Aujourd'hui j'arrête de manger.

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melancholia
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Aujourd'hui j'arrête de manger.

Message par melancholia »

Cela fait longtemps que je ne suis pas venue sur ce forum. Et puis en allant de pages en pages sur internet me voilà de retour. De retour après des mois mais pourtant toujours au même point. Enfin pas tout à fait, il y a eu du poids en moins, puis en plus. Il y a eu des personnes pour m'aider, en vain, je n'ai pas su saisir leur main.

Alors aujourd'hui, je constate que je n'y peux rien, c'est comme ça, je n'irai jamais mieux, je ne supporte plus ce corps qui m'allait un peu mieux avant que je ne reprenne du poids. Je ne peux pas le garder tel quel, alors aujourd'hui, j'arrête de manger. Je tiendrai, je dois tenir parce que je ne peux pas rester ainsi et me détester continuellement. J'arrête les efforts, ils n'apportent rien. J'arrête de lutter contre mon envie de me faire du mal, j'arrête de me forcer à sourire, j'arrête de mettre des vêtements de couleur, j'arrête d'essayer de garder mes amis, j'arrête de faire semblant. Aujourd'hui j'arrête de manger, je ne reprendrai que lorsque j'aurais atteint mon objectif. Il n'est pas démesuré, c'est raisonnable. Si par malheur je craquais je ne garderais pas. Je rejetterai tout ce qui entrera dans mon estomac.

Le temps tourne et me voilà, errante comme avant, errante comme demain. Toutes les personnes m'ayant tendue la main attendent que je vienne de nouveau vers elles et je ne peux m'y résoudre. Il suffirait pourtant d'un texto, d'un appel à l'aide, d'un mail. L'aide tient à peu de choses enfin du moins l'appel à l'aide. Je peux essayer mais je sais qu'au fond je ne suis pas prête à accepter de l'aide, pas tant que je serai aussi grosse.

Aujourd'hui je tombe le masque, il ne tient plus. Je m'abandonne à la maladie, je m'abandonne à la mélancolie, elle me berce et m'appaise.

Aujourd'hui, j'arrête de manger et je finirai peut être un jour par m'aimer.

Un sujet qui ne sert à rien, je doute que des personnes le lisent jusqu'à la fin, il a peu d'importance, tout comme moi d'ailleurs et surtout, quelle réponse donner à un monologue qui relate l'abandon d'une lutte envers une maladie qui nous ronge de l'intérieur ?
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Erratum
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Aujourd'hui j'arrête de manger.

Message par Erratum »

Bonsoir,

J'ai lu jusqu'à la fin et je comprends cette envie que tu as de tout abandonner, je passe par là aussi, surtout pour cette envie d'arrêter de manger. J'ai connu ça tout récemment, je pensais que ça me passait au dessus de la tête, au début je m'adaptais bien puis j'étais contente parce que j'ai des kilos en trop et donc je me disais que ça allait fondre tout ça, disparaitre et me faire me sentir mieux. Mais au final au bout de cinq jours de vide j'en étais presque au point de ramper sur le sol pour me déplacer et je passais mes journées au dessus de la cuvette assaillie par les nausées. J'ai failli choisir de rester dans cet état, peut-être qu'enfin toute cette souffrance allait se terminer. Mais j'ai vu que c'était pire, plus insupportable que mon existence minable.
Enfin voila, c'est un peu un message qui ne sert à rien mais je ne pouvais pas rester là sans t'accorder une réponse, aussi pathétique soit-elle.

Si tu as envie, mon salon t'est ouvert !
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melancholia
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Aujourd'hui j'arrête de manger.

Message par melancholia »

Merci de ta réponse, je ne trouve pas qu'elle soit pathétique ...

Pendant un temps je ne mangeais pas le matin, pas le midi et le soir je vomissais la quantité énormissime de bouffe que j'avalais. Aujourd'hui je ne veux plus manger le matin, plus le midi et le soir limiter au maximum car je sais que je ne pourrais pas tenir sinon. Le corps d'habitue plutôt bien au bout de deux-trois jours, avec ce régime j'avais tout de même une bonne forme.

