le". Nous parlons bien de quels sont les effets pervers de la douance et tous les ennuis qui vont avec ce "soi-disant" avantage (il en a , mais il a aussi ses inconvénients).

Certains naissent avec des gros muscles, d'autres naissent handicapés physiques, certains avec un cerveau qui travaille plus vite ou différemment (ce qui est dans un sens peut-être une sorte d'handicap mental), c'est à mon avis surtout un problème de vivre avec sa DIFFERENCE et donc le rejet de gens dont la façon de se comporter est parfois non classique et ayant aussi une tendance à l'anxiété élevée vu la vitesse de raisonnement (heureux les simples d'esprit ? parfois moi je le crois)

ceci dit, comme tu le sais je connais un peu le sujet Bardamu: un fils très surdoué (Qi testé à +-150) et mon cas perso (surdoué mais bien moins que lui et qui l'a découvert vers 30 ans soit après le début de sa dépression et sa TS):
- dans mon cas, mon analyse après coup des causes de ma dépression et ce que je juge avoir "aidé" à cette dépression chronique:
1° depuis tout petit je suis un stressé, le fait de réfléchir de trop et de toujours chercher des solutions en est sans doute une des causes, j'ai besoin (comme d'autres, mais pour d'autres causes) de beaucoup contrôler mon monde. certains ne voient pas les problèmes futurs, donc ils stressent moins (mes phobies sont souvent des excès de réflexion qui me font imaginer dangereux des choses finalement très rares).
2° à l'école, j'ai souvent été le souffre-douleur: mon côté naturel j'en sais plus que vous (mais j'en pouvais rien si à la première explication j'avais compris, c'était pas pour faire le fayot), y a d'autres raisons qui n'ont rien à voir avec la douance: pas doué en sport, pas grand, la cible était plus simple et en groupe les gosses sont des monstres.
3° ayant longtemps réussi dans les études sans faire grand chose (j'y peux rien, je sors du cours j'avais compris et j'avais retenu,a lors que certain en était encore à essayer de comprendre, jusqu'au niveau bac, c'était les doigts dans le nez même si en Belgique le niveau est à mon avis bien plus bas qu'en France car nous n'avons pas d'examen général et identique pour tous), j'ai ramassé une grosse baffe dans la tronche au premier échec après le bac (çà s'apprend l'échec, quand tu réussis trop facilement au début, la claque n'en est que plus forte plus tard). Et se mettre à réellement étudier, pas seulement lire le cours çà s'apprend plus naturellement à 10 ans graduellement qu'à 19 d'un seul coup;
4° au travail: n'ayant jamais appris à dire non, ayant une tendance à l'obéissance, travaillant très vite mais ne supportant pas d'être constamment débordé ET maltraité par ma cheffe, j'ai pêté les plombs pour de bon. je m'en suis remis, mais se remet toujours totalement d'une telle chose, pas sûr.

Quelle est la part de la douance là-dedans ? Certaines choses sont souvent marquées chez les surdoués: tendance au respect de l'autorité, difficulté à supporter l'échec, dévelloppement psycho-moteur plus tardif, tendance à ne pas savoir décompresser, difficulté d'intégration sociale. la même personne mieux guidée, mieux aidée, sachant pourquoi il était différent ou bien dans un contexte autre n'aurait peut-être jamais fait de dépression. C'est un facteur parmi les autres, de là à l'accuser de tous les maux faut pas exagérer non plus, la génétique a aussi une influence, le niveau de stress dans la société, la chance !!!!, la famille,..........

Pour mon fils, c'est différent de moi déjà, on ne eut pas mettre tous les surdoués dans le même sac (il y a autant de différence entre la personne à QI dans la moyenne et un surdoué ayant 130 de QI, qu'entre un surdoué ayant 130 et un autre ayant 140, plus il est haut, plus la différence est marquée et les effets pervers "remarqués" par les autres). J'arrive à suivre mon fils 80% du temps, mais parfois j'avoue je suis largué par ses raisonnements. Son histoire à lui (je fait en partie du du copier-coller) ici:

Mon fils surdoué: ben, il a fait trois ans d'école maternelle, puis 1ere année primaire: tout va bien, l'instit luid onne des cours en plus pour l'occupper car il va très vite (trop) en lecture)

2eme année la catastrophe, rien ne va plus: résultats nickel mais en veux plus aller à l'école. Après avoir vu une psychologue, message "c'est de votre faute vous le protéger trop madame....", notre médecin de famille le met sous AD et nous envoie chez une autre qui, il le sait, fait passer des tests de QI à un autre de ses patients "à problème", au moins ce sera clair, il est seulement chtarbé ou il est très malin, le stress (test WISC III pour les spécialistes des références): résultat Qi proche de 150, mais retard psycho-moteur (le corps suit pas la cervelle, assez fréquent)

