Chak Chak et la Vacuité

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Miet
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Chak Chak et la Vacuité

Message par Miet »

chaky,

Bon, j'ai tout relu à de nombreuses reprises.
J'entends ta souffrance extrême et me sens un peu démunie à te répondre.
Alors je vais parler un peu de moi, ça peut paraître égocentrique mais c'est ce que je connais de mieux après tout et faire le parallèle m'aide à t'aider.

J'ai souffert de mon passé pendant 26 ans. Nos histoires ne sont pas comparables, c'est certain, et pourtant nous avons des points communs :
Celui de ne pas être satisfaite de sa vie et de se faire bouffer par ses traumas ; celui d'avoir souffert d'agressions de l'intime au point de ne plus savoir quoi faire de son corps ou comment faire avec lui puisqu'il nous encombre ou pire nous degoute ; celui de ne pas trouver de moyen de communiquer à sa famille quels sont nos besoins (et comme tu l'écris, encore faut-il que nous sachions quels sont ils, ces besoins) ; celui de détester le monde dans lequel on vit, de se sentir en décalage, et plus encore de se détester soi (le surmoi féroce que j'ai évoqué hier). Je pourrais encore continuer la liste...

Ma solution n'est pas universelle, j'en ai bien conscience. Mais j'ai trouvé un semblant d'équilibre, même si en ce moment il est de plus en plus bancal, c'est une autre histoire. Et surtout, j'ai fait la paix avec moi-même. Ça n'a pas été simple.

Tu parles de la force de l'écriture. C'est vraiment ça, mais peut être que ça nécessite un accompagnement ? (ce que je crois tu tentes de faire par ta thérapie actuelle par correspondance).

Tu le sais, j'ai passé 5 mois enfermée en clinique, obédience psychanalytique. Je ne pouvais pas parler. Verrouillée. Alors j'ai écrit, et j'ai été lue. Des pages et des pages, 2 moleskines, des dizaines de pages en Word à chaque entretien (2 par semaine avec la psychologue). Je n'ai pas eu tant de retours que ça, pas ceux que j'attendais, ça ne me soulageait pas en tout cas. Mais j'ai retraversé toute mon histoire pendant ces cinq mois, bouffée par l'angoisse au point d'en faire des délires. Et... je me suis libérée de ces étaux qui me pourrissaient la vie depuis trop longtemps.

J'ai mis des mots sur mon histoire, et je me suis aperçue qu'il me restait tant à vivre (inenvisageable auparavant tant mes pulsions de mort étaient vives), et qu'il fallait que j'accepte mon passé pour pouvoir aller de l'avant. Ça semble magique comme ça, mais je sais que c'est très dur, et tu es plus âgée que moi donc tu t'es torturée plus longtemps aussi... Je ne sais pas comment il faut faire (et puis je n'aime pas les "il faut"). Je sais juste ce que moi j'ai fait, et le bénéfice que j'en ai retiré.

La CNV m'a fait du bien aussi, a "fini" (ce n'est jamais terminé puisque je suis vivante et que je dois donc m'adapter chaque jour) de me réconcilier avec moi même. M'a permis de faire le point sur ce qui était indispensable pour moi et ce que je pouvais mettre de côté. Sans ça je n'aurais jamais pu envisager une nouvelle histoire avec mon compagnon. Je te le dis puisque je lis que tu ne comprends pas ce qu'il fait avec toi, et que ça te fait souffrir puisque tu voudrais son bonheur par dessus tout (plus que le tien).

Mon chéri a traversé les épreuves à mes côtés. L'anorexie et la boulimie, la dépression, les tentatives de suicide (une dizaine pendant notre vie commune). Je me demandais - me le demande parfois encore - comment il pouvait rester avec moi alors que je me détruisais à ce point, que je nous détruisais. Comment il avait pu supporter mon corps à 13 d'IMC (cadaverique) et que ça faisait 2 ans que je ne le laissais pas me toucher. Il m'a tout simplement parlé d'amour inconditionnel. Il m'aimait moi, d'un amour fou, pas la maladie qui me touchait mais il voyait au delà et gardait espoir, toujours. C'était SON choix, comme ton chéri à choisi de vivre à tes côtés, de revivre avec toi en connaissance de causes. Je sais qu'on se sent merdique d'infliger ça aux êtres qui nous sont les plus chers, mais il faut garder à l'esprit qu'ils savent ce qu'ils font. Et qu'ils sont d'accord. Même si ça peut les révolter. Qu'ils ont choisi de vivre à nos côtés pour ce que nous sommes. Et que nous leur devons de respecter ce choix. Même si on ne le comprend pas.

J'entends tes envies d'en finir. Elles sont fortes, et je les ai partagées, tu le sais, tu as été témoin de mon désespoir. Je n'ai encore une fois pas de solution. Je n'ai expérimenté que les passages à l'acte, ma façon d'avancer, par à coups. Je voudrais croire qu'il y a d'autres façons de faire. Je ne sais pas. J'ai eu la chance de me rater à chaque fois (alors soit j'étais pas assez déterminée, soit je suis vraiment une vraie m.erde) et surtout d'en sortir indemne. J'espère que tu ne te feras pas de mal... Que tu t'accrocheras. Mais je connais ta peine, cette douleur indicible qu'on croit pouvoir résoudre en s'otant la vie.

J'espère qu'il reste une lueur. Et que tu accepteras de poser des mots avec moi pour alléger ton fardeau. Je ne suis pas grand chose, pas psychologue, mais témoin seulement. Puissent mes quelques mots apaiser ta peine...

Je t'embrasse.
:console:
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chak
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Vacuité

Message par chak »

merci miet pour ton message :bisouss: , j'ai passé un peu de temps aujourd'hui à formuler un message de réponse, mais les aléas se sont mis entre lui et moi.
donc, je m'y remets ce soir, tout le monde est au dodo, j'en profite…
à tout à l'heure :bisouss: :offre:
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chak
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Vacuité

Message par chak »

reprenons !

merci beaucoup miet pour ta réponse très complète, tes lectures et ta compréhension, et pour ce temps et cette délicatesse que tu m'offres, merci :zenzen: :love1:

------

ce que tu dis sur ton chéri m'aide énormément, car c'est un véritable poids pour moi et ça me met toujours dans une grande tristesse.
c'est dur de se laisser aimer de cet amour dont tu parles, difficile à comprendre et à accepter.
car je peux être parfois tellement dure, méchante, cruelle… avec lui comme avec moi d'ailleurs…
c'est SON choix, oui, tout comme c'est le mien d'avoir choisi de vivre avec lui.
c'est vrai qu'il y a cette notion de respect, je dois respecter son choix, même si ça me semble déraisonné…
il sait ce qu'il fait.
et il m'apporte beaucoup, il est ma balance en quelque sorte.
probablement que d'un autre côté, je lui apporte quelque chose aussi…
et ce que tu as écrit entre parenthèses : je voudrais son bonheur plus que le mien… (il me dit ça aussi lui d'ailleurs… :pense: )
il est vrai qu'il faudrait que je puisse traiter le mien pour mieux satisfaire le sien…

après, construire une vie de couple, même au bout de plusieurs années, c'est toujours difficile.
parce que comme tu l'as dit, il faut s'adapter chaque jour.

par exemple, tu as toi cette souffrance en ce moment, cette dualité qu'il faut que tu résolves, cette nouveauté à laquelle tu dois t'adapter et qui te fait peur, qui t'angoisse, la mise au monde d'un petit être vivant.
ça n'est pas là, mais c'est un projet, et c'est un projet de couple, et de vie.
et puis en plus, il y a des choses qui n'ont pas fonctionné comme prévu, ce qui rend le tout plus stressant encore… et te laisse le temps de ressasser dans ta tête et de te créer de nouvelles peurs… (pardon si je me trompe… je transpose peut-être un peu…).

enfin, il m'arrive un peu cette chose-là, mais pas avec le même sujet.
mais pareil, un projet de couple et de vie, une nouveauté, des imprévus constants depuis plusieurs mois, voire années, une réadaptation des faits à chaque nouveau paramètre qui s'ajoute…
à la fin, ça devient épuisant, stressant et on se demande si on a vraiment fait le bon choix.
de mon côté, c'est ça en tous cas.
je me dis que j'ai foiré plein de trucs, qu'on n'est pas à la hauteur, que ce qui nous attend est monstrueux, qu'on ne sait même pas comment on va faire, se débrouiller, matériellement et tout le reste…
j'ai peur qu'on s'épuise, qu'on se blesse, que ça soit grave, qu'il meurt, j'ai peur de plein de trucs qui ne sont pas raisonnés ni rationnels, je fais des crises d'angoisse, je panique, je n'ai plus confiance en rien… bref…

alors, soit je choisis en partie de me laisser guider par lui, par ses prises de décision, parce qu'il sait un peu mieux gérer, ayant moins de craintes vis-à-vis de l'inconnu, et parce que que ce choix, à l'origine, on l'a fait ensemble, d'un commun accord !!! et puis aussi, quand on prend le temps de discuter, d'exposer les choses, parfois, ça me rassure et me calme pendant un temps.

mais sinon c'est la cocotte-minute qui explose…
et quand c'est ça, c'est hard, parce qu'en gros, c'est… comment dire… comme si je lui balançais son incompétence à s'occuper de moi en pleine poire (voire son incompétence tout court…), je le culpabilise en quelque sorte, parce que je suis en insécurité et qu'il en est responsable :newblush: :sad:
c'est affreux… mais ce sont des choses que je ressens parfois… pendant mes moments de panique et que je suis capable de lui dire… :sad:

enfin bref…
j'ai du mal à gérer… je me dévalorise et le dévalorise… et c'est fatiguant…
et tout ça est irrationnel.
parce que les choix que nous faisons, nous les faisons ensemble, en toute lucidité…
c'est moi qui perds les pédales à un moment donné et qui craque, qui perds toute cette lucidité.
et je fais tout foirer…
comment m'avait dit mon amie déjà ?…………………
ah oui, l'auto-sabotage systématique de tout et tout le temps…
le non-droit au bonheur… le refus inconscient…
je m'emprisonne.
enfin, je ne sais pas s'il s'agit de ça… mais ça peut faire sens… j'y pense en l'écrivant…


