En panique face a mon conjoint depressif et addict aux drogues

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chaneza
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Enregistré le : dimanche 27 mars 2022 23:32

En panique face a mon conjoint depressif et addict aux drogues

Message par chaneza »

Bonjour

Comme nombre d'entre vous, je vais écrire un pavé pour vous expliquer ma situation.
J'vais sauter des lignes pour que ca soit plus lisible ^^
Merci de votre patience, votre lecture, vos réponses, d'avance.

J'ai 37 ans, mon conjoint 28.
Nous nous sommes rencontrés sur internet, habitants loin de l'autre, en 3 mois nous avons décidé d'emmenager ensemble.
Il est au chômage, je suis autoentrepreneur ( en télétravail ) et je gagne bien ma vie.

Sa feuille de " personnage" est la suivante :
- au chomage depuis un burn out
- aime les drogues ( cocaine / lsd / ketamine )
- ne sait pas trop ce qu'il veut faire de sa vie
- est très sensible, très humain, bienveillant, a de belles valeurs humanistes, ne triche pas, est transparent.

Ma feuille de " personnage " est la suivante :
- autoentrepreneur en télétravail depuis 3 ans, avec du coup peu de collègues ou d'amis IRL
- fille d'un père pervers narcissique ( sans abus du terme ) mort récemment
- ayant connus plusieurs relations toxiques
- aucun rapport au drogue

Il s'est avéré donc que nous avons vite emmenagé ensemble. Il a décidé de reprendre des études littéraires.
En juillet dernier.
Nous sommes partis en outremer pour le décès de mon père en octobre, il est revenu deux semaines avant moi, et là, il tombe en depression.
cloué au lit, il va plus en cours, il mange presque plus rien, il faisait un peu de sport depuis peu il a arrêté, impossible à joindre au téléphone etc... je panique j'informe sa famille, pas de réaction jusqu'à ce que, toujours à distance, je le menace d'appeler le samu s'il se bouge pas à prendre rendez vous chez le psy en urgence.
Il flippe, il appelle.
S'en suit pour lui depuis décembre une tournée des psy; la première ca convenait pas, la seconde non plus.
Pour la seconde d'ailleurs, elle lui dit à la dernière séance des " yaka foke" qui le foute dans un tel etat qu'il éteint son téléphone apres m'avoir envoyé un message me disant de pas m'inquiéter, il va se chercher 2g de coke, part dans la campagne, boit, se drogue, revient à 6h du mat.
Ce soir là j'étais tellement paniquée que j'avais bu dasn la cuisine, j'etais allongée par terre, au téléphone avec une copine, j'ai vomi par terre de stresse, il m'avait bloqué de son telephone, il est rentré à 6h je lui ai dit " plus jamais ca" il a promis de plus mentir, de plus couper son téléphone.

Suite à ca, il voit un psychiatre qui lui prescrit la dose minimal de Venfalaxine.
Nous voyons un psy de couple qui nous explique que nous sommes dans un schéma où moi je suis controlante, lui dans un schéma de dépendance ( il vit dans le désir de l'autre, tout en rejetant les contraintes, quand moi je veux tout savoir, tout projeter, que tout correspondent à mes plans (genre j'ai 37 ans, je pense que je voudrais un enfant plus tard peut etre, ou avoir un maison, que ca serait cool s'il avait un métier nous permettant d'avoir du temps de libre que j'ai envie de voyager etc... lui clairement, n'a pas de passion ou d'envie particulière parce que ... il est en depression )

Ce psychiatre donc met un mot sur son mal être " depression ".
Le suivi n'etant pas top il trouve un nouveau psychiatre , son actuel, aussi psychanalyste, qui le suit depuis début mars, soit un peu plus d'un mois.

Depuis sa sortie de nuit, on avait acté " plus de mensonges " s'ancrer dans un processus de soin " " vouloir se faire du bien " comme base de notre relation... et deux semaines après ... ca recommence ...