Il survit à cette seconde année (on apprend entre autre que son instit a décidé de la mater, il a droit à des surnoms du genre "tais-toi mr je-sais-tout", toutes ses maladresses psychomotrice sont bien mises en évidence par la prof et çà fait bien rire la classe (la s....). bref AD, certificats médicaux à donf et réussite de tous les examens avec des scores entre 9 et 10 (sauf en gym bien sûr).

l'école ne voulant pas admettre que les surdoués sont autre chose qu'une simple invention des parents et des psys, apporter un livre pour s'occupper est interdit (et si on le vole...), la bibliothèque ne fonctionne pas depuis 10 ans (pas le temps de s'occupper, les livres pourrissent sous-clés depuis....). Seul ouverture: Ok pour un saut de classe (pour qu'il s'emmerde plus).

Au niveau scolaire TB, sa prof TB, mais ses "coreligionnaires" le traite en tête de turc dès la sortie de la classe (le petit qui a sauté une classe et qui résussit toutes les interros c'est le parasite de la classe) et en plus, une fois trois mois passé, il recommence à s'emm... certificats médicaux et AD... examens: explose tout les scores une fois de plus, mais on nous dit pour la 5ème, il faut le changer de classe (voire d'école, çà les arrangerait bien sûr) parce qu'il a toute la classe sur le dos... Un jour il rentre en hurlant, ils ont dit qu'ils allaient me tuer, je veux plus y retourner (une horreur quoi, il avait considéré une simple menace de gosse pour une réalité, il était sûr qu'ils allaient le tuer ).

Alors m'a femme a dit (j'ai eu qu'à suivre, çà me plaisait pas fort cette différence mais bon: "j'en ai marre je préfère un gosse désocialisé qu'un gosse suicidaire (on se méfie avec la génétique dont il a hérité, je suis pas encore détecté surdoué à l'époque, mais suicidaire oui ). Je vais me renseigner sur l'enseignement à domicile en Belgique". Ce qui fut fait: demande d'autorisation d'enseigner à domicile,une partie des cours envoyés par l'Etat par correspondance, une autre écrite par elle avec les bouquins de références et ils se sont lancés, d'abord une année où elle a pris mi-temps, puis 7 années de congé sans solde (de toute façon elle en avait marre de ce boulot et notre budget pouvait tenir sans son salaire proche du smic). Après un an il arrêtait les anti-dépresseur (yessssssssssss). Il vit un peu reclu des autres jeunes mais avec le web il a des contacts sur des jeux en ligne. Examens une fois tous les deux ans à Bruxelles avec les autres élèves enseignés à domicile, les élèves des écoles non reconnues par l'obligation scolaire belge et des adultes qui tentent d'obtenir un diplôme par cette voie-là. Très dur comme examens, mais comme il est surdoué, il arrive à réussir: diplôme de fin de primaire, deuxième secondaire, 4ème secondaire, il a maintenant 16 ans et on espère que d'ici 2,5 ans il aura l'équivalent du BAC (après il essayera de retourner dans le système classique d'études supérieures). En somme, mon fils est un Tanguy en puissance (sans le gros salaire de chercheur du Tanguy du film malheureusement, je prendrais ma retraite). En tout cas actuellement, il est toujours surdoué mais pas du tout dépressif et cela sans médoc, pourvu que çà dure.
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Aragatz
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La dépression chez les personnes dites "surdouées"

Message par Aragatz »

