Mes poèmes et textes. Souffrances sans remèdes

Répondre
Avatar du membre
Résistant
Messages : 40
Enregistré le : jeudi 28 janvier 2010 22:55

Mes poèmes et textes. Souffrances sans remèdes

Message par Résistant »

- Bonjour.
- Bonjour...
- Vous êtes d'ici?
- Oui, j'habite à côté. Mes parents s'occupent du haras, là-bas.
- Ah.

Ce furent nos premiers mots.

- Ce cheval vous appartient, je présume...
- Oui, enfin...elle est à mes parents. Je dois m'en occuper, alors...je viens la voir presque chaque jour.
- Elle est belle...
- Oui.
- Est-ce que vous la montez?
- Non, pas encore. Elle est assez farouche, et...elle a mauvais caractère, je dirais. J'ai déjà essayé de la monter, mais elle m'a désarçonné plus d'une fois...
- Et...ça ne se corrige pas, ça?
- Si, si...il faut juste du temps. Dites-moi, vous habitez là, vous?
- Oui, depuis un mois.
- Ah, c'est donc ça...je ne vous avais jamais vu, c'est pour ça...D'ailleurs, comment vous appelez-vous?
- François. Et vous?
- Marie.
- Enchanté.
- De même. Voulez-vous rentrer dans le champ?
- Heu...c'est que...je n'ai pas trop confiance...j'ai peur de ses sabots et de ses dents...!
- Eh bien...ayez confiance. Bien sûr, elle aura toujours plus de force que vous, mais on peut la caresser sans trop de problèmes. Venez avec moi si ça peut vous rassurer...!
- Ok, je me risque...mais je n'irai pas dans le champ sans vous!

Ce jour-là, pour la première fois, je m'approchai d'un cheval...et si près que je pouvais le toucher. Marie m'a montré comment approcher la jument sans l'effrayer...et j'ai pu la caresser. C'était étrange...un animal si robuste, et en même temps si calme...

J'ai promis à Marie de revenir au champ le lendemain. Je suis rentré au château léger et heureux...si content d'avoir fait la connaissance de quelqu'un qui en valait la peine.
Cette fille était aussi mystérieuse que sa jument. Mais j'apprendrais à les connaître toutes les deux...

--edit--

Pensées de Marie.

" Demain, programme de la journée: donner du foin aux chevaux, nettoyer les box...la jument l'après-midi...pffff...mais que fait Maman pendant ce temps-là...rien...J'ai l'impression que tout repose sur moi, dans cette maison...Papa, n'en parlons pas. Toujours absent...
J'ai des idées noires, en ce moment. Et personne à qui le partager. C'est injuste, la vie. Avant, tout était différent..."

Marie se trouvait dans la salle à manger, assise dans un fauteuil. Son regard se posa sur le vieux piano noir.
" Depuis combien de temps n'a-t-il pas servi, celui-là...! Bon, allez, secoue-toi Marie...il y a du pain sur la planche...ta journée n'est pas finie.

Le soir, dans son lit, les pensées de Marie allaient et venaient...elle ne trouvait pas le sommeil.
" Je me sens complètement perdue...". Elle s'endormait dans un sentiment d'insécurité, comme égarée au plus profond d'elle-même...

--edit--

Le lendemain.

- Salut.
- Salut, Marie.
- Je suis désolée d'être en retard...je n'avais pas fini mon boulot.
- Il y a tant que ça à faire, au haras?
- O que oui...bien plus qu'on ne s'imagine...Tu as caressé la jument?
- Oui, aujourd'hui elle semble plus calme...
- Je crois que c'est surtout parce qu'elle te connaît, maintenant...

Marie était rentrée dans le champ. Je l'ai suivie, un peu apeuré...mais j'enviais la relation qu'elle avait avec sa jument. Elles avaient l'air complice...et je commençais à me dire, en les voyant, que le bonheur, ça devait être ça...se trouver dans un champ, avec un cheval...

- Marie, il y a quelque chose que je ne comprends pas...
- Ah? c'est quoi?
- Eh bien...je me disais qu'avec la vie que tu as, tu devais être heureuse...et pourtant il me semble que...je ne sais pas...quelque chose ne va pas.
- Ecoute...chacun a ses problèmes. A mon sens, le bonheur se vit à petites doses, par petites touches...Personne ne peut dire qu'il vit heureux minute après minute, jour après jour. Notre vie est si différente, François...Pour toi, le bonheur c'est côtoyer les chevaux...et pour moi, c'est quoi? c'est autre chose...
- Et qu'est-ce que c'est?
- Vivre en paix...
- Mais tu vis en paix, non...? ici, tout est si calme...c'est une autre vie, un autre monde!
- Tu te trompes. Chez moi, à la maison, et en moi, c'est la guerre. Ma mère ne fait rien...Mon père est constamment parti...et au haras, il y a très peu de monde. Je dois m'occuper de quasiment tout. Je suis restée là des années...à errer...enfermée dans mes silences, prostrée sur moi-même...sans personne à qui confier mes joies et mes soucis.
- Mais...maintenant je suis là...! et tu me parles...
- Oui...mais je ne crois plus à l'amitié...on est toujours déçu par les autres.
- Ecoute...il suffit d'accepter que l'autre ne soit pas parfait...Je ne suis pas parfait, dans l'amitié, et je ne le serai jamais. Mais ce qui compte, c'est que tu puisses trouver en moi une oreille attentive...et amie.
- Merci...c'est gentil. Tiens, est-ce que tu veux que je te fasse visiter le haras? On peut y aller, ma mère est partie...
- Heu...avec plaisir! Marie, si tu savais comme j'aime les chevaux...auprès d'eux, je me sens en sécurité...Je ressens une tranquillité, une stabilité...je me sens bien, quoi.
- Je te comprends...moi aussi j'ai besoin d'eux. Les chevaux ont été mes confidents pendant bien longtemps...

