Salut à tous,
J'ai décidé de franchir le pas aujourd'hui car je me suis rendu compte que j'avais besoin d'aide, et par celà au moins de vider mon sac et de parler. Je suis nouveau papa depuis fin décembre, d'un petit garçon adorable qui est né dans des conditions pas très faciles. On a été aux urgences 3 semaines avant l'accouchement pour un problème dentaire, et on y est restés car la poche des eaux était fendue, et il a alors fallu déclencher l'accouchement.
Depuis, rien ne va plus pour ma chérie, et malgré tout mon soutien, je me suis rendu compte que je me faisais entrainer dans sa dépression en lisant cet article :
http://www.doctissimo.fr/html/psycholog ... gieuse.htm
Par où commencer, je suis en couple avec ma chérie depuis 7 ans, et malgré quelques épisodes de déprime, et une longue période de chômage de son côté, tout s'est toujours plutot bien passé. Ma chérie a un caractère assez fort, mais a toujours tendance à la déprime et à des accès de colère. La faute (je pense) à une situation familiale toxique et un père qui va mal depuis 20 ans et qui transfère son mal-être à son entourage via des petites phrases assassines, un comportement insistant et surtout un refus de considérer le mal-être de son entourage (sa fille, sa femme).
Les soucis de père sont un sujet récurrent depuis toujours. Et nous avons décidé depuis la grossesse de nous tenir à l'écart de la famille afin d'aller mieux et nous préserver. Nous n'avons pas coupé les ponts à vrai dire, mais nous évitions toute situation toxique.
Ma chérie a également mal vécu sa période de chomage il y a 3 ans et je pense qu'elle a beaucoup déprimé durant deux ans, toutefois sans être traitée, car les symptômes n'étaient pas très évidents, nous avons traversé notre première crise de couple avec succès, et celà a renforcé notre amour. Notre seconde épreuve a été une fausse couche 6 mois avant d'arriver à tomber enceinte. Cette épreuve a été extrêmement douloureuse pour tous les deux, mais nous nous sommes retrouvés comme jamais.
Revenons à l'accouchement, ma chérie comptait allaiter plus que tout au monde et développer par ce biais sa relation avec son fils. Totuefois, déclencher un accouchement, conjugué à une rage de dents n'est pas sans effets, et l'accouchement a été difficile avec de gros risques pour la maman et le bébé (tension à 22 juste avant la péridurale). Mon fils est né toutefois sans problèmes, avec une maman épuisée. Mais, étant cyanosé, bébé s'est retrouvé en couveuse et n'a pas eu ses 5 premières heures au contact de sa mère, un énorme frein au premier contact mère-fils, pas de têtée de bienvenue, pas de peau-à-peau. Il aurait pu pourtant, mais l'hopital public et son manque de moyens les ont laissé là, en plan.
De plus, à l'annonce de la nouvelle, son père a piqué une crise car il ne pouvait pas venir la visiter à la maternité dès le lendemain (je leur avais expliqué que ma chérie était épuisée et avait besoin de repos), et comble de la maladresse, sa mère nous appelle pour nous raconter la situation. On aurait pu s'en passer : Ma chérie a éclaté en sanglot 45 minutes après la naissance....
Depuis la naissance, notre fils ne prend pas le sein, la faute a "pas de chance", mère nature lui a confié un frein de langue, un frein de lèvre, des blocages cervicaux ainsi que de mauvais conseils sur l'allaitement. Depuis 5 mois, nous consultons des experts et des spécialistes (osthéopathe, chiropraticien, conseillère en lactation et allaitement).
Ses soucis de santé se sont améliorés, nous avons mis du temps, mais il a fini par aller mieux... On pensait que ça règlerait, mais malheureusement tout n'est pas si simple avec dame nature... et 5 mois de tentatives d'allaitement laissent des blessures qu'il est difficile d'oublier. Et dans sa grande mansuétude, dame nature a doté les bébés d'un radar amplificateur à émotions.
Ce qui fait que notre bébé -je pense- n'a jamais trouvé de moment calme et relaxant à l'allaitement, ce qui est un comble car c'est justement le moment fusionel par excellence entre la mère et son enfant.
Nous en sommes à ses 5 mois, et ma chérie n'en peut plus, depuis un mois j'ai quitté mon lieu de travail et je suis désormais 7 jours sur 7 à la maison en télétravail (et je remercie mille fois mon employeur d'avoir pu me donner cette chance de pouvoir aider), depuis qu'elle m'a confié avoir joué avec des couteaux et avoir eu envie de se faire mal. J'ai cru d'abord à une tentative de suicide, mais c'est plus complexe, plus impulsif...
