Dépressions suite à un échec professionnel.

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conducteur
Messages : 17
Enregistré le : dimanche 01 février 2015 13:49

Dépressions suite à un échec professionnel.

Message par conducteur »

Bonjour à toutes et à tous.

Je ne me suis pas encore présenté, je le ferai plus tard dans la rubrique appropriée.

Ceci est simplement un témoignage sur mon cas personnel.
Peut-être que d' autres personnes ont vécu un cas similaire.

D' un point de vu extérieur, certaines personnes trouvent ma dépression injustifiée dans le sens où il y a des dépressifs qui vivent des situations plus graves.
C' est vrai !, néanmoins je suis quand même dépressif et, bien sûr, je désire plus que tout être "anticyclonique".

Avant d' aborder mon histoire, je vais donner les éléments principaux qui ont sûrement favorisé ce terrain dépressif.
J' ai eu une mère souvent dépressive, un père dur et perfectionniste : il faut toujours travailler, être actif et ce que je faisais n' était jamais assez bien à ses yeux, il m' a souvent traité de con suite à mes étourderies répétées.
J' ai un frère qui a dix ans de plus que moi et avec qui je n' ai jamais eu de liens fraternels.
On était une famille isolée des autres, donc j' étais mal à l' aise à l' extérieur.
Tout cela a pu développer mon hypersensibilité, mon manque de confiance en moi et mon anxiété.

J' ai toujours aimé conduire donc j' en ai fait mon métier: conducteur routier, et ensuite conducteur de cars.
Le métier de conducteur de cars a été pour moi une "révélation": la conduite, transporter des gens, voir du monde, être responsable d' eux.

Je me suis "construit" grâce à ce métier.
Malgré tout, j' ai voulu apprendre à conduire un autre mode de transport et rentrer dans une grande entreprise: j' ai donc tenté et réussi les examens de conducteur metro à la ratp, une grande fierté pour moi car pour quelqu' un de naturellement anxieux c' était une belle réussite.

Malheureusement, après coup, je me suis rendu compte que j' étais mal à l' aise: l' obscurité, l' absence de plaisir, la crainte de mal réagir en cas de problèmes, je me sentais très stressé.
Je n'y comprenais plus rien: l' envie de quitter cette activité a été aussi forte que celle engagée pour y rentrer !!!
J' ai donc préféré démissionner plutôt que de continuer et être mal, voir pire, faire une faute de sécurité envers mes voyageurs.

Je suis donc retourné à mon métier d' origine: la conduite des cars avec le sentiment profond de vivre une rétrogradation professionnelle, souvent je dis: "c'est comme si un médecin pour une raison ou une autre devenait aide soignant".
(Aucune dévalorisation professionnelle pour le métier d' aide soignant, c' est juste un exemple).
La descente aux enfers a commencé: dépression et pensées suicidaires, anti-dépresseurs et psychothérapie.

J' ai essayé de rebondir en faisant autre chose dans le domaine conduite: moniteur auto-école, j' ai aimé pendant un temps mais j' ai arrêté.
Malgré des psychothérapies, je n' arrive pas à faire ce deuil professionnel qui date quand même de 15 ans !!!

Je suis complètement paumé car je n' arrive plus à retrouver le bonheur professionnel dans un autre métier.
Je ne veux pas faire un métier sans être investi et passionné.
A l' heure actuelle, ce "cerveau compliqué" me fait replonger dans un état dépressif.

Merci de m' avoir lu.
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clairette
Membre d'honneur
Messages : 2168
Enregistré le : mercredi 14 décembre 2011 0:12
Localisation : avec mes poilues

Dépressions suite à un échec professionnel.

Message par clairette »

Bonjour Conducteur,

Merci pour ton partage
conducteur a écrit :
D' un point de vu extérieur, certaines personnes trouvent ma dépression injustifiée dans le sens où il y a des dépressifs qui vivent des situations plus graves.
Certaines personnes qui n'ont jamais connu la dépression, hein .Ici on sait qu'il n'y a pas de "petit" malheur, pas d'échelle.

