Texte pour exprimer les sentiments que je ne peux libérer

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Pulsar

Texte pour exprimer les sentiments que je ne peux libérer

Message par Pulsar »

Bonjour à tous et à toutes les amoureux(ses) de poésie et de bons mots, de rimes et d'allitérations :)

Il y a quelques années, je me suis mis à écrire quelques poèmes afin d'exprimer de manière "élégante" les différents sentiments que je ne pouvais libérer. Cela fait quelques temps que je me suis pas essayé à l'exercice, mais c'est avec plaisir que je partage ici mes mots d'alors.

Voici donc le premier que je vous offre :

Une chape glacée s’étend sur la plaine
Couvrant de givre ses champs de violettes,
Plongeant le pays dans un silence de peine ;
Mon cœur se serre, angoisse et regrette.

Dans les ténèbres dorées de l’aurore,
Dans la dure froideur de l’hiver,
Mon esprit lutte, combat et s’endort,
Emportant avec lui ce que j’aime et espère.

Mais tandis que cette saison s’attarde
Et alors même que toute chose se meurt,
Quelque part sur une branche bâtarde
Croit une pousse d’une pâle verdeur.

Mais à ceux qui y voient un espoir,
Je n’y perçois qu’une sombre douleur,
Qu’une vile trahison, un odieux faire-valoir,
Qui verra persister mon malheur.


:zenzen: :bye:
Pulsar

Les poèmes stellaires

Message par Pulsar »

Plongé dans un lac obscur, fuit par tous,
Dans une eau glacée, sombre et visqueuse,
Je me répands lentement en volutes douces,
Je me répands lentement en pensées douloureuses.

Le ciel noir, parsemé d'éclairs blanchâtres,
Me renvoi le spectacle de ce monde insensé,
De ce monde qui palpite, insensible folâtre,
Tandis que je sombre, conscient demeuré.

La chute est lente, la scène insoutenable.
Tant de peines dont le cri se perd, étouffé,
Par les mille échos de tant de bonheurs aliénables,
Demeurant silencieux dans le chaos du passé.

Peu à peu, mes poumons s’alanguissent ;
Pompant l'épaisse poix de ma tombe aqueuse,
Réprimant le seul cri que j'eus en caprice,
Je m'abîme en une solitude bileuse.

Mes yeux se fanent, mes sens s'émoussent,
Alors que les lueurs dansantes virevoltent,
S'évanouissent en une pluie, m'éclaboussent,
Noyant mes larmes emplies de révolte.
Pulsar

Les poèmes stellaires

Message par Pulsar »

Pâle et frêle petite chose que Petit Cœur ;
Sa peau, fraîchie par la brise, frissonne
Telle la feuille agonisante, marbrée par les heures
Passées à tenir à une branche qui ne bourgeonne.

Froissée par le vent frais du naissant matin,
Elle serre contre sa poitrine quelques souvenirs rongés ;
La rosée perle sur sa joue creusée de chagrin
Comme autant de larmes qui ne peuvent couler.

Malgré ses jeunes années, bercées de candeur,
La fillette sait au moins ce qui est vain.
Pourtant un sombre tourment d'une sombre grandeur,
Anesthésie son esprit de son éternel refrain :

« Pourquoi ? Pourquoi moi ? Toi, toi, cruel destin !
Qu'aimes-tu donc à me voir ainsi ?
Abandonnée, seule et vide en mon sein,
Je ne suis plus qu'une ombre rassie... 