Il dit " avoir besoin de prendre de la distance" / " prendre du temps pour lui " , on décide d'un week end où il partirait tranquille dans son coin a la campagne, je sens qu'il part pas apaisé, je le sens en tension, et pour cause, je lui fais bien ressentir aussi que je panique à l'idée qu'il partirait pour prendre une grosse perche dans son coin, ou pour me fuire parce que je tombais dans un role de parent de plus en plus vis a vis de lui ( materner / être autoritaire ... ) . A la base il part pas dans l'optique de se droguer.
Dans la nuit je panique "je sens qu'il y a qqch qui va pas, faut que je t'écrives, dis moi si finalement t'as craqué, ce qu'il se passe , j'préfère que tu me mentes pas etc... " il craque il me dit qu'en fait il a pris un peu de cocaine, des joints, de l'alcool, qu'il est désolé d'avoir encore menti etc... j'lui dit que c'est pas grave, je le rassure.

Apparté :
Entre tout ces moments là, j'ai gouté a la drogue avec lui, par curiosité, kétamine, lsd, cocaine ... j'aime bien l'aspect récréatif, mais je sais et j'ai compris avec le temps que la drogue a pour lui une fonction de se sentir bien alors que le monde " normal " l'angoisse . Pour info, il a une forte angoisse de la mort, une forte peur de l'échec ...

Suite à cela j'lui fait quand meme une énorme morale sur les interractions cocaine / venlafaxine, qui sont pas folles, sur l'idée que quitte à prendre des drogues qu'a minima il n'en prenne pas qui lui nuise ( la kétamine par exemple n'a pas de ( trop fort )contre indication, et est meme utilisé dans certains antidepresseurs encore en developpement ) .
Il semble adhérer.
Il est rarement acteur en soit, il " suit " beaucoup mes désirs, ne propose pas de solutions, ou sombre dans des " de toute facon ca sert a rien, tu perds ton temps, j'suis pas capable de construire, j'sais meme pas ce que ca veut dire " , précision : son père est psy, il s'est passionné pour le sujet, il connait ...

Tout reprend à peu près "bien " devant des menaces de radiations de pole emploi, il se met a rechercher du taf et à mettre de coté finalement les études longues ou de les faire à son rythme, il continue a aller voir son psy, pour lui montrer que je suis pas anti drogue j'achete un peu de kétamine, il en prend avec plaisir cette semaine, puis arrive le week end, ses soeurs viennent passer deux jours chez nous et là ... c'est le drame.

Il m'avait mis " gardienne " de la drogue, c'est à dire que j'avais juste en charge de la ranger qqpart où elle ne soit pas devant ses yeux sinon il peut pas s'empecher d'en prendre ( " je sais pas me dire non ", il me l'a toujours dit ca ), et puis je lui trouve un comportement suspicieux, je le vois à 10km quand il ment, et alors que ses soeurs sont sorties de chez nous le temps de faire des courses, jle surprend dans la salle de bain entrain de se faire une ligne de ketamine, la il me dit qu'il en a racheté, j'lui reproche de m'avoir encore menti, qu'il avait qu'a me demander celle que je gardais, le ton monte ses soeurs arrivent, on pète des plombs : lui " j'suis un co.... je mens, jfais de la M...., jte gache la vie, c'est fini" entre autre et en pleurs et moi " marre que tu mentes, assumes que t'as un soucis avec la drogue, que c'est problématique"
je pète un cable je me casse, il m'appelle pour que je reviennes, je décrète avoir besoin de temps pour moi et être chez une copine.
Je rentre au milieu de la nuit.
On discute des heures ... j'lui fait dresser une liste "pour / contre la drogue " le tableau se terni du coté " contre " : mensonge / faire du mal aux autres , inquiétude des proches / conduite à risque ( drogue au volant ) / le tiers de ses revenus qui y passent / impacts sur sa depression etc... "
Il décide de faire appel à un centre d'addictologie.
Le problème c'est qu'il fait souvent les choses pour les autres, peu pour lui , depression oblige a priori... renforcé par une difficulté à se projeter.
Sa théorie dans la vie " à quoi bon faire des choses, se prendre la tete, de toute facon on va mourir, ca ne sert à rien, rien ne sert à rien"

