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chak
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Message par chak »

salut ma lisbeth, pardon pour le temps de réponse.

faut qu'on continue de rêver l'une de l'autre en même temps, c'était sympa l'autre fois :smile2:
on va devenir des pros de la télépathie, pu besoin de se connecter au fofo, ha ha !

pour le traitement, non, je n'en ai pas. j'ai des boîtes de valium laissées par ma mère, et il m'arrive d'en prendre, assez rarement, quand j'en peux vraiment plus et que ça fait plusieurs jours que je traine une lourdeur insupportable. ça me shoote direct en général, je dors, et je suis stone pendant 24h. ça m'aide un peu, je crois, à passer outre. je crois que quand ça dure, mon corps est archi tendu et plein de nœuds… et comme je ne me masse pas et que je ne me fais pas masser, le valium fait office de kiné, ça me détend :wink2:

pas de thérapie avec des personnes physiques non. ils m'énervent tous, je n'ai pas confiance du tout, 0%, j'ai abandonné toutes mes thérapies physiques au bout de quelques semaines ou mois.
quand c'est en face-à-face, la personne me juge systématiquement et me réinvente.
tu sais, je suis pleine de piercings et de tatouages depuis longtemps, je change de coupe sans arrêt, j'ai toujours fait plus jeune que mon âge (enfin, moins maintenant… ouf, il était temps !!!!), j'ai un visage osseux, et parfois creusé sous les yeux quand j'ai pleuré.
bref, les gens ont absolument toujours eu un regard jugeant sur moi, malheureusement, leurs jugements ont toujours été à côté de la plaque.
en thérapie, c'est peut-être le plus blessant… parce que la personne doit t'aider, elle est payée pour ça.
et moi, quand je ressens le jugement dès le début, alors je joue un personnage, probablement pour me protéger… et j'invente ce que le psy en face veut m'entendre dire ou je déconne, je plaisante, je fais des blagues, j'exagère tout… donc, c'est totalement inutile, et je finis toujours par déserter quand ça devient insupportable.
c'est pour ça que j'avais choisi par l'écrit, le mec ne me voit pas, je n'ai pas à m'exprimer à l'oral non plus, il n'interprète que mes écrits, c'est parfait, c'est le plus important et aussi le plus sincère.
d'ailleurs, il m'avait demandé une photo en début de thérapie, je lui en ai envoyé une où je suis loin, à contre jour et avec un grand chapeau (et peut-être même bien des lunettes de soleil) ha ha !

so, je reprends depuis ton premier message en suspens du 25 février…
une impression (ou suggestion) suite à la lecture de tes réflexions :
peut-être faudrait-il que tu écrives avec comme but de raconter une histoire, et non de la faire publier… c'est un autre angle de vue, c'est moins stressant, et ça laisse plus de liberté créatrice.
lorsque tu penses à l'édition, forcément, il y a tout un tas de critères qui vont avec, ça réduit le champs des possibles.
si tu écris dans le but de te faire plaisir et de raconter à quelqu'un (peu importe qui, peu importe quand, peu importe comment), alors il est possible que tes personnages changent, que leurs histoires changent, que tout se modifie et qu'il en ressorte autre chose de très différent.
qu'en penses-tu ?
personnellement, je n'ai jamais écrit dans le but de publier. quand j'ai écrit des histoires, ça a toujours été d'abord pour m'en souvenir, puis j'imaginais des amis les lire, je voulais les surprendre, les émouvoir, leur faire plaisir, enfin, voir des réactions…
pour moi, c'était un premier pas vers l'écriture.
parce que, autant je rêve d'être écrivain comme dans les films, avec un bureau rempli de paperasse, de bouquins, de feuilles partout, de vivre la nuit, de fumer à n'en plus finir, d'avoir mon verre de scotch (faudra bien que je m'y mette… la bière, ça le fait pas, hi hi !), le gros cliché quoi… autant l'édition, ça m'a jamais trop fait rêver.
du coup, je pense que je ne suis pas aussi sérieuse que je devrais, fatalement… :dry:
je n'écris presque jamais sur un ordi mais sur des cahiers avec de l'encre…

pour l'atelier auquel j'ai participé, je savais que les contes allaient être publiés, j'ai écrit directement sur l'ordi… mais ça ne vient pas pareil, je suis sans arrêt en train de corriger, de faire attention à la forme, pas au fond (sans compter que ça n'était pas en français… donc, l'exercice est double !)
c'est plus laborieux dès le début, donc la création en prend un coup.
j'ai aimé cet "exercice", mais je préfère faire à l'envers, d'abord les écrits sur cahier, comme ça vient, quitte à finir dans un tiroir, et quand l'envie me prend(ra), je ressors ce qui me plait et je le retravaille. la substantifique moëlle est déjà là.

quand tu parles du final que tu as retravaillé, j'ai l'impression que c'était plus pour toi, pas pour l'éditeur, je me trompe ?

concernant tes peurs, voyages et atelier d'écriture par exemple, ça me fait penser aux "peurs d'être heureux", dont mon thérapeute m'a déjà parlé.
"ça vous ferait quoi d'être heureuse ?" m'a-t-il demandé une fois.
c'est bizarre…
peut-être que tu pourrais écrire à cet organisme de formation à l'écriture, que risques-tu ?
j'hésite, par rapport à tes propos… car je sens encore cette petite flamme non éteinte en toi. cette envie de tout larguer, et cette envie de continuer.
est-ce que tu veux continuer parce que "tu ne sais faire que ça et que tu ne saurais pas quoi faire d'autre", ou parce que dans le fond, ça te plairait vraiment de continuer ?
après, comme je disais, mettre momentanément l'écriture de côté pour faire autre chose… voyager, pourquoi pas ?

