Obsessions sur l'alimentation des autres mais pas sur la mienne

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Twentyyears
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Enregistré le : vendredi 25 janvier 2019 8:23

Obsessions sur l'alimentation des autres mais pas sur la mienne

Message par Twentyyears »

Bonjour à tous.

Une question me taraude. J'ai l'impression de faire une fixette alimentaire mais pas sur moi-même, sur les autres.

L'alimentation et moi :

Je suis vegan. J'ai toujours été dans des variations (parfois importantes) de poids. Je n'ai jamais atteins un poids trop important qui me pose vraiment souci, sauf peut etre en ce moment et depuis environ 1an. Par moment je perds des kilos et j'en suis plutôt heureuse. Naturellement, en poids de forme, je suis pulpeuse, ce qui me va bien. Là c'est un peu le bazar mais je ne mange pas correctement sans pour autant être dans un comportement alimentaire vraiment problématique, je mange un peu n'importe quoi et pas spécialement ce qui est bon pour moi.



L'alimentation et les autres :

Du coup, je fais des fixettes alimentaires sur ce que mangent les gens de mon entourage. Ca a commencé il y a 8ans avec mes lapins. Du coup, je prenais ça (mon entourage aussi) pour une forme de rigidité. Je tenais à ce que mes animaux mangent correctement, mais c'était un peu excessif, avec plus de place dans le frigo pour la verdure des lapins que pour moi (je voulais que chaque repas soit très varié... 8 ou 9 plantes et légumes différents à chaque repas alors que 3 suffisent, en variant régulièrement)

Ensuite, à la mort de mon père, dès que je me sentais mal, je me réfugiais pour aller préparer des repas pour tout le monde. Comme nous avions de la famille à la maison et des amis de mes parents qui venaient nous tenir compagnie ; j'allais m'enfermer à la cuisine et préparais des repas conséquents et toujours un peu compliqués. Ça m'apaisait et je voulais surtout que personne ne vienne me déranger ou m'aider (ce qui me mettait encore plus en rage car ce n'est jamais fait pile comme je veux).

J'ai continué à cuisiner régulièrement pour ma mère ce qui lui faisait plaisir car il semble que je cuisine bien. Elle n'aimait pas spécialement cuisiner, donc elle aimait bien que je m'en occupe et découvrir des choses puisque je cuisine généralement vegan et que ça lui changeait. J'ai rencontré mon conjoint il y a deux ans et demi. Il mange assez peu et est mince. Dans les moments où il n'allait pas bien et finalement de manière assez récurrente, j'ai préparé des plats pour lui (non vegan car il mange assez différemment de moi). J'ai commencé à devenir lourde avec lui, à toujours m'inquiéter de si il avait mangé (il saute des repas ou mange à heures irrégulières), à lui servir trop, à passer des heures en cuisine pour faire des choses à manger pour lui, à congeler, à prévoir... C'est devenu trop fréquent "tu as mangé? " " tu es sûr que tu ne veux pas manger?" " tu n'en veux pas plus?" "mange tu en as besoin"...mais mes réflexions n''étaient pas toujours a propos.

Ensuite, ma mère a commencé à manger moins, à ne plus y arriver. C'était très perturbant pour moi, notamment à Noel dernier où je n'arrivais pas à entendre, je refusais d'entendre. J'ai usé de stratégies pour faire des choses qu'elle puisse avaler.
C'est avec ces symptomes qu'a été diagnostiqué son cancer... un cancer digestif... donc de gros problèmes d'alimentation :/ sauf que moi j'ai fait une fixette pour trouver des choses qu'elle pouvait avaler. J'ai fait des essais divers et variés de soupes, des échantillons que je lui amenais congelés pour qu'elle puisse tester. Une vrai obsession alors que justement, sa maladie et ses métastases au foie ne permettait pas de manger correctement, de gérer les goûts. C'est devenu maladif chez moi de trouver ce qui allait passer...
A la maison, ça me prenait du temps, chez elle également. J'ai réussi à lâcher un peu prise là dessus, mais j'ai du compenser en préparant des tas de choses à congeler à la maison, pour mon conjoint... en ne lâchant jamais complètement l'affaire pour ma mère.