La discussion de pleine nuit se poursuit, il en arrive a me dire qu'il va finir la ketamine "faire un K hole " un point de surdose du produit qui conduit à une sensation de dissociation psychédélique. J'm'y oppose " c'est pas vraiment la meilleure idée du siècle, on vient de se prendre la tete pour la drogue, tu veux pas le faire à un autre moment " ca le fait plus ou moins vriller, on va se coucher, puis j'explose : " jme sens seule face à tout ça, t'arrête pas de dire que tu n'y arriveras pas que tu le sais déjà, que ca sert à rien, j'peux pas être toute seule a vouloir que ca aille mieux " et la ...
Il me fait part d'idée suicidaire type " si j'veux un suicide assisté tu m'aides ? " , enorme choc pour moi, a priori ca a été une idée fugace mais première fois qu'il m'en parle...

Le lendemain, la journée est froide, j'regarde plein de lien sur la toxicomanie, ses soeurs partent et là ... il décide de se faire son K hole, il cherche la drogue partout, je l'avais cachée ( je sais que c'est pas bien ) il me demande gentiement où elle est , me rappelant que demain il va en addicto, qu'il va voir son psy mardi etc... et comme je suis con j'lui dit que je l'ai jeté.
Il pète un cable, devient aggressif, me parle mal, j'lui dit qu'en fait je l'ai caché mais que vu ce que ca engendre j'la jète finalement devant lui, il tape dans plein de truc dans l'appartement, devient fou, décide de se barrer, revient avec une bière, recommande de la kétamine, tient des propos du genre " c'est fini j'suis a bout de force, j'en ai marre, ca te dérange si je reste encore 2 mois le temps de retrouver un taf et de me casser, je te fais du mal etc... " il m'avait déjà fait part de " peut etre qu'une vie au RSA a prendre de la drogue c'est ce qu'il y a de mieux pour moi finalement " .
Il recoit sa drogue, s'enferme, je pète un plomb, j'appelle ses soeurs, leur parle de la situation de ses propos suicidaires, je le retrouve dans le salon, paniquée j'appelle le samu, persuadée que ca pourrait mal se passer, le medecin du samu le prend au tel, il décrit sa situation avec calme et sans mentir, le samu décide que c'est pas une urgence, le medecin me dit " soit vous accepter, soit vous partez, vous pouvez rien faire pour lui ", je pète des plombs, brise une assiette, jète sa canette, il prend le reste de sa drogue s'enferme dans la chambre, je le rejoins un peu plus tard...
Et en fait je prend moi la ketamine, s'en suit un trip dingue pour moi dans lequel j'ai vomi, il m'a aidé a été present, et quand j'ai repris connaissance, il a continué sur le discours du " on dirait un couple de cassos " pour finalement un peu plus s'apaisé et dire qu'il irait quand meme en addicto le lendemain...
On décide de faire chambre à part pour la nuit, il prend le reste de sa drogue ...
Je vais voir s'il va bien et là... il me dit " j'aimerai bien faire un trip sous kétamine avec toi c'est merveilleux comme voyage "
J'lui répond que j'ai plus confiance dans les drogues, que c'est trop destructeur, qu'il faut qu'il se décide à gérer sa consommation, qu'on en est venu à une situation trop vicieuse perverse et nuisible, il me dit qu'il veut pas arrêter les drogues, j'lui dit qu'il s'agit de gerer sa consommation, d'etre responsable, pas qu'on en arrive à ce genre de stade ( mensonge, fuite, heurts ) ...
Un coup il se montre ouvertà la remise en question un coup c'est de l'aggressivité à l'état pur.

