La dépression et ses conséquences, je ne me reconnais plus

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Undomielle
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Enregistré le : lundi 05 octobre 2020 13:39

La dépression et ses conséquences, je ne me reconnais plus

Message par Undomielle »

Bonjour à tous ,

Je crois que ce forum est le seul endroit où j'arrive à me dire que je peux trouver du réconfort.

J'ai déjà posté plusieurs sujets mais chaque jour je subis un nouveau traumatisme. J'espère si fort que vous pourrez me parler parce que je suis vraiment à bout.

J'ai eu un traitement jusqu'à milieu juin (traitement qui a débuté fin décembre 2019), du paroxetine que je prenais tous les matins. J'ai également eu du xanax mais il me semble l'avoir arrêté vers le mois de mai.
Durant toutes ces prises de cachets je me sentais toujours très mal mais j'avais les pensées coupées ce qui me permettait de ne pas passer mes journées à ruminer et être davantage dans le mal être. En fait ma dépression vient du fait que du jour au lendemain j'ai cessé de me sentir amoureuse que l'homme avec qui je vis et dont j'ai été profondément amoureuse avant cette période. Pendant ma prise de cachet je ressentais très peu mes sentiments (rien n'avait vraiment évolué) mais on va dire que j'arrivais à vivre avec cette idée que les cachets ne me faisaient pas trop ressentir l'angoisse. Point de vu extérieur personne ne remarquait mon mal-être, pour eux j'allais très bien.
L'été est passé et j'ai ressentis de + en + une boule au ventre et de la solitude. Entre septembre et jusqu'à il y a une semaine je luttais beaucoup parce que je me sentais très triste , vidée , incapable de voir l'avenir , difficulté à me concentrer , à ressentir , perte d'équilibre etc... j'ai commencé à voir un psy (ce que je n'avais pas fait pendant ma première dépression). Il y a une semaine je me suis réveillée avec l'idée que ma vie n'avait aucun sens et que je ne pouvais rien y faire, que les journées étaient longues et sans espoir. J'ai sentis que cette sensation était profonde mais d'un autre côté j'avais l'impression de réussir à tenir la tête hors de l'eau , comme si en me coupant des difficultés alors j'allais me sentir mieux (ca a duré 24h grand maximum). Au fil des jours mon état s"est vraiment dégradé et je suis rentrée ce week end chez mes parents (les personnes auprès de qui j'avais jusqu'alors toujours trouvé du réconfort, depuis même les deux dernières fois où j'étais rentrée chez moi, je me sentais vraiment bien et j'avais l'impression de renouer avec mon passé et avec mon moi intérieur) sauf que là tout s'est effondré , aussi. En fait dès que je pose les yeux sur mes parents c'est comme si je ne les reconnaissait plus, comme si ce n'était limite pas mes parents. Je ressens juste de l'angoisse dès que je leur parle , ce qui m'attriste beaucoup. Et en parallèle j'ai commencé à avoir des pensées négatives , je me voyais faire du mal à mes parents et je ne ressentais plus rien alors que ce sont je pense les deux personnes au monde que j'arrive le + à aimer et qui étaient depuis ce premier épisode les plus importantes à mes yeux. Je réfléchis constamment sur tout ce que je ressens ou je pense. Je n'arrive même plus à me regarder dans une glace, je ne me reconnais plus mais à un point que ça m'angoisse tellement que j'en évite tout reflet. C'est même plus une sensation de dépersonnalisation ou autre, en tout cas c'est clairement pas vivable, c'est comme si je n'avais plus aucune identité. En + de cela je ne sais absolument pas où trouver du réconfort car où que j'aille je me sens mal à un point inexplicable qui ne me rapproche que plus de la mort.

