Je suis suicidaire et maman mais je me sens incapable de laisser mon fils

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DiamondGO987
Messages : 3
Enregistré le : dimanche 06 novembre 2022 1:37

Je suis suicidaire et maman mais je me sens incapable de laisser mon fils

Message par DiamondGO987 »

Salut. Je m'appelle V. J'ai 26 ans cette année et je suis bipolaire, atteinte du Trouble de la Personnalité Borderline et dépressive. Et ce depuis mes 15 ans.

Cela ne fais pas très longtemps que je me suis mise à admettre et à assumer d'être..."malade". J'ai toujours su que j'étais différente. Et j'ai toujours marcher seule. J'ai eu quelques relations sérieuses, que je finissais par fuir des que cela commençais a devenir trop "intensément sérieux".

Je prenais un peu de leurs attentions, de leur amour et de leur considération, puis je disparaissais. J'ai toujours gardé dans un coin de mon esprit, que si le monde, ou mes démons ou même le simple fait d'être en vie devenait soudainement plus insupportable encore que d'ordinaire, l'imovane ou le Zopiden pouvaient être trouvables et ce sans ordonnance. Une manière plus douce de dire que je m'étais gardé cette possibilité de me suicider en ingérant des somnifères. En tout cas, j'avais cette liberté de pouvoir y penser, sans me préoccuper de qui ou quoi que ce soit. Aucun jugement quelconque ne sauraient m'atteindre.

Cette liberté, que je gardé soigneusement dans le creux de mon esprit, a disparue au moment même où j'ai dû annoncer à mon nouveau copain que j'étais enceinte. Et je me suis mise à pleurer. Pleins de femmes pleurent lorsqu'elles apprennent qu'elles vont être maman. Certaines de joies, un sentiment de bonheur de pouvoir donner la vie; d'autres de peur, incapables, ignorantes ou trop jeunes pour pouvoir assumer une vie, vierge et innocente. Moi, j'ai pleuré. De frustration.

C'est horrible hein. Mais la seule pensée qui tambourinait les parois de ma tête, était que si je prenais la décision de garder cet enfant, je serais alors condamné à vivre. Et pour une raison inconnue, c'est ce que j'ai fait. Je l'ai gardé. Et je ne regrette pas, mais c'est une torture en plus, constante. Lorsque je regarde mon fils dans les yeux, le simple fait de m'imaginer vouloir aller mieux me rends malade et je me sens tellement égoïste et pathétique. Mais comment me blâmer d'être condamné à vivre dans un corps vide d'émotions et de sentiments, rempli de noirceur et de démons qui chaque instant me tentent à laisser à l'air libre tout ce qu'il s'y cache à l'intérieur, extrêmement noir, extrêmement violent, puissant, incontrôlable et intense. Qui ne demande qu'à exploser sans fin. Je n'ai jamais suivie de thérapie et personne autour ne s'imagine une seule seconde que je puisse être psychologiquement...différente. Il faut dire qu'après plus de 10 ans d'expériences, faire semblant est devenue l'une de mes spécialités.

Seulement aujourd'hui, je me sens, fatiguée, cette douleur constante dans la poitrine, qui me rappelle sans cesse que je n'éprouve aucun désir d'être en vie, et mes émotions, ma colère, mon esprit et ces milliers de pensées qui fusent à la vitesse de la lumières, chaque secondes, tout devient de plus en plus intense et difficilement contrôlable. Mes insomnies chroniques et mes dépressions chroniques elles aussi 🎉 ne font qu'empirer et sont de plus en plus présentes. Le vide s'empare de moi jours après jours.