-------

s'ôter la vie… n'est pas une mince affaire.
j'y pense depuis l'âge de mes 12 ans, j'ai traumatisé ma mère avec ça, elle s'en souvient, car j'allais à une espèce de porte-fenêtre de l'étage de la maison qui n'avait ni balcon ni barrière, et je lui gueulais que j'allais sauter…
c'est pas nouveau.
pendant longtemps ce qui m'en empêchait était la "construction" de mes petits frères. je les aimais plus que tout, et j'avais tellement les boules que mes parents les détruise que je m'imposais comme la grande sœur protectrice, comme bouclier pour les aider à pas foirer leur vie.
mais aujourd'hui…
ils sont grands, adultes, avec femme, enfants, maison, chiens et tout ce que tu veux… ils ont fait leur vie.
ils n'ont plus "besoin de moi"…
mon autre garde-fou, ce sont mes 2 amies qui ont mis le paquet, et malgré tout, ont raté leurs suicides (qu'elles m'ont racontés).
c'est pour moi un grand trauma.
l'une est totalement défigurée (son corps aussi), mais elle est valide, l'autre a le corps à moitié fait de métal et a de lourds problèmes neurologiques, elle est en grande partie invalide.
bien qu'en soi ce soit un miracle qu'elles aient vécu, leurs séquelles sont considérables (d'où ma peur panique à l'époque pour toi), et vivre avec ça… c'est la croix qu'elles porteront jusqu'au bout.
je sais ce qu'il ne faut pas faire si on veut s'ôter la vie (ma mère est médecin, j'ai eu des clefs…).
mais ce qu'il faut faire… il y a aussi un risque… quoi que l'on fasse, car franchement, il n'y avait aucun espoir qu'elles s'en sortent vivantes… et elles ne sont pas les seules…
j'avais vu un mec (sur un programme TV) qui s'était poignardé, je ne sais plus, une 50aine de fois… un miraculé aussi, qui est en fauteuil roulant maintenant…
tout cela, ça me fait peur, je ne pourrai pas me rater, il faut bien s'organiser.
et je n'ai pas, jusqu'à aujourd'hui, eu la tête suffisamment froide pour le faire.
des fois, je me dis que tant que j'écris et que je communique, que je cuisine et que je suis gourmande, et que j'aime les êtres vivants, et que j'ai cette petite lueur d'espoir, je ne passerai pas le pas, je ne resterai qu'avec l'envie récurrente… mais des fois, je ne sais pas trop… il en faut peu pour basculer et faire une connerie irréversible…
enfin… c'est un peu (pardon du parallèle :newblush: ) comme dardevil et son impossibilité à tuer quelqu'un, car sa foi est plus forte que son envie de tuer, même si parfois il va à la limite.
enfin, voilà, je n'en parle pas beaucoup de ce sujet, mais c'est sorti, et je le laisse parce que ça a son importance, ça fait aussi partie de moi et de mes côtés sombres.
j'espère que ça ne te blesse pas que j'en parle.


---------

je te remercie pour tout ce que tu dis de l'écriture, ton explication de ce que tu as vécu, de ce qu'il s'est passé en toi et en dehors de toi grâce à l'écriture, je trouve ça très riche.
ça t'a été imposé en quelque sorte, et tu étais encadrée (d'une certaine manière… hardcore… mais bel et bien enfermée et sans autre choix…).
un travail de titan en 5 mois !

là-dessus, pour moi, c'est l'inverse, totale roues libres… depuis 35 ans pour "extérioriser" en quelque sorte, et seule.
je n'ai jamais montré mes écrits à qui que ce soit, sauf ici, depuis 2012, sur le forum, mais comme tu as pu constater, j'efface au fur et à mesure, tout comme je ne supporte pas de me relire.
mes écrits sont des cris, comme s'ils devaient être éphémères.
ils sont une force car ils agissent comme un tampon entre soi et la réalité ou les autres, quand on ne sait pas dealer avec cela, ou d'une manière incorrecte ou incomplète.

sur le forum, j'ai reçu des réponses, très importantes, qui m'ont permis d'avancer.
je fais tout effacer, mais je garde quand même beaucoup de réponses, capitales pour moi.

de l'écriture à la libération, ou de l'écriture à l'édition…
comme tu dis, il faut un accompagnement, un retour régulier et qui ait du poids.
le thérapeute avec qui je travaille analyse mes écrits.
oui, c'est un travail par correspondance, j'écris à la main et lui envoie mes lettres par la poste.
j'ai choisi cela car c'était ce qui se rapprochait le plus de mes cahiers, et donc, je m'y sentais plus vraie, sans triche.
j'aimerais un jour que cette écriture soit une véritable libération comme tu as pu le vivre.
et pour l'instant, ça ne me soulage pas, ou alors de manière trop éphémère.

quant à l'édition, lui et d'autres auparavant m'en ont parlé, bien que lui m'ait précisé que nous n'en étions pas là… ce que j'ai apprécié, car je ne suis pas mûre du tout.
(surtout que je viens du monde de l'édition et de l'imprimerie… ce qui me rendrait d'autant plus exigeante s'il devait y avoir édition un jour). il faut savoir organiser les mots, et mettre les émotions aux bons endroits.
je n'en suis pas à ce stade du tout, je n'écris pas pour être lue.
je n'utilise encore cette matière que comme défouloir pour avancer, pas pour créer et pour offrir, pour partager.

mais notre échange sur ce sujet me donne de l'espoir.
et puis cette thérapie (qui pour l'instant n'avance pas car je n'arrive pas à écrire quoi que ce soit…), est aussi une source d'espoir.
c'est juste qu'il a des méthodes… que j'ai besoin de comprendre parfois.
car je ne vois pas toujours où ça mène, alors que pourtant, j'ai eu déjà de belles surprises !
il faut que je garde confiance absolument… j'ai trop fait foirer de trucs dans ma vie, trop de sabotage justement…
il ne faudrait pas que l'écriture soit un nouvel auto-sabotage, surtout pas.
donc, il va falloir que je me remette au travail sérieusement et avec plus de constance… parce que là, je commence à déborder un peu trop… :newblush:


-----

bon, miet, je vais m'arrêter là…
j'ai à la fois l'impression d'avoir trop écrit et à la fois d'avoir écrit du vent…
grrrrr…
ça fait plusieurs jours que je ne suis pas sortie de chez moi, que je traine dans une grosse combinaison de moumoute blanche informe (mais qui tient chaud) affreuse, et sale ! (et ça se voit trop bien sur le blanc)
il faudrait que demain, je fasse au moins une lessive et que je change nos draps.
que je fasse n'importe quoi, mais que je me bouge… et que je mette des vrais habits, parce que là, à part faire hurler de rire mon chéri à chaque fois (ce qui devient agaçant… mais je comprends… je me vois pas et j'ai du mal à imaginer, m'enfin, quand même, je connais ma pelure…).
bref, les légumes attendent (bien que j'ai fait une soupe et un gratin ce soir, avec les légumes que j'ai été cueillir hier… finalement, je suis sortie et j'ai fait un ou deux trucs…), et puis il faut que je m'occupe de mes poulettes aussi, surtout qu'on a eu une grande tristesse tout récemment… mais enfin…
bref…
on va essayer…

et tout comme toi la CNV, moi, ça a été le yoga.
j'ai appris qu'une des profs avait recommencé à donner des cours y'a un moment (mais comme j'ai pas FB, ben j'étais pas au courant) et bref, faudrait que je recommence, c'est tous les mardis, le soir.
c'est un impératif pour me canaliser et pour un peu de mieux-être, et pour me faire sortir de mon trou et voir du monde aussi…

je t'embrasse très fort, merci encore d'avoir créé cet espace pour moi, je ne me sentais pas de le faire, et merci d'y avoir posé tes mots :offre:
ça me fait beaucoup de bien.
j'irai ici, lire et poser, ou dans ma galerie, juste poser…
merci ma toute belle, je t'embrasse fort, courage à toi :ham1: :ours1: :coeur9:
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Miet
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Chak Chak et la Vacuité

Message par Miet »

Il y a tellement à dire que je n'arrive pas à ordonner ma pensée et à te répondre, j'en suis désolée.

Je suis en tout cas très heureuse pour toi du déclic que tu as eu dont tu parles dans ta galerie. Et oui, le pouvoir de l'écriture ! Si ça a un impact sur ta relation avec ton chéri, c'est encore plus positif. Lui as tu déjà demandé pourquoi il restait malgré tes sabotages ? Moi c'est une question que j'ai osé poser, et comme je t'avais dit, la réponse m'a permis d'accepter son amour, de respecter son choix.

Je sais que la séparation nous a fait du bien. Est-ce que c'est quelque chose que tu as aussi observé avec ton chéri ?
On a emménagé ensemble, j'avais 20 ans, lui 21, j'avais vécu un an en coloc auparavant après mon départ de chez ma mère a mes 18 ans, puis quelques mois seule en cité u dans une ville où je ne connaissais personne, échec cuisant, j'ai finalement passé l'année à moitié chez ma mère, à moitié chez ses parents. Donc bon, très peu vécue seule, on a construit notre vie d'adulte et notre vie de couple simultanément. Moi, ma vie d'adulte, je l'ai rejetée avec l'anorexie. Il a été témoins de tout ça, mes 2 ans d'hospitalisation, les TS...

Je crois qu'on avait besoin de construire nos vies l'un sans l'autre un temps pour mieux se retrouver plus tard. Notre relation n'a plus rien à voir : beaucoup plus équilibrée, beaucoup plus de communication, y compris dans notre sexualité (même si je n'ai pas de libido, j'ai du faire beaucoup d'efforts pour les essais bébés, donc il a fallu retrouver ses marques...), beaucoup de partages (de nos pensées, des tâches ménagères...). Je ne regrette pas du tout qu'on se soit séparée. J'avais besoin de vivre seule pour comprendre à quel point la vie avec lui me manquait.

Quant au projet de couple, oui pour nous c'est la PMA, avec ses difficultés inhérentes, pour vous c'est je crois le projet d'achat de terrain. Veux tu en parler ici ? Tu ne l'évoques qu'à demi mots.
J'ai vécu ça aussi, de faire porter sa propre souffrance à l'autre, c'est terrible pour soi comme pour le compagnon, pour le couple. Quelque chose qui a beaucoup changé chez nous, c'est qu'on reprend systématiquement une dispute après coup, une fois calmé, chacun explique ce qui l'a fait bouillir, exprime ses émotions, ses besoins, et on arrive à faire redescendre la pression. C'est la plus part du temps une incompréhension mutuelle. C'est dur de faire le premier pas (puis je trouve que c'est plus souvent moi que lui que le fais), mais c'est tellement bénéfique !

-----
Sur ce que tu écris sur le suicide.
J'ai eu tellement de mises en danger sans conséquence que je me croyais invincible, pourtant j'en ai fais des passages en soins intensifs, mais toujours sans séquelle, sortie après 2 ou 3 jours, et j'étais inconsciente donc pas angoissée par la mort. Il n'y a que la dernière fois où j'ai vraiment cru que j'allais mourir dans d'affreuses souffrances, et où j'ai paniqué. Après 120 grammes de paracetamol, je n'avais aucune chance de m'en sortir...Parfois je regrette de ne pas avoir attendu quelques heures de plus avant d'aller aux urgences, mais je ne me doutais pas que mon foie était à ce point atteint, je pensais qu'ils me garderaient juste pour la nuit pour me réhydrater. Parfois aussi je regrette de ne pas avoir été greffée, ce qui est stupide et me pétrit de honte. Mais je me dis que j'aurais eu une trace, une conséquence, un mal physique pour légitimer ma souffrance psychique. En vrai, à l'hôpital, ça me paniquait de me dire que quelqu'un avait perdu sa vie pour me sauver et que j'allais devoir vivre avec le foie d'un mort toute ma vie alors que j'étais la seule responsable de mon état. La culpabilité était terrible et je ne me sentais pas légitime pour en parler aux soignants. Et puis la perspective de l'encephalopathie me terrorisait aussi, perdre connaissance ou devenir timbrée à cause d'une atteinte au cerveau... Bon, ben rien de tout ça, j'ai été sauvée, fin de l'histoire. J'en suis heureuse, mais frustrée quelque part, il y a une part de moi qui se dit que je ne suis pas allée assez loin (comme pour l'anorexie).

