Je voulais juste avoir une vie normale

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tsupito
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Enregistré le : jeudi 20 mai 2021 6:46

Je voulais juste avoir une vie normale

Message par tsupito »

Bonjour à tous, et merci pour votre accueil parmi vous,

Je viens vous raconter mon histoire, depuis mon enfance, jusqu'à aujourd'hui, pour obtenir des avis, des conseils, et un peu de soutien. Je n'ai pas le courage d'en parler à qui que ce soit dans la vie, surtout que je ne vois plus personne, alors je me permets de vous embêter ici. J'ai actuellement 22 ans.

Le récit que je vais vous faire est très très loin d'être joyeux, je préfère vous prévenir avant la lecture.

Je suis le deuxième enfant de ma famille, et lorsque je suis né ma mère ne m'a visiblement pas reconnu. J'avais des horaires de sommeil différentes, j'étais agité, et mon père a du endosser le rôle de mère. Je n'ai jamais reçu un câlin, un bisou, ou tout geste affectif de sa part durant toute ma vie. J'ai eu même l'impression qu'à des moments, elle me détestait.
Je n'ai jamais ressenti dans son regard l'amour qu'une mère est censée porter à son enfant. Cela me blesse encore énormément aujourd'hui, rien qu'en l'écrivant.


En maternelle, j'étais déjà agité, je mordais les autres petits, mon père me racontait qu'il devait venir plusieurs fois me récupérer parce que j'étais insupportable avec les autres petits. En primaire j'étais insupportable en classe, je faisais pleurer mes camarades de classe avec mes réactions impulsives, j'ai fait pleurer ma maîtresse plusieurs fois apparemment au point qu'elle ait fait une dépression à cause de moi visiblement. J'avais sauté une classe et donc l'équipe éducative pensait que je m'ennuyais, et j'étais donc mis à part avec des cours différents, ils me trouvaient très intelligent. Durant cette période, je crois que c'était en CM1, j'ai tenté de mettre fin à mes jours en mordant le fil d'une rallonge qui était branché en criant que je voulais mourir, plusieurs fois. C'est une des seules scènes qu'il me reste dans ma mémoire de mon enfance.

J'ai oublié de le signaler, mais une grande partie de ce que je vais vous raconter est un récit des évènements fait par mes parents. Je n'ai aucun souvenir de mon enfance. Aucune image. C'est vide. Suite à cela, mes parents ont décidé de me retirer du cursus scolaire, et j'ai été mis à mis-temps, avec une AVS ( assistante de vie scolaire en permanence avec moi quand j'étais à l'école). Le matin cours à la maison et l'après-midi en classe. J'ai failli être placé en ITEP, mon père a totalement refusé alors que ma mère le voulait. Je voyais des psychologues dans un CMP, et on a visiblement détecté d'après les dires de mon père que je suis surdoué.

Durant toute cette période de primaire, mais aussi collège mon père me frappait. Très violemment. Plusieurs fois je n'étais pas allé en cours car j'avais des marques. J'ai un bout de dent cassé, deux cicatrices sur le visage... S'il vous plaît, ne blâmez pas mon père, il était dépassé par les évènements, ma mère l'appelait en lui disant que c'était moi ou elle pendant qu'il était au travail. Il rentrait, et il me "massacrait". C'était le terme qu'il utilisait. J'ai eu le droit à tout. Coup de poing, coup de pied, étranglements, fils électriques, ceinture, poêle, douches glacées avec les coups de pommeau sur le haut de la tête. Un jour, après que ma mère l'ait une fois de plus appelé, il m'a pris en voiture côté passager, a roulé très vite sur la rocade, a ouvert ma portière, m'a détâché ma ceinture, et m'a poussé vers la route en me disant de sauter.

Je me suis débattu et il a finalement fermé la portière. Je ne peux plus compter le nombre de fois où je me suis fait massacrer, vraiment. Il était très impulsif aussi, mais ça je l'ai compris que plus tard, en comprenant que j'ai hérité de son côté là ( mais pas niveau violence ). Plusieurs fois j'ai fui de la maison, en me cachant tard le soir pour éviter de me faire frapper, je me revois escalader le portail.
Il ne m'a JAMAIS frappé sans raison, je faisais le bordel à l'école, ou alors je supportais mal le fait d'être puni de jeux, et je leur faisais vivre un enfer. J'avais vraiment un très grand problème avec l'autorité.

