Je me lance et j'ai décidé d'écrire mon histoire, peut-être que cela rassurera certaines personnes car oui vous n'êtes pas seuls !
Alors voilà, j'ai il y a de cela deux ans décidé de partir dans une grande ville pour y poursuivre mes études. Quand je suis partie j'étais quelqu'un qui avait confiance en elle, qui se sentait très bien dans sa tête et ses baskets. J'étais heureuse de partir pour une nouvelle vie.
Je venais de rompre avec mon ex petit ami pour qui je ne ressentais plus vraiment d'amour er nous n'avions plus vraiment les mêmes envies et centres d'intérêts.
Quand je suis arrivée dans cette nouvelle ville j'ai bien évidemment pris un appartement où j'y étais très bien car il faut savoir que je suis quelqu'un d'assez indépendant, qui aime parfois rester seule et ne rien faire, j'y trouve mon équilibre.
Quand je suis arrivée dans ma nouvelle école, je me suis très vite épanouie, j'aime rencontrer des gens et partager. Dans la lancée j'ai rencontré quelqu'un avec qui je me suis très vite mise en couple (2mois après la rentrée scolaire) et les choses sont allées très vite entre nous. On s'est très vite connectés et par la même occasion on est très vite tombés amoureux, très amoureux. On a passé une première année à 100 milles à l'heure dans le sens où on partageait tout ensemble (d'ailleurs on a emménagé ensemble très rapidement), on était très collés et on faisait le maximum d'activités ensemble dès qu'on le pouvait. Tout était vraiment extraordinaire, l'amour passionnel et incontrôlable.
Sauf que voilà, il y a quasiment un an j'ai commencé à développer des peurs (je m'inventais des maladies, je me sentais stressée jusqu'à faire pour la toute première fois de ma vie une crise d'angoisse) et petit à petit je crois que mon corps m'a vraiment lâchée. Durant deux mois je sentais que j'étais différente mais l'amour que j'éprouvais pour la personne avec qui je suis me permettait de tenir et je continuais malgré tout à me dire que j'avais une chance inouïe de l'avoir et de me sentir si bien accompagnée et aimée.
Je tiens à préciser que sur cette première année j'étais très peu rentrée chez moi, voir mes parents et mes amis car je souhaitais profiter au maximum de cet amour.
En novembre 2019 du jour au lendemain sans aucune raison, je sens que tout à coup quelque chose se brise à l'intérieur de moi, je regarde mon copain par réflexe et là plus rien, je ne ressentais plus rien (alors qu'auparavant rien que poser mes yeux sur lui me permettait de savoir à quel point je l'aimais).
Je me dis au départ que c'est passager malgré que cela m'inquiète beaucoup, j'attends deux ou trois jours avant de lui en parler et je me souviens me dire que les choses seront pour toujours différentes et que je n'arriverais plus à tout ressentir comme avant. C'est horrible mais je suis persuadée que lorsque vous entamez une dépression votre corps et votre esprit comprennent instinctivement que les choses changent. Pour moi c'était le cas et je me souviens à plusieurs moments de ma journée me répéter que je suis heureuse et que les choses vont bien aller, sans succès.
A ce moment de ma vie, je suis effondrée, quand votre pilier, celui pour qui vous vous seriez encore dit quelques jours plus tôt que quoi qu'il vous arrive vous serez heureuse, s'effondre alors c'est votre monde tout entier qui s'effondre. Je suis restée tout un mois sans ne rien dire, à lutter contre ce que je ressentais, à pleurer, avoir des idées noires et faire des crises d'angoisses, à cela s'ajoute les insomnies et la peur le matin de me lever pour une fois de plus ne plus rien ressentir.