dans les personnes que nous avons reçues à la maison pour nous aider (les woofers / helpers) il y a eu des écrivains. l'une d'elles s'est remise à écrire après son voyage qui a duré 2 ans (elle allait de projet en projet, de lieux en lieux, de gens en gens, de vies en vies…). quand elle était chez nous, elle consacrait une partie de sa matinée à la solitude, le calme, la réflexion, et les essais d'écriture, les prises de notes, les "gribouillages". elle écrivait tout et n'importe quoi, ce que disaient les gens à la radio, ce qu'elle faisait, ce qu'elle pensait, des dialogues que nous avions eus…
bref… des fois, c'est bien de faire une pause, quand on sent qu'il n'y a plus rien. ça peut revenir, ou pas, mais entre temps, on fait autre chose de constructif, et qui peut aussi nous amener à autre chose qu'on préfèrera, pourquoi pas ?

sais-tu ce qui te ferait du bien ? que tu aurais rêvé de faire ?

je pense aussi à la rencontre, une amitié sincère, une âme sœur, ça pourrait te faire du bien, non ?
je suppose, parce que je pense que parfois, la solitude fait tourner en rond.
je vis avec quelqu'un, mais parfois, je ressens cette solitude… parce que nous sommes 2 solitaires aussi. et des fois, ça me manque de ne pas pouvoir partager "autrement", avec une âme sœur justement… et je pense que ça se trouve, mais qu'il faut sortir, chercher, parmi des activités qui nous tiennent à cœur, on rencontrera forcément quelqu'un. ça m'est arrivé quelques fois, quand j'ai décidé de faire une activité "pour changer" et "rien que pour moi". après, ça dure ou non, peu importe les raisons, mais ça a été beau et différent pendant un moment. c'est régénérant je trouve.

en rapport aux couvs des romans, alors, je vais citer le grand eddy mitchell "Elle dit qu'elle aime la musique Mais elle achète n'importe quel disque Elle se fie aux pochettes Elle prétend adorer lire Mais elle juge un roman, un livre Au revers d'sa jaquette" :newblush:
bon, je n'ai presque pas honte de le dire, mais ça, c'est souvent moi… pas que, évidemment, mais parfois, je ne craque que pour la couv/jaquette, sans même savoir ce qu'il y a dedans… :sue:
du coup, c'est une méthode qui peut marcher pour trouver de jolies couvs :wink2:

après, pour l'édition… sucer… oui, pourquoi pas, si tu es prête et que tu oses. c'est une méthode comme une autre, et ça ouvre les portes au piston justement.
du moment que les choses sont pas faites à contre-cœur, à contre-volonté, moi je dis, tout est bon à tenter ! l'important, c'est d'être bien.

je te bisouille ma belle, à plus tard :bye: :bisouss: :offre:
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Lisbeth Salander
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Message par Lisbeth Salander »

Ne t'inquiète pas, tu me réponds quand tu veux, quand tu peux.

Tu as écrit l'histoire de ton rêve ?

Je comprends pour les psys, je suis moi aussi tombée sur des cons, ça peut être très violent. J'ai de la chance d'avoir trouvé ma psy actuelle. Les psys jugent, même s'ils ne sont pas censés le faire, juger fait partie de tout un chacun, le truc c'est qu'ils ne doivent pas le montrer et être à l'écoute, mais bon, y a des gros cons. C'est comme partout, y a toujours des cons.

Tu sais, je te lis dans La Vacuité, souvent, et puis ici et là, avec Raymond, dans ta galerie, et je suis tellement désolée que tu aies eu une vie si dure et que tu rencontres autant de difficultés, ça me peine. Ca me fait plaisir que tu passes plus souvent (euh sauf que si tu viens, ça veut dire que ça ne va pas, donc ça ne me fait pas plaisir que tu ailles mal, hein... :ohnon:), j'espère que ça te fait un peu de bien.

Je n'écris pas avec pour objectif principal d'être publiée, sinon je serais un bien mauvais écrivain (je SUIS un bien mauvais écrivain, mais là n'est pas la question !! Je fais une pause dans mes relectures, ça me fout le moral en l'air). Quand j'écris, ça part toujours d'une nécessité intérieure, des personnages m'obsèdent, j'ai envie de leur donner corps et voix, des histoires se créent dans ma tête, des idées jaillissent, et il faut que je couche tout ça sur le papier car ça devient trop envahissant, faut que je crache. Vraiment, ma démarche est très égocentrique. Comme ça m'obsède autant, et que j'en fait une création, vient le moment où j'ai envie de partager ma création, donc je fais des démarches. Ca n'aboutit pas, ça me mine, mais hop, la nécessité d'écrire se fait de nouveau sentir et ça recommence. Depuis plusieurs années, je n'éprouve plus aucune urgence à écrire. C'est triste.

Je trouve que ta démarche est saine. Ecrire sans penser à la publication, c'est ce qu'il y a de plus pur, non ? Je ne pense pas que ta démarche soit moins sérieuse que la mienne, je pense qu'elle est autre, c'est tout.

Tu me fais plaisir : moi aussi j'écris à la main sur des cahiers, avec de l'encre la plupart du temps, c'est ce qu'il y a de mieux ! L'ordinateur, c'est pour mettre en page et mettre de l'ordre. L'ordinateur ne suit pas le fil de ma pensée, la main, si. L'ordi ça me pète les couilles, déjà je tape avec deux doigts ! Je tape vite mais je tape trop vite et je fais des fautes de frappe, donc s'il faut que je revienne tout le temps en arrière pour corriger, c'est relou. La main, parfois, ne va pas assez vite, mais c'est pas grave, au pire je gribouille et je m'y retrouve après.