Mes années collège se résument par de l'immaturité, du jemenfoutisme, de la provocation, et de la connerie pure et dure. J'en ai fait baver à mes professeurs, je me faisais régulièrement virer de cours...
En 5ème mes parents décident de me placer en internat, l'année se passe, je continue de faire le con à l'école, et me suis fait exclure définitivement du collège quelques semaines avant les grandes vacances.


Je reviens dans mon collège de la 6ème, et effectue ma 4ème année de collège, toujours en faisant n'importe quoi. Plus on avance dans le temps et plus je fais de conneries, surtout que tout cela intervient en pleine puberté, donc je pense que ça empirait les choses, sans vouloir me faire d'auto-diagnostic. Le temps passe et mes parents en bavent de plus en plus, je continue de me faire régulièrement taper, l'ambiance à la maison est mauvaise depuis que je suis en primaire. Ma mère m'accuse d'avoir ruiné la famille, que tout est de ma faute, mais cela ne m'a pas atteint à l'époque car j'étais encore jeune je pense donc j'ai très vite oublié.

Au milieu de ma 3ème, je me rappelle ma mère apparaître dans la cours de récréation alors que je discutais avec une amie à moi, une véritable amie, qui m'engueulait en boucle quand je faisais l'idiot en cours, qui me faisait bosser, qui croyait en moi.
Je me rappelle de ses larmes lorsque ma mère m'a attrapé par le bras en me disant que je ne reviendrai pas ici. Je venais effectivement d'être placé en foyer, en pleine année scolaire.


Je suis alors monté dans la voiture et ma mère m'a emmené dans le foyer où j'avais été assigné. Elle m'a déposé avec mes affaires et est partie. Je venais réellement d'atterir dans une jungle, je pense que c'est les pires 3 mois de ma vie entière. Je ne vais pas m'étaler sur le sujet, mais disons que certains dictaient les lois là bas, et ce n'était pas les éducateurs.
1 mois après mon arrivée dans ce foyer, je trouve un nouveau lycée et me fait virer définitivement de ce lycée, quelques semaines avant le brevet. Durant ma 3ème dans ce novueau lycée, j'ai été transféré dans un lieu de vie, avec des éducateurs, et d'autres jeunes.

Je les remercie du fond de mon coeur pour leur sagesse, leur soutien, malgré tout ce qui a pu se passer. Je leur en ai fait baver aussi, alors qu'ils essayaient de m'aider, je m'en veux terriblement, c'est des gens en or. J'ai passé ma seconde dans ce lieu de vie, et ai enfin atteint la première S avec, toujours un an d'avance.
Je me suis extrêment calmé à partir de la seconde, je faisais encore l'imbécile en cours mais beaucoup moins, et j'arrivais à me maintenir à une moyenne générale de 10 en ne faisant strictement rien. Cependant, je refusais l'autorité des éducateurs, et ils ont déclaré ne plus pouvoir m'aider dans le sens où je n'acceptais plus l'aide, je me braquais, ne respectais pas le règlement et mettais en danger la stabilité du lieu de vie. J'ai atteri en transition dans un foyer d'urgence, de nouveau dans la jungle, avec un des jeunes qui a menacé de tous nous tuer, et qui a cambriolé le foyer.
Je suis resté 1 mois et suis passé en première S. J'ai ensuite atterri en famille d'accueil, mais dans une famille d'accueil qui, visiblement, n'en avait qu'après l'argent et non le bien-être des jeunes qu'elle accueille. Ma première S s'est relativement bien passée, toujours avec une moyenne de 10.


Et là survient le drame lors de la terminale S. Il faut savoir que je continuais de voir mes parents le weekend mais pas tout le temps, car on s'engueulait très et trop souvent.
Je n'ai fait qu'une semaine de terminale S, après avoir pris un mot dans mon carnet pour n'avoir pas fait mon devoir, je me suis disputé avec la mère de la famille d'accueil. Je suis resté enfermé dans ma chambre dans le noir quasiment toute l'année et ai fait une tentative de suicide. La gendarmerie m'a ramené et j'ai fini en HP, après un passage à l'hôpital. Dans cet hôpital psychatrique, tout se passait bien jusqu'à que je refuse de prendre un médicament un jour. On me demandait de me lâcher prise alors qu'on me droguait juste avec un médicament qui me faisait perdre toute mon énergie. Au point que je ne pouvais plus couper ma nourriture.