On en est là...
Et moi j'suis perdue.
J'vois un psy, principalement pour gérer mes crises d'angoisses, ma peur de la solitude, mon besoin de controle, ma blessure de rejet et d'abandon. Mon chemin me semble long et fastidieux.
Et je me demande que faire : continuer à me battre ? me résigner ? je sais que le chemin va être long et tumultueux, mais j'ai l'impression que plus il va voir son psy et s'aventure dans le chemin de sincèrement se guérir, plus c'est compliqué, fragilisant, difficile pour lui de faire face. Ca me semble logique , il s'agit d'une depression latente qu'il n'a jamais reconnu qui date de plus de 10 ans , et concernant les drogues, s'il s'est reconnu des conduites addictives, c'est la première fois qu'il admet la toxicomanie...
Seulement moi, je commence à être à bout ... je voulais une vie avec un mec " sain" , une vie de joie, où l'on croque la vie à pleine dent, voyage, projets fous, restaurants, petits cadeaux, partage ... et surtout je commence à comprendre que c'est pas ca la vie à priori...
Que je projète trop, que j'attends trop, je fantasme trop... qu'aucun couple n'est facile ...
Je tombe tout doucement en depression aussi je crois et je peux pas vraiment compter sur lui.

A chacun de mes recherches, je retrouve des conseils aux aidants certes mais peu qui m'aident dans la sensation d'impuissance face à son état, peu qui parle du sentiment de tristesse et de désarroi, peu d'aidant qui racontent leurs erreurs, ou leurs état d'ame.
Je sais que mon mec souffre mais moi aussi je souffre.

Avez vous tenu en couple dans une situation similaire ?
Souffrez vous en tant qu'aidant ?
Devrais je le larguer, malgrè l'amour que je lui porte, parce qu'il a des soucis addictifs et qu'il souffre de tout ce que la depression entraine ?
Comment faire face à mes propres bouffées d'angoisse, l'envie d'aller le voir dans la chambre alors qu'il ma demandé de le laisser tranquille, mon envie de lui faire des bilans encore et encore , comptant sur son intellect poru le faire réagir quant aux dégats de la drogue ?
Peut on aussi réapprendre à faire confiance ?
N'est ce pas trop tard quand la confiance est morte ?
Je me sens seule et perdue face à toutes ces questions...

C'est comme si la réalité le rattrapait, qu'il se poussait à bout
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Loba
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Message par Loba »

Salut,

Voici mon point de vue.
chaneza a écrit : lundi 11 avril 2022 3:12
Devrais je le larguer, malgrè l'amour que je lui porte, parce qu'il a des soucis addictifs et qu'il souffre de tout ce que la depression entraine ?
Oui tout a fait, je pense que c'est la chose à faire. D'ailleurs le fait que tu le suggères toi même n'est pas anodin, je pense.
J'entends bien que tu l'aimes, qu'il est malade et a ses difficultés et puis qu'au fond c'est sûrement quelqu'un de bien.

Mais ton amour ne le sauvera pas. Si il s'en sort un jour, ce que je lui souhaite très fort, ce sera parce qu'il l'a décidé lui et uniquement lui.
Tu peux lui faire un power point, un planning, un contrat, appeler ses soeurs, les médecins, l'encourager, le gronder etc.. s'il ne fait pas les choses lui même rien ne se produira.
Alors certes à chaque fois il dit qu'il va faire, mais on dirait que cela reste au stade de promesses.

D'autre part, on peut tout à fait se séparer d'une personne malgré tout l'amour qu'on lui porte parce qu'il souffre d'addiction ou de dépression. En fait parfois, c'est même nécessaire pour se sauver soi même.
Tu angoisses, tu déprimes, et tu ne peux pas faire de projet avec cet homme alors que tu le voudrais. Ça sent le roussi pour toi, alors mon réflexe ça serait de te dire de te choisir toi, de te sauver toi, d'être une priorité pour toi même parce que de toute manière si il t'entraîne dans sa chute, combien de temps pourra tu encore l'aider ?