Je m'arrête là !
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chak
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Chak Chak et la Vacuité

Message par chak »

bonsoir ma p'tite miet :love1:

merci de ton message et pardon du temps que je mets à répondre (et je voudrais aussi répondre dans ton salon, ton topic, le topic de l'écriture, répondre à ton message de galerie…) :newblush: :sue:

------

l'écriture a-t-elle (ou a-t-elle eu) un impact sur ma relation de couple ?
oui, c'est absolument indéniable.
déjà, quand je m'énerve, je le fais sur le papier (je tente de le faire en tous cas, des fois je rate et ça part à l'oral… et c'est pas terrible… :newblush: ) car je sais bien que ma colère est fausse et mal dirigée, donc, c'est une première soupape.

là, après ce déclic que j'ai eu l'autre jour, il y a certaines choses qui se sont révélées… et du coup… on va dire que mes colères (matinales pour la plupart), se calment… ouf !!!!

oui, je lui ai déjà demandé pourquoi il restait malgré mes sabotages… et sa réponse était toujours la même, je suppose, comme celle de ton chéri.
le truc, c'est que je ne comprenais pas qu'on puisse m'aimer… puisque je n'ai pas d'exemple depuis la naissance… la référence étant normalement celle des parents… que je n'ai pour ainsi dire pas eu… ou alors, en violences… violence étant pour moi synonyme d'amour… donc, pas l'amour que me propose mon chéri… que donc je ne comprends pas… bref… je me mords la queue :sue:

bon, les choses vont un peu changer maintenant… je suis partie sur un autre angle de vue… même s'il faut que ça se mette en place.
mais là au moins, je viens de comprendre et d'accepter son amour… en quelque sorte.
purée…

sinon, oui, notre séparation aussi nous a fait du bien à tous les deux, beaucoup de bien même je dirais.
pas sur le coup… parce que nous nous aimions et que la séparation nous a totalement déprimés… mais on a appris à se recentrer, à se connaitre soi un peu plus, à constater nos faiblesses, nos défauts, nos erreurs, et aussi tout ce qu'on faisait bien (oui, quand même :smile2: ).
mais comme vous, nous nous sommes connus à 20 ans (pour moi, lui, 24)…
par contre, de mon côté, avant, j'avais toujours été seule.
indépendante et autonome dès 17 ans, petit appart, petit salaire, grosse bosseuse, ne perdant pas de temps…
avec une montagne de problèmes de violences par contre. pas visibles… intérieures plutôt.
entre les violences des autres et mon auto-sabotage… qui parfois étaient assez hard…
et c'est là, quand on a pris un appart ensemble qu'il m'a dit (et que je l'entendais pour la première fois), "si tu veux qu'on vive ensemble, il va falloir que tu me parles, je veux savoir avec qui je vis, qui est la personne que j'ai choisi d'aimer"… youpi ! moi qui ne parlais pas… du tout… de moi…
mais bref…
c'est donc en connaissance de cause qu'il m'a choisi, car je ne lui ai jamais menti… malgré les horreurs que je m'infligeais (ou que l'on m'a infligées…).

je pense aussi que quand on s'est remis ensemble, 4 ans plus tard (je ne sais pas combien de temps votre séparation a durée), il y a certaines chose que l'on voyait différemment, des certitudes aussi…
bon après, j'ai tout saboté au bout de même pas 2 mois… :sad:
la première année a été un peu chaotique…
on peut dire que depuis qu'on est dans le sud, 9 ans donc, ça va beaucoup mieux.
mais on trouve nos marques, et je crois qu'il y a plus de compréhension, plus d'échange.
après, au niveau sexuel… ben à cause de cette première année… c'est un peu le drame quoi… et là… j'avoue que j'ai pas encore d'issue… je n'y arrive pas…
il faudrait que je fasse le même travail de déconstruction de mes vérités, de mon murs de protection bien solide que je me suis construit… comme pour mes parents… et ma vie bancale… que je démolisse tout ça, toutes ces structures fausses et paralysantes.
il faut que je bosse ! il faut que j'y arrive ! :box:

de toute façon, je ne me vois pas avec une autre personne que lui.
seule éventuellement, mais pas quelqu'un d'autre.
enfin bref… vaut mieux pas que je pense à ça… mes constructions bancales ne me permettent justement pas d'y penser de manière saine… ça me fait vite partir dans des délires… bref… :sue:

sinon, oui, si je pars dans des délires de colère… en général, on revient dessus et on en reparle un peu plus tard.
en général, c'est moi qui fait le premier pas… vu que c'est moi la responsable…
et oui, c'est apaisant.
après, il a quand même des séquelles de mon comportement passé… et j'aimerais maintenant, en douceur, lui montrer que j'ai changé, que je change.
on en parle aussi.

----------

parler de terrain…
oui…
c'est vrai que je n'aime pas en parler… mais bon… faudrait que je lâche là…
parce que comme j'ai été indépendante très jeune, avec mes petits sous, j'ai vite compris qu'il fallait que j'ai mon appart pour être tout à fait tranquille… (trop de galères avec des proprios salauds et irrespectueux… en plus du reste…)
et donc, j'ai vite été critiquée, comme la capitaliste de base… la proprio… trop jeune… fille de bourge… y'en a qui ont de la chance… bref…
donc, oui, c'est un thème que je n'aime pas.
pour moi, mon autonomie était ma survie, contre mes parents destructeurs, contre tous ces gens qui m'ont détruite.
n'avoir besoin de personne et savoir que je pouvais compter sur moi, au moins à quelques niveaux…
même si je le faisais mal, je le faisais du mieux que je pouvais.
du coup, la "propriété" tout comme "l'argent" sont devenues 2 choses dont je ne parlais jamais… parce que je tentais de faire attention… je n'avais aucune bouée, aucun filet, je le savais… mais peu de gens comprenaient… eux savaient qu'ils pouvaient toujours avoir du soutien d'un côté ou de l'autre… pas moi !!!
j'ai géré tout ça, mon travail de forcenée, mon argent, et mon appart.
et puis tout un tas d'activités autour… sports, assos, voyages…

bref.
donc, notre projet, oui, c'est d'avoir un terrain pour nous poser.
mais tout est hyper compliqué…
l'immobilier est compliqué de toute façon…
ça fait des années qu'on galère…
j'ai galéré pour vendre mon appart… 2 ans !!! on m'avait dit que ça prendrait 2 mois AU PIRE DU PIRE ! tu parles ! :marteau6:
on a galéré pour trouver un endroit… 6 ans qu'on cherche… qu'on trouve… qu'on n'a pas l'argent… puis quand on a enfin l'argent… y'a pu…
et parce qu'on tient, parce qu'on y croit… on a fini par trouver… y'a 1 an.
on a galéré, on a fait des kilomètres, on a poireauté des heures dans des bureaux, on a payé une avocate qui s'est payé notre tête…
et on a eu que des emmerdes, et jusqu'au moment de signer, un voisin s'y est opposé 3 jours avant la siganture…
2 fois la vente a été reportée, puis annulée…
6 mois de discussions avec le voisin… diplomatie de ouf pour arriver à un compromis avec lui… un super mafieux multi-propriétaire… qui soudoie tout le monde… et qui t'appelle "fils" quand il a ce qu'il veut… l'horreur !
on lutte, on n'arrête pas de lutter… dans le calme et la diplomatie parce qu'on n'a pas le choix… mais c'est épuisant.
sachant aussi que tout ça, on ne le fait pas dans notre langue… c'est hard !
on veut juste se poser bordel, c'est tout, planter nos arbres et être tranquilles !

et puis il y a eu des circonstances débiles qui sont arrivées pendant nos années de recherche de terrain aussi.
mes salauds de parents qui s'achètent un bien à 500 mètre de chez nous y'a bientôt 4 ans… alors qu'on n'a aucune relation et qu'ils nous méprisent (particulièrement mon chéri)… ils ont abusé de moi encore une fois… parce que je suis en manque d'eux et qu'ils savent que je ferai tout ce qu'ils demandent tellement j'ai besoin d'avoir des parents.
j'ai trouvé un super plan pour eux à un prix dérisoire (moi, j'avais pas d'argent à ce moment là à cause des galères de mon appart qui se vendait pas…) j'ai bossé 2 ans 1/2 à la reconstruction de leur maison…
rien, aucune reconnaissance, nada… pas même 1 centime… juste des ordres…
ils y viennent comme des princes maintenant que tout est fini… ils y font venir leurs amis… ils y invitent des gens qu'on leur a fait connaitre ici… ils se font mousser parce que leur maison est belle…
pas une fois ils ont pensé à nous… ils nous ont volé l'herbe sous nos pieds… et ne nous mentionnent jamais… malgré les heures qu'on a passé à bosser…
ils ne connaissent rien à ce pays, ni personne… ils n'y ont aucune attache… et ça ne les intéresse même pas… des princes… pas mieux…
bref… (j'ai pas tout à fait fini encore avec eux hein ! j'ai eu mon déclic… mais ça suffit pas… mais j'y suis presque !)
et puis, il y a eu aussi l'arrivée soudaine de tas de nouvelles communautés étrangères qui ont acheté des terrains à tour de bras… juste avant que j'ai l'argent de la vente de mon appart…
les prix ont triplé en 2 ans…
on s'est retrouvé vraiment comme 2 gros c0ns en fait…
toujours baisés…

sans compter cette maison qu'on habite en location depuis 2014… mise en vente 1 an après notre arrivée (elle était abandonnée, on a tout nettoyé le terrain, réparé la maison… puis ils l'ont mis en vente… cool !)
heureusement, elle est tellement chère que malgré les visites…
malgré les visites… on a quand même l'épée de damoclès…
et finalement… ayé ! on dirait bien qu'il y a des acquéreurs… et je me doute bien qu'on sera les derniers à l'apprendre… :dry:
et ça tombe pas super super bien… parce qu'on aurait aimé y rester le temps de…
1 an de plus par exemple…

mais bref…
on a donc signé mardi, ce mardi, le 22… 2 jours avant mon anniv… on a fait 6 heures de route en moto, dans le froid… pour ce fameux terrain… qui n'a ni eau, ni électricité, ni rien de rien… même pas un seul arbre, puisqu'on va revendre au voisin la partie où ils sont…
c'est le deal… signé devant notaire…

en vrai, j'étais très amère… très très amère… de tout… y compris des terrains que les autres ont acquis et qu'on va visiter… amère et un peu envieuse il faut bien l'avouer…
mais là… curieusement… on dirait que depuis quelques jours, j'en ai plus rien à foutre.
même si on dirait pas, vu le ton de tout ce qui précède…
mais j'avais besoin de lâcher tout ce lest je pense… :pense:

en fait, j'ai envie de me focaliser sur ça… sur ce qu'on a réussi malgré tout à avoir.
je me dis que c'est pas rien… qu'on est tenaces et quand même plein d'espoir… et que plein de gens n'ont pas cette chance.
bon, ils n'ont pas non plus tous eu autant de malchance que moi… m'enfin, c'est un autre débat…
et puis, je n'ai plus non plus envie de parler de chance et de malchance d'ailleurs…
je sais pas… comme si j'arrivais à voir qu'il y aura des solutions quoi qu'il arrive (on occupera la maison de mes parents par exemple… parce que j'en ai plus rien à foutre d'eux non plus…)
envie de me focaliser sur mon couple, mes animaux, et tout ce qui nous attend.
je n'ai plus envie de faire d'effort pour personne, en tous cas, pas celles qui ne m'apportent rien à part des tracas.
je pense que des tracas, j'en aurai assez avec ce qui vient…

ben voilà, j'ai réussi à le faire ce pavé sur le terrain… :rire1:
même si parler d'immobilier pourrait me prendre des journées entières… tellement ça a fait partie de ma vie…
purée de p'tits pois !!!!
miet, tu me fais causer !!! :ohnon:
et moi qui pensais aller me coucher tout à l'heure… avant le film…

