Dysthymie et hypersomnie

[Dresden]

Bonjour,

Je suis aujourd'hui en très mauvaise santé et je me sens bien seul, j'aimerais vous exposer mes problèmes pour voir si vous auriez des conseils à me donner, ou simplement des expériences similaires à partager.

J'ai 26 ans et je souffre depuis assez longtemps de problèmes de sommeil et (surtout) de fatigue. Ceux-ci ont explosé il y a trois ans, quand j'ai emménagé avec une fille, j'ai commencé à ne plus pouvoir m'endormir le soir et à me réveiller plusieurs fois sur la nuit. J'avais alors vu un neurologue qui m'avait peu pris au sérieux et m'avait prescrit du Trazolan, que j'ai pris (100mg) pendant plus de trois ans. Ca m'a aidé au début, puis j'ai eu l'impression, à mon avis justifiée, que le médicament lui-même était devenu une part du problème, à un point qui n'était plus supportable (j'étais défoncé le matin jusqu'en milieu d'après-midi, graves problèmes de concentration et de mémoire). J'ai donc fait d'autres tests, et tous les tests physiques, y compris la polysomnographie, sont effrayants à force d'être absolument parfaits (mon sommeil, sous Trazolan certes, est tout à fait normal). J'ai alors vu une psychologue, qui a fini par me diagnostiquer une dysthymie, qui serait à l'origine de mes problèmes. De même j'ai vu un psychiatre qui veut me sevrer du Trazolan, grâce à du Valdoxan. Là, je suis à un demi Trazolan + Valdoxan, c'est toujours très instable : je me sens moins défoncé le matin, mais souvent plus fatigué l'après-midi et le soir. Je vais aussi entamer une thérapie cognitive. Pour être complet je dois encore raconter ceci : j'ai fait une dépression à l'âge de 11-12 ans. J'étais un très bon élève, et l'école beaucoup trop facile, une absence totale de défi pour moi, et même une répression de ce que j'exprimais (être intelligent était devenu un handicap), c'était une épreuve très difficile, j'avais - d'après mes parents - même parlé de suicide à l'époque. Et ça s'était déjà manifesté par des troubles du sommeil (réveils nocturnes avec besoin d'écrire des choses que j'avais en tête). Ca c'était alors d'une manière ou d'une autre "stabilisé" et tout ça était apparu comme des traits de caractères : silencieux, passif, réservé, distant, etc. Or, je crois que c'était déjà quelque chose d'ordre pathologique, que je traîne jusqu'à aujourd'hui et qui n'est moralement plus supportable (je me demande comment je vais écrire ma thèse - je suis doctorant en philosophie en Allemagne - et fonder une famille, je ne m'en vois pas capable dans l'état de chose actuel). Mes principaux symptômes quotidiens sont ceux-ci : fatigue chronique intense, difficulté à travailler (mémoire, concentration) et à beaucoup de choses (interactions sociales, etc.), pensées obsessionnelles (cette fatigue gâche ma vie, je n'arriverai à rien, tout ça est ridicule, tout le monde s'en fout et personne ne comprend, etc.), volonté de tout rationaliser à l'extrême (je fais des listes, je planifie des choses qui évidemment ne se déroulent pas comme prévues, etc.), relatif pessimisme, peu d'estime pour mes contemporains, qui me pousse à ne pas m'engager dans des relations, beaucoup de choses quotidiennes qui me paraissent tout à fait vaines et peu dignes d'intérêts, quelques pensées suicidaires

Je pense que c'est là un bon résumé de la situation, je peux éventuellement en dire plus si discussion il y a.

Une des mes grandes difficultés est celle-ci : tout ça est tellement lié profondément avec moi-même (mon "caractère") que je ne peux même pas imaginer ce que ce serait une amélioration. Auriez-vous une expérience à partager ? Une autre question : pensez-vous que des psychostimulants (que les médecins ne veulent pas me prescrire) seraient utiles dans mon cas ?

Je vous remercie

[incarmal]

Bonsoir Dresden.

tout ça est tellement lié profondément avec moi-même (mon "caractère") que je ne peux même pas imaginer ce que ce serait une amélioration.

C'est longtemps un discours que j'ai tenu. je me disais que certains traits de ma personnalité, même pathologiques, faisaient désormais partie de mon identité. Cependant le temps m'a appris qu'on ne sait pas vraiment l'évolution que l'on va suivre sur le plan psychique ainsi que sur celui de la personnalité : Trop de facteurs entrent en jeu.
Effectivement aujourd'hui, sans renier ce que j'ai pu être, je m'aperçois que certains traits ont forci mais que d'autres ont changé du tout au tout. Il y a une chanson qui m'a aidé à prendre conscience de cela. il s'agit de "Todo Cambia" de mercedes Sosa.
Je suppose qu'une amélioration pourrait être par exemple de trouver un nouvel angle par lequel penser tes névroses, ce qui peut se faire à la suite d'une introspection, en laissant le temps agir, par une psychothérapie, ou par exemple au gré des discussions et des rencontres.




voici un lien vers la traduction française

http://lyricstranslate.com/fr/todo-camb ... hange.html

Une autre question : pensez-vous que des psychostimulants (que les médecins ne veulent pas me prescrire) seraient utiles dans mon cas ?