Moi même j'ai passé plusieurs années à essayer de faire ce que tu fais. Mon mec ne travaille pas parce qu'il est en dépression alors je paye, puisque moi je travaille. Et puis je cherche du travail pour lui. Et puis je met mon réveil à 5h parce qu'il ne peut pas se lever tout seul le matin. Et je lui paye son permis parce que c'est plus pratique pour aller travailler quand même. Et puis j'encaisse les remarques de sa mère parce qu'elle vient me faire la morale à moi. Et puis les remarques de la mienne parce qu'elle s'inquiète. Je laisse ce genre de chose me drainer pendant cinq ans. Pendant cinq ans je l'écoute me promettre qu'il va bosser, assurer, prendre un appart etc..
Je le crois. Mais il joue a des jeux d'argent et fait des crédits à la place et les dettes s'acumulent. Mon fils à des chaussures trop petites. Alors je vrille. Je pleure tout le temps et je suis bouffée par le stress. Et quand je regarde en arrière je me demande pourquoi je ne me suis pas sauvée ? Pour moi même et mon enfant ? Mais j'étais lancée et je ne savais plus comment me sortir de ce merdier. Bref.
Tout ça pour dire qu'au final je me suis épuisée pour rien. Il a recommencé à travailler quand il l'a voulu. Et mon père s'est arrêté de boire quand ça lui a chanté. C'est comme ça : il s'agit d'eux et pas de nous. Nous ce qu'on peut faire c'est prendre soin de nous.On ne peut pas s'occuper de gens épuisant en étant épuisée.


Alors je ne te dis pas de le jeter comme une vieille chaussette "parce qu'il est malade". Mais plutôt de prendre soin de toi et d'arrêter de mettre des coups d'épée dans l'eau. Tu mérites la santé, le bonheur et un avenir et pas de morfler comme ça ou de devenir la gardienne de came de qui que ce soit.
Et peut être bien que si tu n'es plus là pour réparer ses bêtises ou faire à sa place, il se mettra à faire les choses... Tout seul.
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Message par chaneza »

Bonjour Loba

Merci de ta réponse, énormément.
Je comprends que tu parles beaucoup de ton histoire et sans vouloir faire psy de comptoir, peut etre t'y projètes tu un peu dans la mienne.
Cela ne fait qu'un an que nous sommes ensemble, et comme dit dans mon post, cela fait uniquement 2 mois qu'il se soigne (voir un psy, mettre des mots sur son état).
Au contraire de ton ex situation, il ne joue pas a des jeux d'argents, il est autonome sur le point financier ( heureusement ), et il met en mot sa problématique de toxicomanie que depuis quelques jours.
Aujourd'hui il a accepter de parler a des centres d'addictologie, il l'a fait, mais les centres publics sont mal faits : plus de places, plus de medecins, les secrétaires pètent des câbles parce qu'elles sont surchargées et n'ont pas d'autres choix que d'envoyer paitre les demandeurs d'aides devant l'incapacité des structures, y compris associatives, à faire face aux flus de gens dans le besoin d'aide.

Cependant, j'ai vu ma psy aujourd'hui et je commence à intégrer et à comprendre dans mes entrailles que : je n'y peux rien. A part proposer, inciter tout au plus, et à minima écouter, je n'y peux rien. Seul lui et lui seul peut s'aider.
J'ai décidé la semaine dernière de reprendre le sport cette semaine, je travaille à au moins prendre soin de moi, voir des gens, appeler mes amis, faire des courses, des petites choses, en tout cas " ne pas compter sur lui" et " limiter mes attentes " .

Je retiens de ta réponse une chose importante : être une priorité pour moi même. J'avais refusé sur le moment d'être la gardienne de sa came, masi j'ai failli quand je l'ai vu dans tout ses états. je ne referais plus l'erreur.