Je me dis que je n'ai qu'un coup de fil à passer pour avoir de l'aide, juste un coup de fil mais je n'y arrive pas. Je ne veux pas déranger, je ne veux pas qu'on prenne du temps pour moi, je ne veux pas dire "au secour" ...

Tu vois, ma réponse n'a pas de grande utilité, mais la voilà ...
J'irai faire un tour dans ton salon,
Merci encore.
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Erratum
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Message par Erratum »

Je me retrouve un peu dans ce que tu dis, j'attends le soir pour manger et je passe mes journées l'estomac vide, je tiens bien comme ça. C'est toujours "mieux" que d'arrêter complètement de manger comme je l'ai fait il y a quelque temps.

C'est toujours plus facile à dire qu'à faire, comme on dit. Envoyer ne serait-ce qu'un message ça parait si simple mais qu'est-ce que c'est dur.. Je connais bien cette envie de ne pas déranger, je me retiens et je prends sur moi, ça me parait mieux, je ne veux causer du souci à personne.
Peut-être qu'un jour on parviendra enfin à dépasser ça, je te le souhaite en tout cas.
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melancholia
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Message par melancholia »

Tu vois, là je m'en sentirai capable, mais je ne peux pas appeler à cette heure-ci. Malheureusement les moments où je me sens capable d'appeler à l'aide sont toujours tard dans la nuit et le lendemain au réveil, je n'en ai plus envie.

Là de suite j'ai envie de prendre quelque chose de coupant, d'y aller franco, de prendre quelque chose de dur et de frapper ... J'ai envie de perdre ce surplus d epoids, MAINTENANT. Je ne peux pas supporter ce corps une journée de plus ...

J'implose ... Je ne tiens plus et ma main tendue s'enfonce de plus en plus dans une eau sombre et glacée ...

Je te souhaite d'y arriver, et tu vois, on ne se connait pas, deux inconnus qui discutent par un pur hasard dans un forum parmi d'autres, mais je me sens proche de toi, courage j'espère que tu sortiras de tout ça, sincèrement.
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Erratum
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Message par Erratum »

Mes appels à l'aide viennent aussi la nuit et les personnes susceptibles de me répondre se trouvent à des kilomètres de moi, je suis toute seule dans une ville qui me fait peur et qui me tue à petit feu..

ça me fait de la peine de lire que ton envie est là mais qu'à l'heure qu'il est il n'y a personne pour l'entendre... j'ai bien envie de dire que je suis là mais je doute de servir à quoi que ce soit..

Je comprends ta douleur... combien de fois j'ai eu envie de charcuter tout ce gras qui m'étouffe, de le saisir à pleines mains et trancher net... Je finis toujours par l'entailler mais ça ne suffit pas, ça ne m'apaise que brièvement.

Je voudrais te dire de ne pas céder, mais je ne suis pas la mieux placée pour ça, loin de là.
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melancholia
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Message par melancholia »

Tu es dans cette ville pour tes études ?

Ca fait déjà du bien de parler à quelqu'un, alors oui tu es là et je t'en remercie ...

Comme à chaque fois que l'envie est là, je me dis, demain tu appelles. C'est une personne qui ne dira jamais non pour te parler si tu as besoin, et surtout elle a les compétences pour le faire ... Mais demain, quand je me léverai, je me dirai qu'une fois de plus je me suis appitoyée sur mon sort, que j'ai été me plaindre sur un forum alors qu'au fond, ce n'est rien, c'est moi qui en fait trop et qui crois que c'est un problème. Je me dirai qu'il suffit que je perde du poids pour que ça aille mieux, je me dirai que franchement, ça le fait pas d'appeler et de dire "vous vous souvenez, il y a quelques mois vous m'avez dit que je pouvais vous contacter si j'avais besoin et bien voilà, j'en ai besoin, je ne vais pas bien". Demain, je trouverai une opposition à toutes les raisons que j'ai ce soir de l'appeler. Et ça sera parti pour un nouveau tour en enfer, jusqu'à la prochaine fois.