Je ne suis pas médecin, néanmoins je peux dire que selon moi cela dépend du diagnostique prédominant pour les médecins en ce qui te concerne.
Par exemple, si après divers entretien il leur semble que tes pensées obsessionnelles jouent le rôle de leurre pour ne pas penser aux sources réelles de tes maux (ce qui peut se jouer sur le plan inconscient comme barrière de protection du psychisme), alors je suppose que des psychostimulants ne seraient pas bénéfiques puisque cela ne ferait que désinhiber ces pensées obsessionnelles qui seraient d'autant plus difficiles à vivre...
Encore une fois je ne suis pas médecin et je ne formule qu'une hypothèse mais je me dis que si les médecins ne souhaitent pas te donner ce traitement c'est qu'ils doivent avoir une raison de penser que ça ne te serait pas bénéfique.

Voilà pour ce qui est de mes avis sur ces questions, en espérant que d'autres membres puissent te donner les leurs acr c'est toujours intéressant de confronter les points de vu.

[Polly]

Mes principaux symptômes quotidiens sont ceux-ci : fatigue chronique intense, difficulté à travailler (mémoire, concentration) et à beaucoup de choses (interactions sociales, etc.), pensées obsessionnelles (cette fatigue gâche ma vie, je n'arriverai à rien, tout ça est ridicule, tout le monde s'en fout et personne ne comprend, etc.),

Salut Dresden,
J'ai 25 ans et je me reconnais dans tes symptômes, à ceci près que je ne me sens pas dépressive. J'ai des signes somatiques d'anxiété (mâchoires souvent serrées, insomnie parfois), et je focalise sur cette fatigue qui me gâche la vie.

Une des mes grandes difficultés est celle-ci : tout ça est tellement lié profondément avec moi-même (mon "caractère") que je ne peux même pas imaginer ce que ce serait une amélioration. Auriez-vous une expérience à partager ?

Il me semble que justement, c'est la particularité de la dysthymie: "Alors que la dépression majeure se déclare souvent par épisodes, la dysthymie est plus constante et durable, commençant parfois dès l'enfance, ayant pour conséquence que la personne affectée par la dysthymie tend à croire que la dépression fait partie de sa personnalité."
Dans mon "cas", j'ai fait un épisode dépressif étant ado (mère dépressive, beau-père violent, donc une enfance et une adolescence difficiles), puis après ça ma mère a fait une TS et aujourd'hui c'est plus ou moins un légume. J'ai vu plusieurs psy qui n'ont pas diagnostiqué de dépression, malgré cet événement traumatisant. Mais cette fatigue m'empêche de travailler et d'avoir une vie sociale normale, je me sens d'humeur morose, et déprimée pendant mes règles.
Enfin, je m'égare.

As tu essayé de prendre un antidépresseur stimulant ? J'ai entendu parler du Tofranil, mais il doit y en avoir d'autres.

[Lodimie]

Bonjour à tous,

Bonjour Polly, j'éspère que tu verras ce message, et que tu pourrais éventuellement me répondre, je peux tout
d'abord te dire que moi aussi je déprime depuis bien longtemps, et je sais qu'il y a des AD stimulant autre de ce que
tu prends, parle en à la personne qui te suit, si tu dois continuer ou pas à en prendre.
Cette nuit je n'ai pratiquement pas dormie car depuis des années j'ai ces symptômes et cette nuit j'ai lue par de
nombreux témoignages que j'aurais peux-être l'hypersomnie depuis des années qui me gâche complètement la vie.
J'ai tous les symptômes, au début c'était par période et depuis quelque années c'est devenue chronique.
J'aimerais tellement avoir une réponse à ça.

[Polly]

je sais qu'il y a des AD stimulant autre de ce que
tu prends, parle en à la personne qui te suit, si tu dois continuer ou pas à en prendre.

Bonjour Lodimie,
je ne prends pas d'antidépresseurs, j'en ai pris seulement pendant quelques mois il y a bientôt 10 ans. Mais peux-tu m'en dire plus sur ces AD? Quel est leur nom? Quels sont leurs avantages ou inconvénients?
Actuellement je prends du Levothyrox car je ferais peut-être de l'hypothyroïdie, je suis à 75 µg et je ressens un léger mieux. Mais c'est pas encore ça au niveau de l'humeur.

j'aurais peux-être l'hypersomnie depuis des années qui me gâche complètement la vie.
J'ai tous les symptômes, au début c'était par période et depuis quelque années c'est devenue chronique.

Sache que l'hypersomnie est très TRÈS rare. Le diagnostic peut être posé facilement, il suffit de consulter dans un centre du sommeil .De mon côté j'ai fait deux enregistrements du sommeil: RAS, tout va bien, ni apnée, ni hypersomnie, rien. La fatigue peut avoir de nombreuses causes: infection, carences, apnée du sommeil, problème thyroïdien, etc... Es-tu suivie par un bon médecin? As tu fait différentes analyses? Consulter un médecin interniste peut être une solution.