Suite à mon refus de prendre ce médicament, on m'a OBLIGE à le prendre sous menace de me bloquer avec 6 personnes, et de me l'injecter dans les fesses. Ni une, ni deux, j'ai fait mes affaires et je me suis enfuis jusqu'à ma famille d'accueil. J'ai passé 40min de marche à pleurer.

Suite à tout cela, j'ai fini l'année dans la famille d'accueil, tranquillement. Je devais retrouver un lycée, car l'ancien ne voulait plus m'accepter au vu de mon absentéisme. Mon père s'est démené pour en trouver un, ça n'a pas été une mince affaire. J'ai alors reculé de cycle, pour reprendre sur des bases saines, en première S.

C'est cocasse de se dire que je partais avec un an d'avance pour me retrouver avec un an de retard.
J'ai quitté la famille d'accueil pour aller en internat dans ce lycée.
Je continue de ne pas travailler, l'année se passe correctement bien, je passe en terminale S, contre promesse de mon travail durant l'année qui allait arriver.

En terminale S, j'ai essayé de me suicider une fois de plus. Il y a eu pas mal de problèmes, j'étais en couple durant cette période là, et j'ai sauté par la fenêtre. je me rappelle au sol, la vision floue avec ma meilleure amie criant mon prénom. Les pompiers m'ont amené à l'hopital et j'ai cette-fois-ci été placé en HP fermé. ( impossible de sortir, barbelés, codes sur les portes).
Je me suis enfui durant une autorisation de weekend après avoir appris que je dormais dans la chambre d'un ancien patient qui avait mis fin à ses jours. cet HP ressemblait réellement à une prison.
Ca ne se passait vraiment pas bien avec ma famille, alors mon père a décidé de me prendre une chambre en centre-ville pour les weekends EN PLUS de l'internat la semaine. J'avais l'impression d'être exclu du cercle familial, ma mère ne voulait plus me voir.

J'ai raté mon bac et ai changé de ville. i commencé à travailler en tant que serveur, vendeur mais j'étais incapable de garder un travail. Il m'est très compliqué de me lever le matin, alors je fuyais et préférais démissionner. J'ai mon appartement.
Mon père est derrière moi financièrement, peut-être que je me suis habitué à cette "sécurité financière" ce qui expliquerait ma facilité à abandonner un travail comme ça.
Mais en me reposant la question, je pense tout simplement que je suis instable et incapable de quoi que ce soit au vu de mon état psychologique.
Cela fait maintenant 2 ans que je ne fais rien. Je travaille 2-3 mois et j'abandonne et le temps passe, encore, encore, et encore.
Il y a quelques mois, ma grande soeur à peine plus âgée s'est suicidée. Je ne l'avais pas revue depuis 3 ans, on s'est quitté sur une dispute. J'ai revu ma mère que je n'avais pas vu depuis 4 ans durant son enterrement et on s'est pris dans nos bras. Ce n'était jamais arrivé. je n'avais jamais vu mon père pleurer, et ça fait mal de voir son père pleurer. Terriblement mal. Cet évènement m'a remis au plus bas, je n'arrive pas à faire mon deuil, je n'arrive plus à rien. Je me suis enfoncé dans les vraies profondeurs de la dépression.

Je ne suis plus la même personne, je ne me reconnais plus, mais je ne peux rien faire. Je ne peux que contempler le temps qui passe, encore et encore. je suis prisonnier.

J'étais très très très sociable, je m'entendais avec tout le monde, je pouvais aller voir des inconnus sans soucis et sympathiser avec eux, j'adorais faire la fête, boire, me retrouver avec des amis, plaire aux filles, flirter, rigoler, profiter de la vie. J'étais quelqu'un qui prenait extrêment soin de moi, j'ai du charme, je plais aux filles et j'aime plaire.

Maintenant voici la dure vérité, et j'en ai honte, j'ai honte de ce que je suis devenu.
Tout est devenu insurmontable pour moi. Je ne me douche quasiment plus, ne me brosse quasiment plus les dents, je traîne dans mon appartement la plupart du temps nu. Mon appartement ressemble à une déchetterie, rien n'est rangé, ça pue, c'est sale. Je ne sors plus, je baisse la tête et met une capuche quand je sors dehors. Pour manger je commande en ligne, je ne cuisine plus, je ne réponds plus à mes amis, à plus personne à part mon père pour ne pas qu'il s'inquiète. TOUT me rend anxieux, si quelqu'un sonne à ma porte je n'ouvre pas, je me bouche les oreilles et je stresse, je n'ouvre plus ma boîte aux lettres de peur de recevoir des lettres importantes de démarches alors que je ne suis même pas foutu de me doucher. Je dors, je vais sur mon pc. Je dors, je vais sur mon pc. Je n'ai plus la notion du temps, quand je regarde la date je me dis " ah mais on est jeudi??".