Je ne prends aucun traitement et je pense avoir fait une énorme bêtise. J'ai lutté depuis trois mois contre tout ce que j'ai pu ressentir en réussissant à trouver un échappatoire ou par de la volonté. Sauf que là je suis incapable de ressentir quoi que ce soit. Limite j'en viens à me demander si je souhaite prendre des médicaments tellement je ne vois aucune porte de sortie et je n'arrive à me rattacher à aucun souvenir heureux (comme si tout avait disparu, comme si mon passé était un énorme trou noir en plus d'avoir la même sensation pour mon avenir). L'année dernière je me sentais encore moi-même et je voyais les cachets comme un appui pour aller mieux , une béquille qui allait m'aider à me retrouver. Là c'est comme si je ne savais même plus qui j'étais et ce que je voulais. Je ne crois même pas en les cachets et à mon suivi thérapeutique. On me dit de penser à mes proches si je devais partir mais cette idée aussi ne me permet pas de me stimuler puisqu'aucun sentiment ne se dégage de mon corps ou de mon esprit. Je ne sais même plus si je suis une personne à part entière , comme si depuis déjà longtemps j'étais entrain de vivre dans un cauchemar , j'en ai les mêmes sensations en tout cas.
Noël se rapproche et en plus de l'angoisse que j'ai car ma dépression s'est développée pendant cette période l'année dernière , là je me sens incapable de faire semblant , comme si je n'en avais pas la force mais même plus l'envie.
Si je devais me décrire , c'est comme si j'avais appuyé sur un bouton irréversible qui faisait que je ne pourrais pas m'en sortir.

Je sais que mon message peut paraître terrifiant (de ça aussi je ne m'en rends même plus compte , comme si tout ces sentiments faisaient partie intégrante de ma vie) mais j'aimerais avoir des retours , j'aimerais savoir si les cachets peuvent m'aider à y voir plus clair et à me retrouver ou si cette sensation d'être complètement vide sans avenir est une réalité. Le pire c'est aussi que je ne ressens plus aucune peur , comme si je m'étais formatée à ne plus ressentir et ne plus vivre , à ne plus retrouver de confort ou de repères , à ne plus savoir ce que les personnes qui m'entourent représentent etc ...

Merci
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21 grammes
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Message par 21 grammes »

Il n'est pas terrifiants tu décris ce que tu sens. Tu nous dit que actuellement tu est dans une grande souffrance. Une rupture amoureuse sur le long terme tu pourras la surmonter. Et avec tes parents pourquoi subitement c'est devenu difficile ? Tu devrais peut être faire une thérapie. Courage pour aller mieux c'est un long processus qui prendra du temps. Tu ne va pas bien en ce moment il faut l'accepter. Tu à le droit de ne pas être parfaite.
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Undomielle
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Message par Undomielle »

@21 grammes merci pour ton retour ,

Justement je ne connais pas de rupture malgré le fait que tout à basculé du jour au lendemain. Je continue de m’accrocher à cette personne pour plusieurs raisons : je ne comprends pas comment il est possible de cesser d’aimer du jour au lendemain , ensuite si j’ai réussis à rester 1 an avec lui en + sachant ce que je ressens c’est que dans le fond je dois bien l’aimer et pour finir quand j’imagine ma vie future ou du moins une potentielle séparation et une envie de rencontrer quelqu’un d’autre je ne vois que lui dans mes pensées et cette idée m’apaise. Mais à contrario je suis incapable de me dire vouloir faire ma vie avec lui avec toutes ces sensations.

Je ne sais pas pour mes parents , cette dernière semaine j’ai passé mes journées à trouver du réconfort dans la mort et à me dire que c’est ce dont j’avais besoin. Je me suis posée la question en prenant la route pour rentrer chez mes parents « et si même la bas tu n’éprouvais plus rien et que cette sensation prenait trop le dessus » et après cela j’ai commencé à avoir des images horribles comme je l’ai écris dans mon message plus haut... alors que je trouvais un reel réconfort auprès d’eux ces deux derniers mois. Ça m’a fait énormément angoissée surtout que je sortais de la case fatigue , dépression , mal de tête , dépersonnalisation et aucun intérêts pour la vie , pour moi c’était comme si ces sensations me prouvaient que ça y est je ne pouvais plus être soignée et que j’avais atteint le seuil de trop...
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lise
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Message par lise »