Je n'y ai pas échappé non plus ! Même si mon QI de 119 ne m'a été révélé qu'en 2003, j'ai été en perpétuel décalage avec les autres enfants/adolescents et dans les années 80, on parlait beaucoup moins des surdoués que maintenant et les enseignants étaient moins préparés à les "gérer". Déjà : j'ai su lire, écrire et un peu compter à 5 ans, donc en grande section. Ma mère l'a expliqué à mon institutrice de l'époque : elle refusait de la croire !
Puis une fois rendue au CP, ma nouvelle institutrice, Madame C, a réalisé au bout d'une semaine mon avance et après rapide concertation avec le directeur de l'école et l'institutrice du CE1, Madame L, je rentrais directement en CE1. Je n'en ai fait que 2 mois et j'ai été rétrogradée en CP après les vacances de la Toussaint 84 ! Madame L m'avait mise d'office au fond de la classe, seule, et ne s'occupait plus de moi, mais comme je n'avais pas encore le réflexe de rester immobile et silencieuse assise sur une chaise derrière une table pendant un bon moment (j'étais même allée de mon propre chef, sans lever le doigt pour demander l'autorisation, tailler mon crayon au-dessus de la poubelle !), lassée, elle m'a fait venir devant, à côté d'une bonne élève, sur laquelle je copiais d'ailleurs effrontément. Au final, j'étais pratiquement tout le temps grondée et punie avec de mauvaises notes, puis Madame L a convoqué mes parents en leur disant qu'elle en avait MARRE de moi qui me croyais encore en maternelle, qu'elle ne pouvait pas me tenir, etc... De retour des vacances de la Toussaint, à peine arrivée, elle me rend mes affaires en me disant de retourner en CP, que Madame C et le directeur sont au courant.
Je suis donc retournée en CP. Pour ce qui est des copains, en CE1, ils avaient 1 voire 2 ans de + que moi (redoublants éventuels), je ne m'en suis même pas faite, sauf vaguement vers la fin, une fille rousse et sa copine, et dès que j'essayais de retourner jouer aux récréations avec les CP, ils me disaient "Va-t-en, toi t'es pus dans not' classe !". Et lorsque j'ai réintégré le CP, ils m'ont à nouveau acceptée comme une des leurs, même si je n'ai pas eu véritablement d'amies (presque tout le temps seule)... D'ailleurs Madame C le disait : je ne me "socialisais" pas, je ne me pliais pas aux règles de vie collective, je refusais de participer, surtout en sport (déjà, je n'ai jamais aimé ni pratiqué de ma vie) et elle avait conclu, visionnaire : "[mon prénom] aura besoin de beaucoup d'aide pour réussir"
Retournée "normalement" en CE1 ensuite, Madame L m'a mieux acceptée, mais je crois qu'elle ne m'aimait pas vraiment, et mes parents ont gardé depuis une dent contre elle pour n'avoir pas su, ni vraiment coulu non plus, s'occuper mieux de moi...
Bon après, j'ai continué sans problème, mais je n'étais que la 3ème de ma classe chaque année car nulle en maths, puis au collège, mais c'est à la fin de la 5ème que ça s'est gâté, trop différente par mon mode de pensée, mes goûts (vêtements, télé, musique...), mon caractère pas défensif et naïf, ma nullité en sport : j'étais devenue une tête de Turc pour les élèves et aussi certains profs ! Une seule prof (maths) a essayé de m'aider et sentait non seulement mon potentiel, mais aussi que j'étais mal-aimée, mais elle était la seule et ne pouvait agir que discrètement, et à son niveau, tant vis-à-vis des autres élèves que de ses collègues...
Evidemment, j'ai fini par craquer en 3ème, mauvaise notes partout, et finalement j'ai redoublé ma 3ème, ma 2nde, ma terminale L dans un collège-lycée privé où ça s'est beaucoup mieux passé (même si je restais la cible de certaines piques, mais en beaucoup + atténué et - fréquent...), et navigué de dépression en dépression, d'où échec et désintérêt professionnel qui fait que je n'ai presque aucune expérience, manque de confiance en moi, dévalorisation permanente, valse des psychiatres, psychologues et traitements, qui dure encore aujourd'hui...
Chouette hibou
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lodiz
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Message par lodiz »

Etre un mouton jaune ou vert (je n’emploierai pas le noir, çà a un côté bien trop dénigrant pour une chose qui n'a pas que des côtés négatifs (l'expression "mouton noir", ne me faites pas dire des choses que je ne dis pas , le noir çà peut être très beau )) c'est toujours difficile dans une société majoritairement mouton blanc.

Et cela surtout dans un monde aussi cruel que celui des enfants !!!!! Et aussi, quand on ignore pourquoi on se sent différent.
Invité

La dépression chez les personnes dites "surdouées"

Message par Invité »

Bonsoir,

La douance existe bel et bien, mais hélas, c'est "toujours" au détriment d'autres choses. En revanche, le terme surdoué est inapproprié car il ne prend pas en compte le décalage associé à cette douance et ce mode de fonctionnement différent. D'autant plus que ce mot peut prêter à penser que les personnes qui évoquent cette douance sont prétentieuses et grossissent les choses au point de se survaloriser. Or, cérébralement parlant, cela peut concerner différents lobes du cerveau (un seul ou plusieurs) et pas nécessairement sur le même hémisphère.

Albert Einstein avait son lobe temporal plus développé que les autres lobes de son cerveau. Ainsi, il avait un comportement autistique, a su parler à l'âge de 4 ans et ne savait pas faire ses lacets même à l'âge adulte. Par contre, il avait d'étonnantes facilités dans les domaines scientifiques, mais en revanche ne savait pas apprendre, faisant (trop) confiance à son instinct.

