Prière du chat que j'adore!!

Répondre
Avatar du membre
Bambou
Messages : 2
Enregistré le : vendredi 12 janvier 2007 11:37
Localisation : Belgique (Hainaut)

Prière du chat que j'adore!!

Message par Bambou »

Voici un poême que j'affectionne, il s'agit de la prière du chat:

LA PRIÈRE DU CHAT

A MON MAÎTRE...
Ne me prends pas pour esclave,
Car j'ai en moi le goût de la liberté.
Ne cherche pas à deviner mes secrets,
Car j'ai en moi le goût du mystère.
Ne me contrains pas aux caresses,
Car j'ai en moi le goût de la pudeur.
Ne m'humilie pas
Car j'ai en moi le goût de la fierté.
Ne m'abandonne pas,
Car j'ai en moi le goût de la fidélité.
Sache m'aimer et je saurai t'aimer
Car j'ai en moi le goût de l'amitié...
Avatar du membre
diabolo
Messages : 77
Enregistré le : mercredi 10 janvier 2007 10:45
Localisation : Morbihan

Message par diabolo »

Charles Baudelaire: Le chat


I

Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,

Tant son timbre est tendre et discret;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde,
C'est là son charme et son secret.

Cette voix, qui perle et qui filtre,
Dans mon fonds le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.

Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle nà pas besoin de mots.

Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,

Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux!

II

De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressée une fois, rien qu'une.

C'est l'esprit familier du lieu;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire;
Peut-être est-il fée, est-il dieu?

Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant,
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même,

Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.
Répondre