Undomielle a écrit : lundi 30 novembre 2020 18:30
j'aimerais savoir si les cachets peuvent m'aider à y voir plus clair et à me retrouver ou si cette sensation d'être complètement vide sans avenir est une réalité.
Tu faisais déjà de la dépersonnalisation avant de prendre les cachets ?
Les antidépresseurs produisent souvent des sensations proches de la déréalisation.
Ils apportent souvent un genre de détachement, ce qui peut aider à mettre ses problèmes à distance, et du même coup à réduire l'angoisse.
Mais ça peut aussi produire un sentiment d'irréalité, voire de dépersonnalisation.
Bien sûr, on peut aussi faire de la déréalisation/dépersonnalisation sans jamais avoir pris de médicaments. J'avais eu des problèmes de déréalisation très pénibles quand j'étais jeune, sans prendre de médicaments ni drogues.

La déréalisation, c'est un genre de défense qu'on met inconsciemment en place pour ne plus ressentir l'angoisse.
On se coupe de ses sensations, de ses émotions, de manière à ne plus ressentir ce qui nous angoisse.
Une fois qu'on n'a plus de sensations et d'émotions, on se retrouve plus ou moins coupé de la réalité, puisqu'on ne sent plus rien. On perd le lien avec les choses et les gens.

C'est d'ailleurs assez proche du fonctionnement des antidépresseurs, qui ont tendance à émousser les émotions. C'est utile lorsqu'il s'agit d'émousser les émotions négatives : on les ressent moins fortes, les problèmes deviennent plus lointains, moins impressionnants.
Mais quand l'émoussement des émotions est trop fort, on peut avoir ces sensations désagréables d'irréalité.

Si tu reprends un antidépresseur, vaudrait mieux essayer autre chose que la paroxétine.
C'est un médicament qui peut produire énormément de problèmes chez certaines personnes, surtout à l'arrêt (phénomènes de sevrage qui durent des semaines voire des mois, angoisse "rebond", sautes d'humeur...)
Je ne comprends pas pourquoi les médecins le prescrivent encore. Même s'il fonctionne bien chez certains patients, je crois que ça ne mérite pas le risque qu'on fait prendre aux quelques personnes qui subiront ces phénomènes.
L'escitalopram ou la sertraline sont très prescrits, et ils provoquent moins de dégâts.
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Undomielle
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La dépression et ses conséquences, je ne me reconnais plus

Message par Undomielle »

Bonjour @lise ,

Je te remercie de m’avoir répondu.

J’avais déjà connu un peu dépersonnalisation au tout début de mon premier traitement mais c’était assez léger (mes émotions étaient complètements coupées donc forcément ça nous eloigne de la réalité comme tu disais).

Pour te repondre , j’ai depuis 2-3 mois commencé à développer des sensations de dépersonnalisation mais c’était gérable (surtout que j’avais grossis pendant ma première prise de traitement donc j’avais les joues un peu plus rondes par exemple , forcément je me disais que cette sensation devait aussi venir de la) sauf que la j’étais sans traitement et la sensation était différente (c’était plus comme si je me détachais de mon corps).

Il y a 10 jours environ mon état s’est vraiment aggravé ,quand je me regarde dans la glace je ne suis plus capable de me reconnaître et c’est assez flippant , comme si j’étais incapable de savoir qui j’étais ou de reconnaître mon visage. En parallèle j’ai développé des sensations très désagréables avec la mort (comme expliqué si dessus).
Aujourd’hui , je suis vraiment au fond du trou , c’est comme si j’avais perdu entièrement mon identité , comme si j’étais mangée petit à petit par quelque chose...
En parallèle je développe des pensées très morbides , ce qui m’éloigne encore plus de qui je suis , sans savoir pourquoi , d’où cela vient , si c’est un effet secondaire d’une dépression grave ni même si j’arriverais à la soigner...