La fin que j'ai réécrite, oui, il était impérieux que je le fasse, je n'ai pas du tout pensé en terme d'édition. Franchement, si je pensais de cette manière, j'arrêterais d'écrire des choses aussi torturées et noires, déjà, pour commencer ! Tu vas me dire que c'est un argument qui n'est pas recevable car il y a pas mal de polars super sombres qui sont publiés, mais voilà, ce sont des polars, ça va avec le genre, et moi je n'écris pas de polars, j'écris des histoires noires, et je pense que ce n'est pas ce qu'il y a de plus accessible ni de plus vendeur. Stephen King aussi écrit des choses glauques, mais c'est de l'horreur, encore un genre bien distinct. En plus, souvent, j'intègre des éléments surnaturels, mais ce ne sont pas non plus des romans fantastiques. Ah ben on sait plus où on en est, du coup ! Mais c'est la France, ça, faut des étiquettes.

"Ca vous ferait quoi d'être heureuse ?" Qu'as-tu répondu à ça ??? Me concernant, je pense que j'ai peur d'être heureuse. Je ne connais pas, alors j'ai peur. Je suis habituée à mon petit malheur, moi, c'est qu'il est bien confortable, ma parole !

Je ne sais vraiment pas si ça me plairait de continuer. Disons que si je continue, c'est parce que j'en aurai ressenti le besoin. Mais je n'en ressens plus le besoin, quelle tristesse. Est-ce que l'envie est là ? Peut-être, mais elle est enterrée sous la honte et les échecs. Alors chais pas. Je pense que tu as raison, il faut que je fasse autre chose qui me régénère. Un voyage, une rencontre, oui, ce sont de bonnes pistes. Pour cela, il faut que j'arrive à surmonter mes peurs. Je ne suis pas suffisamment dans la vie, forcément le travail de création en pâtit, car il faut qu'il trouve de quoi se nourrir. En même temps je dis ça, mais j'ai beaucoup écrit en étant complètement repliée sur moi-même, ma vie intérieure était alors très riche et dense. Emily Dickinson et Lovecraft étaient des reclus extrêmement prolifiques (je ne me compare paaaaaaaaaas, bien évidemment !). J'ai écrit, certes, mais c'était p't'êt pas très bon. Peut-être que ce serait meilleur avec un enrichissement extérieur, qui sait ?

Moi aussi, il m'arrive souvent d'être attirée par la pochette d'un disque, l'affiche d'un film, moins par la couverture d'un livre parce qu'en France, elles sont moches ! Mais c'est normal. Ca peut être trompeur, mais pas que, j'ai eu de bonnes surprises. C'est comme avec les gens, on est souvent attiré par les apparences, malheureusement.

Ah, mais attends, tu as raison, je sais pourquoi je galère : je ne fume pas et je ne bois pas de scotch. C'est évident, c'est pas en buvant des litres de thé comme je le fais que je vais réussir à percer ! N'importe quoi, moi. Il nous faut de la drogue, aussi, comme Baudelaire et compagnie. Bouge pas, j'appelle Tony !

Bien que je taille des pipes de compétition, je crois que ça m'embêterait d'être publiée pour mes talents de suceuse de compèt ! :rotfl: Je le vivrais mal. Ah, foutue éducation judéo-chrétienne !!!

Je t'embrasse et te prends dans mes bras. Ne perds pas espoir.
« Oui, la mort me tente, mais je vis, faute de mieux. »

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Antonio
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Message par Antonio »

Je sais que tu sais que j'allais passer par là par pur hasard. :siffle:

Lisbeth Salander a écrit : vendredi 05 mars 2021 22:10
"Ca vous ferait quoi d'être heureuse ?" Qu'as-tu répondu à ça ??? Me concernant, je pense que j'ai peur d'être heureuse. Je ne connais pas, alors j'ai peur. Je suis habituée à mon petit malheur, moi, c'est qu'il est bien confortable, ma parole !
J'ai l'impression de me lire. Si on est heureux, est-ce qu'on le mérite ? Est-ce vraiment nous ? :enrond:

Dans ce genre de situation, je repense au grand sage Shia LaBeouf qui a dit un jour :

Il a raison.gif
Il a raison.gif (1.1 Mio) Vu 3605 fois

C'est pas la routine qui nous définit, ce sont nos actions.

Concernant la drogue, c'est fou comme c'est rattaché aux artistes. Bien sûr la clope, le café et l'alcool en premier lieu, de par leur légalité, mais parfois aussi des stimulants pour "réveiller" son esprit, ou des psychédéliques pour libérer son art, trouver des pistes, explorer des horizons inconnus.

Je connais un bon vendeur de LSD, c'est un Allemand et il fait des buvards aux effets tout simplement...

Mmmh.png
Mmmh.png (27.54 Kio) Vu 3605 fois

Exquis !

Concernant ton talent pour pratiquer des turlutes de qualité, il va de soi que ton éditeur sera ravi de publier, référencer et exhiber ton livre en échange desdites turlutes. Il est vrai que ce serait mal vu que tu aies pu être éditée de cette façon-là ; mais ce sera votre petit secret ! :wink2:

(Tu me fais rire.) :rire2:


Câlins à vous, @chak et @Lisbeth Salander !
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Lisbeth Salander
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Message par Lisbeth Salander »

Je me suis construite sur l'art et la souffrance. Si on m'enlève l'un, si on m'enlève l'autre, il me reste quoi ? HEIN, IL ME RESTE QUOI ?????

Ahem.

J'aimerais bien, au moins une fois dans ma vie, tester le LSD. Tout ce qui est psychédélique m'attire, les champignons aussi. Ca élargirait p't'êt mes horizons créatifs, allez savoir.

Vous avez raison tous les deux, il est temps que mes talents soient reconnus à leur juste valeur, aussi bien mes talents littéraires que mes talents de suceuse. Je m'en vais de ce pas peaufiner ma lettre de motivation. Merci, vous êtes de vrais amis, cœur avec les doigts. :zenzen: :rire1:
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Antonio
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Message par Antonio »

Je ne crois pas que l'on puisse retirer l'art ou la souffrance, ils sont inhérents à la nature humaine.

Je suis certain que le LSD pourrait être le déclencheur de quelque chose d'exceptionnel. Pardonnez mes superlatifs envers cette substance, mais je connais parfaitement cette drogue, je n'ai jamais eu de bad trips, parce que là on parle de LSD, c'est du sérieux.