Une dépression peut très bien être associée à la douance....Si la région du cerveau comportant le système limbique est plus développée que la normale, les émotions sont alors exacerbées.
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Aragatz
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Message par Aragatz »

Exactement, j'étais d'une grande maladresse à ne rien envier à Pierre Richard; nulle en sport scolaire (ce qui me trahissait, c'était que non seulement ça ne m'intéressait absolument pas, je ne comprenais rien aux règles, d'aucun sport d'ailleurs, mais que je n'en pratiquais absolument jamais hors école, ni danse, d'où une réactivité un peu + tardive et des gestes patauds qui faisaient que je portais malheur aux équipes dans lesquelles je jouais puisque je les faisais presque toujours perdre, et donc des points sur les moyennes des élèves...), je mettais un temps fou à monter et descendre des escaliers (et pour cause puisque j'habitais une maison de plain-pied) en me tenant à la rampe, alors que les autres élèves montaient et descendaient, même avec leurs sacs lourds, à la vitesse de l'éclair et sans se tenir à la rampe (on me disait même que c'était "bébé" de faire cela), et j'étais la seule en sport aussi à porter des baskets à attaches velcro et non à lacets car je n'ai su que très très tardivement les faire (on me traitait non seulement de ringarde puisque je ne mettais pas LES baskets qu'il fallait ni à la mode ni de LA marque, mais aussi de "bébé" encore une fois, par rapport à mon incapacité à nouer des lacets... je disais comme vague excuse que c'était beaucoup + facile et rapide à mettre comme ça, mais personne n'était dupe...).
Et pour finir, j'avais (et j'ai toujours !) une vilaine écriture très speed (les enseignants n'arrêtaient pas de me faire des remarques, voire de réécrire par-dessus ce que j'avais mis, alors que beaucoup d'élèves et surtout les filles avaient une jolie écriture arrondie et artistique), je découpais de travers (même en y allant doucement et en faisant attention, même encore aujourd'hui !), et quand je tiens un plateau, une assiette ou une tasse pleines, même chose, j'en renverse, malgré mes précautions ! Je tape aussi à toute vitesse sur mon clavier et j'inverse des lettres, ou je me trompe (comme de taper fréquemment sur z au lieu de a ou e sur clavier azerty) et un soulignement rouge me rappelle à l'ordre...
Je pense que tout ça réuni, la mauvaise coordination des gestes, de la motricité "fine" et la motricité tout court est un trait commun aux surdoués, car leur cerveau va + vite que leurs gestes... Je n'arrive pas trop à expliquer mais je pense qu'on comprend à peu près ce que je veux dire, enfin écrire...
Chouette hibou
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Hildegarde
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La dépression chez les personnes dites "surdouées"

Message par Hildegarde »

lodiz a écrit :
1° depuis tout petit je suis un stressé, le fait de réfléchir de trop et de toujours chercher des solutions en est sans doute une des causes, j'ai besoin (comme d'autres, mais pour d'autres causes) de beaucoup contrôler mon monde. certains ne voient pas les problèmes futurs, donc ils stressent moins (mes phobies sont souvent des excès de réflexion qui me font imaginer dangereux des choses finalement très rares).
3° ayant longtemps réussi dans les études sans faire grand chose (j'y peux rien, je sors du cours j'avais compris et j'avais retenu,a lors que certain en était encore à essayer de comprendre, jusqu'au niveau bac, c'était les doigts dans le nez même si en Belgique le niveau est à mon avis bien plus bas qu'en France car nous n'avons pas d'examen général et identique pour tous), j'ai ramassé une grosse baffe dans la tronche au premier échec après le bac (çà s'apprend l'échec, quand tu réussis trop facilement au début, la claque n'en est que plus forte plus tard). Et se mettre à réellement étudier, pas seulement lire le cours çà s'apprend plus naturellement à 10 ans graduellement qu'à 19 d'un seul coup;
J'ai l'impression de lire le fil de ma scolarité !

Je suis HP mais je reconnais amèrement que bien qu’étant "haut potentiel", j'en suis toujours à "zéro achèvement". J'ai gâché mon potentiel justement parce que, trop en avance sur mes camarades, je me suis reposée sur ma faculté à comprendre sans travailler. Cette attitude ne pardonne pas en post-bac : je me suis minablement ramassée, incapable de me mettre à travailler. Je ne savais même pas comment on faisait pour bosser ! Résultat, j'ai abandonné Math spé après avoir un peu ramé (ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille) en Math sup.

J'ai été incapable de me réorienter par crainte d'échouer à nouveau et mon échec professionnel est l'une des raisons de ma souffrance aujourd'hui. J'ai l'impression d'avoir ruiné ce "don" qui m'a été donné, d’être une imposteuse.

J'ai souvent lu que les enfants (et adultes) surdoués (je n'aime vraiment pas ce mot connoté négativement, il donne l'impression que nous sommes des bêtes de foire) sont plus enclins à la dépression, notamment parce que ne correspondant pas à la norme, rejetés dès l'enfance. Ils sont souvent incompris, souffrent de leur différence, s’intègrent difficilement en société.