---------

concernant le suicide, il y a un passage que je note : "légitimer ta souffrance"
comme tous mes traumas sont invisibles… je ne comprends que trop bien ce ressenti…
même quand les violences que j'ai reçues étaient physiques, je n'avais pas de lésions apparentes…
je suis une "classée sans suite"… dans des tas de cas qui n'ont parfois rien à voir les uns avec les autres… toujours ce que j'appelais cette fameuse "malchance".
parfois, c'est insupportable à assumer.
et à la fois, c'est vrai, on en ressent une grande honte… de nos pensées qui accompagnent…
la frustration, l'envie…
mais bon, je crois miet, que c'est normal et qu'il ne faut pas culpabiliser.
c'est presque "sain" de ne pas trouver ça "normal" ce qui nous est arrivé en fait.
et du coup, nos pensées ont quelque chose de légitime.
il faut juste apprendre à les accepter…
se dire que ça s'est passé comme ça pour nous…
et que, quelque part, on est encore là pour en parler, pour échanger, pour tenter d'avancer…





je t'embrasse ma miet :bisouss: :love1: :bisouss:
merci de ton message :zenzen:



et s'il y a des âmes qui passent par là et lisent, je vous salue et vous envoie toute ma tendresse :chap: :offre:
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Miet
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Chak Chak et la Vacuité

Message par Miet »

Cette fois c'est moi qui aura mis du temps à te répondre :sue:

Je suis contente que tu aies pu parler du terrain, j'espère que ça t'aura fait un peu de bien de lâcher ici, et moi ça m'aide à mieux comprendre ce qui t'encombre, ce qui te pèse.

C'est un long combat que tu as du mener et que tu mènes encore, et je lis beaucoup d'injustice et ça me révolte.

Mais vous avez signé, même si ce n'est ni le terrain de vos rêves, ni le deal idéal, c'est peut être le début de quelque chose d'autre. Même s'il y a tout à faire et que peut être, ça te donne le vertige. (moi ça me le donnerait en tout cas si j'étais à ta place, mais contrairement à toi, je n'ai aucune expérience immobilière, et la propriété n'est pour l'instant pas un souhait, ou alors en "location-accession" chez un bailleur social mais on n'a dans ce cas pas tellement de choix et ça ne sera jamais complètement la maison de mes rêves...)

Tes parents ont abusé de ta gentillesse ou de ta recherche d'amour, c'est clair. Peut être espéraient-ils ainsi te laisser leur maison en héritage ? Mais même ça, ça ne justifie pas qu'ils profitent de toi ni qu'ils agissent maintenant comme des princes. Et je comprendd qu'il te soit difficile de faire le deuil de la relation que tu aurais souhaité avoir avec eux, s'ils sont si prêts et présents dans ta vie malgré toi (d'où ta fugue en janvier et la longue discussion que tu as eu avec eux ? - et qu'ils ne semblent pas avoir intégrée -)

---------
Je fais encore du chemin avec le début de ma psychothérapie, je l'ai vue hier pour la troisième fois pour évoquer (enfin un peu plus quand même que juste évoquer, vu que j'ai parlé non stop pendant 1h15 et que je suis sortie de là épuisée et vidée) les traumatismes liés à mes hospitalisations. Elle m'a, après mon long laïus, dit que la maltraitance hospitalière, qu'elle a confirmé, était commune aux victimes, qui restaient incomprise par les soignants et que ça entraînait une escalade de violence de part et d'autre (j'ai quand même mis le feu à l'unité, ce qui est un acte violent de ma part ; en contrepartie de quoi je me suis retrouvée en chambre d'isolement comme je l'ai déjà raconté sur le forum) Violence contre violence.

----------
J'espère que tu trouveras l'élan de reprendre l'écriture pour ton psy, mais je comprends que le "blast" que tu as eu en janvier, cette révélation, te soit difficile à poser sur le papier. Quand tu l'auras fait, tu auras sans doute franchi une nouvelle étape d'acceptation de cette nouvelle vérité, et je crois que ça doit te donner de l'espoir. Et tu auras alors aussi l'éclairage de ton thérapeute sur ce que tu as compris de toi, c'est précieux !

Je t'embrasse fort, merci de ces échanges privilégiés. :zenzen:
Utilisez les rapports si vous désirez que l'on efface/édite/verrouille/déverrouille l'un de vos messages/sujets/salons ; ou pour prévenir la modération d'un message hors charte. Merci de votre aide !

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chak
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Chak Chak et la Vacuité

Message par chak »

coucou ma p'tite miet :bisouss:
rhaaa, tu vois, je reviens dans le coin ! :wink2:

tout d'abord, je voulais répondre à ta question sur ton salon :

effectivement, on a notre terrain, acheté en janvier, après une année de galères terribles et stressantes (dont 2 annulations de la vente).
on n'y vit pas parce qu'il n'y a pas les conditions.
mais bon, comme il y a tout à faire… ben on avance, lentement mais surement… on n'a pas 20 ans :wink2:

le puits est fait.
on avait fait venir une sourcière qui avait trouvé quelques endroits favorables.
on a fait creuser là où elle avait indiqué 7m… et horreur… pas d'eau… :bigpeur: donc on a creusé jusqu'à trouver de l'eau, on a du aller jusqu'à 10m pour qu'il commence à y avoir des infiltrations…
l'eau arrive extrêmement lentement… en même temps, ici, c'est aride, et bien comme il faut ! on manque grave d'eau et il ne pleut pas depuis 3 ans (ou des petits crachins sur des petites périodes… ce qui ne suffit pas)… et ça me fout la trouille.
mais bon, comme tout le monde nous dit que si l'eau arrive, même lentement, à cette saison, ben c'est gagné, alors… je les crois !
pour le moment, on a 2m d'eau, depuis début juin, donc, on va dire qu'on gagne 1m par mois (c'est vrai que c'est cool tiens, j'avais jamais calculé comme ça… :pense: je dois être trop impatiente… :newblush: ).

sinon, du côté du voisin qui avait fait annuler la vente et qui s'y opposait, on n'a pas de nouvelles… nous étions sensés lui en revendre une partie, la partie basse, agricole.
on espère, vu qu'on va faire des construction sans demander de permis, qu'il ne va pas nous dénoncer à un moment donné… mais bon, on s'attend déjà à ça quoi qu'il arrive… donc on verra.

mon chéri est en train de construire un abri tout en bois pour tout ce qui est matériaux de chantier.
puis il s'occupe aussi d'aplanir et de préparer un espace qui accueillera un camping-car qu'on est en train d'acheter… 4 tonnes le bidule, quand même, c'est pas rien !

voilà, sinon, on a planté des arbres, fait des chemins d'accès au terrain et aussi à la maison.

c'est beau, ça prend forme tout doucement :love1:

cet été, gros chantier d'une construction en bois qui sera dans un premier temps l'entrepôt (terme que l'idiot n'aime pas… :rire1: ) qui recevra tous les meubles et le fatras qu'on a dans notre maison, et qu'on transformera par la suite en semi-habitation et semi-atelier.

et puis, l'an prochain, quand on aura de l'eau et de l'électricité, on commencera la maison, qui elle, sera en pisé (terre et cailloux compressés), une construction très typique d'ici, avec des murs de 60cm d'épaisseur pour garder la fraicheur. gros chantier, et difficile aussi.

personnellement, je suis un peu distante de tout ça.
ça m'angoisse… tout m'angoisse !
je ne vais quasiment jamais sur le terrain, mon chéri fait tout, et tout seul en plus…
mais je n'y arrive pas.
j'ai tenté en sophrologie un "ancrage", sur place, c'était bien, ça s'est bien passé, mais bon, ça ne m'y fait pas aller plus.
on verra…
en attendant, lui est tellement excité et heureux que ça ne le dérange pas plus que ça.
puis quand il rentre, le repas est prêt, ça sent bon, il a juste à se prendre une bonne douche chaude, mettre les pieds sous la table et aller se reposer :wink2:

----------------------------------

et toi… depuis février (ton dernier message ici)… aussi beaucoup de mouvements !
j'ai lu par bribes dans ton salon, ta ténacité et ton courage, ta patience aussi :offre:
chaque projet nécessite une bonne dose de tout ça on dirait !…
c'est épuisant mais on est toujours debout ma p'tite miet, n'est-ce pas ? malgré ce chantier de vies décousues et compliquées :sue:

as tu le sentiment d'avancer côté thérapies, émotions, souvenirs et troubles comportementaux ?
t'aimes-tu ? t'acceptes-tu ? acceptes-tu ton passé et tout ce qu'il a de douloureux ?
as-tu le sentiment d'avancer sur ton chemin ?

on m'a fait découvrir en février les vidéos d'une dame que j'ai beaucoup aimé, spécialiste en traumatologie et neurosciences.
c'est super intéressant, je ne sais plus si j'en ai parlé dans ma galerie à ce moment là ?
m'enfin, pour faire vite, je te fais un résumé :
le trauma est ce qui arrive.
le traumatisme est ce que l'on met en place pour se protéger.
le trauma est ponctuel.
le traumatisme est sensé survenir juste après un trauma et avoir une durée plus ou moins courte, mais s'il nous manque des informations, il peut durer une vie.

par exemple : une alarme à feu dans un appart (=nous), s'il sent de la fumée (=trauma), il se met en marche (=traumatisme). on vérifie ce qu'il y a et on l'éteint.
s'il y a un bug quelconque (un insecte coincé dedans par exemple = manque d'information), il va sonner en continu sans qu'il ait une vraie bonne raison de se mettre en marche, et pour trouver le bug, ça va être compliqué, ça va prendre du temps… et en plus, ça rend dingue ! et bien ça, c'est nous… en état d'alerte permanent alors qu'à priori, il n'y a pas lieu de l'être (=traumatisme mal géré, mal soigné, mal traité…)

j'ai trouvé ça intéressant… elle dit plein d'autres trucs encore.
aussi sur la manière de traiter les vieux traumatismes et les mise en alerte qu'on s'est construites… et qui à priori, n'ont pas lieu d'être sur toute une vie.