Ces marques, ces traces, c'est comme un secret que je garde, quelque chose qui n'appartient qu'à moi, qui ne dépend que de moi, qui m'appaise et qui, surtout, est quelque chose de concret et qui se voit. Tout le psychologique derrière c'est tellement abstrait, parfois ça semble ne pas exister, alors qu'avec ces marques, je sais que le mal-être est bien là, que je ne fais pas semblant, qu'il y a bien quelque chose ...

Mais au fond, qu'est-ce que je suis ? Quel intérêt je peux avoir ? Pourquoi j'irai noircir les cieux de ceux qui vont bien ? Pourquoi j'irai assombrir encore plus les cieux de ceux qui ne vont déjà pas bien ? Pourquoi chercherait-on à m'aider, moi ?

Je suis perdue dans milles pensées qui étouffent ma raison ...Je crois qu'il faudrait quelqu'un pour me pousser vers le bas etme forcer à abandonner pour de bon car je sens bien que je m'accroche au fond ... Je voudrais arriver à céder, à partir même ...
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Erratum
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Message par Erratum »

Pour les études oui, et je n'ai qu'une hâte c'est fuir. Mais j'ai peur de fuir vers un endroit qui me donnera aussi envie de fuir et que cette spirale ne s'arrête jamais.

C'est souvent comme ça j'ai l'impression... on se dit toujours qu'il y a pire, que ça peut attendre même et qu'en fin de compte c'est rien. Là aussi je connais bien.. Et quand quelqu'un se rend compte que mon attitude sonne faux, je minimise toujours les faits à coups de "c'est rien, ça va passer" etc et les gens laissent couler, ils ne cherchent pas à creuser, ou alors les rares qui le font me mettent mal à l'aise et je trouve toujours le moyen de détourner la conversation. On brise un peu de ma façade et je n'aime pas. C'est plutôt idiot en fin de compte comme réaction, refuser cette main qui se tend alors qu'on crève d'envie de la prendre pour qu'enfin quelqu'un nous aide.

Je vois que pour toi aussi ces traces ont une importance quasi capitale.. Je ne suis pas la seule qui le pense, ça a un côté assez rassurant dans un sens.

Tant de questions auxquelles je souhaiterais pouvoir répondre, mais j'ai tendance à me poser les mêmes... Le saura-t-on seulement un jour ?

Encore un point commun, pas des plus positifs certes... Il manque juste une pichenette pour faire pencher la bascule pour de bon..
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melancholia
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Message par melancholia »

Je me retrouve dans ce que tu écris ...

Peut être que changer de ville te ferait du bien, ou revenir dans ta ville initiale ? C'est vrai qu'il y a toujours le risque de cette spirale infernale ....

C'est idiot oui comme réaction et pourtant c'est la seule dans mon répertoire ... Dans le tiens aussi apparament ... En fait il suffirait d'une pichenette dans un sens comme dans l'autre, je me sens sur un bord en équilibre, il suffit d'un coup pour me faire tomber, enfin. Mais il suffirait aussi d'un coup, peut être plus fort mais je crois qu'un coup suffirait à m'aider. Je voudrais qu'on me force en fait, qu'on me prenne entre quatre yeux sans que je puisse détourner la conversation, sans que je puisse partir, sans que je puisse me taire. Je voudrais qu'on m'empeche d'esquiver, qu'on vienne me voir et qu'on me dise, maintenant STOP. M.... je voudrais à ne pas avoir à demander de l'aide, je ne peux me résoudre à appeler au secour alors que, comme tu dis, je crève d'envie de le faire .. Et puis il y a cette honte ... "Bonjour, j'ai 18 ans, je me fais vomir, je me scarifie, je me frappe aussi, ah et tiens, je pleure pour rien, je n'ai plus envie de rien, je m'isole de tout le monde, enchantée ! Et toi comment ça va sinon ?" C'est tellement absurde tout ça ... tellement abstrait que parfois j'ai l'impression que ça n'existe pas.