Il faut préparer le terrain, se couper du monde, être parfaitement à l'aise et être sûr de n'avoir rien de prévu les 12 prochaines heures.

Je ne sais pas comment expliquer à quel point les effets sont spectaculaires.

Lisbeth sous LSD, ça il faut que je le vois avant de mourir ! :yeh:

Bien évidemment, je ne veux pas faire d'apologie, ça reste illégal, mais c'est encore étudié pour lutter contre la dépression. Ce que je veux dire est que ce n'est pas parce que c'est illégal que c'est mauvais. Les opiacés (oxycodone) sont affreux et ils sont légaux, c'est pas le monde à l'envers, ça ?

Je pourrais en parler pendant des heures, mais on va me tirer l'oreille si j'en fais trop alors je m'arrête là... :ange:
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Message par Antonio »

Décidemment, je n'y arrive pas. J'ai mon recueil de nouvelles sous les yeux, mais j'ai pas la patience de retravailler tout ça.

Trop de phrases, trop de de figures de style, devoir trouver les bons mots, se concentrer... :coma:

Vous avez des astuces ?
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Lisbeth Salander
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Message par Lisbeth Salander »

Malheureusement, non.

Je traverse la même chose que toi et je n'ai pas de solution. Sans concentration, je ne peux rien initier. Sans réelle motivation, je pédale dans la semoule. Comme toi, cet amas de mots me décourage. Et je ne sais pas quoi faire pour y remédier.

Chak, un avis sur la question ?
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Message par Antonio »

Oui, voilà, c'est exactement ça : un amas de mots. Tous ces mots qu'il faut lire, puis corriger une phrase, puis relire, puis en fait faut relire le paragraphe d'avant aussi parce qu'il faut voir si la phrase corrigée ne créé par de contradictions, tenter de faire une allégorie, une métaphore, une hyperbole, une litote, un euphémisme, aaaah ! :enrond:

Mon cerveau is BROKEN, je n'arrive plus à me concentrer, c'est horrible, j'aimerais tellement me replonger dans mes recueils...

Je comprends ce que tu ressens. Notre âme d'artiste en prend un coup. :sad:

Chak, tu es notre dernier espoir. :mrvert:
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chak
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Message par chak »

bon, je voulais écrire ici ce soir, mais je viens de lire un truc qui m'a trop énervée, alors, je vais éteindre l'ordi.
liz, je te répondrai.
bises
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Antonio
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Message par Antonio »

Ne laisse pas la colère te dominer, oublie ce que tu as lu, passe à autre chose.

J'espère que ça ne t'as pas trop affectée, Chakounette. :tony:
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Lisbeth Salander
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Message par Lisbeth Salander »

Prends ton temps, ChakieChan, rien ne presse.

J'espère que ta colère s'est estompée.
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Message par chak »

ma colère s'est estompée… merci.
c'est toujours un peu comme ça, je suis impulsive, je m'emporte d'un coup, pis après je me calme… quel caractère de m3rde !!!!
bon bien sur, je suis affectée, mais j'ai suivi tes conseils antonio (et ceux de mon mâle qui dit comme toi "oublie, passe à autre chose"… j'ai parfois un peu de mal, car dans le fond, oui, je suis blessée… mais bon… je ne vis pas avec les gens que j'ai lus… faut que je relativise…)
demain matin dentiste à 8h, faut que j'assure… du coup, je passerai pas ce soir.

soyez à peu près sages bande de garnements !!!! ;)
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chak
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Message par chak »

salut ma lisbeth,
merci de ta patience :offre:
(je reviens pas pour de rire… je t'ai encore pondu un pavé… allez, t'as 1 semaine pour finir de le lire :rire1: )

oui, j'ai écrit l'histoire de mon rêve, je l'ai écrite la nuit, quand je l'avais encore en tête, mais elle n'est pas retravaillée, c'est du tout-venant.

je sais bien que nous jugeons tous, je suis d'accord avec toi, mais parfois, j'aurais préféré être en burka pour pas que les psys me voient. c'est tellement trompeur l'apparence, et moi, je me suis toujours amusée avec ça, donc, ça ne veut rien dire.
m'enfin…

merci de me lire, je ne savais pas que tu me "traquais", hi hi… :wink2: bon, faut dire, comme j'ai pas d'endroit vraiment spécifique, je ne facilite pas la tâche… merci lisbeth, ça me touche :2girl:
sur ma vie, je pourrais dire que je me fous un peu de mon passé la plupart du temps, sauf quand j'ai très mal, alors, j'en veux à ceux qui m'ont fait du mal et je voudrais leur découper la gueule. mais à part ça, je peux raconter sans émotion des choses qui me sont arrivées, un peu comme si je racontais une histoire qui n'aurait rien à voir avec moi (ce qui est déjà un peu vrai puisque je ne vis plus dans cette histoire, je n'ai que quelques reliques collées au plafond, c'est tout).
je me permets de le faire, non pas pour me mettre en avant (même si fatalement je le fais), mais surtout pour que d'autres comprennent qu'il y a des schémas, des choses qui ont existé et existeront, et que l'on s'en sort (même si, pas en 1 seul morceau) et surtout pour ne pas qu'ils se sentent seuls, car ça, je l'ai vécu et c'est ce qui détruit le plus (désespoir, peurs, angoisses, douleurs physiques liées… on se sent comme un petit animal fragile encagé, torturé par des géants, et c'est sans issue).
ce que je vis maintenant, ce sont ces reliques qui me démangent, dont je ne sais que faire, et qui me mettent dans des sales états.
je navigue en mer houleuse, or, je déteste ça, j'ai le mal de mer (en vrai !), et c'est inconfortable au quotidien cette instabilité, ne jamais pouvoir prévoir quoi que ce soit, jamais… car l'humeur est inconstante et difficilement contrôlable (je pourrais contrôler si j'avais une certaine volonté… mais je ne suis pas maitre zen…).
en plus, rapport au présent, techniquement, je ne souffre pas de ce qu'il se passe dans le monde actuellement, mais bien sur, ça a des retentissements sur des petites choses de la vie qui me font peur, m'agacent, m'angoissent… et tout ça, ça m'énerve, parce que je ne devrais pas être touchée, car comme je te dis, ce qu'il se passe n'a pas trop d'impact ici.
enfin bref, tout ça pour dire que je me plains alors que je ne devrais pas…
ceci dit, tu as raison, ça me fait du bien de venir ici sur le forum, beaucoup de bien, car je parle ma langue, parce que j'ai l'impression de connaitre en vrai des gens merveilleux (en un sens c'est un peu vrai, car on se côtoie pour certains depuis 9 ans… et certains comme toi compte beaucoup pour moi), et qu'il y a plein de sections en fonction de mes humeurs… et puis, je peux étaler mes p'tits bobos, mes souvenirs, mes recettes, tout un tas de trucs… à n'importe quelle heure, y'a toujours quelqu'un avec qui je peux communiquer, et je me sens assez libre d'échanger, ce qui fait du bien.

