reprenons !
merci beaucoup miet pour ta réponse très complète, tes lectures et ta compréhension, et pour ce temps et cette délicatesse que tu m'offres, merci
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ce que tu dis sur ton chéri m'aide énormément, car c'est un véritable poids pour moi et ça me met toujours dans une grande tristesse.
c'est dur de se laisser aimer de cet amour dont tu parles, difficile à comprendre et à accepter.
car je peux être parfois tellement dure, méchante, cruelle… avec lui comme avec moi d'ailleurs…
c'est SON choix, oui, tout comme c'est le mien d'avoir choisi de vivre avec lui.
c'est vrai qu'il y a cette notion de respect, je dois respecter son choix, même si ça me semble déraisonné…
il sait ce qu'il fait.
et il m'apporte beaucoup, il est ma balance en quelque sorte.
probablement que d'un autre côté, je lui apporte quelque chose aussi…
et ce que tu as écrit entre parenthèses : je voudrais son bonheur plus que le mien… (il me dit ça aussi lui d'ailleurs…

)
il est vrai qu'il faudrait que je puisse traiter le mien pour mieux satisfaire le sien…
après, construire une vie de couple, même au bout de plusieurs années, c'est toujours difficile.
parce que comme tu l'as dit, il faut s'adapter chaque jour.
par exemple, tu as toi cette souffrance en ce moment, cette dualité qu'il faut que tu résolves, cette nouveauté à laquelle tu dois t'adapter et qui te fait peur, qui t'angoisse, la mise au monde d'un petit être vivant.
ça n'est pas là, mais c'est un projet, et c'est un projet de couple, et de vie.
et puis en plus, il y a des choses qui n'ont pas fonctionné comme prévu, ce qui rend le tout plus stressant encore… et te laisse le temps de ressasser dans ta tête et de te créer de nouvelles peurs… (pardon si je me trompe… je transpose peut-être un peu…).
enfin, il m'arrive un peu cette chose-là, mais pas avec le même sujet.
mais pareil, un projet de couple et de vie, une nouveauté, des imprévus constants depuis plusieurs mois, voire années, une réadaptation des faits à chaque nouveau paramètre qui s'ajoute…
à la fin, ça devient épuisant, stressant et on se demande si on a vraiment fait le bon choix.
de mon côté, c'est ça en tous cas.
je me dis que j'ai foiré plein de trucs, qu'on n'est pas à la hauteur, que ce qui nous attend est monstrueux, qu'on ne sait même pas comment on va faire, se débrouiller, matériellement et tout le reste…
j'ai peur qu'on s'épuise, qu'on se blesse, que ça soit grave, qu'il meurt, j'ai peur de plein de trucs qui ne sont pas raisonnés ni rationnels, je fais des crises d'angoisse, je panique, je n'ai plus confiance en rien… bref…
alors, soit je choisis en partie de me laisser guider par lui, par ses prises de décision, parce qu'il sait un peu mieux gérer, ayant moins de craintes vis-à-vis de l'inconnu, et parce que que ce choix, à l'origine, on l'a fait ensemble, d'un commun accord !!! et puis aussi, quand on prend le temps de discuter, d'exposer les choses, parfois, ça me rassure et me calme pendant un temps.
mais sinon c'est la cocotte-minute qui explose…
et quand c'est ça, c'est hard, parce qu'en gros, c'est… comment dire… comme si je lui balançais son incompétence à s'occuper de moi en pleine poire (voire son incompétence tout court…), je le culpabilise en quelque sorte, parce que je suis en insécurité et qu'il en est responsable
c'est affreux… mais ce sont des choses que je ressens parfois… pendant mes moments de panique et que je suis capable de lui dire…
enfin bref…
j'ai du mal à gérer… je me dévalorise et le dévalorise… et c'est fatiguant…
et tout ça est irrationnel.
parce que les choix que nous faisons, nous les faisons ensemble, en toute lucidité…
c'est moi qui perds les pédales à un moment donné et qui craque, qui perds toute cette lucidité.
et je fais tout foirer…
comment m'avait dit mon amie déjà ?…………………
ah oui, l'auto-sabotage systématique de tout et tout le temps…
le non-droit au bonheur… le refus inconscient…
je m'emprisonne.