Arrive le jour de Noël où je rentre la veille dans ma famille, je décide d'aller voir mon médecin traitant, il décide de ne pas me parler de dépression mais n'emploie aucun autre mot, aujourd'hui, après plusieurs mois de recul je pense avoir subis un effondrement émotionnel. J'ai beaucoup tiré sur la corde car j'étais fatiguée, je donnais beaucoup dans mon couple quitte à m'oublier un peu car je ne vivais que pour lui, je voyais peu ma famille et mes amis et en fin de compte à part lui je n'avais rien construis dans cette nouvelle vie donc j'étais clairement en manque de repère. Enfin, revenons à nos moutons. Le verdict tombe et mon médecin me met sous anti dépresseur, anxiolytique et somnifère. Quand je suis sortie du médecin j'étais soulagée mais vous avez cette crainte ancrée en vous qui vous dit que ca ne vous aidera pas et que tout restera comme avant (mauvais moyen de fonctionner je sais mais c'était plus fort que moi). La chance que j'ai eu c'est que mon chéri a lui aussi eu des moments difficiles dans sa vie, il connaît les médicaments que j'ai eu et m'a certifié que c'était sur du long terme et que du jour au lendemain tout ne passerait pas.
Le lendemain de cette effroyable journée c'est Noël et pour la toute première fois de ma vie je suis triste et angoissée. Le début du repas se déroule plutôt bien jusqu'au moment où on me pose cette fameuse question "et toi, tu comptes faire quoi l'année prochaine quand tes études seront terminées?" et là c'est le drame, je me mets à pleurer en sanglots sans pouvoir m'arrêter. Je passe ma journée à ne plus rien manger et faire des crises d'angoisses où j'hurle à ma mère de m'emmener à l'hôpital parce que je suis persuadée d'avoir une tumeur au cerveau ! (comme si je n'étais déjà pas assez angoissée).
Enfin bref, je décide de revenir voir mon médecin le lendemain pour me mettre en arrêt maladie pour une semaine. Au passage, on augmente légèrement mes doses. S'en suit une à deux semaines où je suis soumise aux effets secondaires (dépersonnalisation, impossible de suivre une discussion, plus aucun appétit, déclenchement des règles, brûlures d'estomac, perte de mémoire, difficulté pour m'exprimer...). Malgré tout ces effets je pense que lorsque vous êtes dans un état vraiment critique vous devez impérativement passer par cette case, petit à petit je me sentais mieux, plus en confiance, je ne faisais plus de crises d'angoisses et mon sommeil s'est nettement amélioré. Mais voilà, mes sentiments n'étaient toujours pas revenus...
Par la suite les mois défiles, je continue à prendre tout ces cachets pendant six mois. Derrière chaque prise je voyais le moyen d'aller mieux, j'y croyais et surtout je me disais qu'ils allaient me rendre la chose la plus importante à mes yeux, vous l'aurez compris ce que je pouvais ressentir pour mon copain.
Enfin, les mois défilent donc et nous sommes en été, les vacances se passent, je vagabonde pas mal mais au fond de moi je sens que je suis toujours brisée, chaque jour est assez compliqué. Je vis avec un sentiment d'insécurité, je n'arrive toujours pas à me retrouver. Tout le monde pense que tout va bien, je ne souhaite pas le faire partager et je pense que c'était aussi un moyen de m'y convaincre. J'en parle cependant avec mon copain qui me dit ne pas vraiment comprendre, que tout va bien et que nous avons beaucoup de chance dans notre vie, ce que je conçois mais que je n'arrive plus à le ressentir.
On est en septembre 2020 et je décide que les choses ne peuvent plus durer comme ça, je décide de voir une psychothérapeute car je crois fortement aux bienfaits de l'hypnose. Notre premier rendez-vous se passe bien, je parle beaucoup et pleurs aussi ! quand j'en ressors je me sens un peu soulagée d'avoir pu tout dire à quelqu'un. Les jours passent et petit à petit je me sens hantée un peu plus, j'ai des idées noires qui reviennent, j'ai cette impression d'être très seule et de m'imaginer tout les gens que j'aime continuer leur vie sans moi. C'est assez difficile à revivre, vous vous demandez si un jour vous serez à nouveau sereine et surtout je me suis demandée pleins de fois ce que j'avais fait pour mériter une telle chose.