alors, à la question "ça me ferait quoi d'être heureuse"… ben malheureusement, je suis comme toi… la peur de l'inconnu, du changement, des changements à mettre en place aussi… c'est le combat incessant des deux petits anges sur nos épaules, le rouge cornu et le bleu ailé… celui qui te fait aller vers le bonheur que tu souhaites, et celui qui te dit qu'il n'y a rien de bien, qu'il vaut mieux rester où tu es.
et puis, là où je vis, il y a tellement de babos et de communautés qui prônent le bonheur et l'amour…
ils ont toujours l'air stone, ce grand sourire, ces guenilles, des tonnes de gosses et de chiens, et les ongles noirs (allez, ça me fait du bien de critiquer, j'ai rien contre eux en plus, et puis j'ai aussi les ongles noirs. bon je les lave, c'est pas une fierté…), mais je me dis, si c'est ça le bonheur, c'est pas super bandant pour moi. en plus, à mon sens, il y en a beaucoup dans le paraitre, j'ai déjà assisté à des bastons entre eux… franchement, quand tu vois leurs vrais visages, t'as plutôt la nausée.
bon, j'en connais des vraiment heureux, leur secret ? ils ont beaucoup de respect pour eux-mêmes et prennent vraiment soin d'eux, et ils sont tout autant respectueux des autres, très généreux, mais connaissent leurs limites. et puis, ils vivent l'instant présent.
OR !… je ne m'aime pas, ne me respecte pas, ne prends pas soin de moi, pratique l'am sous diverses formes, j'ai du mal à poser mes limites, et je vis soit dans le passé soit dans le futur.
donc, ça supposerait que j'ai beaucoup de volonté pour arrêter ces manies, et si j'arrivais à ça, je serais surement contente d'être heureuse je suppose, comme eux…

retour au thème de ce topic :wink2:

je ne trouve pas ta démarche égocentrique… c'est plutôt tout l'inverse ! tu "craches" tes histoires, tes personnages, pour qu'ils sortent de toi, pour les offrir aux autres.
l'art c'est un peu ça, on a tous en nous des choses très intimes, et nos propres moyens de les extraire et d'avoir envie de les faire partager.
l'art, ou d'ailleurs, la vie, c'est ça, comme l'a écrit poussière dans sa galerie ce soir, sur terre, il n'y a que du partage et de la communication inter-espèce.
pour qu'il y ait ça, il faut sortir ce qu'on a dans les tripes.

c'est marrant que tu tapes avec 2 doigts, bravo pour ta dextérité !
moi, j'avais appris à taper à la machine… donc j'utilise mes 10 doigts, mais je regarde quand même souvent mon clavier et je fais aussi des erreurs de frappe, c'est inévitable.

qu'il y ait des styles, des étiquettes (dans l'art je parle), je trouve que c'est pratique et logique pour s'y retrouver un peu, notamment quand on découvre un genre, on aime que l'on nous guide vers tel ou tel auteur… tu ne trouves pas ?
je pense que tu pourrais faire partie du style "roman noir", ce que tu me décris ressemble à ça. qu'en penses-tu ?
il y a un public pour ce genre là aussi lisbeth. comme je disais, il y a des publics pour tout, c'est une aubaine !

pour l'instant tu dis que ton envie est enfouie sous la honte et les échecs. donc, oui, tourner la tête, respirer un autre air, ça peut être une solution temporaire.
ça te dirait pas de faire du woofing ? voyager, être hébergée et nourrie, et apprendre des nouveaux trucs. ou du couchsurfing, juste voyager et être hébergée. découvrir de nouvelles personnes, de nouvelles cultures…
en plus, ici, je crois qu'on est 2 à pouvoir t'en parler (peut-être + mais je ne sais pas qui d'autre) : moi en tant que hôte et tetsuya en tant que guest (bon, elle s'est établie chez les hôtes qui l'ont reçue, mais c'est une expérience de woofing quand même à la base).
quelle est ta peur concrète par rapport au voyage ? qu'est-ce qui te retient ? (la peur d'être heureuse justement ? :wink2: )
pour moi, la question ne se pose plus, mais ça serait juste "sortir de chez moi". une fois que je suis sortie, ça va…
(ah, et une remarque aussi sur l'art et la souffrance, voyager n'enlève ni l'un ni l'autre… ils ont inhérents à toi, à ta personnalité)

après, comme tu dis, y'a eu des écrivains qui sont restés reclus, et qui produisaient. bien sur. c'est selon… tant qu'ils produisent et ne font pas de blocage, tant qu'ils ont leur univers qui convient à leur création, pourquoi s'inventeraient-ils un autre monde en dehors de chez eux ?