Aussi, il faut que je me fixe des limites.
Elles vont être de l'ordre du temps, de la façon dont les choses évoluent, d'ici à la fin de cet été je pense, et que je ne supporterais pas d'autres crises, et certainement pas une seule violence si jamais celles ci arrivent.

Avec le recul, je comprends aussi que ces crises aggressives débutent quand je veux m'interposer dans son addiction, quand je fais preuve d'autoritarisme, je vais donc passer par le stade que tout le monde me conseille : accepter son état et que je ne peux rien y faire, que ce n'est pas ma place, prendre soin de moi, si ca sent le roussi, je sors, je n'assiste plus, je n'insiste plus, je me calme etc... peut etre que les choses évolueront différemment à ce moment là, et pour moi et pour lui et qu'au moins j'aurai les idées plus claires pour une quelconque décision.

Qu'en penses tu / vous ?
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Message par Loba »

chaneza a écrit : lundi 11 avril 2022 20:19
Je comprends que tu parles beaucoup de ton histoire et sans vouloir faire psy de comptoir, peut etre t'y projètes tu un peu dans la mienne.
Ah mais totalement, :rotfl: j'avoue. Ce n'est pas tant la ressemblance entre ton chéri et le mien qui m'a fait réagir à ton post (comme tu le dis ils ont des profils différents) mais bien entre toi et moi. Ce truc de vouloir sauver l'autre et de glisser soi même peu à peu..

Un an ! Toutes ces péripéties m'ont induite en erreur :enrond: ! C'est tant mieux si tu ne vis pas cette situation depuis longtemps. Tu es toujours à temps de faire les bons choix : comme faire de toi ta priorité comme on le disait, et ne pas le laisser t'entraîner dans sa chute. C'est surtout ça en fait, que tu restes avec ou pas. Qu'il soit dépressif/addict ou non.

J'ai l'impression qu'il faut vraiment s'acharner quand on essaie de se soigner. Une fois qu'on tombe sur les bonnes personnes, il peut se passer des belles choses mais en attendant c'est vraiment parcours du combattant, quoi. C'est déjà cool que toi tu ai un psy, que tu t'occupes de ta propre santé. J'espère qu'il recevra lui aussi des soins adaptés.
chaneza a écrit : lundi 11 avril 2022 20:19
J'ai décidé la semaine dernière de reprendre le sport cette semaine, je travaille à au moins prendre soin de moi, voir des gens, appeler mes amis, faire des courses, des petites choses, en tout cas " ne pas compter sur lui" et " limiter mes attentes "
Oui c'est important que ta vie ne tourne pas qu'autour de lui.
Poser des limites et accepter de ne rien pouvoir y faire aussi, c'est sûrement une bonne idée. C'est juste que ça risque d'être chaud patate. Ce qui te (vous) attends là, ça tient plus du marathon que du sprint et en plus t'es dans le rôle de l'aidante. Du coup quand je te lis, ça m'inquiète un peu. Mais je comprends ton choix

Qui vivra verra :wink2:
Donne nous des nouvelles ! (Enfin, si tu le veux).
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Message par chaneza »

Avec plaisir pour les nouvelles :)

Alors j'ai dit que j'allais et que je travaille à tout ça, et ca aussi ca en prend du temps, de changer ses schémas, arreter de sauver etc...
Ca passe pour ma part par la formulation :
au lieu de " fais ceci ou cela " je dis plutot " ca te dirai de ceci ou cela " et s'il veut pas ... j'essaie de pas trop insister.
J ESSAIE parce que parfois c'est rageant.

Aujourd'hui on a parlé beaucoup drogue et toxicomanie, enfin je dis " on" mais plus moi que lui of course.
Il a faillit racheter de la ketamine , finalement non parce que la première fois il avait oublié son argent, la seconde parce que j'ai tirer une sacrée gueule et qu'il voulait pas qu'on se prenne la tête.