Après cette phase de rechute, j'ai comme un déclic où je me dis que c'est bien beau d'avoir cette impression de ne plus aimer son partenaire mais si je me forçais ? Si j'allais vers lui, qu'est ce que je ressentirais ? Et c'est ce que j'ai fais et c'est vrai que j'ai eu cette impression d'être plus allégée. Alors pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt ? je ne sais pas. Je pense que je me voilais la face avec ces cachets et que j'ai peut-être développé un blocage vis-a-vis de lui. J'entame mon second rendez-vous où nous orientons la séance différemment, j'ai beaucoup réfléchis en deux semaines donc je sais dorénavant ce dont je veux parler et ce qui peut vraiment me bloquer ou non. A la fin de la séance, je ne me sens pas particulièrement changé et je n'ai pas l'impression que grand bien me fasse de la consulter. Quand j'en parle avec mon copain, il me dit que c'est pas vraiment positif et que je devrais peut-être pensé à en changer. Bon, pour l'instant c'est quelque chose que je ne sais pas et je n'ai pas envie de trop pensé à ça.
Au fait, les effets secondaires de cette rechute ? Hm, j'ai continuellement mal à la tête, j'ai peur, je pleurs beaucoup, je sers les dents continuellement et inconsciemment cad que je ne m'en rend même plus compte, je suis fatiguée, j'ai du mal à rester sur les écrans. En plus, le fait de prendre enfin du recul sur cette histoire me fait me questionner sur moi, point de vue psychique et physique. Alors, tu as changé ? Eh oui, pour ma part quand je me regarde face à une glace j'ai l'impression d'avoir pris cinq ans, j'ai perdu ce côté insouciant dans mon regard, quand je parle je me sens beaucoup plus mature (j'en ai même l'impression que ma voix a changé de son... ?). En plus, les AD c'est bien beau mais ça fait grossir aussi, +5-6kg sans m'en rendre compte... le jour où on me le fait remarquer et que je prends le temps de regarder ça fait mal, ça fait mal car normalement on fait attention à soi et je mettais jurée de toujours restée la plus jolie possible, mais bon je pense que c'est une étape de plus à surmonter. Aujourd'hui, j'ai retrouvé mon poids après deux mois de sport et de petit rééquilibrage alimentaire.
Pour la première fois depuis ce chamboulement, je ressens une once de joie positive. Je suis rentrée pour quelques jours chez mes parents et j'ai cette sensation de sécurité et de bien-être que je n'avais pas eu depuis longtemps. J'espère que c'est un point positif vers la guérison.
Point de vu plus médical, même si du Xanax me ferait un bien fou je décide de ne pas en reprendre car je suis persuadée que cette prise longue de médicaments ne m'a pas guérie, au contraire j'ai juste repoussé quelque chose qui méritait d'être soigné à l'instant T.
Je suis allée voir mon médecin traitant car je souhaite voir un psychiatre et donc pour en avoir des recommandations.
Les choses point de vu amoureusement parlant sont toujours très compliqué, je sais que je l'aime dans le fond mais je n'arrive plus à le ressentir, je me demande même parfois s'il ne serait pas mieux de rompre. Mais pour faire quoi ? et pour quoi ? Ma vie n'irait pas mieux sans lui je le sais (j'ai ce méchant réflexe car je pense que c'est une carapace, de penser que si je jette ce qui ne va pas alors les choses iront mieux...sauf que non).
Mon histoire est très longue et je me dis même que personne ne me lira vu le pavé immense que j'ai rédigé... on verra
![smile :smile:](./images/smilies/icone_smile.gif)
N'hésitez pas à me laisser des retours, si je pouvais même avoir un avis psychologique alors cela me ferait grand plaisir.
Bon courage à tout ceux qui vivent des moments très difficiles comme le miens,
xoxo