Ma chérie exulte ses frustrations à travers la scarification, c'est un fait qu'il a fallu que j'encaisse, j'ai cru au départ à des tentatives de suicide, mais elle étaient trop impulsives et non préparées. J'ai du appeler une fois le 112, les pompiers sont venus mais ont minimisé la situation et nous ont expliqué que les urgences étaient débordées, et que bon, si on voulait, ils nous amèneraient là bas et que l'on poireauterait des heures pour rien...
Dépité, nous en sommes restés là et je me suis mis en tête de trouver une solution durable à ce problème, tout en garantissant son succès dans l'allaitement. J'ai contacté des unités mère-enfant afin que ma chérie puisse être prise en charge, mais une seule seulement m'a répondu, me disant qu'il fallait un dossier solide venant d'un psychiatre afin d'y être admise. En résumé, c'est sur dossier et les places sont chères. J'avais également contacté le CMP local pour une prise en charge d'urgence, mais le seul créneau disponible en urgence était sous... 3 semaines. Oui, 3 semaines pour une situation d'urgence.
Heureusement, j'ai contacté en dernier recours notre conseillère en lactation pour lui expliquer la situation et elle nous a donné une liste de psychothérapeutes bienveillants qui pourraient nous aider. Et l'une d'entre elle nous a répondu rapidement pour voir ma chérie trois jours plus tard. A 45 minutes de voiture de la maison, mais soit, je ne lésine sur rien désormais pour amener ma chérie voir des gens qui peuvent l'aider.
Cette psychothérapeute est extrêmement bienveillante mais également très participative dans sa thérapie avec ma chérie et chacune de ses séances lui a fait du bien. Toutefois, une semaine entre chaque séance, c'est long, et souvent le moral baisse. Et quand le moral baisse, les crises reviennent, et il est très difficile pour moi de les gérer avec calme et sans paniquer.
A tel point que le week-end dernier ma chérie était tellement mal qu'elle a encore une fois décidé de se faire mal (je suis intervenu à temps), et de partir de la maison. Le sentiment de rejet était tel qu'elle a perdu toute foi en quoi que ce soit (le soir le moral était revenu un peu, heureusmenet le lendemain nous revoyions sa psy).
Sa psychologue est géniale, une ancienne animatrice de la Leche League, qui comprend parfaitement son calvaire autour de l'allaitement et qui l'accompagne vraiment bien pour qu'elle n'abandonne pas (ce qui serait -dans la situation courante- à mon sens un aveu d'échec et qui ne règlerait absolument pas la situation, bien au contraire).
Concernant Papa, le problème est que je ne savais plus comment gérer ces crises, et je ne sais plus comment gérer ma vie, mon intimité, ni mes relations de travail à distance. Tout tourne autour du support de ma chérie, et je n'ai que peu de contact social, à part au téléphone avec ma meilleure amie qui m'a conseillé de chercher encore plus d'aide extérieure et de moins assumer de support psychologique sous peine de suivre ma chérie dans la dépression.
Alors dimanche Dernier, j'ai franchi le pas et je suis à mon tour allé chercher de l'aide auprès d'une psychothérapeute. Par chance, Je l'ai rencontrée Lundi après midi, c'est une collègue à la thérapeute de ma chérie et elle m'a rassuré sur la situation, m'a confirmé que prendre soin de moi est primordial. Pour le bébé et surtout pour ma chérie, lorsqu'elle sortira la tête de l'eau, il faudra que je sois là, et en forme pour l'aider. Je la revois Mardi, il me tarde déjà.
Alors pourquoi m'inscrire ici? Ce que je recherche en m'inscrivant sur ce forum? Du soutien, de la part de personnes qui ont déjà traversé ou qui traversent en ce moment la même chose que moi: une période de tourmente où l'on veut aider son conjoint et qui ont besoin de se préserver un minimum afin de tenir le coup. Témoigner de ce que nous traversons, car du soutien aux nouveaux papas, on n'en voit pas tant que ça sur internet, alors du soutien aux papas qui ont leur chérie en Dépression Post Partum, encore moins.
Si vous avez des conseils pour pouvoir faire face à des situations difficiles, trouver du temps pour soi, et même des conseils pour se relaxer, et relacher la pression, je suis intéressé pour également en discuter avec vous.
Merci encore de votre accueil,