voilà… moi, j'en suis encore un peu là…
j'ai compris beaucoup de choses, mais mes traumas m'ont façonnée, ont façonné ma manière d'être, de penser, d'agir. ces constructions sont difficiles à déconstruire…

je pense à ça parce que tu as aussi subit des traumas importants dont tu n'es peut-être pas tout à fait remise / guérie (?).
est-ce que tu as pu continuer un peu l'écriture ?

moi de mon côté, bouhhh… calme plat…
j'ai beaucoup de mal à me concentrer, pour diverses raison/excuses…

la thérapie avance comme un escargot…
je tarde et procrastine à chaque courrier…
mon thérapeute est patient…
et mes projets d'écriture n'avancent pas.

j'ai repris depuis quelque temps un rythme de vie mauvais (dodo, alimentation et addictions), je n'en suis pas satisfaite, mais je ne m'y oppose pas tant qu'avant, je ne culpabilise pas tant qu'avant… et je prends ça comme une avancée.

voilà :smile:
je vais m'arrêter là, je vais aller au lit, ou du moins, tenter…
une bonne partie de ce message aurait pu aller en galerie… mais bon, c'est là… :wink2:

je t'embrasse fort miet, courage à toi, penses à tout ce chemin que tu as parcouru, à toutes tes réussites, tes avancée, à ton courage dans tant de situations.
tu es une personne magnifique.
plein de pensées tendres pour toi :bisouss: :love1: :love1: :love1: :love1: :offre: :sun:
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chak
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Chak Chak et la Vacuité

Message par chak »

la nuit
quand tous les yeux sont fermés et toutes les âmes se promènent dans d'autres mondes
je me promène moi aussi
dans le silence et dans le calme
je profite de ces moments doux
personne ne me sollicite, personne n'a besoin de moi
je ne "dois" pas
je me repose
enfin
en paix
je fais le point aussi
des désagréments, de mes faiblesses
je pose
à plat
ce que je ne comprends pas
ce monde dans lequel j'évolue aujourd'hui
tous ces changements
d'époques, de valeurs, de comportements humains
je ne comprends pas
j'ai raté une étape
j'ai raté des évolutions
j'étais où ?
je faisais quoi ?
est-ce donc allé si vite ?
que je ne me suis rendue compte de rien ?
ou est-ce intrinsèque à moi-même ?
moi et ma bulle
petits papillons colorés mais si éphémères, que je réinvente à chaque fois d'une autre manière
je rêve
que les gens soient souriants et heureux
qu'il n'y ait rien de plus simple qu'un échange
un échange de regards, de visages sereins
pas trop de mots
de la douceur
de l'attention
des attentions
respecter l'être, regarder les mouvements, ressentir les émotions
partage du temps
profiter pleinement de l'autre
bienveillant
je rêve
c'est tout
je me rends compte que non
trop de mots
trop d'égo
l'argent parle
l'argent pollue
l'argent tue
d'échanges il n'y a pas
de conditions masquées il y a
tout est contrats sous-entendus
profit
on profite des rêveurs
ils n'y voient que du feu
mascarade
drague, séduction, envoutement
avec un but précis
pomper l'énergie vitale de l'idiot qui ne vit pas à son époque
moi
les écrans
les écrans
les écrans
partout, toujours
écran qui fait écran
entre toi et moi
il y a ce mur
si petit, si bien étudié
il passe inaperçu
quel génie !
quel crime !

humain, tu me manques !

et les vieux meurent
ceux que j'aime
ils meurent
ces fous si vivants
si vivants
si vivants
ne partez pas, je vous en supplie, ne partez pas !
attendez encore un peu
il reste encore quelques humains, je vous assure.
ne partez pas !

je ne sais même plus qui je suis
je suis tellement confuse
je ne devrais pas
je devrais savoir
mais je suis dans une bulle que je renouvelle chaque instant
est-ce le déni ?
ou est-ce l'espoir ?
l'espoir je pense, sinon, je ne serais pas si triste

le coq chante, il est 3h du matin
sacré gentleman celui-là
monde animal, monde végétal
monde sensé, cruel, beau, logique, intense, passionnant…
il y a peu, l'humain en faisait partie
on se perd
pour des broutilles
vraiment
nouveau cycle
je ne pensais pas que c'était si rapide
je suis quand même contente de parfois faire partie de l'au-delà
on remercie l'univers
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PJPJPBF
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Message par PJPJPBF »

@Chak,

Bonjour/soir ma chère,
J'espère que tu trouveras ces mots.
Je les ose ici.

Tu as de multiples occupations, des tâches à remplir, toujours prenantes -tu ne saurais les vivre autrement-, parfois bien difficiles ; tu ancres désormais ta vie dans un concret bien tangible, qui sera une grande partie du futur que tu as choisi.
Te sens-tu dépassée?
Ce serait normal, qui a construit, ne serait-ce que fait construire, sa maison, affronte des doutes, ceux de l'autre qui est près souvent, un over-thinking massif.
D'autant que ce sont de très grands travaux que ton co-vivant et toi avez entrepris, après y avoir tant réfléchi.
J'espère que tu y trouves toujours ta place, cela est capital. Difficile aussi, peut-être davantage que prévu? Mais ça fait partie du processus.
S 'il y a loin de la coupe aux lèvres, car elle est fort belle et elles sont tout aussi bellement avides, peux-tu relativiser la longue durée -c'est une édification, enracinement et "horizonnement"-? Car la phase de fin des gros travaux arrivera!
Tu pourras, vous pourrez alors être dans une situation plus confortable. Cela compte et impacte ; on n' est ni amphibiens ni reptiles, on le fut, le savoir, le ressentir fait un certain bien mais on n'est plus "équipés" pour cette existence-là.

Mécontente? Déçue?
Peux-tu identifier ce qui te conduit aux pensées de maintenant?
Les woofers seraient-ils tous repartis à cause de la mauvaise saison?
Tu sembles avoir vraiment apprécié ces personnes, conserves-tu le lien, as-tu écrit à leur propos? As-tu le (je vais dire un gros mot) temps?
SI tu es fatiguée, peux-tu te retrouver, prendre du recul en allant chez toi, à l'appartement?
Tu as le droit.

Je suis si heureuse que tu te plaises à l'Atelier, et bien sûr, ici, parmi les espaces de cette maison qu'est le Fo'.
Ne plus être reliée te limite et ce n'est pas plaisant, surtout à long terme.
Vas-tu récupérer une connexion, une adresse ou un phone pour continuer à tisser ces points de liaison qui te sont si importants, sans t'être une charge?
Mes mots ne sont pas assez puissants. J'en voudrais trouver qui te soient étoiles pour te guider, t'embrasser de lumière, t'être un châle de douceur, de chaleur, de ressourcement.

Voici ceux auxquels j'ai pensé, découverts récemment.
C'est un peu long.
Lis si tu le veux seulement, quand tu le voudras.
Puis ne pense plus, dors, respire, marche, cours, échappe-toi. Aussi de toi. Retrouve-TOI.
Retrouve-le?
With faith and love.

De Jacques Musset
http://www.ccb44.fr/wp-content/uploads/ ... /Hiver.pdf
Il y a un autre monde et il est dans celui-ci. Paul Eluard
Atelier-Galerie-Studio -ouvert la nuit-
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Chak Chak et la Vacuité

Message par chak »

@PJPJPBF
génial que tu aies trouvé ce lieu ! merci :)
j'ai lu, te remercie, je passe rapidement car je dois me préparer.
je te répondrai et lirai J.musset, mais d'abord, merci :)
love
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Chak Chak et la Vacuité

Message par chak »

@PJPJPBF


bonsoir ma pjlove, douce amie,
merci pour tes mots et ceux de JM (j'aime).
oui, j'ai aimé, c'est très parlant, pour tout le monde je crois… on s'y retrouve, je m'y suis retrouvée, à plusieurs passages. c'est sage et clair. belle découverte, merci de l'avoir partagée avec moi.

je me sens souvent dépassée oui, comme tu le dis.
si j'avais une activité qui m'était propre, et que le reste était la construction de mon avenir (appelons-le ainsi), peut-être aurais-je une base.
là, je papillonne d'un projet à l'autre, ayant beaucoup de responsabilités pour chacune des tâches, mais pas d'activité à moi, intime en quelque sorte, tout comme P. pourrait avoir la peinture (qui, pourrait-on dire, est sa base intime… que, ceci étant dit, il ne pratique plus, tellement nous avons de travail…).

j'ai du mal à rebondir.
à accepter que mon présent n'est pas celui auquel j'aurais pensé.
ce présent que pourtant je conduis plutôt bien, il me semble.
à en voir-entendre les gens que je côtoie, à en constater l'avancée des projets.
mais j'ai du mal à croire en moi, à ces capacités pour lesquelles je n'ai pas d'estime finalement.
il faudrait que je rebondisse là-dessus.
changer ma perspective.
si c'est cela mon "actuel" et qu'il est bien fait, alors, l'estimer à sa juste valeur.
le reste arrivera, plus tard, en temps voulu.
j'ose espérer.

il y a tout cet "ensemble immobilier", si je puis dire, que jamais je n'aurais prévu, ni souhaité.
je voulais un gîte rural d'accueil, avec ma petite ferme derrière, et une chambre-nid, de réflexion et d'écriture. c'était mon idéal.
nous en sommes loin !
de gîte il n'y aura pas, je me suis faite à cette idée. du moins, je ne le planifie plus.
nous attendrons également pour la petite ferme. nous avons déjà les chiennes et les poules… plus tard un potager, plus tard des moutons (nous venons d'annuler une "commande" de 2 agneaux prévus pour avril… c'est trop tôt pour nous).
quant à mon petit nid… je le planifie… mais pas dans un avenir proche, et je ne sais pas encore quel aspect il aura. sur ces projets à long terme, il n'est pas rare d'évoluer et de changer radicalement de plan.

mon actuel : ce terrain sur lequel nous venons travailler chaque jour lorsque l'on peut, lorsque le temps le permet + nos animaux, soins quotidiens, d'avantage quand il y a des malades ou mal en point + les personnes que nous accueillons et qui nous aident + cette maison de transition où nous dormons, que nous devons restaurer avant avril + ma petite maison de location, dont je dois également m'occuper (qu'elle soit occupée ou non).
+… les sujets récurrents à traiter… l'éternel MEO, fournisseur de communication, avec qui je suis en lutte permanente, cette fois-ci aidée par une juriste d'une association…, les courses, les repas, les ménages…
et tout ce que je n'ai pas le temps (ni la tête) de traiter…

un peu dépassée oui.
certains jours plus que d'autres.

concernant MEO (comme orange ou free en france), je n'aurai plus de téléphone fixe, pour internet, nous avons désormais un galet (petit routeur que nous pouvons transporter), nous venons de changer son contrat, et j'ai mon téléphone portable (un vieux nokia standard qui n'est qu'un téléphone), dont je viens de changer le contrat aussi. je reste connectée par skype pour mes proches, via mon ordinateur, qu'il faut donc que j'ai et que j'allume pour internet. le soucis n'est pas uniquement MEO, il faut avoir des outils "à jour". mes outils ne le sont pas tous, ils sont comme moi, anciens. et on ne peut plus être ancien, c'est mal vu, et on est pénalisé pour cela.
tant pis… ça, ça m'exaspère et je ne changerai pas pour les beaux yeux du monde entier et des robots. je ne suis pas une ultra-consommatrice, ça me sort par les yeux. et je crois que si un jour je ne peux plus communiquer avec qui que ce soit, et bien j'en serai triste, mais le deuil est déjà commencé.
il restera néanmoins les êtres vivants en chair et en os (et en plumes, poils, feuilles et troncs…) de mon entourage proche géographiquement.
mon petit frère a décidé de quitter la france, d'aller vivre en angleterre. ça m'a fait triste… il va plus loin encore. l'un au chili, l'autre en angleterre…
c'est un peu cela mon deuil aussi… celui de ma famille explosée.