Mon mari est aussi HP (avec un QI à plus de 150 alors que je me traine vers 130), il a un caractère très fort, il a su s'imposer très jeune. Il a fait de cette bizarrerie un atout. J'ai très souvent du mal à le suivre dans ses réflexions, je sens que cela le frustre un peu. J'ai développé un complexe d’infériorité face à lui.
L'imposture en talons hauts : 10 Juillet 2013.
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Aragatz
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La dépression chez les personnes dites "surdouées"

Message par Aragatz »

Moi aussi, ma mère disait toujours que je voulais savoir avant d'avoir appris et je savais souvent d'instinct, sans savoir expliquer pourquoi ni comment, ni démontrer, ce qui me valait l'incompréhension de la majeure partie du corps enseignant qui a jalonné ma scolarité, une certaine inadaptation au système scolaire et un CE1 anticipé (à la demande de mon institutrice de CP) de... seulement 2 mois, où j'ai été rétrogradée en CP "normal", car l'institutrice de CE1 ne me supportait tout simplement pas, ne savait pas "gérer" avec moi (et ne le voulait pas vraiment non plus...)
Chouette hibou
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Chafouin
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La dépression chez les personnes dites "surdouées"

Message par Chafouin »

"En ce qui concerne la dépression, Siaud-Facchin, psychologue clinicienne qui exerce dans le centre français de diagnostic et de prise en charge des troubles des apprentissages scolaires de Marseille, décrit16 des caractéristiques singulières :
- « La dépression du vide » : l’adolescent (ce serait les adolescents les plus touchés) a pour objectif de ne plus penser, car c’est penser qui fait souffrir. Penser est un danger. La peur de penser est intense. L’adolescent n’exprime ni souffrance, ni douleur, ni émotion. Il reste indifférent aux tentatives d’aide et refuse toute intrusion dans son monde intérieur.
- « La quête existentielle » : l’adolescent analyse sans tristesse la vie et la juge avec lucidité. Il est inquiet pour l’avenir de l’humanité. Il cherche à trouver le sens de la vie, de sa vie. Il se pose scientifiquement et philosophiquement LA question de la vie et de la mort. Il est envahi par cette quête de réponses impossibles.
- « Le deuil du plaisir intellectuel » : enfant, il voulait découvrir les trésors du savoir, mais maintenant, il n’a plus confiance, ne veut plus penser ; rien n’a de sens pour lui, il fait le deuil du plaisir intellectuel.
- « La culpabilité » : l’adolescent a l’impression d’avoir trahi ses espoirs d’enfants, alors qu’il était confiant en ses possibilités intellectuelles et qu’il imaginait un avenir cognitif enthousiaste.
- Tableau souvent polymorphe avec modalités dépressives successives diverses : par exemple, anorexie, puis troubles du comportement, puis repli sur soi, puis insomnie rebelle etc.
- Début très insidieux.
- Le désinvestissement scolaire peut être absent : dans l’ordre d’apparition de la symptomatologie, c’est le dernier à apparaître (signe de gravité).
- Résistance thérapeutique médicamenteuse.
- Résistance thérapeutique des psychothérapies tant que les particularités intellectuelles et affectives du HP ne sont pas prises en compte
- Risque de chronicisation à bas bruit à l’âge adulte : absence d’épanouissement intellectuel, social, professionnel ; l’adulte est désabusé, désinvestit tout apprentissage (inhibition intellectuelle), met à distance toute émotion et n’a pas de projet de vie (car la vie n’a aucun sens).
- L’apparition d’une dépression est donc secondaire à une interaction non satisfaisante entre la personne à HP et son environnement. C’est une dépression réactionnelle.
"

source : gappesm

Les hauts potentiels intellectuels ont la dépression existentielle qui revient très souvent, en raison, d'une lucidité sur soi, et sur le monde.

Aragatz, comment es-tu arrivée à ce diagnostic? Dans quel contexte as-tu passé le test?
Tu as eu le diagnostic de haut potentiel?

Personnellement, j'ai la mention "dépression" ou "aspects dysthymiques" associés à mon diagnostique asperger et haut potentiel.

"La dysthymie est un état de tristesse chronique caractérisé par des symptômes de la dépression qui durent plusieurs jours sur une période d'au moins deux ans. Une personne qui souffre de dysthymie présente donc un ou plusieurs symptômes de la dépression sur une période longue et de façon moins sévère."

Ça fait plus de cinq années que je suis dans ce cas là, avec des fluctuations, en descente quasiment constamment (bien que j'ai bénéficié d'un accalmie un peu après le diagnostic), parsemé de gouffres importants. Et à peu près huit ans que je côtoie la dépression (mais dans les premiers, ce fut plus épisodique). Ça commence à faire long, et j'ai l'impression que ça fait partie de moi, les symptômes se banalisent en fait.