et je reviens sur les couvs de livres, je crois qu'elles ne sont pas toutes moches en france, ça dépend de l'éditeur, et du genre aussi :oui:

so, drugs, whiskey, other drugs, other drinks… and blow jobs, of course ! sans limite !!!! oui, c'est ça le plan pour créer et vendre. no other shit !

plein de câlins pour toi ma lisbeth. merci (cœur avec les doigts :coeur4: )


ah,et sinon, pour les astuces de retravailler ses textes…
non, je n'en ai pas.
peut-être un jour où le soleil brille, où on se sent prêt à faire ça, où on a le courage et la patience…
ou peut-être se fixer un genre d'emploi du temps, comme si c'était une commande qui commençait telle date et se terminait telle date… et s'y tenir.

bisous les copains ! :bisouss:
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Lisbeth Salander
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Message par Lisbeth Salander »

Tu t'exprimes tellement bien, Chak ! :oui: C'est vraiment agréable de te lire, même si tu exprimes des choses douloureuses (non, je ne me repais pas de ton malheur !). Merci pour ta confiance.

Saez a dit : "Ecrire, c'est ch*ier après la digestion." Je suis tellement d'accord avec ça ! Il y a bien sûr la métaphore de l'accouchement, mais elle me parle moins. Peut-être parce que je n'ai pas d'enfant, je ne sais pas. Alors que j'ai une longue expérience en défécation, ah ah ! Mais c'est tellement ça : tu ingères toutes tes inspirations, tu mastiques, tu mastiques, tu déglutis, tu recommences, tu attends que la digestion se fasse, tu sors ce qu'il y a dans tes tripes (littéralement c'est de la m*erde, métaphoriquement c'est tout un mélange d'idées et d'émotions) et il en résulte une création artistique. Dans l'accouchement, il n'y a pas cette notion d'ingestion, de nourriture, il y a l'attente et le résultat ; en revanche il y a la douleur. Et moi, j'écris dans la douleur (sauf au tout début, quand je crache librement et sans aucune censure), je n'ai jamais trouvé ça facile et ça me demande des efforts incommensurables. Et toi, quel est ton rapport à la douleur ? Et toi, Tony ?

Quand j'étais gamine, j'avais aussi une machine à écrire - je l'ai toujours, d'ailleurs, chez mes parents - mais je tapais également avec deux doigts ! Je n'ai pas avancé d'un pouce. T'as pigé ? Doigts, pouce... Mais ouiiii, j'aime beaucoup l'humour !

Oui, tu as raison, les étiquettes, il en faut ; le problème, c'est que quand tu ne colles pas parfaitement, on fait quoi de toi ? Moi je veux bien qu'on me classe dans les romans noirs, mais dis-moi ce qu'est pour toi un roman noir. Essaie de me donner une définition. Pour moi, si je me fie à ce que j'écris, c'est une atmosphère sombre, la nuit, les ombres, les lumières nocturnes, les villes, les mélancoliques, les fracassés de la vie, l'alcool, le manque de sommeil, la mort, la solitude, l'amour cassé et hésitant... Ah, j'avais dit que mes bouquins respirent la joie de vivre ! Nan, en plus, j'exagère, là je caricature à l'extrême, parce qu'en plus de tout ça, il y a des espoirs, de la poésie et de l'amour. Du coup, est-ce que ça reste un roman noir ? S'il n'y a pas de meurtre et d'enquête, est-ce qu'il s'agit malgré tout d'un roman noir ? Si l'atmosphère est noire mais qu'elle est aussi surnaturelle, est-ce que c'est un roman noir ? Je n'en sais rien.

Le woofing, le couchsurfing, mais tu veux ma mort !!! C'est-à-dire que je serai incapable de faire ça, j'ai trop peur de parler aux inconnus, de devoir faire la conversation, de sourire à tout bout de champ, de pénétrer dans l'intimité des gens, mon Dieu ça m'épuise et ça me terrifie rien que d'en parler ! Mon grand grand fantasme, ce serait d'être capable de voyager seule. Mais j'en suis incapable, trop peur des gens, je ne suis pas DU TOUT débrouillarde et je n'ai aucun, mais alors AUCUN sens de l'orientation ! Donc, oui, partir à deux, obligée, mais pas dans l'optique de rencontrer des tas de gens différents, même si ça peut être vraiment cool, je ne dis pas le contraire, si on y va doucement. Et voyager me fait très peur par rapport à la perte de repères, j'ai un gros souci avec ça. Je crois que je vis seule et enfermée depuis trop longtemps... Mais j'ai tellement envie de nature et de grands espaces qu'il va bien falloir que je vainque mes peurs un jour ou l'autre. (J'avoue : je viens de vérifier le subjonctif de vaincre !) Tu as beaucoup voyagé ? Et toi Tony, je crois que tu as pas mal voyagé ?

Ah tiens, je m'étais dit que j'allais commencer à répondre et faire un brouillon, et en fait j'ai fini. Prends ton temps pour me répondre. Je te fais des bisous avec des cœurs et des étoiles dedans ! Et des licornes, aussi, bien sûr. :donnecoeur: :rouge:
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Antonio
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Message par Antonio »

Lisbeth Salander a écrit : dimanche 14 mars 2021 1:57
Le woofing, le couchsurfing, mais tu veux ma mort !!! C'est-à-dire que je serai incapable de faire ça, j'ai trop peur de parler aux inconnus, de devoir faire la conversation, de sourire à tout bout de champ, de pénétrer dans l'intimité des gens, mon Dieu ça m'épuise et ça me terrifie rien que d'en parler !
Je te voyais pourtant très à l'aise avec ce genre de concept. :mrvert:

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Non, je n'ai pas vraiment voyagé, si l'on met de côté certains pays comme la Colombie, le Canada et le Maroc, sinon le Portugal, l'Italie et la France.