bref.

mon mécontentement et ma déception n'étaient pas pour mes helpers (woofers), mais pour d'autres humains qui m'ont agacée et blessée, parce que j'estime qu'ils n'ont pas été délicats avec moi, puis se sont moqués par la suite, du coup, j'étais triste et déçue.
mais c'est passé.
j'ai regardé, analysé cette situation.
je pense que par peur de mal m'exprimer, de heurter, ou d'alourdir une situation, je ne dis pas ce que je ressens sur le moment. c'est assez systématique chez moi. et c'est une erreur.
parce qu'après, lors d'une situation analogue, je m'exprime, un peu spontanément et sans vraiment peser mes mots, donc pas très clairement en plus sans doute… et ça n'a rien à faire là surtout… 
et je comprends qu'on se moque, car cette tentative d'expression fougueuse et maladroite semble surtout stupide et déplacée, un peu comme si j'étais une sale gosse qui faisait sa colère.
voilà, mais l'un dans l'autre, c'est pas grave. ce qui se dit dans ces situations, même si elles me mettent à terre quelques jours, me font comprendre, mon comportement, et ceux des autres aussi.
tout est question d'interprétation, du moment aussi, pour chacun, de recevoir ou de donner des informations.

nos helpers sont encore là, le couple de retraités français. ça fait 1 mois 1/2 qu'ils sont avec nous, ils partent jeudi ou vendredi.
les hollandais qui étaient là fin décembre sont partis mi-janvier sur un autre projet en espagne. ils étaient géniaux ! et punks… ce qui n'a rien pour me déplaire, hi hi !
quant aux français, ils sont vraiment formidables, dégourdis, bosseurs, entrainants ! ça se passe très bien avec eux.
mais c'est bien aussi qu'ils partent, la saison est vraiment terrible, il est difficile de travailler dans ces conditions (pluie, crachin, gadoue, humidité constante…).
et puis, nous devons faire un peu le point de nos avancées, car on a fait beaucoup de choses ces 2-3 derniers mois. mais pour relativiser, nous avons aussi besoin de nous recueillir quelques jours / semaines, ce qu'on ne peut pas faire quand il y a du monde.
et on doit revoir les priorités aussi.
notamment la maison dans laquelle on dort. il y a aussi beaucoup de travail et on a un délai : avril.
il s'agit de la maison que mes parents ont acquis en 2015, mais c'est un sujet à lui tout seul… il y a eu beaucoup de changements, de revirement de situations… for next time !

et pour répondre à ta question, oui, je garde les liens avec tous nos helpers (ainsi que certains des occupants de ma maison de loc), nous échangeons régulièrement des mails, ou nous appelons par skype. parfois, ils reviennent nous voir. j'aime savoir ce qu'ils deviennent, leurs projets, et eux aussi aiment savoir comment évoluent les projets dans lesquels ils ont été impliqués. on passe du temps ensemble, une certaine intimité se tisse, avec nous, nos animaux, nos plantes, ou l'entourage, les voisins… c'est selon.
j'aime bien ça, ça m'anime et me remplit de joie, ces contacts, ces vies, ces amitiés, même lointaines.
après, comme tu le soulignes, ce qui me manque, c'est effectivement le temps… j'aimerais y accorder vraiment vraiment beaucoup plus de temps (surtout que j'aime prendre le temps de répondre ou de dialogue).
je suppose que c'est une question d'organisation, de planning.
on ne peut pas dire d'urgences, parce que si je m'écoutais, tout serait urgent… il me faudrait des journées de 72h pour être heureuse ;)

voilà, encore un joli pavé comme je n'en fais plus beaucoup !!!
merci, cet espace est un peu mon salon car on peut dialoguer… mais un salon où le temps est distendu et où les mots forment ce gros fleuve où le passé, le présent et le futur se côtoient.
un genre de salon/galerie/chambre-nid de réflexions et de pensées partagées.

merci pour ta foi, ton amour, je les reçois.
tu peux aussi me conter TOI, tes projets, ton "actuel", tes doutes.

je t'embrasse fort
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Message par PJPJPBF »

Actuelissime :

Je gère des choses de ma mère depuis chez elle.
J'ai d'ailleurs fait de l'immobilier pendant 2 jours :oh:, "pour faire avancer un projet" et +.
Comment ne pas songer à toi...?!
... Conditions suspensives... Compte séquestre... Exclusivité... Agent mandaté, courtier... Pourcentage des garanties... Évitement des refus d'emprunts de complaisance...Durée de validité des diagnostics... :sue: .
À moi les récapitulatifs de données et des conversations téléphoniques sur feuilles A5 agrafées, les surligneurs (pas plus de 2), les feutres de couleur (1 seule, 3 nuances maximum), le chrono-classement, les chemises cartonnées et leurs sous- chemises souples, et 2 banettes pour ranger ce qui est traité "CLASSÉ", ce qui arrive "VRAC".
Malgré la fatigue, je suis "contente" de ma petite contribution ET que confiance me soit accordée.
Tu te doutes un peu de ce qui s'ensuit, j'ai tort!
"Oui. Oui. Oui... ... Je reste sur mon idée ; merci pour les papiers, tu t'es occupée et ça t'a fait du bien."
---> :limite: , - ce n'est même pas tout-à-fait faux!-, petite moitié de comprimé bleu pastel.
Quand je suis fatiguée je pleure, quand je pleure mon dos se bloque, ma gorge se serre, je ne peux plus déglutir et l'arrière du crâne menace comme d'ex-ou d'im-ploser.
So.


La Belle personne : H. Marchand.
4'58

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Message par chak »

@PJPJPBF
PJPJPBF a écrit : mercredi 24 février 2021 7:14
Comment ne pas songer à toi...?! ... Conditions suspensives... Compte séquestre... Exclusivité... Agent mandaté, courtier... Pourcentage des garanties... Évitement des refus d'emprunts de complaisance...Durée de validité des diagnostics...
:rotfl:
j'avais lu oui, que tu étais très occupée avec ta maman.
j'avais lu aussi le commentaire de ta sœur, et ta réaction.
je comprends qu'on puisse parler de devoir… c'est une vision ancienne… on m'a parlé de ça aussi, plusieurs fois, par rapport à mes parents.
évidemment, ça me met en colère, parce que je ne leur dois rien et qu'il me font pourtant tout payer, et pas qu'un peu, avec leur sadisme, leur perversion, leurs égos surdimensionnés. beark beark beark !
être une fille, être l'aînée, j'en ai souffert… il y a des choses que les autres (inter-fraterie) ne peuvent pas comprendre, malgré tout l'amour qu'on se porte. des fois, ils disent des trucs, ils se rendent pas compte de l'impact que ça peut avoir pour nous, même si pourtant, c'est dit avec humour, avec un clin d'œil, et que franchement, ça n'est pas méchant du tout.

oui, je suis toujours dans ce conflit amour/haine avec eux, mes parents… je ne suis pas libérée, du tout. pourtant, ils prennent le large, vraiment ce coup-ci !
(petit secret… que je lâche parce que ça me pèse de pas en parler… on a racheté leur maison… voilà, c'est dit. ça nous plombe les économies de vie, de futur, mais au moins ils ne nous emmerdent plus… et ils arrêtent de me parler de tous ces faux-héritage… ça n'a pas de prix la paix ! ça a été très hard leur dernière visite, c'était plus possible que ça continue. on l'a dit qu'à nos frères et sœurs, pour l'instant, personne d'autre.)
j'ai tant souhaité qu'ils partent pour toujours de ma vie, qu'ils n'existent plus… et en même temps, j'ai tant voulu avoir leur amour inatteignable.
ils s'y sont mal pris, presque tout le temps. ils n'ont jamais compris, ils n'ont jamais voulu cet enfant hyper-sensible, ils voulaient un requin.
j'ai écouté cette nuit une très belle analyse sur les PN, et comment les "dresser". je te jure, c'était comique !
mon père tout craché ! mais alors, c'est dingue. et le dressage aussi c'est dingue. et le déclin aussi c'est dingue.
je me suis sentie dans un sujet hyper connu, hyper travaillé, bien maitrisé… sans jamais l'avoir appris dans aucun livre.
ben ça m'a fait hyper du bien cette vidéo !

enfin, j'ai un peu pitié d'eux, même si ce sentiment est détestable, c'est quand même ce que je ressens pour eux, de la pitié.
remarques, pour moi aussi… vouloir l'inaccessible… se battre pour ça toute une vie, ça n'a aucun sens. :newblush:

PJPJPBF a écrit : mercredi 24 février 2021 7:14
Malgré la fatigue, je suis "contente" de ma petite contribution ET que confiance me soit accordée.
Tu te doutes un peu de ce qui s'ensuit, j'ai tort!
je ne sais pas si tu as tort pj, pas forcément, tout dépend de l'acceptation, de la joie et de la paix que ça peut te procurer d'aider, de tes choix, de tes décisions, de ce que tu ressens aussi. tout cela t'appartient et est légitime si c'est toi qui l'a décidé.
il faut juste que tu ne souffres pas.
et je crois pouvoir penser que les petits comprimés pastel bleus, que je connais, ne sont pas significatifs de joie :pense:

de mon côté, je suis arrivée au bout, je n'arrive plus à les affronter, je ne suis pas de taille, ils m'écrasent complètement, me piétinent, et rient à gorges déployées, en public, devant tout le monde, et tout le monde rit avec eux… 
je ne peux plus, c'est une torture tu comprends. et je ne veux plus qu'on me torture, mon corps ne peut plus, mon esprit non plus.
je ne supporte plus le mépris, l'arrogance, la supériorité, la méchanceté. c'est épuisant.
et de mon point de vue, il n'y a pas de confiance. comme je l'ai dit à mes parents la dernière fois, je ne supporte plus d'être leur objet pratique, il n'y a pas de confiance non, ils utilise et puis jettent, ils se servent, nous sommes des produits de consommation, rien de plus. le petit "merci" est la moindre des chose, on remercie toute vendeuse qui nous a vendu un produit, on dit merci la tête déjà ailleurs et sans même voir la vendeuse, on l'ignore. ils ont joué toute leur vie à manipuler le petit pantin que j'étais, pour leurs amusements, leurs loisirs, leurs business… qu'est-ce qu'ils m'ont utilisée ! pas de confiance, ça non, il n'y en a jamais eu, dès toute jeune ils me l'ont dit "on ne te fais pas confiance" décliné à tous les temps, "on ne t'a jamais fait, on ne te fera jamais"… mais moi, je croyais pourtant… j'ai tout fait pour être digne de ça, j'y ai cru, dans leurs projets… et j'ai été sérieuse, plus que jamais, plus que pour moi. je croyais que c'était pour me signifier qu'ils avaient enfin confiance qu'ils m'en confiaient des projets… ben non, c'était pour réussir leurs petits business… c'est pas délirant ça ? quels menteurs éhontés !!!! c'est lamentable !
je n'y crois plus, je ne les crois plus. le dernier coup de hache a été suffisant pour que je comprenne : je ne suis rien pour eux… ils doivent être rien pour moi.
je n'accepte plus. et je ne veux plus fuir.
alors, je vais fermer les yeux face aux sources de douleur. rester là, mais ignorer, superbement. parce que je crois que c'est le mieux comme ça. :bloque:
politesse et ignorance, je ne peux pas faire mieux… je ne sais pas faire mieux.
à part pleurer parce que quand même, ça fait un peu bobo la tête là :fou1:
PJPJPBF a écrit : mercredi 24 février 2021 7:14
Quand je suis fatiguée je pleure, quand je pleure mon dos se bloque, ma gorge se serre, je ne peux plus déglutir et l'arrière du crâne menace comme d'ex-ou d'im-ploser.
:console: je pense à toi ma pj :2girl:
comment va… (je ne me souviens plus du petit nom que tu donnais à tes petites gouttes de sang…) ? j'espère que tu n'as pas trop de crises.