J’ai depuis deux jours commencé un nouveau traitement avec de la sertraline justement.

Si tu pouvais me répondre , cela me ferait grand plaisir.

Merci
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lise
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Message par lise »

Je pense que ce qu'explique William dans ton autre sujet sur les problèmes de dépersonnalisation est assez juste :
William95 a écrit : jeudi 03 décembre 2020 14:09
Perso je tentais de ne pas y penser au maximum en m'occupant l'esprit et si un symptôme se profile comme le fait de pas se reconnaître ou plus dans mon cas lz remise en question de son identité, je me repete sans cesse dans ma tête que je suis pas fou, que c'est un symptôme benin auquel il ne faut pas prete attention.
Il parle de "cercle vicieux", et je crois aussi que c'est comme cela que les choses empirent.
Le véritable problème est le cercle vicieux qu’engendre la déréalisation / dépersonnalisation. Face à ces symptômes très déconcertants, on commence à s’inquiéter et à se poser mille questions : « Mais qu’est ce qu’il m’arrive ? », « Suis-je entrain de devenir fou ? », « Vais-je revenir un jour à la normale ? ». Toutes ces pensées créent une dose d’anxiété supplémentaire qui freine le retour à l’équilibre du cerveau.

Vous voyez un peu le piège : le cerveau met en place un mécanisme de défense pour se protéger de l’anxiété, sauf que ce mécanisme devient lui-même source d’anxiété.
Ce genre de cercle vicieux, c'est un peu comme le cercle vicieux des gens qui font des crises d'angoisse, j'imagine.
Un jour, ils font une énorme crise d'angoisse.
A partir de là, ils ont peur d'en faire une autre, tout le temps : la peur ne les lâche plus.
C'est ainsi qu'on se retrouve avec la "peur d'avoir peur", et ça peut durer des années.

Quand j'avais eu des problèmes de déréalisation à l'âge de vingt ans, c'est dans ce genre de cercle vicieux que je suis tombée.
Et ça m'a pris énormément de temps pour me débarrasser de l'inquiétude que la déréalisation puisse revenir.

D'abord, je ne savais effectivement pas ce qui m'arrivait : je ne connaissais pas le terme de "déréalisation", je pensais effectivement que je devenais folle.
J'avais déjà ressenti une ou deux fois ce genre de sensation étant enfant, mais là c'était très intense, et la sensation ne s'en allait pas en cinq minutes.
Du coup ça m'a inquiété au-delà de la mesure, j'étais très angoissée.

J'essayais de comprendre ce qui m'arrivait en rationalisant, mais c'était pire, en fait : les explications logiques que je tentais de trouver n'avaient aucun sens, elles ressemblaient à des délires, et cela me confirmait que je devenais folle.

Je suis allée voir un psychiatre dans l'espoir qu'il m'explique ce qu'il m'arrive, mais c'était un psychiatre "muet".
Il ne m'a rien dit du tout, à part le montant qu'il fallait payer à la fin de la consultation.

C'est dommage parce que s'il m'avait simplement dit : "C'est un genre de déréalisation, il ne faut pas s'inquiéter, c'est assez courant, c'est un phénomène connu etc.", cela m'aurait énormément rassuré.
Ce n'est pas que j'avais besoin d'un diagnostic ou d'une solution ; ça m'aurait aidé qu'on me dise seulement : "Ce sont des choses qui peuvent arriver, ça peut faire très peur mais ce n'est pas forcément grave."

Simplement savoir que ce genre de phénomène a un nom, que d'autres personnes sont passées par là et ont survécu, ça m'aurait rassurée. J'aurais pu aller voir dans une encyclopédie de quoi il s'agissait, apprivoiser la chose, etc.
Bizarrement, même en farfouillant dans des bouquins, j'ai mis énormément d'années avant de comprendre ce qui m'était arrivé...
Il y a trente ans, je n'avais pas internet pour m'informer, il n'y avait pas de forums où partager ses expériences, ni de sites sur la psychologie/psychiatrie où j'aurais pu comprendre que c'était "juste" de la déréalisation.