Voyager seul me semble primordial pour s'ouvrir au monde extérieur et aux réalités de la vie si l'on veut écrire un roman. Sinon, on reste dans le registre de l'imaginaire qui colle à notre perception biaisée du monde, loin de toute factualité.
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chak
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Message par chak »

coucou ma lili,
i'm back :)

je n'écris pas d'histoires quand je suis dans la douleur.
je peux éventuellement relater des histoires douloureuses, mais il faut que je les aie malaxées avant, qu'elles ne me fassent plus souffrir, qu'elles ne m'appartiennent plus en quelque sorte. sinon, mes émotions ressortent trop et ça ne m'intéresse pas. je ne veux pas m'impliquer moi, je veux qu'il ne s'agisse que de personnages, pas de chak. et pour faire cette distanciation, j'ai besoin de temps, de digérer.
quand je suis dans la douleur, j'écris, mais justement, ce ne sont pas des histoires, et c'est dans un autre cahier, celui de mes cacaboudins, où je déverse ma colère, mon trop-plein d'émotions, ou alors mes réflexions. ce cahier est mon meilleur ami, j'ai besoin de lui tout le temps. ce qu'il y a dedans est parfois intéressant, mais souvent, il est rempli de mots impulsifs et crus, d'insultes, de rage, de désespoir, et ça, c'est la masse que je ne veux pas utiliser (telle quelle) pour mes histoires. c'est ma masse à moi, intime, secrète.
d'autant plus que mes univers sont souvent surréalistes, parfois très sombres voire macabres, mais en tous cas, surréalistes, donc, je ne peux pas intervenir avec mes émotions à moi qui sont trop basiques. je dois les retravailler avant de les poser pour m'impliquer le moins possible.

après avoir lu quelques définitions de ce qu'est le roman noir, j'avoue apprécier celle de wikipedia, et y retrouver ce que tu décris de ton travail. un genre à part, dont le style a diverses influences. mais pour moi, le roman noir n'est pas un policier et n'a pas forcément d'intrigue. ça serait plutôt comme "la vie sans fards" en quelque sorte. donc, oui, il peut aussi y avoir de la poésie, de l'espoir, de l'amour. quant au surnaturel, oui, il peut avoir sa place dans le roman noir, la vie n'est-elle pas surnaturelle parfois ?

les voyages…
pffffiou… c'est toute mon histoire si je puis dire… jusqu'à m'être enfin stabilisée ici, au portugal, qui n'est pas la terre qui m'a vue naître, dont la langue n'est pas ma langue maternelle, et où je ne connaissais personne (à part mon chéri puisque j'allais le retrouver)… c'est dire si je suis faite du voyage.
j'aurais rêvé d'être "maanouche" (comme dirait zebda), je les adore, j'adore leur culture, pour moi, la plus proche de la nature.
ici, il en persiste encore des "à l'ancienne", à cheval et en cariole, avec les chiens qui avancent à côté de la cariole, avec les grand hommes sombres habillés en noir… mais ils sont de plus en plus rares. je les trouve beaux et dignes, et ils ont un savoir sur des choses oubliées et sur ce qui relie les êtres entre eux… je les envie.
je me souviens dans mon petit village quand j'étais enfant, il y avait des itinérants qui venaient une fois l'an pour le cirque. c'était simple mais magique. un des petits garçons venait dans ma classe le temps qu'ils séjournaient chez nous, l'institutrice le mettait toujours à côté de moi, j'étais timide, et j'étais amoureuse de lui… ça se voyait, et j'étais moquée pour ça. les enfants, cruels enfants, cruelle innocence.
bref.
oui, j'ai voyagé et j'ai accueilli des voyageurs, tout le temps en fait, depuis que je suis née car mes parents le faisaient avant moi.
je n'ai jamais eu la télé, ma télé, c'était les voyages de mes parents d'abord, et les gens qu'on accueillait à la maison, puis ensuite mes voyages à moi. ma télé c'était les autres cultures, les autres langues, les autres visages, les autres saveurs, les autres histoires, les autres paysages.
jusqu'à en oublier mes racines, voire à les rejeter (plus maintenant, je sais d'où je viens, et ça me convient puisque c'est ce qui m'a faite moi, aussi, en grande partie).
ça n'est pas la première fois que je vis hors de france. "voyager" et "vivre", c'est différent. on ne s'imprègne pas de la même manière.
j'ai vécu un peu en angleterre, en espagne et au maroc, beaucoup en inde, et puis maintenant au portugal, jusqu'à ma mort je suppose, car je ne veux plus bouger, je suis bien ici. le portugal est pour moi un agréable compromis, et au final, les êtres humains sont partout pareil, en bien comme en mal. mais bon, on ne connait pas le futur… ;)
quant à voyager, je suis allée dans différents pays, en amérique, en europe, en asie et en afrique. il n'y a que l'océanie où je n'ai jamais mis les pieds.
j'ai été seule et accompagnée, j'ai testé les deux.
seul c'est bien, et accompagné c'est bien.
partout il y a des gens accueillants. il y a toujours une certaine méfiance envers le voyageur, et toujours aussi une certaine admiration, une curiosité.
t'es pas obligée de converser en voyage, ni de sourire à tout bout de champs, ni de pénétrer dans l'intimité des gens non plus.
le voyage est comme tu le souhaites, tu le créé à ta sauce.
et se perdre, c'est surtout découvrir.

par rapport à la perte de repères, je crois que les repères, on les a en nous et ils nous accompagnent.
tu dis "seule et enfermée depuis trop longtemps", tes repères sont ta zone de confort ? ce sont des repères matériels ? ou c'est autre chose ?

pffff… je t'avais dit… les voyages, j'en parlerais des heures !!!!

bisous doux ma lisbeth
et merci pour ta musique en galerie :)
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Message par PJPJPBF »

Bon-déjà-jour,
Chère cousine @Lisbeth Salander & @Chakise exquise cerise,

vous ne vous rendez peut-être pas compte que vous êtes déjà des personnes à l'encre heureuse ; j'entends par là que vous procurez du bonheur à qui lit ici vos quêtes persévérantes de l'idée, de l'histoire, de la phrase, du mot, de la textualité ; vos confidences de nuits et jours indifférenciés tout habités de matités d' outrebleu, de petits bruits de graphomanes aguerries, pointilleuses ; vos déprises, mises et et remises de vos lignes tendues sur le métier peu amène ; vos coins de lèvres se relevant en même temps que vos pupilles s'enflamment d'évasions, de tunnels illuminés, idéaux, captures, trouvailles!