Je ne vous cache pas que ça commence à être assez pénible.
Bien que j'ai maintenant quelques réponses à tout ceci (diagnostic en janvier dernier), ça n'empêche pas de continuer sur ce chemin.

Ce qui est conseillé pour tout ce qui est haut potentiel, ce sont les thérapies cognitives comportementales, et surtout, un psy qui soit au courant de ce fonctionnement particulier. Veiller aux risques de rechutes également.

Voilà pour moi.
Il existe quelques forums sur internet, spécialisés sur le sujet, dont un gros, et dans lesquels sont abordés tout un tas de discussions, sur la dépression, mais aussi plein de trucs divers et variés....
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Doubrovs
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La dépression chez les personnes dites "surdouées"

Message par Doubrovs »

Le problème ne vient pas tant de facultés intellectuelles dites supérieures que de la différence que cela occasionne avec nos semblables. C'est là que réside le véritable soucis à mon sens. Tu es, par essence, déconnecté, mis à l'écart, des gens de ton âge. C'est ce sentiment permanent de ne pas être compris, qui engendre isolement, solitude, qui est un facteur de dépression. Et même si cela peut paraitre prétentieux, déplacé, je pense qu'il faut aussi considérer le fait qu'il est beaucoup plus ardu d'apprécier la vie telle qu'elle est, d'avoir accès au bonheur au sens large, avec une intelligence à ce point développée. Tu parles toi même d'une manière de raisonner singulière, tu as accès, par la pensée, à des notions ou à des idées qui sont inconnues pour la plupart des gens. Si seulement nous pouvions tous nous contenter de peu, mais ce n'est pas le cas, tu as certainement une vision du bonheur plus élaboré que la normale et donc plus inaccessible. Connais tu beaucoup de grands écrivains heureux ? La plupart sont/étaient névrosés jusqu'à la moelle parce qu'ils avaient une conscience aiguë du monde qui les entourait. De cela découle généralement une solitude quasi inéluctable, le problème est là, être différent, c'est bien souvent être à l'écart. Et un bonheur durable parfaitement solitaire, j'ai du mal à le concevoir. Qu'en penses tu ?
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Chafouin
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La dépression chez les personnes dites "surdouées"

Message par Chafouin »

À qui t'adresses-tu Doubrovs?
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Doubrovs
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La dépression chez les personnes dites "surdouées"

Message par Doubrovs »

Je m'adresse à l'auteur du post. Je n'ai pas pris le temps de lire les réponses qui avaient été fournies j'arrive peut être comme un cheveux sur la soupe

--edit--

Mais je suis bien sûr ouvert à toute réponse ! Ce que je veux dire c'est mon commentaire ne t'étais pas spécifiquement destiné.
Tu n'es pas d'accord avec ce que j'ai écrit ?
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Chafouin
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Message par Chafouin »

Je suis d'accord avec ce que tu dis.
Le haut potentiel est un fonctionnement différent, mais ce n'est pas ce qui définit quelqu'un, comme pour moi, mon autisme ne me définit pas seulement, nous sommes influencés par l'environnement, familial, amical, par nos rencontres, notre apprentissage, notre façon de vivre, nos choix...

Nous avons tous nos différences.

La normalité est un concept flou et absurde.
Classifier les gens est trop compliqué parce qu'il y a tellement de choses à prendre en compte, tellement de critères...
Normal, ne veut pas dire heureux, différent non plus.

Je pense que le bien être doit primer sur ce concept de norme.
Je suis contente d'être différente, de voir les choses autrement, après, j'ai encore pas mal de choses à régler....

Oui, j'ai une certaine lucidité sur ce qui m'entoure, je remarque certains détails, la communication avec l'autre m'échappe parfois totalement.
Mais c'est aussi ce qui apporte une singularité profonde à mon propre travail artistique, et qui me différencie quelque peu de mes collègues...
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Doubrovs
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Message par Doubrovs »

Oui bien entendu. Je pense profondemment que nous avons tous nos determinismes, notamment biologiques, mais également que notre histoire et notre environnement joue un rôle primordial.
Et en ce qui concerne une soit disant "normalité" c'est en effet profondément illusoire. Sur quels critères de toute façon ? Ce que je voulais dire c'est qu'il y a, de fait, une façon commune de se comporter, de réagir. Il y a des variations bien sur mais la "doxa" est pour moi une réalité. Et le faitd'etre à ce point différent peut déconnecter l'individu de la sphère sociale, et comme je le disais, un véritable bonheur est souvent partagé avec un tiers. Cette solitude, amenée par la différence, est un facteur de la dépression.
Et je suis bien d'accord en ce qui concerne l'art, les névroses sont un accès direct au monde de la création, j'en suis la preuve vivante ! Que fais tu, sans indiscrétion ?
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Chafouin
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Message par Chafouin »

Je partage ton avis sur la doxa.
Il y a un mouvement général, bien entendu, parce que nous sommes conditionnés aussi dès notre plus jeune âge, et l'éducation scolaire en est un principal acteur. Si toi-même, tu n'es pas un minimum décalé, ou que tu n'as personne pour te montrer autre chose, il est difficile de s'extraire de cette masse.
Donc le fait de passer une certaine limite, signifie également trouver moins de personnes au même fonctionnement que toi, et internet, en soi, peut être assez salutaire, par les forums, sites, ou groupes de discussion. Sans internet, je serais restée encore longtemps sans informations, et sans relations amicales avec des gens atypiques...