Les terrasses viennent de réouvrir, je vois tous les gens de mon âge être heureux, profiter, et moi je ne suis qu'une loque bloquée dans sa grotte, incapable de quoi que ce soit.
Mais je ne suis même pas sûr que je serai heureux en terrasse parce que je ne suis plus le même.

Alors je vous le demande, les larmes aux yeux, est-ce-que je vais m'en sortir? Est-ce-qu'il y a une chance que je sois heureux un jour? Je voulais juste avoir une vie normale, vivre normalement, et surtout être heureux. Je n'arrive plus à distinguer le bonheur du malheur. Tout est vide, je laisse le temps passer indéfiniment, en essayant de ne penser à rien.

Qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça? Qu'est ce que ma famille a fait pour mériter tout ça? Vais-je réussir à avoir une vie normale malgré ce vécu?


Je remercie du fond du coeur ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu'au bout, c'est très compliqué de tout expliquer, surtout que je n'ai vraiment pas l'habitude d'en parler.

Je tiens aussi à m'excuser si le récit n'était pas clair à certains moments,
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Loba
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Je voulais juste avoir une vie normale

Message par Loba »

Coucou tsupito 👋

Waouh. Quel vécu ! 22 ans tu dis ? J'espère que ça t'as fait un peu de bien de te livrer.
Sincèrement navrée d'apprendre le décès de ta sœur. Je compatis du fond du cœur.

Sache que de mon point de vue, tu n'as aucune honte à avoir de ta situation actuelle. D'ailleurs ici, il y a plein de gens comme toi. Des gens qui ont souffert longtemps et qui aujourd'hui ne sont plus tels qu'ils étaient, malheureusement. Et oui, souvent les gestes de la vie quotidienne sont trop durs à accomplir. Se laver les dents. Ranger. Faire à manger. Vivre, tout simplement.
Ça n'a rien d'anormal. Savais tu qu'il existe une hormone de la motivation ? Et devine quoi ? Les gens qui dépriment n'en ont pas beaucoup. En fait, tu devais sûrement le savoir, vu que tu as suivi un cursus scientifique ^^.

Quoi qu'il en soit, je suis sûre que tu peux t'en sortir. Oui, ça me paraît tout à fait clair. Pourquoi est ce que tu ne pourrais pas, d'abord ? Après tout ces trucs complètement fous que tu as vécu et surmonté, rire à une terrasse me paraît vraiment accessible.
Peut être pas du jour au lendemain. Quand on se pète une rotule, on se soigne et puis on fait de la rééducation.
Je trouve que c'est pareil avec le système nerveux.

Il y a des choses qui peuvent t'aider et puis des gens aussi. Bien sûr il y a les psys et les médocs. Faut trouver les bons (pas facile). Il y a aussi les plantes, la luminotérapie et tout ces trucs d'illuminés du bulbe (moi j'adore mddr). Il y a le sport. La méditation. Les massages. Le sexe. Les forums. Les amis. La religion. Les passions. L'acupuncture. Les animaux. Les livres. Le travail en aide certains.

Enfin toutes ces choses peuvent t'aider, comme des petites pièces d'un gros puzzle qu'on assemble petit à petit. Tu décides d'ouvrir la boîte et de le commencer où bien tu la laisses sur l'étagère. Mais entre nous, je pense que tu mérite vraiment de rire à nouveau, assis à une terrasse en plein soleil.
Alors j'espère bien que tu t'engageras sur le chemin de la guérison.

Ps : Quand tu auras sorti la tête de l'eau, tu pourras écrire une biographie et m'en envoyer une dédicacée parce que je trouve que tu écris vachement bien et que ton orthographe est niquel.

