Un mot de plus, le paradoxe

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Adriou
Messages : 14
Enregistré le : vendredi 31 mai 2024 15:03

Un mot de plus, le paradoxe

Message par Adriou »

Finalement, je ne sais plus. Je ne sais pas vraiment ce qui m'amène parmi vous. En vrai, je le sais et c'est pourquoi je viens partager ces quelques lignes. Je suis actuellement deux psychothérapies et je vais en ouvrir un troisième car j'ai l'impression qu'on ne comprend pas vraiment ce que j'expose :

Les livres, les notions, j'en ai parcouru un rayon, on pourrait presque me dire que j'en suis devenu expert. Traité depuis 8 ans pour trouble bipolaire, j'en ai 35, on me dit que mon manque de plaisir à vivre vient d'un état permanent de dépression. Une note de fond comme un parfum sans odeur. A supposé que cela soit vrai, pourquoi j'arrive à travailler, à accepter de voir des collègues (ma famille et mes amis je les ai écarté trop contraignants), à partager de la joie. En réalité, à vivre la joie des autres, la ressentir au travers mon hypersensibilité. Mais que ressentirait un hypersensible en partageant un moment avec moi, il vivrait un moment sans plaisir, sans déplaisir, un instant neutre en somme.

L'envie de mourir, cela fait un moment que je ne la côtoie plus, pour autant je n'ai pas davantage l'envie de vivre. Je suis coincé dans mes lymbes et je n'arrive pas à m'en dépêtré. Me dire que si j'étais atteint du spectre de l'autisme peut être serait ce plus rassurant ? Je vous invite dans mon enfer, ou mon paradis, car au final, je ne ressens ni le bien ni le mal, je ne le sais que par la culture.

Et pourtant, tout ceux qui me voient me voient comme un astre scintillant, brillant, d'une intelligence hors norme dans tous les domaines. Je leur apporte tant vu que j'anticipe leur moindre besoin. Regardes moi et je saurai ce que tu désires. Parles moi et je saurai ce que tu caches. J'aime les autres autant que je les hais. Je les aime car il me font ressentir ce que je suis incapable de vivre par moi même et je les hais car plus le temps avance et plus mon endurance se tarit.

La fin sera celle du jour ou je serai tellement fatigué par les émotions des autres que je ne serai plus en capacité de vivre les émotions des autres par procuration. Après tout, toute chose a une péremption, je ne cherche car repoussé la date en essayant de résorber ce problème primordial.

Finalement, comme puis - je être si incapable de résoudre mes propres problématiques ? Aies je vraiment des œillères ?
Je n'attends pas vraiment de réponse, mais si vous en avez c'est avec plaisir que j'écouterais des personnes qui auraient / seraient dans le même ressenti et qu'elles ont réussis à dépasser ces états.
Maddie Sans-Nom

Un mot de plus, le paradoxe

Message par Maddie Sans-Nom »

Bonjour Adriou,

Tu as été traité durant 8ans pour un trouble bipolaire, est-ce que ce diagnostic est toujours d'actualité? Les troubles bipolaires s'accompagnent aussi de moments d'euphorie, je dis ça parce que tu parles d' "état permanent de dépression" donc je veux être sûre de comprendre ce point.

Eh bien... côtoyer des collègues de travail, échanger avec eux sur leur vie, leur quotidien, les moments drôles du boulot c'est autre chose que de partager des moments avec sa famille et ses amis avec qui on est amené à être plus ouverts sur nous-mêmes. Notre vie personnelle, notre morale, nos pensées, nos états d'âme et d'esprit. Donc je trouve logique que tu te sentes plus disposé à "entrer dans la danse" avec ton cercle de relations professionnelles.

J'espère ne pas taper à côté en faisant le topo et en te partageant mon expérience qui me fait penser à ce que tu vis :

Le vide que tu ressens par le manque de plaisir et d'expérience dans ta vie te fait apprécier les histoires quotidiennes des autres. D'autant plus que tu y es attentif. Tu observes, tu es sensibles aux détails qui révèlent des choses sur les gens. Tu dois être sans cesse stimuler. C'est un exercice à la fois intéressant, chaleureux, amusant, palpitant ET fatiguant.