Je sens que je vais craquer, j'en ai tellement envie ... Pourquoi personne ne me force à tomber ... ?
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Erratum
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Message par Erratum »

Changer de ville c'est prévu. Initialement je m'étais donné quatre ans avant de le faire, mais je ne tiendrai pas je le sais. A bien y réfléchir ça doit faire deux ans que l'idée me bouffe. Mais je me retiens de tout lâcher parce qu'il y a eu trop de sacrifices... je me retiens de demander à ce qu'on me cloue dans une clinique, je ne peux pas me le permettre, une phrase toute faite que je balance à toutes les sauces. Je ne peux pas et c'est tout.
Revenir dans ma ville d'origine, non. A petites doses c'est bien. J'en suis partie parce que j'étouffais et quand j'y retourne c'est comme si je revenais dans mon refuge. Je pense que le fait d'y retourner définitivement, ça tuerait cette impression là. Et puis là bas il n'y a rien.

Je vois qu'on a les mêmes attentes, si je puis dire. J'ai qu'une envie c'est qu'on me pousse au c*l, une bonne fois pour toutes, qu'on m'empêche de dire "je ne peux pas me le permettre", limite qu'on me force contre mon gré (encore que je suis sûre de n'opposer aucune résistance). Juste que quelqu'un remarque que ça ne tourne pas rond et agisse à ma place. Je sais que je ne peux pas y arriver seule, que j'ouvrirai jamais la bouche pour dire "à l'aide". J'ai du le faire une fois mais ça a été pris à la légère. C'était peut-être pas assez convaincant, j'sais pas.
Puis ouais il y a cette honte aussi, en effet. C'est dingue quand même quand on y pense.

Peut-être parce que les gens sont trop aveugles ? Trop égoïstes et tournés sur eux-mêmes ? Qu'ils ne voient pas au delà des apparences ? Ou parce que ça ne se fait pas ? Va savoir..
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melancholia
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Message par melancholia »

Je crois que je peux comprendre, mon refuge à moi n'est pas un lieux, mais j'aimerais bien en trouver un. Je me réfugie dans la musique, dans mes pensées ... J'ai beaucoup pensé à la clinique aussi, c'est peut être la solution mais alors ça serait avouer aux yeux de tous qu'il y quelque chose qui ne va pas. Ca serait dire à mes parents ce que je leur cache, dire à mes amis ce ue je suis vraiment, ça serait mettre mes études entre parenhèses et au delà de ça, mettre ma vie entre parenthèses et ça je ne peux pas. C'est vrai qu'elle est facile à dire cette phrase .. Je ne peux pas, juste quelques mots mais qui traduisent tant de chose, une si grande impuissance. On ny peut rien alors on ne fait rien. Finlement on tourne en rond tu ne trouves pas ? Je ne peux pas, je n'y peux rien , alors je reste comme ça et finalement ça ne changera jamais. C'est peut être le propre de cette maladie, elle nous renferme dans ce je ne peux pas et elle nous tient piégés. Et voiilà finalement ça finira peut être comme ça, dans un je ne peux pas.

Oui c'est ça qu'il faudrait, un bon coup de pied au c*l, une personne qui voit au-delà de l'apparence, mais où trouver cette personne ? Comment lui faire comprendre qu'il faut quelle force le passage, qu'elle brise le masque ? Mais comment dire tout ça sans mettre de mots dessus ? Je me vois mal exiger que quelqu'un me sauve contre mon gré parce que le pire dans tout ça, c'est que comme toi je crois que je résisterai à cette aide ... Finalement je suis dans l'attente d'une personne qui ne peut pas exister, les gens ont leurs propres problèmes je vois pas pourquoi ils viendraient s'acharner à suver des personne squi d'apparence n'ont pas envie de l'être.

