
Les Époux Arnolfini, Van Eyck, 1434
Un classique, mais cette œuvre me fascine : on a véritablement l'impression de contempler une photographie prise en europe durant le Moyen-Age tardif.
La finesse et le réalisme des œuvres de Van Eyck et des primitifs flamands est stupéfiante et vient presque en contraste avec ce qui se faisait auparavant.
La scène qui est représentée ici est sujette à controverse : s'agit-il d'un mariage ? C'est possible : avant le concile de Trente (1563) la présence d'un prêtre et de témoins pour officier le mariage n'était pas nécessaire.
La solennité des deux personnages et l'absence d’expression des visages sont intimidantes.
Le costume du bourgeois, et notamment son chapeau, est également surprenante par sa modernité : on dirait un chapeau-melon.
Le miroir au fond de la pièce (un luxe pour l'époque) est "fonctionnel" : on peut y voir Van Eyck peignant le tableau.

Les joueurs de dès, Georges De la tour, circa 1640.
Je trouve cette œuvre incroyablement reposante, relaxante, enivrante : la technique du clair-obscur participe à donner un caractère rassurant et intimiste à la scène : la lumière de la bougie, cachée par le bras d'un joueur, irradie le centre de la toile, la table de jeu, les armures et les visages souriants des personnages.
La caractère androgyne des personnages, à l'exception de celui de gauche, renforce cette impression de calme et de douceur.
On a envie de se joindre à eux, ou tout simplement de rester la, à contempler cette douce clarté.

La Grande Vague de Kanagawa, Hokusai, circa 1830.
Un autre classique : cette estampe d'Hokusai, sans doute la plus célèbre de l'auteur, a longtemps été mon fonds d'écran.
Les couleurs froides, glaciales mêmes, et le mouvement, représenté par les courbes des vagues, retranscrivent très bien la violence de la tempête qui s’abat sur les embarcations. La vague est ici vivante, c'est une prédatrice : l'écume à l'extrémité de la vague, en forme de serre d'oiseau de proies, montre que cette dernière veut sciemment la mort des pécheurs. La nature est cruelle.
Cette œuvre témoigne également du début de l'ouverture du Japon sur l'occident : la teinte de bleu utilisée ici, bleu de Prusse, provient en effet sans doute d'Europe.