Je pense que ce que dit William est pertinent : l'idéal serait de ne pas trop y faire attention.
Ainsi, on ne nourrit pas le cercle vicieux.
Par exemple, quand c'est un médicament qui produit un peu de déréalisation/dépersonnalisation : si l'effet n'est pas très fort, on ne s'inquiète pas, parce qu'on sait que c'est un effet secondaire du médicament.
On "accueille" la sensation comme un inconvénient du traitement, en espérant juste que ça passe.

Il faudrait arriver à faire la même chose avec de la dépersonnalisation "naturelle".
Ne pas se focaliser dessus, ne pas trop lutter contre, pour ne pas amplifier l'angoisse : se dire que ce sont seulement des symptômes, probablement dus à tes angoisses face à l'avenir.
Et ne pas culpabiliser parce qu'on ressent des choses bizarres.
C'est le cerveau qui fatigue, il se protège ainsi de l'angoisse en se coupant du monde et des autres, parce qu'à cet instant, c'est la seule solution qui paraît viable. Il ne faut pas lui en vouloir.
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Undomielle
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Message par Undomielle »

@lise

Quelle horreur tu as dû vivre ... ! Je me sens déjà tellement mal et je suis tellement perdue sur la vision de la vie , des choses , du bonheur etc... que je me demande comment tu as pu suffisamment garder la raison pour tenir le coup.

Tout mon univers est tellement biaisé et « avoir une vie normale » remonte à une année qu’à force je ne sais même plus ce que c’est que la vraie vie.

Pour la dépersonnalisation je vais essayer de prendre du recul et j’attends aussi beaucoup de mon traitement (j’ai vu un psychiatre hier qui m’a donnée de la Rispéridone). C’est tellement dur de garder la tête hors de l’eau.
L’année dernière je l’ai mal vécue mais j’arrivais à rester stable et me raisonner car j’avais de quoi me faire tenir.
Là je me sens si seule et déboussolée. Je ne tiens qu’à un fil , je me sens dans un cauchemar sans fin.
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lise
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Message par lise »

Undomielle a écrit : vendredi 04 décembre 2020 10:12
Quelle horreur tu as dû vivre ... ! Je me sens déjà tellement mal et je suis tellement perdue sur la vision de la vie , des choses , du bonheur etc... que je me demande comment tu as pu suffisamment garder la raison pour tenir le coup.
En fait, ça n'a pas duré longtemps : c'était un épisode de déréalisation très intense, que j'ai aggravé en essayant maladroitement de mettre des explications sur ce qui m'arrivait.
La déréalisation intense a diminué en quelques jours, il n'en restait que des impressions un peu "fantômes" et désagréables.
Et comme je l'expliquais, je redoutais de refaire un épisode similaire, ça restait là comme une angoisse, à planer comme une menace au-dessus de ma vie.
C'est le problème de la "peur qui fait peur".
Undomielle a écrit : vendredi 04 décembre 2020 10:12
Tout mon univers est tellement biaisé et « avoir une vie normale » remonte à une année qu’à force je ne sais même plus ce que c’est que la vraie vie.
Au sujet de "retrouver une vie normale", je pense qu'il faut éviter d'obséder sur cela aussi.
Quand on traverse une grosse crise comme une dépression ou autre, c'est bien sûr naturel de vouloir "retrouver sa vie d'avant".
Mais on évolue, les crises qu'on traverse influencent cette évolution.
Il vaut mieux lâcher prise sur "la vie d'avant" et voir comment on peut évoluer à partir de là.
Je comprends bien que c'est décevant quand on aimait bien sa vie d'avant, ce n'est pas agréable d'abandonner l'idée d'y revenir, mais les crises arrivent souvent pour une raison, dont on peut tenir compte.
Peut-être que ta vie d'après sera encore meilleure que celle d'avant, une fois la crise traversée.
Faut peut-être juste tenter de garder son calme en attendant que l'orage passe (je sais bien que c'est plus facile à dire qu'à faire...)
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Undomielle
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Message par Undomielle »