enfin, je ne sais pas s'il s'agit de ça… mais ça peut faire sens… j'y pense en l'écrivant…
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s'ôter la vie… n'est pas une mince affaire.
j'y pense depuis l'âge de mes 12 ans, j'ai traumatisé ma mère avec ça, elle s'en souvient, car j'allais à une espèce de porte-fenêtre de l'étage de la maison qui n'avait ni balcon ni barrière, et je lui gueulais que j'allais sauter…
c'est pas nouveau.
pendant longtemps ce qui m'en empêchait était la "construction" de mes petits frères. je les aimais plus que tout, et j'avais tellement les boules que mes parents les détruise que je m'imposais comme la grande sœur protectrice, comme bouclier pour les aider à pas foirer leur vie.
mais aujourd'hui…
ils sont grands, adultes, avec femme, enfants, maison, chiens et tout ce que tu veux… ils ont fait leur vie.
ils n'ont plus "besoin de moi"…
mon autre garde-fou, ce sont mes 2 amies qui ont mis le paquet, et malgré tout, ont raté leurs suicides (qu'elles m'ont racontés).
c'est pour moi un grand trauma.
l'une est totalement défigurée (son corps aussi), mais elle est valide, l'autre a le corps à moitié fait de métal et a de lourds problèmes neurologiques, elle est en grande partie invalide.
bien qu'en soi ce soit un miracle qu'elles aient vécu, leurs séquelles sont considérables (d'où ma peur panique à l'époque pour toi), et vivre avec ça… c'est la croix qu'elles porteront jusqu'au bout.
je sais ce qu'il ne faut pas faire si on veut s'ôter la vie (ma mère est médecin, j'ai eu des clefs…).
mais ce qu'il faut faire… il y a aussi un risque… quoi que l'on fasse, car franchement, il n'y avait aucun espoir qu'elles s'en sortent vivantes… et elles ne sont pas les seules…
j'avais vu un mec (sur un programme TV) qui s'était poignardé, je ne sais plus, une 50aine de fois… un miraculé aussi, qui est en fauteuil roulant maintenant…
tout cela, ça me fait peur, je ne pourrai pas me rater, il faut bien s'organiser.
et je n'ai pas, jusqu'à aujourd'hui, eu la tête suffisamment froide pour le faire.
des fois, je me dis que tant que j'écris et que je communique, que je cuisine et que je suis gourmande, et que j'aime les êtres vivants, et que j'ai cette petite lueur d'espoir, je ne passerai pas le pas, je ne resterai qu'avec l'envie récurrente… mais des fois, je ne sais pas trop… il en faut peu pour basculer et faire une connerie irréversible…
enfin… c'est un peu (pardon du parallèle

) comme dardevil et son impossibilité à tuer quelqu'un, car sa foi est plus forte que son envie de tuer, même si parfois il va à la limite.
enfin, voilà, je n'en parle pas beaucoup de ce sujet, mais c'est sorti, et je le laisse parce que ça a son importance, ça fait aussi partie de moi et de mes côtés sombres.
j'espère que ça ne te blesse pas que j'en parle.
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je te remercie pour tout ce que tu dis de l'écriture, ton explication de ce que tu as vécu, de ce qu'il s'est passé en toi et en dehors de toi grâce à l'écriture, je trouve ça très riche.
ça t'a été imposé en quelque sorte, et tu étais encadrée (d'une certaine manière… hardcore… mais bel et bien enfermée et sans autre choix…).
un travail de titan en 5 mois !
là-dessus, pour moi, c'est l'inverse, totale roues libres… depuis 35 ans pour "extérioriser" en quelque sorte, et seule.
je n'ai jamais montré mes écrits à qui que ce soit, sauf ici, depuis 2012, sur le forum, mais comme tu as pu constater, j'efface au fur et à mesure, tout comme je ne supporte pas de me relire.
mes écrits sont des cris, comme s'ils devaient être éphémères.
ils sont une force car ils agissent comme un tampon entre soi et la réalité ou les autres, quand on ne sait pas dealer avec cela, ou d'une manière incorrecte ou incomplète.