Je me suis senti tellement bien, ce deuxième jour, en compagnie de Marie...hors du château, de ces pièces vides et glacées...
Cette fille avait beaucoup à m'apprendre. Quant à moi, je ne voyais pas trop ce que je pouvais lui apporter...Néanmoins, dans ce monde de fous, un peu d'amitié, ça faisait du bien...

--edit--

Après la visite du haras.

- Eh bien Marie, je trouve ça fantastique...!
- Oui, ça l'est sûrement...
- Tu sais, je vais te dire quelque chose...Tu m'as l'air d'une fille qui souffre. On dirait que tu portes en toi quelque chose...quelque chose de douloureux. On ne se connaît pas assez, et peut-être qu'à cause de ce que je viens de te dire, tu vas m'éviter, maintenant...mais c'est l'image que j'ai, en te voyant. Une fille qui souffre.

- Jamais je te t'éviterai...Ok, j'ai fait des bêtises dans le passé, si tu veux tout savoir...
- Non. Stop. Tu n'es pas obligée de tout me dire. Marie, on se connaît à peine...Nous aurons tout le temps de discuter, dans les jours qui viennent. Je ne veux pas te forcer à dire quoi que ce soit. Je veux que ça vienne de toi.

- Merci...
- C'est normal. Dis, j'ai vu que tu avais un piano, chez toi...Tu en joues?
- Non...ma mère en jouait dans le temps...mais aujourd'hui, elle n'en fait plus.
- Pourquoi..?
- Ma mère ne fait plus rien, ça va mal entre mes parents...et ça pèse sur le moral de ma mère, en fait.
- Je comprends...
- François, si tu pars, je n'ai plus personne à qui confier tout ça. A part les chevaux...
- Mais je ne compte pas partir de sitôt...Nous avons encore de belles années devant nous! D'ailleurs, heu...voudrais-tu que je te joue quelque chose au piano? J'ai le droit?

- Oui, mais je crains qu'il soit désaccordé...Ecoute, je voudrais te demander une chose...Il y a un morceau que ma mère me jouait, avant...Saurais-tu me le jouer...?
- Eh bien...ça dépend! de quoi s'agit-t-il?
- C'est le nocturne en mi mineur, de Chopin.
- Ah...un morceau bien triste...!

- Oui. Tu vois, il y a quelque chose que j'ai du mal à comprendre. Pourquoi certains morceaux nous font-ils presque pleurer? Quel est le but du compositeur lorsqu'il a voulu écrire cela? Ce n'est pas agréable de jouer quelque chose de triste! surtout quand dehors il y a du soleil!
- Tu sais...je pense que certains morceaux ne peuvent être joués que dans la solitude. Je veux dire...la musique communique quelque chose, un sentiment. Elle crée une atmosphère, une ambiance. Il y a des morceaux qu'il ne faut pas jouer n'importe quand, surtout lorsque d'autres personnes t'écoutent.
- Je comprends...et c'est le cas pour le nocturne en mi mineur, j'imagine...
- Oui.
- Mais tu as l'air d'avoir beaucoup pensé à ça!
- Heu...ce n'est pas que j'y ai beaucoup pensé. C'est plutôt que j'ai beaucoup joué. Par moments, je m'abstenais de jouer certains morceaux parce que je savais que ma famille était derrière la porte, et je ne voulais pas qu'elle devine mes sentiments du moment.
- Ah oui...mais si tu choisis les morceaux en fonction de ce que tu ressens, tu dois vivre ta musique...
- Oui. C'est presque comme un journal intime. La musique de Chopin, justement, est très "intérieure". Elle joue beaucoup sur les émotions.
Avatar du membre
Résistant
Messages : 40
Enregistré le : jeudi 28 janvier 2010 22:55

Message par Résistant »

Poème de la souffrance sans remède.

Vivre, comme un homme ivre,
Oublier qu'on dérive,
s'étourdir. Qu'on nous prive
demain de notre vie
A rien n'auront servi
nos joies, et tous nos cris.

Je suis cette souffrance
qui envahit ton être,
Vois! ( par quelle fenêtre? )
Dehors, la terre étouffe.
De ces maux qui te bouffent,
qui trouvera le sens...?
Il n'y a en a guère..., et danse
les étoiles là-haut, les cieux,
quand les larmes fuient de tes yeux.
La nature entière est comblée
de paix, quand toi tu n'as plus pieds.
Abreuve-toi sur ses sentiers
du chant de l'oiseau, liberté,
seule liberté, dans ces prés,
ces forêts, ces fourrés...Le vent
emportera toutes tes plaies
plus loin que le soleil levant.
Vivre, oui, mais sans toi jamais,
abri des coeurs les plus cassés,
respiration des âmes asphyxiées...

--edit--

Citations du livre d'Anne Collet ( Danse avec les baleines )

" Il ne faut pas toujours faire ce qui te semble raisonnable. Tu dois apprendre à te laisser parfois conduire par tes désirs...Va où ton coeur te porte, Anna."

" J'ai compris que ce n'était pas forcément la voie facile, les chemins buissonniers, et qu'il faudrait travailler dur pour satisfaire ces maudits désirs. "

" Lorsque tu as envie de faire quelque chose, n'hésite pas: donne-toi les moyens et fais-le."
Répondre