L'homme est un animal social.
L'on peut être solitaire, mais aussi souffrir de solitude.

Les névroses, ou les fonctionnements atypiques (neurologiques ou non) aident effectivement beaucoup à créer.
Mais je connais aussi des artistes heureux, un peu décalés de la tête, mais bien dans leur peau...

Je suis étudiante aux beaux-arts, et je rentre en cinquième année à la rentrée.
Je travaille sur la narration, le rapport de l'homme à l'animal et à la nature, sur le loup, véritable double et personnage imaginaire qui me suit littéralement, sur le langage, le son, sur une cosmogonie personnelle...

Et toi? Peux-tu développer ceci:
Et je suis bien d'accord en ce qui concerne l'art, les névroses sont un accès direct au monde de la création, j'en suis la preuve vivante !
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Doubrovs
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La dépression chez les personnes dites "surdouées"

Message par Doubrovs »

Pas vraiment dans le sujet mais comment tu comprends cet adage "L'Homme est un animal social" ? Ca fait référence à un état de nature, comme pour les animaux ? Comme s'il était inscrit dans la nature humaine que l'individu est par essence amener à côtoyer l'autre ?
J'adorerais voir ton travail. Si tu tiens une page web je suis preneur. J'arrive à visualiser comment la retranscription du rapport Homme/nature est possible à travers le dessin, mais lorsque tu parles du langage par exemple, est ce que c'est toujours par l'intermédiaire du dessin ou est ce que tu explores aussi d'autres supports ?

En ce qui concerne ta question je suis simplement en accord avec toi. Même si les névroses et tout ce qui fait que nous sommes un peu bancals peuvent nous ralentir dans notre existence au sens social du terme, elles génèrent par ailleurs un élan créateur qui ne demande qu'à être exploité. Chez moi ça se manifeste principalement par une sensibilité aiguë à l'art en général. Les impressionnistes pour ne citer qu'eux me plongent souvent dans un état de fascination assez incroyable. Je me souviens aussi être resté littéralement bloqué devant un Modliglani. Il en va de même pour la musique et la littérature. La plupart du temps, je partage bien plus avec un livre qu'avec mon entourage. La littérature est mon domaine de prédilection. Autant pour la musique que pour les arts graphiques, je ne sais qu'apprécier et j'ai été assez médiocre dans toutes mes tentatives de création. En revanche, je ressens à travers l'acte d'écriture un plaisir inouïe. Je m'inspire beaucoup d'auteurs du siècle dernier, je suis fasciné par Doubrovsky par exemple. La manière dont il réinvente la langue est exceptionnelle, son projet artistique en lui même est d'une audace inégalée. Il a inventé "l'autofiction" même si je déteste ce terme. L'auteur est à la fois le narrateur et le personnage. Le réel se mêle à la fiction, ses livres ne sont nourris que de personnages réels et de réflexions personnelles. Ça a détruit sa vie, et par la même, ses proches, mais pu.... quel plaisir.
J'espère ne pas t'avoir ennuyé. A l'heure actuelle, j'écris pour moi, parce que j'en ai besoin au plus profond de moi, et pour le plaisir que ça m'apporte. A terme, j'aimerais élaborer un projet un peu plus long et qui sait, essayer d'être publié.
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Colomania
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surdoué et depresif : le cocktail explosif?

Message par Colomania »

Je sais qu'il existe un post sur le diagnostique de « zebritude », mais j'aimerais discuter plus particulièrement de l'association des troubles dépressifs et de la zebritude.

J'ai été diagnostiquée quand j'avais 12 ans suite a de grave trouble de l'apprentissage, de l'insomnie des crises d'angoisse face a des questionnements existentiels, des problèmes de rapport a l'autre, …

Mes parents pensaient « dyslexie », « asperger » ; la psy a répliqué « surdoué ». j'ai fait le test un an plus tard pour avoir un chiffre, car j'avoue que du haut de mes 13 ans, j’étais très fière de ce diagnostique.