Puis-je te demander ce qui t'a fait sentir cette "rétrogradation" ? De ma vision non experte, je trouve qu'il faut les mêmes qualités pour conduire un car ou un métro. J'aurais même tendance à penser que la responsabilité est plus grande sur la route en raison du trafic et de l'aléa "autres conducteurs".

Est-ce que c'est le côté "grande entreprise" qui te fait valoriser le poste de conducteur de métro au dessus de celui de conducteur de car ? Ou peut-être le fait d'avoir réussi à surmonter ton anxiété au moment de ta prise de poste ?

Courage
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conducteur
Messages : 17
Enregistré le : dimanche 01 février 2015 13:49

Dépressions suite à un échec professionnel.

Message par conducteur »

Bonjour clairette.

Oui, en effet, les gens qui sous-estiment mon mal être n' ont jamais vécu la dépression.

Oui, il y a de nombreux points communs entre un car ou bus et un metro: la vigilance, les contrôles intérieurs cabine et extérieurs sur l' environnement, le respect des règles de sécurité, la pression des voyageurs et de l' horaire à respecter...
Il est vrai que les aléas sur la route proviennent de la diversité et de l' imprévisibilité des autres usagers et ce paramètre est absent sous tunnel.

En fait, au metro tant que tout va bien au niveau: voyageurs, signalisation, matériel; le travail consiste principalement à respecter rigoureusement les procédures de conduite, à surveiller l' environnement et l' erreur de routine peut arriver très vite, surtout avec l' obscurité (qui engendrait en moi une hypovigilance et un stress élevé).

C' est en situation dégradé qu' il est nécessaire de réagir vite sans précipitation et de la bonne façon.
Par exemple, pour une anomalie de signalisation: sur la route si un feu tricolore est éteint on applique la règle du panneau situé sur ce feu et à défaut on respecte la règle de priorité à droite.
Au métro, les feux sont plus complexes que sur la route et en fonction de l' anomalie du feu, les règles de conduite sont différentes: il faut choisir la bonne.Il faut manipuler des commutateurs pour que le metro ne s' arrête pas tout seul à cause de cette anomalie car il y a des systèmes de sécurité automatiques qui arrêtent d' urgence le metro dans certains cas, et le conducteur peut donc désactiver ces systèmes automatiques.
En plus, il va falloir informer la "tour de contrôle" des metros de ce problème de signalisation et également informer les voyageurs qui vont s' impatienter à juste titre de ne pas comprendre pourquoi le metro n' avance plus.

Tout cela justifie des compétences techniques et de résistance au stress supérieures que celles requises pour un conducteur de bus ou de car.

Le fait d' appartenir à une grande entreprise (la ratp) et d' avoir réussi ce métier très sélectif et technique malgré mon profil psychologique et les dévalorisations de mon père: ce fût une très grande fierté.
C' est en réalisant mon mal à l' aise sous tunnel que la descente aux enfers a commencé, la crainte qu' il arrive une situation dégradée et que je ne sache pas y faire face malgré la réussite aux très sélectifs examens !

Merci de m' avoir lu, en espérant avoir été assez clair.
Tintin24
Messages : 1
Enregistré le : jeudi 20 mai 2021 7:44

Dépressions suite à un échec professionnel.

Message par Tintin24 »

Salut je voulais savoir si tu étais toujours sur ce forum,

Je ne peux plus faire conducteur de métro ce metier n’es plus fais pour moi , je me suis reconnus dans tout ce que tu as dis sur ce métier : être seul , dans le noir , responsabilité, l’heure à respecter (production , et respecter la sécurité ferroviaire ...)
Ce métier n’es pas fais pour tout le monde ...
conducteur
Messages : 17
Enregistré le : dimanche 01 février 2015 13:49

Dépressions suite à un échec professionnel.

Message par conducteur »

Bonjour "tintin 24" !

J'ai reçu la notification de ton message, merci pour ta réponse.

Tu es toujours à la RATP actuellement ?
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