Continuez!
Do not give up! You both rule!
Please...
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Webp.net-resizeimage-1.jpg (1.71 Kio) Vu 3334 fois

Sur l'agenda de La Pléiade de cette année, beaucoup de citations sur "écrire", intéressées?
À bientôt, belles et vives plumes d' escrimeuses.
Il y a un autre monde et il est dans celui-ci. Paul Eluard
Atelier-Galerie-Studio -ouvert la nuit-
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Lisbeth Salander
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Message par Lisbeth Salander »

Très chère cousine @PJPJPBF,
belles et vives plumes d' escrimeuses.
C'est la tienne aussi !

Les citations m'intéressent, oui, bien sûr, et nul doute qu'elles parleront aussi à ChakieChan. Je les attends de pied ferme ! :wink2:
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chak
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Message par chak »

coucou les coupines !
pj, merci pour ton commentaire sur nos réflexions sautillantes sur l'écriture :)
ta plume est belle est vive aussi, je suis de l'avis de lizzzzz.
oui, je suis aussi intéressée par les citations, merci !

hier soir, nous avons regardé un film, je ne sais pas si vous connaissez "the words", à propos de 3 écrivains… pfffiou ! on a mis encore 3h après le film avant d'aller se coucher… tant on avait à partager sur ces 3 histoires, ces 3 écrivains. j'ai beaucoup aimé. j'ai pensé à vous. des fois, je vous aimerais à mes côtés pour partager certains moments ensemble, pas à distance.
tu vois liz, c'est un peu comme les voyages seuls, c'est agréable, mais parfois, ne pas pouvoir partager un moment fort en direct, c'est dur, c'est un peu frustrant.

je vais aller diner, et ensuite, film !
(je ne sais pas encore lequel… on verra, j'en ai tellement ! et je ne connais rien d'eux… c'est toujours un peu la surprise.)

gros câlins mes doudoues
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Lisbeth Salander
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Message par Lisbeth Salander »

Ah, la douleur d'écrire... Ecrire, en ce qui me concerne, est une activité très laborieuse et très fastidieuse. Je me suis souvent demandé pourquoi j'écrivais puisque c'était si difficile pour moi. Plus je relis mes romans et plus je les trouve ratés, inachevés, maladroits, alors que je les pensais aboutis. Il y en a qui me tient à cœur : eh bien je dois le réécrire. Celui dont j'ai posté le début dans ce sujet, tiens. Quelle désillusion ! J'ai relu le premier chapitre, rien ne va (oui, j'exagère un peu, mais on est loin du compte), donc je n'imagine même pas la suite... Je ferai une réécriture, c'est sûr, mais quand, je ne sais pas. Il faudra y aller petit à petit, pour ne pas m'écœurer. Pendant le confinement, tiens, quand je serai désœuvrée... J'ai besoin de courage et de motivation. Je n'ai ni l'un ni l'autre, en ce moment.

En revanche, écrire en étant malheureuse, je l'ai souvent fait. Quasiment tout le temps, en fait. C'est peut-être pour ça que mes romans sont ratés ? Je n'étais pas assez équilibrée dans ma tête. Je pense que la douleur peut aider à écrire, si elle n'est pas envahissante. Et moi, elle m'a envahie plus que de raison.

J'ai une amie bipolaire comme moi ; elle peignait. Ca fait des années qu'elle n'a rien produit. On ressent les choses de la même façon. Elle a perdu son imaginaire et son envie. Là, elle a vu un magnétiseur, qui a rééquilibré ses énergies afin que les médicaments lui apportent leurs effets positifs sans les effets secondaires, et elle recommence à avoir des images mentales, chose que j'ai totalement perdue, et des envies de peindre. Retrouver la concentration et l'imagination, un rêve ! Si les effets sont probants sur elle, j'irai le voir.

Je me posais une question concernant ta thérapie par l'écriture. Pourquoi a-t-elle pris fin ? Qui a pris la décision ? Et qu'est-ce qui a motivé cette décision ?

Merci pour tout ce que tu racontes sur le voyage, tu es une baroudeuse, j'admire, j'aurais voulu être comme toi ! Oui, mes repères sont ma zone de confort, mon chez-moi, mon refuge, mon quartier, je sais où je suis, je me repère, je sais où je vais, même s'il m'arrive de me perdre dans mon quartier, ahem...! Je ne pense pas que je pourrais vivre ailleurs ; c'est pour ça que le voyage est un bon compromis. Voir du pays, puis retourner à ses racines. Mais même ça, voir du pays, j'en ai peur, et je ne sais pas encore comment dépasser ça, la perte de repères, être loin d'eux, être dépaysée. Ma copine me rejoint là aussi sur ce point. Elle a un besoin crucial de ses repères, mais elle souhaite malgré tout l'évasion, un jour. La maladie nous a sans doute fait perdre nos repères ; les reperdre à nouveau, même dans le voyage, est sans doute éprouvant pour nous...? Je ne sais pas, je me questionne à mesure que j'écris.

Je n'arrive plus à lire, plus à écrire. Crois-tu que l'on puisse être un bon écrivain si on ne lit plus ?

Je viens de voir que "The Words" était disponible en VF sur YouTube, j'essaierai de le regarder, ce film me dit vaguement quelque chose. Ce que tu en dis me fait envie.
des fois, je vous aimerais à mes côtés pour partager certains moments ensemble, pas à distance.
:oui: :fleur:
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