Tu as très certainement raison mais il est très difficile d’oublier sa vie d’avant quand elle était si parfaite. J’étais tellement heureuse et épanouie et avec moi-même. Je vivais une vie parfaite , du moins de mon point de vu.
La vie est tellement fade quand elle n’apporte aucune joie, que l’on se dirige vers un avenir qui ne nous fait pas envie , qui ne nous stimule pas. Et surtout quand son rapport à soi est si entaché... je me souviens de moi si heureuse et maintenant si déconnectée. C’est comme si je parlais de deux vies complètement différente. Une pleine de joie et d’extase , de rire , de motivation , d’épanouissement et d’amour à une vie fade , qui me donne une boule au ventre rien que d’y penser. Je me sens si différente et je n’aime tellement pas ce que je suis.
J’ai l’impression d’être bloquée dans un quotidien étouffant et qui ne reflète rien de ce que je veux de la vie... et en parallèle je suis incapable de la changer car je ne sais plus ce dont j’ai envie et surtout ce dont j’ai besoin alors je me rappelle de beaux souvenirs. C’est ce que l’on appelle l’incapacité de se projeter je pense et c’est ce qui définie un quotidien bien loin de nos espérances.
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lise
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Message par lise »

Undomielle a écrit : vendredi 04 décembre 2020 18:59
J’ai l’impression d’être bloquée dans un quotidien étouffant et qui ne reflète rien de ce que je veux de la vie... et en parallèle je suis incapable de la changer car je ne sais plus ce dont j’ai envie et surtout ce dont j’ai besoin alors je me rappelle de beaux souvenirs.
Tu as bien raison de te réconforter avec tes beaux souvenirs... Je ne parlais pas d'oublier sa vie d'avant, je disais plutôt qu'il vaudrait mieux ne pas trop obséder sur "retrouver sa vie d'avant" ou "redevenir comme avant".
Dans quelques temps, quand tes problèmes se seront calmés et que tu iras mieux, ta vie ne sera peut-être pas exactement "comme avant" pour autant. C'est à ce moment là que je pense qu'il faut éviter de trop se formaliser à cause de celà : après une crise, la vie ne revient pas toujours à l'identique, et il vaut mieux l'accepter comme elle se présente et essayer d'en apprécier les bon côtés, plutôt que s'agripper à l'idée de retrouver à tout prix son ancienne vie à l'identique.
Quant aux projets, on ne va pas te reprocher de ne pas en faire dans l'état où tu es : attends déjà que ça se calme un peu.

Pour les idées bizarres qu'on peut avoir dans la tête, je pense qu'on aggrave encore notre cas en se culpabilisant de les avoir. Du coup on se focalise encore plus dessus, et ça les nourrit.
Faut pas se formaliser, ce sont juste des idées ; là-aussi, l'idéal serait de les laisser passer sans trop les juger, de façon à ce qu'elles ne s'attardent pas.

Je suppose que la rispéridone que t'a prescrit le psychiatre n'aura pas de mal à chasser ces idées de ton esprit.
A l'époque où j'avais cette déréalisation et les idées bizarres que j'y avais ajouté, j'aurais fait n'importe quoi pour m'ôter ces idées fixes de la tête.
Je crois que si on m'avait proposé des électrochocs, j'aurais été tentée d'essayer, tellement je n'arrivais pas à me retirer ces idées absurdes de la tête.
Les antipsychotiques ont tendance à empêcher de trop penser. A long terme, l'utilisation de ces médicaments est assez problématique, mais à court terme, j'imagine très bien l'intérêt d'en prendre pour faire cesser ce genre d'angoisse insoutenable.