Triste bilan n'est-ce pas ? Triste vie, triste histoire, je me demande encore pourquoi je suis toujours là ...
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Erratum
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Message par Erratum »

Il y a cet aspect là de la clinique, effectivement... Rendre visible ce que l'on a tant de mal à dissimuler parfois. Montrer l'être que nous sommes véritablement, arracher ces foutus masques que l'on porte quotidiennement pour afficher ce visage qui en ferait fuir plus d'un.
On tourne en rond oui, à repousser chaque fois un peu plus l'échéance avec ces "je ne peux pas", à repousser nos limites en se disant que ça finira par passer ou qu'on a encore suffisamment de forces pour tenir. On se leurre, on le sait mais on continue.

Certains de mes rares amis savent et pourtant ils ne font rien. Malgré la distance qui nous sépare, ils ne passent pas ce coup de téléphone qui pourrait me sauver. Ils n'appellent pas les hôpitaux du coin pour qu'on vienne me chercher. Mais je crois que c'est tout simplement parce qu'ils ne comprennent pas, ils ne comprennent pas comment tout ça fonctionne, ils n'ont pas conscience du bourbier qui m'englue. C'est peut-être ma faute aussi. Je minimise toujours. Pour rassurer, pour ne pas qu'on s'inquiète et qu'on s'apitoie sur mon sort. Alors ouais, peut-être qu'ils voient ça comme quelque chose de superficiel, rien d'alarmant. Si seulement ils savaient... J'en ai écris des lettres dans lesquelles je crachais ma douleur, il faudrait que quelqu'un tombe dessus par hasard.. Mais ça n'arrivera pas.

Je pense que les seules personnes à pouvoir nous sauver, ce sont celles qui sont passées par là, tous ces gens sur le forum.. Il suffirait de rencontrer une seule personne qui soit "guérie" pour que peut-être on nous démasque. Autant dire que c'est une belle utopie.
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melancholia
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Message par melancholia »

Malheureusement on a l'impression que les autres savent et pourtant notre masque joue bien son rôle parce que non, ils ne savent pas, ils ne savent que ce qu'on accepte de montrer et c'est bien trop peu pour qu'ils puissent se rendre compte de la gravité de cette chose.

Oui les écrits ... Les feuilles sont les seules personnes à qui je m'adresse, elles connaissent tous mes secrets mais voilà, elles ne me répondent pas. Et je suppose que comme moi, les tiens sont bien cachés ...

Je ne sais même pas ce qu'il faudrait pour changer ça, je crois que c'est foutu en fait. Ca ne changera plus, c'est trop tard.
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Message par Erratum »

Encore une fois on minimise, même avec un masque sur la figure... c'est épuisant à force.

Effectivement oui, je prends soin de bien les cacher ces fameuses lettres.. ça serait terrible si quelqu'un tombait dessus malencontreusement, surtout si c'est une des personnes à qui elles s'adressent.

Peut-être qu'il n'est pas tout à fait trop tard même si ça semble peine perdue.
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Message par melancholia »

Tu vois, en quelques messages on a déjà fait le tour du sujet ... Je crois que c'est foutu.

Aujourd'hui j'ai mangé un peu ce matin, je m'en suis voulue, je n'ai pas mangé à midi et j'ai mangé un peu ce soir, c'est encore trop. Demain pas de petit déjeuné, ce sera juste le repas du soir et un repas bien allégé.

J'ai voulu appeler aujourd'hui, je me suis dit, allez, tu sors de ta spirale infernale, mais je n'ai pas eu de réponse, les sonneries se sont enchainées et je suis tombée sur la boite vocale. Je n'ai pas eu le courage de laisser un message ni de rappeler. Voilà, finalement ça ne sert à rien d'essayer d'appeler au secours, les gens ont leur vie, autant les laisser heureux et attendre de tomber pour de bon, en espérant que la chute soit rapide.
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Message par Erratum »

Tant que tu manges un peu, même le strict minimum c'est mieux que rien.