Je dis cela parce que pour répondre à ta question, j'ai vécu comme cela pendant des années. On m'a toujours dit fine psychologue, voir, savoir qui est soucieux, qui est amoureux, qui a des choses marrantes à raconter mais ne le fait pas, etc. Et comment m'adresser à ces personnes, quoi leur dire. Du coup oui, j'avais le mot qu'il fallait quand il fallait, je faisais rire, j'étais entourée et "populaire" mais tout cela ne se faisait que par imprégnation. Peu à peu à force de vivre la vie et les émotions des autres j'en oubliais la mienne et je me fondais complètement en eux. "Je devenais n'importe qui sauf moi". J'en finissais par raconter des anecdotes à mes proches qui n'étaient pas les miennes parce que je n'étais nourris que d'histoires mais pas de vécues personnels. Et c'est là que je commençais à être mal et à me sentir vide de toute substance.

Ensuite... comment j'ai fait pour démonter la mécanique... je pense que j'ai "simplement" fait le vide. J'ai écris un texte que j'ai intitulé "Je suis une menteuse" en inscrivant tout ce qui me passait par la tête. Ces anecdotes qui n'étaient pas les miennes, ces émotions que j'ai feintes, ces autres émotions que j'ai encensé par pure appétit de stimulations,...
À chaque nouvelles idées j'ai expliqués mes raisons en essayant d'être un maximum honnête avec moi-même. Ca m'a fait sortir des choses parfois très très difficiles à admettre. Et j'ai tout déballé à mon meilleur ami de l'époque : mon chien.
(Je vois encore sa petite tête haha son regard surpris d'abord puis peu à peu blasé.)

Ça n'a pas tout réglé évidemment. Mais ça a amorcé quelque chose.

Si je tape à côté fait le moi savoir mais si tu te reconnais dans ce que je viens d'écrire, on pourrait en discuter.

Prends soin de toi.
Adriou
Messages : 14
Enregistré le : vendredi 31 mai 2024 15:03

Un mot de plus, le paradoxe

Message par Adriou »

Merci pour ton échange.

Pour l aspect du trouble bipolaire, en fait la stabilisation, génère très souvent un pendant dépressif. Donc quand j évoque mes malaises on me retourne le fait que cela doit provenir de ce pendant de la stabilité mais pour moi je ne suis pas dans cet état. Mais comme plusieurs médecins me le disent je finis par douter et je me pose constamment la question.


C est plutôt pertinent les situations que tu évoques car c'est vraiment cela mon problème. C'est un peu vivre au travers des autres plutôt que par moi même.


De ce que je comprends au delà de ta rédemption personnelle, comment as tu réussi à casser les routines? Finalement aujourd'hui, le langage corporel par exemple c'est comme ma langue maternelle car je remarque tous les détails sans pour autant les demander. La seule différence que je fais finalement c'est de les ignorer, un peu comme dans un livre ou l on donnerait trop de détails.

En effet je ressens le vide car je ne suis pas animé comme les autres gens avec des humeurs intenses parfois. Un regard explicite d'amour, de joie, de colère...

De quand date ton sursaut ?
Ce que tu as mis en place à fonctionné, ou du moins tu remarques une avancée?
Tu parles de ton chien comme de ton meilleur ami, les animaux sont ils toujours tes meilleurs amis?

Ces questions ont pour but d évaluer la possibilité d aller vers l état que j envisage ou peut être que c est inaccessible comme quelqu'un qui ne sent pas les odeurs souhaiterait être nez chez un parfumeur.

Merci encore
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lodiz
Captain Kirk
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Enregistré le : vendredi 19 septembre 2008 9:55

Un mot de plus, le paradoxe

Message par lodiz »

En fait tu ne ressens rien au niveau joie... mais au niveau peine, tristesse c'eet la même chose ? Si on ressent du négatif on doit pouvoir ressentir du positif aussi je suppose, mais si aucun des deux ?
Adriou
Messages : 14
Enregistré le : vendredi 31 mai 2024 15:03

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Message par Adriou »

Merci de ta réponse. Je ressens le négatif c'est bien cela qui me pose question. C'est comme si mon échelle ne définit que dans les négatifs.
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