Ce qui est compliqué aussi dans ce genre de situation, c'est la difficulté qu'on a pour expliquer sa situation aux autres : si les idées sont trop bizarres, on ne peut pas leur communiquer. C'est compliqué aussi d'expliquer les sensations de dépersonnalisation et à quel point cela peut t'affecter.
Et à cela s'ajoute la culpabilité de ne pas se sentir "normale".
Si on explique ses problèmes à quelqu'un, soit il prend peur et risque d'amplifier notre propre inquiétude, soit il ne ressent pas la réelle profondeur de notre problème. Et ça risque de nous laisser insatisfait puisqu'on a l'impression qu'il ne comprend pas à quel point on souffre.
Du coup, si déjà tu te sens coupée des autres à cause de ces sensations bizarres de dépersonnalisation, c'est encore empiré par le fait que c'est compliqué d'expliquer ce que tu ressens.
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Undomielle
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Message par Undomielle »

Ce que je trouve le plus effrayant et le plus dur à combattre c’est cette volonté perpétuelle de retourner dans son passé pour retrouver des moments de bien être. Je trouve que ça complique tellement nos efforts à essayer de se tourner vers un avenir.

Le pire dans cette histoire c’est ma relation avec mon copain qui était comme un rêve avant que tout s’écroule , depuis je ne ressens plus rien , au contraire je suis persuadée de ne plus l’aimer (je n’ai plus envie de lui , je ne le trouve plus attirant , je ne vois que ses défauts ...). Ça rajoute tellement de complexité à cette situation déjà présente...
Eval
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La dépression et ses conséquences, je ne me reconnais plus

Message par Eval »

Excuse moi, je n'ai pas lu toutes les réponses, mais ce que tu décris, la dépersonnalistion peut être un peu dûe aux traitements, mais c'est surtout un symptôme de la dépression... Je l'ai également vécu, et c'est terrifiant. Egalement vécu l'absence de sens de la vie, etc comme tu décris. J'ai l'impression d'avoir fait une dépression similaire à la tienne. C'était il y a 2 ans. Au debut je n'avais pas de traitement (car tombée sur un très très mauvais psy qui ne m'a pas diagnostiqué de depression), j'ai fait une tentative de suicide et me suis retrouvée à l'hôpital, puis par la suite ai été très bien suivie. Maintenant c'est plusieurs médicaments qui me stabilisent (on a mis beaucoup de temps à trouver les bons, il faut persévérer!!): venlafaxine, lithium, olanzapine.
Je te souhaite beaucoup beaucoup de courage ! Et te souhaite de trouver un bon psy qui pourra bien t'aider.
Courage !
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Undomielle
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La dépression et ses conséquences, je ne me reconnais plus

Message par Undomielle »

Salut @Eval ,

Merci pour ton retour.

Non la dépersonnalisation est apparue avant que je reprenne un traitement (depuis quelques jours avec du Rispéridone).
J’avais déjà connu une petite sensation de dépersonnalisation au début de mon traitement de l’année dernière mais c’était plus une sensation d’être coupée de la réalité donc forcément moins de sensation ou de ressentis , comme si j’étais coupée du monde. Mais cette sensation n’a pas durée longtemps.
La c’était + comme une perte d’identité personnelle et des gens qui m’entourent , comme si je ne savais plus qui ils étaient ou comme si je n’avais aucun lien avec ceux qui m’entourent.
Là avec la prise du Rispéridone ça s’est encore accentué car je pense qu’il m’a coupé le peu d’idées ou de sensations qu’ils pouvaient me rester. Mais bon je me dis que je dois passer par cet état pour prétendre à un renouveau positif...
Eval
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La dépression et ses conséquences, je ne me reconnais plus

Message par Eval »

Oui je pense aussi que ces sensations sont inhérentes à la dépression. Et ne perds pas espoir, si un traitement ne marche pas il y en aura d'autres !
Moi c'est un peu pareil, ces sensations étaient très très forte pendant la dépression avant les médocs, mais parfois reviennent encore sous médocs.
Bonne soirée :)
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