J'étais choquée qu'il ne le fasse pas plus " pour lui " après toute la discussion qu'on a eu, mais finalement, il m'a dit qu'au fond de lui il savait bien que c'etait " pas bien " quand même.
Demain il voit son psy, il va lui parler de la drogue ... j'espère qu'il ne minimisera pas, parce qu'évidemment il minimise.
J'espère qu'un bon psy (psychiatre et ayant écrit sur les drogues en plus d'être psychanalyste ) saura voir qu'il minimise et prendre en compte le fait que s'il en parle c'est qu'il y a déjà un problème ( on parle pas de ce qui va bien n'est ce pas ? )

Dire que je ne vis pas mon histoire dans l'attente que ca aille mieux, serait mentir.
Je sais que c'est un marathon...

J'ai eu un père depressif et PN qui n'a jamais voulu , en bon PN , consulter ou se remettre en question... surement que je me comporte en sauveuse, que je transfert, peut etre que la situation de mon homme peut m'aider à résoudre mes troubles aussi à ce niveau là, qu'il guérisse ou non.

Il est radié du chomage pour un mois mon mec depuis hier. il a ses partiels a la fac qui débute dans un mois, il se perd dans sa tête sur beaucoup de choses, des projections toujours négatives depression oblige...
J'essaie de le lui rappeler : que son mental lui joue des tours et surtout qu'a chaque jour suffit sa peine, qu'il évite de se projeter, juste qu'il se fixe quelques objectifs quotidiens : envoyer des cv, ne pas craquer compulsivement sur de la drogue, prendre le temps de se reposer...
J'essaie aussi de plus faire preuve d'autoritarisme, et de pas trop paniquer quand il tient des discours fataliste / d'abandon ...

Ah tiens une question :
- vous êtes vous sentis redevables de vos conjoints qui vous ont "supportés " tout ce temps là ?
Il dit souvent qu'il " me mérite pas " qu'il n'est qu'un co...., que si je pars il comprendrait ... j'lui réponds que je crois en lui, qu'il met des choses en place pour aller mieux, j'lui rappelle qu'il y a encore quelques mois il etait au fond du lit toute la journée et que ca fait que 5 séances qu'il voit son psychiatre... J'espère que ce genre de parole peuvent l'aider.
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Message par chaneza »

Enfait le plus dur aussi pour l'entourage, c'est , outre l'impuissance, l'impression d'être laissée à l'abandon... les sautes d'humeur, d'avis, que perso je sais jamais trop comment prendre. L'impossibilité de se projeter, je me demande comment souvent il va évoluer, si ca sera toujours compatible entre nous...
Ca c'est compliqué...
Et quand j'lui dit " moi aussi t'sais j'ai besoin de soutien " bah il en est evidemment incapable.
Des fois jme dis que ca risque gros sur l'équilibre des forces on va dire a long terme ...
Son psy lui dit en gros de devenir un adulte sur des trucs, qu'il se comporte en gamin, jme dit qu'il agit parfois comme si j'etais sa mère, quand il aura dépasser ca, est ce qu'il va pas me rejeter d'autant plus ?
J'ai essayé de lui en parler, mais il est pas vraiment capable de mesurer ca je crois ...
J'me sens un peu egoiste ... jle trouve un peu égoiste mais j'lui trouve des excuses et de bonnes raisons : la depression ... les crises intérieures pour lui ....
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Message par Loba »

chaneza a écrit : mercredi 13 avril 2022 15:30
Et quand j'lui dit " moi aussi t'sais j'ai besoin de soutien " bah il en est evidemment incapable.
Des fois jme dis que ca risque gros sur l'équilibre des forces on va dire a long terme ...
.