Je « soufre » énormément des troubles associés habituellement a la zebritude, et ce depuis très jeune : les insomnies ont commencée quand j'avais a peine 8 ans, les crises d’angoisses a 12 ans, accompagnées de mes premières « crises de paranoïa », de boulimies, de légères automutilations (brûlure légères, grattage de croûtes jusqu'au sang). L'isolement social découle aussi de mon attitude « péteuse », d' « intello », qui a conduit a un harcèlement scolaire en règle pendant plusieurs année.

Ma dépression a commencée il y a un peut près trois ans, suite a un échec scolaire, et les symptômes sont un peut près les même si ca n'est qu'ils sont plus accentués : insomnies très sévères, crises d’angoisses a répétition et de tétanie, paranoïa marquée quand je suis dans un espace public, impression que les gens me veulent du mal quand je suis dans un bus, refus de manger pendant plu sieur jour, puis boulimie, auto mutilation plus sévères, refus de sortir de chez moi, peur du jugement des gens...

Ce qui m’inquiète, c'est le fait que ma dépression a des symptômes similaires a ma zebritude, ce qui rend la séparation des deux « pathologies » très délicates. Je ne sais pas comment expliquer a mon thérapeute « ça, c'est normal, c’était déjà la avant » sans qu'il ne pense que je masque le problème. Je n'ose plus parler d'hp ou de zebritude a un thérapeute, j'ai très peur de que ca soit mal interpréter, ou qu'il veuille m'en « guérir ».

j'ai lu sur des sites spécialisés et dans des livre qu'il fallait impérativement prévenir son thérapeute de cette particularité, car sans en prendre compte ou peut créer plus de problème encore, mais j'ai normalement de mal a en parler, car souvent les gens le prennent mal, se moquent, ou pire, nous dénigrent complètement.

J'ai aussi très peur car, ayant durent mon adolescence beaucoup fréquenter les associations liée a la douance, je remarque que un grand nombre d'entre nous n'est pas heureux ou est dépressifs. Les amis de mon age que j'ai rencontrer la bas sont tous encore très mal, certain on fait des TS, un autre est tombé dans le fanatisme religieux et c'est le seul qui paraît heureux. Je suivais une thérapie par le cheval, ou hyppothérapie, et j’étais très liée a ma thérapeute qui était elle aussi hp. Elle c'est suicidée l'année de mes 17 ans. Depuis cet événements, j'ai pris de la distance avec le milieu hp, et je ne parle pas a mes therapeuthe de cette partie de ma vie. J'avais d’ailleurs décider de ne plus avoir de thérapeute du tout.

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été déprimée, toujours mal, toujours angoissée. Je ne sais pas si c'est juste une période « plus dure » ou une vrais dépression et c'est ce qui me fait le plus peur : si c'est juste la zebritude qui est a l'origine de cet état, ca veut dire que ça ne guérira jamais, que je finirais ma vie comme ces innombrables adulte hp que je connais, entre anti-depresseurs qui ne paraissent pas agir aussi bien sur nous, vie de familles détruite, angoisse et paranoïa. Je vois mes camardes dont je sais qu'ils sont hp tomber les un après les autres « en dépression », être internés de force pour régler leurs « problème », partir dans des églises diverses et devenir prêcheurs, boire et se droguer en permanence pour ne plus « sentir », ne plus « penser », ne plus « voir », ce suicider ou faire des ts, se réfugier dans le boulot pour ne plus penser qu'a des problèmes réglables.

Je fait partie du grand club des hp au « poignets griffés », de la grande corporation des zébrés « sous anxiolytique ». un de mes amis, désormais décédé, m'as dis peut de temps avant de s'ouvrir les veines : « si on nous appelles les zèbres, c'est a causes des marques sur nos poignets ».

je commence a craindre que être hp, ca veuille dire dépression automatique, et que chez nous, il n'y ai pas de remèdes, par de traitement, par de thérapie qui puisse nous sortir du gouffre. Je me sent trop lucide, trop consciente de la forme, la qualité et l’étendue du problème pour pouvoir croire que ca va juste passer.

Je vais changer de psychiatre pour être suivie dans un centre spécialisé sur la question. Je suis a la fois rassurée de revenir dans un endroit ou on comprend mon problème d'hp-tude, mais terrifiée a l'idée de devoir parler a un thérapeute du suicide de Fabienne, que est lié a sa zebritude et déclencheur de ma dépression.

J'ai peur qu'on essaye de me soigner des mauvaises choses, dans le sens ou nombres des professeur voyaient mes caractéristique d'hp comme une maladie, ou une chose a corriger. J'ai peur de retomber sur quelqu'un qui voudrais me guérir d’être moi, mais aussi très peur qu « être moi », être zebre soit la base du problème.

Certain en ont il déjà parler a leur psy? Celui si a t il changer la thérapie vers qqchs de plus adapté? Comment celui-ci a réagis?
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