Voilà, tiens nous au courant !
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redblackrose
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Enregistré le : vendredi 30 décembre 2016 8:34

Je voulais juste avoir une vie normale

Message par redblackrose »

Tu as déjà beaucoup souffert, peut-être qu'un groupe de parole t'aiderai à faire ton deuil aussi.
Ce n'est pas facile de garder un travail quand on va pas bien surtout qu'il faut trouver la motivation et l'envie de se lever...
J'espère que tu t'en sortiras, sincèrement.
Une ombre
Messages : 2
Enregistré le : samedi 25 février 2023 1:40

Je voulais juste avoir une vie normale

Message par Une ombre »

Hello,

Je pense que la première chose à faire pour aller mieux c'est déjà de faire face à la réalité qui est que tu as été maltraité par tes parents, négligence par ta mère et violence par ton père. La maltraitance lorsqu'on est qu'un enfant ça crée un syndrome post traumatique qui se manifeste par plusieurs facteurs dont tu as manifestement souffert. Je pense que grâce à ta surdouance tu t'es adapté et à survécu malgré l'immense difficulté que ça représentait. Rends toi compte que tu as subit quotidiennement depuis que tu es tout petit, alors ça semble logique que tu faisais subir aussi. C'était une façon au petit garçon et à l'adolescent que tu étais d'extérioriser.

En ce qui concerne le portrait que tes parents, maltraitants je le répète, t'ont dessiné de toi même, c'est plutôt logique de te convaincre que la victime que tu as été, provoquait et méritait le mal qu'ils t'ont fait subir, tu ne penses pas? Les parents bourreaux sont souvent lâches et faibles, ils préfèrent faire perdre l'esprit à leur enfant victime en les convainquant qu'ils sont les gentils de l'histoire et que l'enfant lui est le méchant. Après je conçois que ça serra difficile pour toi de faire face à cette réalité qu'est la tienne. Tu vas même sûrement t'énerver qu'on puisse blâmer tes parents, ton père particulièrement. Lui qui t'as tant donné, qui est probablement la seule personne constante dans ta vie depuis toujours. Accepter qu'il fait parti des méchants de ton histoire de vie revient à accepter d'être seul, de n'avoir plus personne. Mais tu te trompes, tu t'auras toujours toi. Et apparemment tu t'aimes suffisamment pour vouloir te soigner. Il est peut être temps que tu commences à te respecter en reconnaissant ton statut de victime de maltraitances infantiles et le statut de bourreaux à tes parents.

Tu fais état d'une succession de drames en tout genre que l'enfant et l'adolescent que tu étais a subit et tu t'étonnes d'être dans le mal ? Je pense que tu étais dedans depuis longtemps, mais que ce qui est arrivé à ta soeur t'as juste mis en pleine face la réalité brutale et violente qu'a dû être vos vies. Le malheur ne se voile jamais éternellement. En vu de ton vécu dans ta famille qui m'a tout l'air d'être dysfonctionnelle, je n'imagine même pas les horreurs qu'elle a dû y subir aussi. Peut être que sa fin a été une libération d'un malheur insurmontable. La vie face à la mort ce n'est pas toujours le meilleur choix. Ce message peut te paraître brutale, mais ce n'est que le reflet du récit que tu as fait de ta vie. Cruelle et injuste.

La source de ton malheur me paraît évidente : tes parents. Tant que tu les gardera dans ta vie, tu n'iras jamais bien. Ils détruisent l'image que tu as de toi depuis sûrement toujours. Ils entretiennent sûrement tes traumatismes qu'ils t'ont causé lorsque tu étais plus jeune, ce qui te maintient la tête sous l'eau. Et parfois ils te laissent la sortir suffisamment pour pouvoir la remettre sous l'eau. Ils ne t'ont pas juste détruit toi, mais tout ce qui t'entoure et même lorsqu'ils font une pause, ce sont les débris de ce qu'ils ont brisés qui te tombent dessus pour te replonger dans l'eau. Il faut que tu te rendes compte que l'enfant et l'adolescent que tu étais méritait des parents qui prennent soin de lui, qui se préoccupent de lui, qui ne le violentent pas, qui l'aiment et qui se soucient de lui. Tu méritais mieux que les parents que tu as eu et de l'enfance destructrice qu'ils t'ont créé. Ta soeur méritait mieux. Les enfants que vous étiez méritaient de vrais parents, une vraie enfance et une vraie adolescence. Ça c'est la vérité. Soit tu l'imprimes et tu as une chance d'aller mieux, soit tu continues dans le déni et tu sombreras inévitablement.

Une vie normale, c'est ce que tout les enfants brisés rêvent d'avoir, je crois. Mais nos parents nous en ont privés dès le premier coup. Tout ce que tu peux espérer c'est une vie remplie de débris qui te satisfera peut être un jour. Une vie normale ce n'est qu'une illusion pour nous autres, mais j'ai quand même envie d'y croire pour toi.
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