Pour ma part ça serait l'inverse, j'ai l'impression de retomber à nouveau dans une phase de boulimie et ça m'énerve. J'en ai assez de ces yoyos incessants, qu'un jour ça soit la boulimie et que le lendemain je retombe en phase d'anorexie. Tout ça m'épuise et me rend malade. Dès que j'ai de la nourriture dans mes placards je suis foutue et je ne contrôle plus rien.

Tu as fait un grand pas et même si ça n'a pas porté ses fruits, je te félicite ! ça n'a pas du être facile... Tu penses qu'on te rappellera ?
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melancholia
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Message par melancholia »

Oh comme je connais ça .. Alternance d'anorexie et de boulimie ... Vaut mieux que les placards soient vides, et encore ça ne m'empeche pas de foncer dans un magasin et de prendre tout et n'importe quoi .... Tu crois encore qu'il y a une sortie toi ?

Non on ne me rappellera pas, je n'ai pas laissé de message t je doute que la personne en question ait enregistré mon numéro. Alors voilà, un échec, je laisse tomber, j'ai essayé, ça n'a pas marché et ben M.....
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Message par Erratum »

Moi aussi je préfère que les placards soient vides, je fais même exprès de ne pas faire les courses parce que ça me fout la trouille. Mais y a des fois, je me rue dans une supérette et j'achète des trucs qui ne me font pas envie, simplement pour me remplir. Pourtant je sais comment ça va finir... Je vais me mettre à chialer et je vais tout faire pour dégager tout ça de moi. J'ai eu l'impression un temps que tout ça c'était fini, je mangeais à nouveau normalement... mais ça n'a pas duré. J'ai fini par abandonner et je laisse mon corps faire ce qu'il veut.

Ton numéro s'affiche ? Si c'est le cas peut-être qu'on te rappellera ? Et si jamais ça arrive, que ferais-tu ?
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Message par melancholia »

Je n'ai pas de mots pour te dir eà quel point je te comprends. J'ai l'impression de m'entendre parler ... Le pire c'est qu'on sait l'issue de tout ça mais on continue malgré tout, je n'ai aucune volonté, aucune résistance, parfois je me dis, allez, tu tiens et puis je me retrouve à la caisse et je me retrouve à me remplir et ensuite comme tu dis à tout faire pour que ça dégage de moi ... Voilà, ma vie finalement se limitera à ça, j'envoie bouler toutes les personnes qui s'intéressent trop à moi,je finirai seule à faire indéfiniment ce cercle infernal et je finirai par mourir au dessus de la cuvette des chiottes. Jolie vie en perspective ... Pourtant je suis une bonne élève, je ne suis pas ideuse, je suis sure ue dans le fond je ne suis pas si grosse que ça .. J'ai tout pour réussir et avoir une vie géniale et bah non, je finirai seule au dessus de la cuvette des chiottes. Pff ...

J'ai appelé assez tôt, je crois que si elle avait voulu rappeler elle l'aurait fait. Si elle avait rappelé je crois que j'aurais demandé de l'aide, sincérement .. Mais là ça me confirme l'idée que ce n'est pas la peine d'aller chercher de l'aide ..
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Message par Erratum »

Moi aussi j'ai l'impression de m'entendre parler quand je te lis.. Pareil, lorsque l'on se rapproche trop de moi je fuis ou je fais fuir volontairement, je ne veux pas qu'on s'intéresse à moi, je ne veux avoir de l'importance aux yeux de personne parce que ça reviendrait à me donner une consistance, une existence. Je ne veux pas qu'on m'approche, devenir le centre de l'attention de quelqu'un, ça m'est insoutenable, ça me met mal à l'aise. Je préfère rester seule avec mes problèmes et crever d'insignifiance. Paradoxalement j'attends cette aide qui ne viendra jamais. C'est à croire que je me complais dans la maladie en fin de compte...

Peut-être que ça viendra demain ? On ne sait jamais à quoi s'attendre avec les gens. Tu n'envisages pas une autre tentative ?
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