Journal de bord d'un maniaco dépressif

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Crypte
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Journal de bord d'un maniaco dépressif

Message par Crypte »

Bonjour,

Je suis un de ces types paumés, futur sdf ou défenestré, ne trouvant pas sa place dans la société.

J'ai décidé d'écrire, à titre personnel, un résumé quotidien de ma vie acerbe. C'est donc austère et très personnel, néanmoins, libre à vous de vous y plonger.


23/02/16
Je touche le fond.
J’ai perdu le peu de confiance en moi que j’avais ce soir. J’utilise tous les prétextes possibles pour me dévaloriser. Je me mets tellement de pression que je suis incapable de réaliser des taches simples. Evidemment, j’attends que mon boss soit derrière moi pour me planter. J’en peux plus. J’en ai marre de toute cette M.... dans ma tête, ca va finir par craquer. J’ai une boule au ventre, qui grossit, dégrossit, grossit à nouveau, en fonction de mes humeurs. Parfois je me sens mieux ; globalement, je me sens toujours mal. Je suis tout seul, depuis toujours.
Ce soir j’ai cherché un peu de soutien parmi le peu de gens potentiellement apte à m’écouter, à partager un peu de ma peine.
Ma mère, toujours prête à m’écouter mais incapable de me réconforter. Il ne reste que le tracas contagieux que je lui ramène à chaque appel. Elle a même peur de m’appeler.
Ma coloc, une oreille pas très attentive qui ne se rend pas compte de la détresse qui m’anime. Elle me parle de c.. en général. Chose que je ne connais pas et qui me dérange. Elle me raconte ces problèmes de chattes et ces soucis de couple qui n’en sont pas. Le soucis ça serait plutôt de ne pas en avoir, de relation. Ca c’est un problème. Ca me dérange d’être puceau à 26 ans ouais. Au moins, ce soir, elle a du aborder d’autres sujets.
J’ai un escargot mort dans le caleçon, c’est une partie du problème. J’ai peur des filles, s’en est une autre. Comme un ado coincé au collège qui découvre sa zigounette. Comme l’ado coincé que je suis resté.
J’ai peur d’être heureux tout simplement. On s’est entêté toute mon enfance à me répéter que je ne le serai jamais. Jamais rien de plus qu’un bon à rien. Un bébé.
Ces fausses vérités se répètent inconsciemment dans ma tête, tous les jours. Tous le temps.
J’envie tous les couples dans le métro. Je les regarde intrigué, j’essaye de comprendre leur bonheur. Je me mets à leur place, je rejoue leur scène. Une sorte de branlette intérieur. Cela réconforte l’idée que ce bonheur m’est inaccessible.
J’observe mes collègues de travail. Leurs attitudes, leurs gestuelle. A partir de quelques observations j’en conclut qu’ils sont mieux que moi, à tous les niveaux. J’organise ainsi une hiérarchie du bien-être dans lequel je suis le mouton noir.
J’ai l’impression de passer pour un con tous le temps. C’est peut-être vrai. A force d’y croire on le devient.
J’ai du mal à respirer ce soir.
Je me rappelle de ces crises que je faisait au collège quand je n’avais pas se que je voulais. « si je n’ai pas ce jeux vidéo demain, je me tue ! ». Comme j’étais stupide à l’époque. Comme beaucoup d’autre gamins d’ailleurs, rien d’anormal. Au lycée je m'étais donné 5 années pour arranger les choses, après lesquelles je me foutrait en l’air. Mais il fallait tenir au moins 5 ans. Ca doit bien faire 10 ans ou plus maintenant. Qu’ai ‘je fait pendant ces années ? J’ai raté un IUT, pas pour moi cette filière. Je me suis réorienté vers un BTS. Que j’ai raté. Ca a été dur mais je l’ai raté. Inconsciemment j’ai tout mis en œuvre pour le rater. Ou alors est-ce une excuse ? Je ne pense pas. J’ai vraiment cette M.... dans ma tête, sinon comment serais-je encore puceau. Ensuite j’ai travaillé, un peu. 2 années de M.... dans une boite de M..... Je ne me suis pas trouvé mieux loti pendant ces 2 ans. La société n’aide pas les détraqués dans mon genre. Et maintenant je m’emploi à rater autre chose, après une longue période de chômage volontaire.
Si j’avais su, à l’époque de mes premières idées noires, que ma situation ne bougerait pas d’un iota 10 ans plus tard, qu’aurai-je fait.
Je suis fatigué. Je veux passer à autre chose, m’épanouir. Tuer le monstre et renaitre homme. Je veux devenir un homme, c’est tout. Quand-est-ce qu’il va venir ce pu.... de déclic. Je n’ai plus grand chose à perdre pourtant, alors pourquoi rien ne se passe.

24/02/16
Ce soir ça va. A peu près.
J’ai attaqué ma journée de taf sans trop de stress. Et puis un gros coup de pression dans l’aprem. Quelque chose de débile, même pas un oubli, mais suffisamment pour me mettre dans une situation émotionnelle cauchemardesque…
Ca reste une meilleure journée que la veille.
Il faut vraiment que j’arrête de perdre mes moyens à la première déconvenue.
Je ressent toujours une tension, un poids à chaque respiration. Ca s’est atténué depuis hier tout de même. Il y a encore des progrès à faire.
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cécile28
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Enregistré le : lundi 22 février 2016 23:55

Journal de bord d'un maniaco dépressif

Message par cécile28 »

coucou ,
je me suis plongée dans ton message et cela m'a touché . Ta détresse , me rend triste . Je pense que mon message ne sera pas d'une grande utilité , mais je suis sure et certaine qu'un jour une belle et heureuse période arrivera pour toi :) Tout le monde souhaite le bonheur mais je pense que c'est une belle utopie , le bonheur n'existe pas . On doit apprendre a vivre avec ses bons et ses mauvais moments , car meme des mauvais moment ou des mauvaises choses ont peut toujours en extraire quelque chose de bien . Je pense , que tu ne devrai pas "tuer le monstre et renaitre en homme " comme tu le dis , mais plutot apprivoiser ce "monstre" et le transformer en homme , car au fond tu ne pourra jamais le supprimer de toi , alors autant savoir vivre avec lui. tu devrai peut etre aussi continuer d'ecrire dans un journal tes peines , le fait d'ecrire extériorise ta souffrance et c'est déjà bien . prend soin de toi , essaye de te faire plaisir et surtout vois la vie du bon coté car elle est si fragile :)

courage à toi :bisouss:
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