sur le forum, j'ai reçu des réponses, très importantes, qui m'ont permis d'avancer.
je fais tout effacer, mais je garde quand même beaucoup de réponses, capitales pour moi.
de l'écriture à la libération, ou de l'écriture à l'édition…
comme tu dis, il faut un accompagnement, un retour régulier et qui ait du poids.
le thérapeute avec qui je travaille analyse mes écrits.
oui, c'est un travail par correspondance, j'écris à la main et lui envoie mes lettres par la poste.
j'ai choisi cela car c'était ce qui se rapprochait le plus de mes cahiers, et donc, je m'y sentais plus vraie, sans triche.
j'aimerais un jour que cette écriture soit une véritable libération comme tu as pu le vivre.
et pour l'instant, ça ne me soulage pas, ou alors de manière trop éphémère.
quant à l'édition, lui et d'autres auparavant m'en ont parlé, bien que lui m'ait précisé que nous n'en étions pas là… ce que j'ai apprécié, car je ne suis pas mûre du tout.
(surtout que je viens du monde de l'édition et de l'imprimerie… ce qui me rendrait d'autant plus exigeante s'il devait y avoir édition un jour). il faut savoir organiser les mots, et mettre les émotions aux bons endroits.
je n'en suis pas à ce stade du tout, je n'écris pas pour être lue.
je n'utilise encore cette matière que comme défouloir pour avancer, pas pour créer et pour offrir, pour partager.
mais notre échange sur ce sujet me donne de l'espoir.
et puis cette thérapie (qui pour l'instant n'avance pas car je n'arrive pas à écrire quoi que ce soit…), est aussi une source d'espoir.
c'est juste qu'il a des méthodes… que j'ai besoin de comprendre parfois.
car je ne vois pas toujours où ça mène, alors que pourtant, j'ai eu déjà de belles surprises !
il faut que je garde confiance absolument… j'ai trop fait foirer de trucs dans ma vie, trop de sabotage justement…
il ne faudrait pas que l'écriture soit un nouvel auto-sabotage, surtout pas.
donc, il va falloir que je me remette au travail sérieusement et avec plus de constance… parce que là, je commence à déborder un peu trop…
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bon, miet, je vais m'arrêter là…
j'ai à la fois l'impression d'avoir trop écrit et à la fois d'avoir écrit du vent…
grrrrr…
ça fait plusieurs jours que je ne suis pas sortie de chez moi, que je traine dans une grosse combinaison de moumoute blanche informe (mais qui tient chaud) affreuse, et sale ! (et ça se voit trop bien sur le blanc)
il faudrait que demain, je fasse au moins une lessive et que je change nos draps.
que je fasse n'importe quoi, mais que je me bouge… et que je mette des vrais habits, parce que là, à part faire hurler de rire mon chéri à chaque fois (ce qui devient agaçant… mais je comprends… je me vois pas et j'ai du mal à imaginer, m'enfin, quand même, je connais ma pelure…).
bref, les légumes attendent (bien que j'ai fait une soupe et un gratin ce soir, avec les légumes que j'ai été cueillir hier… finalement, je suis sortie et j'ai fait un ou deux trucs…), et puis il faut que je m'occupe de mes poulettes aussi, surtout qu'on a eu une grande tristesse tout récemment… mais enfin…
bref…
on va essayer…
et tout comme toi la CNV, moi, ça a été le yoga.
j'ai appris qu'une des profs avait recommencé à donner des cours y'a un moment (mais comme j'ai pas FB, ben j'étais pas au courant) et bref, faudrait que je recommence, c'est tous les mardis, le soir.
c'est un impératif pour me canaliser et pour un peu de mieux-être, et pour me faire sortir de mon trou et voir du monde aussi…
je t'embrasse très fort, merci encore d'avoir créé cet espace pour moi, je ne me sentais pas de le faire, et merci d'y avoir posé tes mots
ça me fait beaucoup de bien.
j'irai ici, lire et poser, ou dans ma galerie, juste poser…
merci ma toute belle, je t'embrasse fort, courage à toi