Aujourd'hui, j'ai eu une grosse période de rejet de la cuisine qui revient un peu... toujours pour les autres. J'arrive à gérer en congelant et en me retenant de prendre la tête à mon copain à le saouler avec ce que j'ai fait, avec les quantités qu'il mange...
Je reporte aussi sur les animaux... A nouveau, mon frigo est envahit de verdure. Nous allons en acheter un nouveau, plus grand, car c'est ingérable en terme de place et que je n'arrive pas à me contrôler pour la verdure du lapin. Comme c'est un lapin géant, en plus, je vous laisse imaginer les quantités... Je me retiens dans le nombre l'aliment différent en me raisonnant mais c'est compliqué et ça me frustre.
Je fais pareil avec les chats. Je surveille ce qu'il mange, je vais les poser devant la gamelle si je trouve qu'ils ne mangent pas assez... Je les incite (allez essayer de convaincre un chat de manger... je suis ridicule "allez mon doudou, il faut que tu manges, tu comprends tu es trop maigre (ce qui est biologiquement vrai)" "mange s'il te plait mon coco, tu sais que c'est pour ton bien" "allez doudou mange encore un peu, c'est pas assez ça ce que tu as mangé pendant la journée". Comme s'ils allaient comprendre oO

Je me trouve excessive et ça me pose souci. Mon copain me trouve excessive aussi même si je le fais rire quand je m'adresse aux animaux sur la nourriture.

Est ce que c'est déjà arrivé à quelqu'un de faire une fixette alimentaire mais pas sur lui-même?
Auriez vous des conseils? Je n'ai encore jamais parlé de cela au psychiatre... à ma psy oui mais seulement concernant ma mère lorsqu'elle était malade...alors je pense qu'il faudra que je développe plus...
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sansnom
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Fixette alimentaire sur les autres, pas sur moi-même

Message par sansnom »

Je crois que quand une personne accepte difficilement son problème, il arrive souvent que cette personne tente de voir son propre problème chez l'autre, c'est une sorte de "transfert"

Quand une personne ne parviens pas à résoudre son problème, je crois qu'il arrive aussi que cette personne essaye de résoudre le problème chez les autres, parce que ça lui semble plus facile que de le résoudre pour elle même. Ceci peut être comme une compensation positive

Si j'étais un lapin en tout cas, je viendrais gratter à ta porte pour demander le menu
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Sheol
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Fixette alimentaire sur les autres, pas sur moi-même

Message par Sheol »

sansnom a écrit : lundi 11 mars 2019 0:28
Je crois que quand une personne accepte difficilement son problème, il arrive souvent que cette personne tente de voir son propre problème chez l'autre, c'est une sorte de "transfert"
C'est vrai, notamment par rapport à sa part d'ombre. Mais on appelle plutôt ça une "projection".
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Twentyyears
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Fixette alimentaire sur les autres, pas sur moi-même

Message par Twentyyears »

C'est surement tout à fait vrai mais c'est étrange car ce que je mange moi reste tout à fait stable.
J'ai l'impression de me mettre complètement à côté du problème. Alors qu'au final c'est moi qui ne mange pas correctement...

Les choses ne changent pas pour le lapin et prennent de l'ampleur pour les chats. Je leur cuisine maintenant tout moi-même, en calculant les apports etc... Mon copain hallucine de ce que je leur fais, mais je n'arrive pas à m'en empêcher, je n'arrive pas à supporter qu'il mangent de l'industriel.

J'ai une prise de sang à faire pour moi, je n'y suis pas allé... Et, moi, je mange mal ; moi qui était plutôt attentive pour justement qu'on ne dise pas que d'éventuels soucis étaient liés au veganisme. Au moins, on peut dire que je ne suis pas la caricature d'une vegan toute blanche et maigre... ^^

Mais j'ai du mal à me détacher des obsessions alimentaires sur les autres... Il n'y a plus ma mère, ce sont les animaux maintenant.
(par contre, je comprends que si vous étiez des lapins, vous veniez à ma porte ;D il y aurait d'ailleurs toujours une gamelle pour vous!!!)

Je vais en parler à mon psychiatre et à ma psychologue car ça me taraude...
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