Oui c'est le risque. Surtout dans une relation amoureuse.. c'est si compliqué !
Tu n'es pas égoïste de penser à tout ça, dans chaque relation il faut quand même trouver son compte pour être heureuse. S'il est "gamin" sur des trucs et qu'il travaille sur ça, tu n'auras plus à te comporter "comme sa mère" ou a être dans cette position d'autorité vis à vis de lui, non ? Après on ne peut pas savoir comment tout cela va évoluer mais si tu décide de lui laisser une chance alors autant voir les choses du bon côté.
Tu fais le choix de rester avec, alors j'espère que si ça fonctionne ça aura valu le coup, sinon tu auras au moins été jusqu'au bout et tu n'auras pas à vivre avec un tas de "et si" (même si personnalité anxieuse on a tendance à vivre de doutes et d'eau fraîche lol)
chaneza a écrit : mercredi 13 avril 2022 0:08
J'ai eu un père depressif et PN qui n'a jamais voulu , en bon PN , consulter ou se remettre en question... surement que je me comporte en sauveuse, que je transfert, peut etre que la situation de mon homme peut m'aider à résoudre mes troubles aussi à ce niveau là, qu'il guérisse ou non.
Sa situation à lui je ne sais pas, mais si tu y travailles oui sûrement ! Tu avais déjà un psy avant tout ça, si j'ai bien compris ?
chaneza a écrit : mercredi 13 avril 2022 0:08
Il dit souvent qu'il " me mérite pas " qu'il n'est qu'un co..
Est ce qu'il se sent redevable ou est ce sa faible estime de soi pour le coup ça peut être du à la dépression et dans ces cas là avoir un entourage présent compte énormément

Il a de la "chance" ton mec, parce que pas mal de gens ont un entourage mais dans l'entourage peu comprennent la dépression contrairement à toi
Prends soin de toi et n'hésite pas à ouvrir une galerie si tu as des trucs à dire où un salon si tu veux papoter

A+
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Message par chaneza »

Comme tu le disais, de toute facon je suis anxieuse, meme si j'y travaille, donc au moins, j'aurai pas lacher l'affaire, et puis si ca devient invivable, je partirai;...
Au moins pour une fois je me remets aussi en question, avant je mettais tout sur le dos de mes mecs, et je devenais un vrai tyran...

Je croi sque la situation évolue bien...
Il a revu une amie a lui qui est un peu dans le meme cas que lui sauf qu'elle... elle est seule, et ca lui a fait un déclic ( je répond pas la meme a la suite de ton message ) ...
Il a " vu " qu'il avait la chance que je le soutiennes.
... C'est déjà pas mal.
Ensuite concernant les drogues, il a décidé de s'essayer a gérer sa consommation, a défaut de s'arreter totalement pour l'isntant, c'est pas mal aussi... Reste a voir dans le temps comment ca évolue.

" vivre de doute et d'eau fraiche " omg c'est tellement ça :)



Sa situation à lui je ne sais pas, mais si tu y travailles oui sûrement ! Tu avais déjà un psy avant tout ça, si j'ai bien compris ?
-> nop je n'avais pas de psy... j'ai compris il y a peu que mon père etait PN, et encore il y a moins longtemps de ca des conséquences que ca a pu avoir su rmoi , ma psyché, ma relation au monde et aux autres... Autrement dit c'est un gros bouleversement de mon coté, et mon mec aussi effectue ses revolutions...

Est ce qu'il se sent redevable ou est ce sa faible estime de soi pour le coup ça peut être du à la dépression et dans ces cas là avoir un entourage présent compte énormément
-> plutot sa faible estime de lui même ...

Il a de la "chance" ton mec, parce que pas mal de gens ont un entourage mais dans l'entourage peu comprennent la dépression contrairement à toi
Prends soin de toi et n'hésite pas à ouvrir une galerie si tu as des trucs à dire où un salon si tu veux papoter
-> comme dit plus haut, il commence a en prendre conscience et moi ca m'fait du bien aussi de me dire que je peux " être utile " ou du moins , plus justement " devenir bienveillante fondamentalement " on se guerit peut etre mutuellement... Va savoir ... le temps le dira .

Merci pour ton soutien <3
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