merci pour hugo, oui, une très belle personne. c'est bien qu'on lui ait proposé d'écrire un livre, je trouve que le sujet est intéressant et je suis sure qu'il doit superbement bien s'y exprimer, il a une belle maturité et une belle sensibilité.
j'ai passé 4 commandes de livres en 1 semaine… c'est compulsif… et ça coûte cher !!!! les frais de port depuis la france valent 2 fois le prix du livre… les boules !!!! :dry: j'en ai commandé au moins une quinzaine !!!!!

bon, il faut que j'aille me laver, que je fasse quelque chose de ma journée, dormi de 5h à 9h, réveillée par un de mes colis, 4 livres :smile2: .

ma sweet pjlove, merci pour ton passage, je t'embrasse très délicatement sur tes joues roses salées, courage :tony:
merci aussi d'avoir provoqué ce que j'ai écrit… ça fait du bien… et je crois qu'il fallait que ça sorte.
:zenzen: :bisouss: :sun:
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Message par chak »

ok, je me suis calmée…
c'est pas de la pitié… de la tristesse plutôt…

d'ailleurs, je suis encore triste ce soir…
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Message par PJPJPBF »

Ma petite

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Si je me lève?
Oui, parfois à 15 ou 17 heures.
J'ai eu une formation en visio avec Cap-Empoi, j'étais réveillée à 8.30, mevée à 8.45 et dispose à 9.15.

Si je m'habille?
C'est difficile, je n'ai pas d'habits que j'aime, ils sont là pour me cacher, j'en ai acquis certains juste parce que j'entrais dedans.
J'ai deux grosses caisses en plastique transparent qui contiennent mes habits "d'avant", ils sont beaux, je les aime, ils me signaient ; je ne peux plus les porter.
Ce dimanche, non ; je dois à la vérité que cela peut m'arriver jusqu'à 2 fois par semaine.
Si je dois rencontrer des gens, je me force à être la moins malséante possible.
Il paraît que j'y arrive.
Alors que je plie les vêtements chez les autres, fait des lessives, étends, les range, essaie de leur donner confiance à travers eux.

Si je me douche?
Oui, mais pas tous les jours ; toucher mon corps m'est horrible, je pleure beaucoup, je saigne du nez dans le bac ; je dois utiliser un petit siège, pour bien passer une sangle de douche dans le dos et me laver aussi les pieds.
Se sécher prend encore plus de temps que de se doucher. Toutes ces parties de moi comme des agglomérats. Je pleure encore.
Ma peau est si sèche que je dois passer de la crème ou de l'huile dessus pour éviter éviter le desquamage ou les mini-entailles. Il faut se retoucher. Le dégoût l'emporte sur la douceur, le parfum jamais excessif, la qualité du produit.
Le shampoing ne peut pas être dissocié de la douche, mes cheveux doivent être nettoyés, rincés, puis traités à chaque shampoing, à nouveau rincés.
Puis il fait les lisser, car ils sont poreux, ondulent et fort.
Je peux arriver à 3 heures 30 pour tout cela, que c'est long, dur! Et vain!
Ailleurs, je retrouve l'envie de douce chaleur, j'accueille la bienfaisance de ce rituel, je peux aussi préparer des bains pour autrui, offrir, choisir des savons et masser certaines personnes.

Si je mange?
Pas 3 repas par jour.
Je saute le déjeuner puisque souvent je dors.
Je me nourris au plus facile, au plus rapide.
Avant d'aller dormir à pas d'heure le matin, comme bientôt, je suis très attirée par des bêtises, de la nourriture d'enfants.
Ailleurs, je fais la cuisine, je prépare des plateaux-breafasts avec des bristols dessinés, j'arrange la table, je dessers, tout est rangé au lave-vaisselle, que je vide aussi. Nappes secouées dehors et pliées.

Pardon.
Pardon d'être ainsi.
Je te demande pardon.

So long, Petite Patate Douce,
les violettes depuis la mousse
pour toi s'élèvent, poussent!
Il y a un autre monde et il est dans celui-ci. Paul Eluard
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Chak Chak et la Vacuité

Message par chak »

sweet pjlove,
dur de te savoir si mal ma petite bulle de douceur :sad:

je sais qu'on a toujours envie de mieux faire pour les autres que pour soi…
pour soi, je ne sais pas pourquoi, tout est plus compliqué, rien n'a la même saveur, les mêmes odeurs, tout est plus fade, plus triste :sad:

hier, j'ai fait un p'tit coup d'oponopono, tu connais ?
ça m'arrive rarement, voire jamais… mais hier soir, j'ai eu envie/besoin.
c'est la technique du
PARDON - MERCI - JE T'AIME
applicable à tous les humains que tu veux, mais surtout toi, et ceux avec qui tu es en conflit, ou ceux que tu aimes… peu importe.
je me suis mise devant la glace et je me suis forcée à me regarder quand je parlais.
je l'ai fait pour moi, pour P., pour mes parents, pour une personne qui m'a énervée et blessée, pour une autre que je ne comprends pas toujours et qui ne me comprend pas toujours.
PARDON (pourquoi) - MERCI (pour quoi) - JE T'AIME (parce que)
une très bonne amie à moi et son partenaire font ça fréquemment depuis des années.
c'est elle qui m'en a parlé, y'a longtemps, et qui m'a suggéré de le faire, dès que je ne me sentais pas bien.
elle m'a dit que ça apaisait beaucoup, et que ça peut même cesser certains conflits.
je ne sais pas si ça fonctionnerait sur moi… vu que je fais ça en dilettante :newblush:
mais bon, replacer l'amour au centre, je ne pense pas que ça puisse faire du mal, n'est-ce pas ?

bref, je pense à tout ça parce que tu demandes pardon… :pense:
à qui ?
qui est "te" ?
est-ce toi ?

pour ce soir, j'ai envie de te dire MERCI et JE T'AIME pjlove.
je pense à toi, j'aimerais plus… mais bon, toulouse et odemira ne sont pas très très proche… je le ferai(s), je t'assure, je l'ai déjà fait… mais bon, tu sais ça :wink2:

merci pour les violettes, je les aime tellement tellement ! :love1:
j'avais trouvé un "nid" sur un chemin, les camions l'ont détruit :sad:
et puis j'avais trouvé un autre petit nid dans mon (ex)jardin, sous le tamaris qu'on avait planté, et les nouveaux ont rasé le tamaris (et tant d'autres plantes…) et tout labouré la terre pour mettre un beau gazon pour jouer au foot :sad:
j'en retrouverai d'autres, on dirait qu'elles aiment comme je m'occupe d'elles… j'attendrai, je suis sure qu'un beau jour elles viendront :smile:

mille douces pensées pour toi :donnecoeur: :ham1:
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Message par PJPJPBF »

Je veux te remercier pour ta précieuse lecture, espérant qu'aujourd'hui a été clément avec toi.

Ajouter :
La vente du terrain se fait, sous-seing jeudi.
Ma mère ne m'a pas fait confiance, j'ai fait ce qu'elle ne voulait pas faire. The business.
Elle veut nous donner une grosse part à ma soeur et à moi.
Je lui serai redevable, elle ne fera que m'en parler, ce sera très difficile.
Elle m'a menacé de ne pas donner à ma soeur (qui a des besoins autres avec les petites, sa santé aussi) si je n'accepte pas.
Ce n'est pas la 1ère fois.
"De l'argent tu en as!"
! ?
Comme, quand, ELLE veut, et à condition que je rende des comptes et dépende d' elle.

A l'époque où j'ai perdu mon emploi, où je n'avais rien à part mes économies, la maison de mes grands-parents maternels avait fait l'objet d'un partage depuis longtemps. J'en ai la plus grosse part, 70 %, je n'avais pas demandé.
Mes grands-parents me tendaient la main à travers ce qu'on ne franchit pas, ils ont toujours été là pour moi, c'est le dernier petit mot que ma grand-mère m'a écrit, en forme de promesse, j'y crois.
Ma mère a refusé de mettre en vente cette maison alors qu'elle n'en faisait absolument rien, elle en avait acheté une autre à 500 mètres avec mon oncle! Elle a contraint ma soeur à la suivre en cette décision, la pauvre maison aurait tant aimé revivre! Ma grand-mère aurait voulu qu'une famille y vive, j'y ai beaucoup vécu petite car ils me gardaient et m'élevaient avec ma grand-mère paternelle dans un autre quartier de la ville (mon grand-père paternel a ramené une tuberculose d'Auschwitz, il est mort quand j'avais un an, il m'aimait beaucoup), à la place de mes parents, puis quand j'ai commencé mon métier après la danse.
Maintenant, la maison est une ruine. Une ruine qui hurle "Aimez-moi, ne me laissez pas comme ça, au secours, je veux vivre!". Elle lance encore une ou deux roses à travers la grille.
Si cela se trouve, ma soeur et moi devrons payer pour la faire détruire.

Je ne suis pas en train de dire que ma mère est monstrueuse, pas du tout, d'ailleurs mon père n'est pas en reste, et lui non plus ne se réduit pas à ses actes ; juste que je ne peux pas m'entendre.
Que je suis vide, évidée d'avoir essayé -oui, je l'ai bien voulu-.
Être respectée, authentifier mon existence, même minime selon les critères de mes parents, ce n'est même plus possible.
Je n'ai pas la force de m'exercer très assidument à des méthodes.
Hooponopono, j'en ai entendu parler, J'ai dit les phrases, j'espère les dire jeudi à ma mère.
https://www.vivrehooponopono.com/la-methode-hooponopono
J'écoute des musiques relaxantes.