Et, je me sens incapable de laisser mon fils, tout seul, sans même avoir eu le temps de le préparer correctement au monde dans lequel je lui ai imposé de vivre. Mais.. c'est tellement dur et pourtant si facile...et rapide... et si lâche. Ce forum est ma dernière lueur d'espoir, faible lueur certes, mais je devais me confier, en parler. Même sans en éprouver aucun satisfaction, peut-être que quelqu'un sait quoi dire ou faire...ou ne pas faire...
Merci...
om-d-kaverne
Messages : 1946
Enregistré le : mercredi 18 mai 2022 17:49

Je suis suicidaire et maman mais je me sens incapable de laisser mon fils

Message par om-d-kaverne »

Salut à toi, @DiamondGO987 et (passage un peu obligé, mais il reste sincère) Bienvenue !

Comme je comprends tout ça, j'ai eu une petite fille (elle a 28 ans, c'est toujours ma fille, mais je n'ai plus à l'élever, tu comprends, quoi), et pendant des crises de dépressions assez graves, totalement suicidaire, même en présence de ma fille, ma princesse.

Pas facile d'être malade, ça ne se "voit pas", oui, et comme tu le dis, on sait faire semblant pour les autres, depuis l'entourage, les voisins, les collèges de boulots, jusqu'à la famille, même ! Tout ce que tu décris fait partie de la panoplie du Dépressif. Pas simple, et encore plus douloureux, c'est de voir que malgré notre enfant là, qui a besoin de nous, qu'on ne peut pas laisser et imaginer sa vie future, sans maman, sans papa, on éprouve souvent plus le besoin de mourir que le besoin de chouchouter notre môme, chose incompréhensible pour les autres qui ne souffrent pas de maladie psychique, mais nous, on sait, ça nous fait honte, on se croit vraiment (enfin pour moi) le pire des salauds (je répète, c'est pour moi, chacun sa douleur et ressenti).

Ton fils a quel âge, jeune, je suppose ?

Pour lui, comme tous les gosses, sa vie, c'est t'avoir à ses côtés, la référence, la force, la protection, etc. Tout ça s'est toi, pour lui et à ses yeux.

Comme multi-récidiviste dans les suicides, et oui, je suis encore là, sinon tu soufrerais en plus d'hallucinations, je peux t'assurer que mourir n'est pas guérir ! On ne sera plus là physiquement, mais le drame fera "des petits", malheureusement. En résumé, les médicaments, ça ne marche pas, à part faire du mal à l'intérieur, les reins et le foie qui, quand ils fonctionnent bien, ne te gâchent pas la vie ordinaire, alors que quand ils sont abîmés, pour la vie, là, on vivra encore plus mal qu'avant le suicide et en plus, on devra sans doute suivre des soins pour ça toute notre vie. Non, ce n'est pas en mourant qu'on va guérir quoi que ce soit, et le cerveau "malade" il faut bien appeler les choses telles qu'elles sont, ne peut pas absorber des choses lumineuses et positives, comme le bonheur, même si c'est un bonheur simple comme prendre son enfant sur ses genoux, lui expliquer des choses, le manger de gros bisous partout, lire un livre, le coucher le soir (moi, je disais à ma fille "Je te couvre comme t'aimes bien" et instantanément, elle me faisait un sourire super génial, j'adorais ce moment à nous), etc.

Le cerveau malade voit noir ! Et il te fait ressentir que c'est tout à fait normal, ce noir, ce goudron gluant. Le noir peut aveugler, comme c'est une souffrance, évidemment je ne le sais que trop, il est impossible de faire comme s'il n'existait pas. Mais moi, je me force à le canaliser, je n'essaie pas de l'oublier, mais en faire une partie de moi, comme n'importe quelle autre. Pas fastoche, surtout que c'est ma "recette" et pas sûr que ça marche sur d'autres... Je ressens le chaud, le froid, le vent, etc. Je ressens ma dépression. Ça me permet de vivre un degré à peine mieux que si je la laissais faire ce qu'elle veut.

Je ne sais pas, mais en te lisant j'ai l'impression que non, si tu es suivie par un Psychiatre ? As-tu des anti-dépresseurs, des anxiolytiques et même un médicament pour trouver le sommeil ? Psy ou médecin généraliste, c'est déjà une première solution pour calmer son esprit tourmenté.