Pourquoi ? Pourquoi subir tant et tant
Que je ne puisse reconnaître l'origine de mes maux ?
Pourquoi ne m'offrir que les affres du temps,
Que le manque, l'absence et ces émois létaux ? »

Mais comme réponse à son âpre et sourde invective,
La fillette ne reçoit qu'une bourrasque de vent,
Car le destin, créature insensible plutôt que naïve,
Se moque bien du mal qu'il cause aux enfants.
xAnnAx

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Message par xAnnAx »

Tu écris divinement bien :love1:
Pulsar

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Message par Pulsar »

:newblush:
In-Dark-Heaven

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Message par In-Dark-Heaven »

Oh que c'est agréable à lire, même si certains passages sont tristes. Il y a beaucoup de talent ! :up:
Pulsar

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Message par Pulsar »

Merci beaucoup :newblush: :zenzen:

J'ai également fait dans le moins triste, le gai même, le badin aussi. Je me rends compte que j'ai perdu beaucoup de mes textes. Ceux que j'avais écrit sur des papiers libres. Dommage. Mais voici un texte un peu plus guilleret, une invitation au voyage, à l'évasion :smile:

Allons à travers les champs, ma chère
A pieds nus dans l'herbe grasse de la jachère ;
Oublions nos maux, nos tracas, pour qu'on ne laisse,
Que l'innocence de nos ébats, de nos caresses,
En cette vaste étendue verdoyante,
Que l'on ne reverra peut-être jamais, ô joie larmoyante.

Allons nous perdre dans ces grandes villes,
Afin d'apprécier la douceur de notre exil,
De cette bête immonde que l'on nomme «société»,
Qui n'a de son nom que le sens prêté.
Ainsi parmi les Hommes, rions-nous d'eux,
Prenons-les en pitié mais surtout demeurons amoureux.

Allons même nous damner aux terribles Enfers,
Encore que je ne sache comment ce faire.
Votre présence irradie de sa lumière divine,
Les recoins d'un esprit tourmenté, creusé de ravines ;
Elle repousse les angoisses, la tristesse, la douleur,
Et n'y laisse qu'un vide béant comblé de bonheur.

En bref, allons où bon vous semblera, ma tendre ;
Voguons sur les flots, battons la terre et la cendre,
Paressons encore sur les rives des ruisseaux et des fleuves,
Que le soleil nous abrutisse ou que la pluie nous abreuve,
Tant que je tiendrais votre main, et vous la mienne,
Je supporterai ce qu'il se pourrait qu'il advienne.
xAnnAx

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Message par xAnnAx »

Dommage oui pour les autres textes .

C'est une sublime invitation, qui pourrai la refuser ? :smile:
Pulsar

Les poèmes stellaires

Message par Pulsar »

Je suis navré. Celui-ci est un peu plus sombre que les autres et assez mauvais. Mais je vous le livre comme il vient de sortir.

J'ai longuement hanté ce vaste et profond univers,
J'ai contemplé cette Terre, ce refuge répugnant,
Parcouru par des êtres aussi signifiants que des vers,
Des êtres qui se targuent d'être vivants.

J'ai oscillé entre la pitié et la haine, la colère et la déception,
J'ai brisé des vies, répandu le sang et les larmes,
Je me suis torturé pendant des années, comme une préparation,
Méthodique, acharnée, afin de couvrir un assourdissant vacarme.

J'ai brillé malgré moi de cette lueur étrange et sordide,
Cette lumière blafarde égarée entre les mondes,
Perdue quelque part entre l'existence et le vide,
Ces rais froids, mordants, ces rais immondes.

Aujourd'hui, je suis aux frontières de cet univers;
Et je vois enfin ce qui s'y trouve, là-bas, dans le néant.
Un gouffre de douleurs et de peines où l'on désespère,
Un gouffre si sombre qu'il me semble attrayant.

Je veux me perdre dans ces cascades obscures,
Dans ces tourments éternels, promesses de délices;
Je veux enfin profiter du fruit de ces années d'usure,
Me contempler enfin dans toute ma folie destructrice.

Je suis prêt désormais, à me livrer à toi, tout entier,
A me soumettre au dégoût franc, à cette joie sauvage;
A défaut de contempler un monde dévasté, l’Étranger,
Je me contenterais de savourer ton naufrage.
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Marty McFly
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Message par Marty McFly »

J'écoute une chanson des Cure, période cold wave en lisant ton poème. L'ambiance s'y prête bien. Tristes ou joyeux, tes poèmes font voyager. Bravo. :chap:
Pulsar

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Message par Pulsar »

Merci :newblush:
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