C'est à toi que je demande pardon.
A notre si compréhensive Célia, à mes chers amis d'ici, ceux IRL.
Je suis responsable, organiquement liée à mon incapacité, à cet amour de la vie carencé si limitant.
Je ne suis pourtant pas que ce que j'exprime, j'ai fait je crois de belles choses, j'ai été quelqu'un de bien, autrefois, de capable, de digne de confiance, d'audacieux, de souriant.
Je ne voudrais pas que cela s'amenuise encore davantage.
Quelque part, je suis entendue, comme la maison.
Il y a un autre monde et il est dans celui-ci. Paul Eluard
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Chak Chak et la Vacuité

Message par chak »

mardi, j'ai fait de la compta, je suis sortie aussi, poster le dernier courrier à mon thérapeute (après sa réponse, notre travail sera fini), du coup, j'ai rencontré des gens, j'ai discuté, et ça me fait toujours renaitre un peu.
j'ai vu le petit fernando, qui tient la mercerie avec son papa, ils ne m'ont pas trouvée causante, mais y'avait du monde dans le magasin, j'osais pas trop parler. son papa m'a dit qu'il était fier d'être grand-père : il vient d'accueillir dans sa ferme 2 nouvelles petites chèvres trop jolies !!!! :)
le petit fernando, on lui a dit un jour que si on se mariait, il serait notre témoin. on l'adore, il est gentil, asocial, et curieux. ça l'a beaucoup ému… il ne nous reste plus qu'à nous marier… ce qui est très très compliqué.
j'ai vu diamantino aussi, je l'ai complimenté sur sa nouvelle couleur de cheveux, c'est à dire gris naturel, je lui ai dit que je n'aimais pas quand il se teignait les cheveux. il a été très surpris, lui n'aime pas et dit que je pourrais l'aider à se teindre car il n'y arrive pas tout seul. bien sur, j'ai dit que je savais et que j'aimais faire ça, mais que je ne lui ferais pas car il est beaucoup plus beau sans.

aujourd'hui, je suis allée au terrain, nous avons monté en haut du terrain toute la structure pour construire un petit chalet de bois. j'en ai profité pour passer du temps avec mes poulettes, je leur ai ouvert la porte pour qu'elles aillent picorer ailleurs que dans leur champs. elles sont tellement heureuses et belles depuis qu'elles sont à nouveau en liberté, depuis qu'elles ont un vrai chez-elles définitif, spacieux et beau avec de jolies maisons et de jolis pondoirs. on a même déjà fabriqué un espace pour quand on aura une maman est ses petits.

je me lève très tard en ce moment, j'ai repris le pli des nuits allant jusqu'à 6-7h, et des levers pas avant 13h… ça m'énerve. il faut que je me recale. mais c'est toujours un dilemme, car j'aime la nuit, comme tu le sais.

@PJPJPBF
demain, vente du terrain, de ton côté.
ta maman ne t'a pas fait confiance mais tu as fait ce qu'elle ne voulait pas faire. ben oui…
je connais un peu.
armure de guerre, pour se protéger du glaive, et bouclier surtout, ne pas oublier le bouclier pare-chocs.

Violet Fluid m'avait dit un jour "prends ce qu'ils ont et dont tu as besoin et ne te pose pas plus de question que ça, si c'est de l'argent, prends-le, si c'est des biens, prends-les…"
je fais ça maintenant, je prends seulement ce dont j'ai besoin, je ne refuse plus par peur de l'après, car je le connais que trop bien !
je sais qu'il ne me lâcheront pas, que je leur serai "redevable", mais j'ai mis le bouclier.
'"oui oui, il est très beau le poêle que vous m'avez offert, oui oui, il chauffe très bien, oui oui, oui oui, oui oui… (tout ce que tu veux je m'en fous maintenant !)"
tout le temps je leur suis redevable, tout le temps, chaque appel j'y ai droit. je dis "oui oui".

quoi que tu fasse pj, ça ne sera jamais satisfaisant, parce que c'est comme ça, pas toi, mais ta mère, oui.
elle est comme ça, elle a besoin de ça pour se sentir exister.
pas toi.
suis les conseils de VF, prends !
tu en as besoin maintenant, super, alors prends-le !
prends et fais-toi plaisir !
sors, achètes-toi de beaux vêtements, des crèmes qui sentent bon, des livres, des CDs des bougies, je ne sais pas quoi… n'importe, fais-toi plaisir.
comme ça, ta sœur aura sa part.
il faut juste inverser la vapeur… et ça marche !
elle va te bassiner après ? tu dis "oui oui, tu avais, as, et auras toujours raison" les mots sont des mots, on s'en fout !
donnes-lui raison, qu'est-ce que ça changera ?
de son côté peut-être rien, du tien, un soulagement, un allègement de ne plus avoir à dealer avec ça.
me pas attendre du positif de leur part car ce mode de fonctionnement est stérile.

question : la vente du terrain se fait demain, et tu dis plus loin "si ça se trouve, ma sœur et moi devront payer pour faire détruire la maison/ruine"… je ne comprends pas très bien.
si c'est vendu, c'est vendu… à moins que ça ne soit 2 biens différents ?

oponopono est plutôt intérieur à mon sens.
pour qu'il soit extériorisé, il faut que la personne soit réceptive.
je l'ai extériorisé pour P. et pour moi, mais pas pour les autres, pour les autres, je l'ai fait dans mon intimité, comme une prière.
je te suggère de ne pas dire les phrases à ta mère demain, je pense qu'elle ne sera pas réceptive / qu'elle ne comprendra pas.
encore une fois, ça n'est pas sa méthode.
il ne faut pas oublier que la question générationnelle est importante.
ce qui fait que non, je ne vois pas ces personnes comme monstrueuses mais comme des personnes d'une autre planète, qui ont un autre système de fonctionnement qui parfois, ne colle pas du tout avec le mien, d'une autre époque.

tu n'as pas à me demander pardon ma pj, car tu ne m'as pas blessée.
je connais tes problèmes physiques et psychiques, qui te freinent, te limitent.
mais pour moi, tu es celle que j'aime, telle que tu es, telle que je te connais, c'est cette pj que j'aime justement, pas une autre.
pour moi, tu es riche, tes expériences bonnes et mauvaises ont fait la personne que j'affectionne tant, et je te vois bien, faisant de belles choses, capable, digne de confiance, audacieuse, souriante. parfaitement madame !!!!
belles petite princesse aux pointes de soie.
tu danses encore, dans tes yeux, dans ton âme.
je t'embrasse ma pj, protèges-toi, prends, acceptes, dis "oui oui" à ce qui ne te fait pas de mal.
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pj, ça s'est passé comment aujourd'hui ?
ça va ?
tu n'es pas trop fatiguée ?
j'ai pensé à toi.
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Message par PJPJPBF »

Oui, chère, aujourd'hui a été bon pour moi.
Je suis allée chercher Nièce 2 au Lycée où j'ai étudié moi aussi, c'était un Collège-Lycée à l'époque. De la 5ème à la Terminale. Il est à deux pas, mais elle y tenait.
Nous avons déjeuné chez moi.
Elle a dévoré : jambon de Paris et tartines de pain fait ici et de vrai beurre ; steack hâché (bio) et frites (micro-wavées :newblush: ) ; Babybel -oui, nous avons fait une photographie avec chacune une moitié de coque rouge sur le nez :rire1: -; compote framboise-lychee sans sucres ajoutés "une tuerie :yeh: !, et si tu le veux bien, je prendrais le carton de la boîte pour faire du srap-booking dans mon carnet..."
Nous avons pris le soleil sur la terrasse, j'ai sorti et installé le transat pour elle, nous avons écouté de la musique relaxante, puis elle s'est absorbée sous sa capuche dans sa "machine infernale" (smartphone).
Je l'ai ramenée, les salles ont gardé leur numérotation.

Je suis allée à l'église, il y faisait trop froid par comparaison avec l'extérieur pour prier longtemps, le soleil de début d'après-midi dessinait avec les vitraux des chemins de gemmes sur le sol. Fait quelques photos.
Je suis rentrée, ai ouvert les fenêtres de l'appartement et ai plongé dans un long sommeil si bon, si doux que je n'en ai nul remords.
Puis pendant 3 heures ponctuées des aliments du dîner, ménage, réagencement de la partie chambre à coucher.
En écoutant "Mithridate" de Racine.
C'est si beau, les mots pénètrent en moi comme du campagne coule dans la gorge. Personne n'avait écrit, n' écrira plus comme cela, c'est une langue toute spéciale qu'on reconnaît, elle a des inflexions, un rythme, tout particuliers.

Ménage traumatique :
j' "habite" encore dans la grande rue si animée de Toulouse, du temps où je travaillais, c'est un refus de vie, une attitude de repli qui "invalide" le présent. Toutes les lumières, tous les sons, toutes les surfaces, en mes yeux, sous mes paupières, dans mes oreilles, au bout de mes doigts.
je n'ai depuis jamais envie de rentrer chez moi ;
l'aspirateur fait un bruit insupportable, je suis hyperacousique et cet objet si pratique est aussi infernal, j'en pleurerais de douleur, et je pourrais le casser de rage induite.
Nièce 1 est mon coach, mardi, j'ai accepté qu'elle vienne dormir et elle a activé pour moi un programme "Motiv' Action at Home".
Adepte du minimalisme mobilier, elle aime pourtant ce qui est mien ; il est vrai que j'ai des meubles chez ma soeur, qu'elle utilise, cela me fait plaisir, et d'autres chez mon père, dans le garage :sad: . Très peu ici.
Astucieuse, elle use de mon goût pour la netteté et la décoration qui a subsisté sans pouvoir s'incarner, pour me mettre en mains les jolies choses achetées et mises au placard ou laissées en plan, ainsi que tissu, essuie-tout, éponges, cire en spray, alcool ménager, bicarbonate et savon de Marseille miraculeux, en évoquant de petits résultats qui vont être très rapidement visibles. Je suis comme une danseuse soudain en tenue ayant aussi chauffé ses muscles et déjà lacé ses pointes, now play the game, yes you can, je n'ai plus qu'à.
Aux sms de sa part, je dois répondre par des mms (photos requises).
Un vrai entrepreneur :smile: !

Je sais que pour toi, ce jour n'a pas été lumineux.
Je ne comprends pas pourquoi tu as dû renoncer au gîte et à la ferme ; je pensais que ce projet déjà vécu en partie à Peniche, était partagé. Pas de possibilité de chambre à louer dans la maison?
As-tu la possibilité de le vivre un peu avec ton appartement?
Avoir "une chambre à soi", comme l'écrit V. Woolf pour écrire, organiser ses dossiers, sa bibliothèque et vivre une vie personnelle intimiste, ne pourras-tu pas, pourquoi?
Il est très fréquent d'avoir chacun sa pièce dans une habitation de couple.
Tu en as besoin, comme P. a un atelier ; d'ailleurs, y en aurait-il à louer à O.? Une assez grande pièce, et tu ferais un trajet régulier pour œuvrer. Mais ce n'est sans doute pas ce que tu cherches.
Après avril, vivrez-vous dans la maison qui fit à tes parents?
J'ai encore beaucoup à te demander, mais mes cils font rideaux.
S'il se peut, puise en ma journée de quoi alimenter positivement la nouvelle.
Devoted kisses into your hands.
:fleur:
Il y a un autre monde et il est dans celui-ci. Paul Eluard
Atelier-Galerie-Studio -ouvert la nuit-
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