Tu trouveras d'autres témoignages ici, on ne te juge pas, je sais ce que c'est de n'être pas "heureux" de quelque chose qui normalement rend "heureux", justement... Les belles choses ne sont pas toujours aussi belles qu'elles le devraient et on culpabilise. Nous ne sommes pas des monstres, on n'a rien fait, c'est la maladie qui nous a fait quelque chose !


Bon, voilà, j'espère ne pas avoir dit trop de bêtises, des fois, je commence une phrase et ensuite, je n'arrive pas jusqu'à la fin, j'ai oublié ce que je voulais dire. Bah, ma foi, c'est moi, faut pas chercher plus loin.

Passe la meilleure journée possible... Et courage, je t'en envoie à distance, mais je le pense. :wink2:
DiamondGO987
Messages : 3
Enregistré le : dimanche 06 novembre 2022 1:37

Je suis suicidaire et maman mais je me sens incapable de laisser mon fils

Message par DiamondGO987 »

Bonjour om-d-kaverne, merci avant tout d'avoir pris le temps de me répondre. Ensuite, non je ne suis pas suivie. Je n'ai jamais osé et de plus mon entourage, mon conjoint, ma belle-famille, personne ne comprendrais. Mon mari ne sait même pas que je suis bipolaire, que j'ai des troubles de la personnalité borderline et que je suis dépressive chronique et récurrente. Ils ne prennent pas vraiment cela au serieux, ne comprendrais pas et ne saurais même pas comment réagir. Quand à mon fils, il a eu 4 ans en Octobre... Je ne sais pas quoi dire de plus si ce n'est que mes veines encore vierges, sont constamment victime de mon envie oppressante de me soulager de ce mal être que je ressens. En allant évidemment pas jusqu'au bout du processus mais...ressentir quelque chose, me sentir plus légère, apaisée comme la première bouffée d'une cigarette... ❤️
clopinette

Je suis suicidaire et maman mais je me sens incapable de laisser mon fils

Message par clopinette »

@DiamondGO987 Je me permets un avis. Pas suivie en disant cela ?
Mon mari ne sait même pas que je suis bipolaire, que j'ai des troubles de la personnalité borderline et que je suis dépressive chronique et récurrente. Ils ne prennent pas vraiment cela au serieux, ne comprendrais pas et ne saurais même pas comment réagir.
Le diagnostic est personnel ou posé par un professionnel ? Ce qui compte c'est TOI ! Tu te fiches de l'avis ou l'opinion des autres, fussent-ils tes proches ! Quand on a besoin de soins, on se soigne.

Tout le monde, je pense sera d'accord avec moi, tu as besoin d'être aidée, faut consulter, c'est la seule solution. Et tant pis, si personne ne comprend. C'est à toi que tu dois penser, d'abord et à ton fils aussi.

Courage et soutien 🌸 mais ne reste pas comme ça !!
DiamondGO987
Messages : 3
Enregistré le : dimanche 06 novembre 2022 1:37

Je suis suicidaire et maman mais je me sens incapable de laisser mon fils

Message par DiamondGO987 »

@clopinette C'est un diagnostiqué posé par une psychatre lorsque j'avais 6 ans, qui m'a suivie jusqu'à mes 10 ans. Rebelle, j'ai cesser de me présenter à mes rendez-vous psychiatriques imposés, puis j'ai déménager et j'ai continuer mon bout de chemin seule... Je vous rejoins sur ne pas m'arrêter sur l'opinion et le regard des autres. Et cela n'aurait jamais été un problème auparavant si je ne m'étais pas attaché à cet homme avec qui je partage ma vie, pour qui j'ai des sentiments et qui aujourd'hui porte un regard sur moi auquel j'accorde de l'importance malgré moi...
clopinette

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Message par clopinette »

@DiamondGO987 merci pour la réponse. Je vais me répéter, il faut consulter ! Tu n'as plus 10 ans ? Je comprends que l'opinion de ton mari compte, mais il est médecin ?
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