Se relever après une TS du conjoint

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Songeur45
Messages : 5
Enregistré le : samedi 04 janvier 2025 7:04

Se relever après une TS du conjoint

Message par Songeur45 »

Bonjour,

Ma femme souffre d'une dépression sévère depuis 3ans. Depuis il y a eu deux rechutes dont l'une s'est soldée par une TS. La première fois, suite à un post partum, j'ai eu à gérer pendant ses mois d'hospitalisation un nouveau né avec une densité élevée, ayant en plus 2 autres enfants, le travail, la maison en construction, etc... Il y a depuis 3ans des périodes d'accalmie mais on a traversé également d'autres épreuves dont le décès de mon père, des problèmes familiaux graves... Bref vous l'aurez compris, depuis ces 3ans, ma résilience est mise à rude épreuve.

J'ai longtemps eu le syndrome du sauveur pour au mieux aider ma femme, en restant en alerte constante, ce qui a fini par m'épuiser. Depuis, je reste à ma place de soutien, du mieux que je peux, en assumant certaines choses qu'évidemment elle peut difficilement faire. J'essaie de l'écouter au mieux, etre présent. Je fais mon maximum pour elle et les enfants, notamment dans les périodes d'hospitalisation.

Mais c'est tres dur. Car les évènements s'enchaînent et je n'ai pas le temps de récupérer. Je suis sous antidépresseurs et ressens un stress permanent. Je suis suivi mais j'ai surtout besoin de lâcher prise, mais c'est difficile après un tel événement.

Comment avez vous vécu la suite d'une TS en tant que conjoint ? La peur de la récidive, la bonne analyse d'une situation à risques etc...

Je n'ai plus beaucoup de soutien dans l'entourage. Ça a entraîné beaucoup de conflits et certaines réactions familiales aggravent plus son état qu'autre chose. Je suis donc quasiment seul pour assumer l'ensemble et tout retombe sur mes épaules devenues frêles. Comment faites vous?
célestine
Messages : 21
Enregistré le : mercredi 24 juillet 2024 1:07

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Message par célestine »

bonjour Songeur,
je ne suis pas dans cette situation et n'ai pas d'expérience personnelles à partager.
je sais néanmoins qu'il y a une grande prise de conscience du fardeau des aidants, qui altère leur propre état de santé.
Avez-vous cherché de l'aide pour vous mêmes ? il y a des associations, programmes, formations... qui se développent et sont financées, à destination des aidants.
ou un soutien psy par exemple ?
de ce vous écrivez, je pense que vous avez besoin de recharger vos propres batteries, tant pour vous que pour vos proches.
bon courage
Songeur45
Messages : 5
Enregistré le : samedi 04 janvier 2025 7:04

Se relever après une TS du conjoint

Message par Songeur45 »

Merci pour votre réponse ! Je suis suivi par un psy mais il est vrai qu'au bout d'un moment, sans supprimer la source de mon altération qui régulièrement me replonge dans cet état, il est très difficile de remonter correctement la pente. Ça a impacté beaucoup de pans de ma vie. Tous mes projets , ma vie sociales et bien entendu mon travail. Bien sûr, ce n'est pas moi qui ait subi le plus, ma femme est dans cet état. Mais c'est très dur. Car même quand je ne me sens pas capable de m'occuper des enfants, je suis obligé de le faire. Et je ronge, je ronge...

En revanche ce que je n'ai pas encore fait c'est de trouver des personnes qui vivent la meme chose, sujet de mon poste d'ailleurs. Je vais regarder ce qui se fait autour de chez moi.

Merci encore
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Sébastien91
Messages : 507
Enregistré le : mardi 30 janvier 2024 12:27

Se relever après une TS du conjoint

Message par Sébastien91 »

Coucou songeur,

Sur ce forum tu pourras parler avec des personnes qui souffrent également.

Des personnes qui comprennent ce que signifie être en dépression.

Ça te fera sûrement du bien.

Comment va ton épouse actuellement ?
Songeur45
Messages : 5
Enregistré le : samedi 04 janvier 2025 7:04

Se relever après une TS du conjoint

Message par Songeur45 »

J'avoue que j'ai surtout besoin de parler à des personnes qui vivent celle du conjoint, dans des dépressions sévères avec des répercussions fortes dans leur vie.

Je me considère pas en dépression, ce qui effectivement paraît paradoxal car tu as raison, je le suis vu que je prends un traitement et que j'en subis les effets. La dépression de ma femme est tellement forte dans son intensité que mon propre état me paraît dérisoire. J'ai beaucoup de mal à accepter mes émotions par culpabilité vis à vis de ma femme qui vit une souffrance bien supérieure à la mienne.

C'est gentil de demander :-). Elle est rentrée y a quelques jours de l'hôpital. Elle va mieux mais en convalescence pour le moment. Elle doit se ménager donc je m'occupe de l'organisation de vie avec les enfants tout ça. Ça va prendre sans doute, en me basant sur mon retour d'expérience, quelques semaines voire mois pour qu'elle puisse reprendre sa "place" habituelle. Je ressens du stress car j'ai forcément l'inquiétude que cela recommence ou, la pire des difficultés pour moi depuis le déclenchement de sa dépression, être face à une crise d'angoisse avec des idées noires ou suicidaires alimentée par les comportements des enfants (cris, pleurs, de façon tout à fait normal pour le quotidien des parents) et donc de gérer les deux en même temps. Je n'ai plus aucune tolérance au stress lié à ces états. D'autant que je l'ai découverte avec les enfants le soir en rentrant.
Songeur45
Messages : 5
Enregistré le : samedi 04 janvier 2025 7:04

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Message par Songeur45 »

Désolé je debite beaucoup mais ça me permet d'exuter
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Sébastien91
Messages : 507
Enregistré le : mardi 30 janvier 2024 12:27

Se relever après une TS du conjoint

Message par Sébastien91 »

Pas de soucis tu as besoin de parler, c'est normal...

Malheureusement les rechutes font partie de la maladie, on ne peut que l'accepter ...

Je ne sais pas si tu as fait une recherche sur le forum pour voir si il y a des cas similaires au tien ?
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lodiz
Captain Kirk
Messages : 8828
Enregistré le : vendredi 19 septembre 2008 9:55

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Message par lodiz »

Je ne suis pas dans la tête de ma femme mais voilà ce que j'en ai compris...
1° elle l'a supporté une fois, en cas de récidive c'était clair qu'elle se cassait avec le marmot
2° son mari se soignait c'est bien mais elle n'était pas un exutoire pour ça il y a les psychologues et psychiatre, inutile de lui en rajouter une couche avec mes coups de blues, elle préfèrait être un peu préservée...
3° quand çà va un peu mieux, un petit coup de main çà fait plaisir... Ne serait-ce que mettre la table ou aller chercher le marmot à l'école...

pour le reste, un fameux coup dans sa tronche bien sûr... Surtout ce jour-là... Elle souhaite ça à personne... Mais 24 ans après elle regrette pas sa vie avec un exsuicidaire plutôt bien soigné même si parfois anxieux (mais qui ne l'est pas ?)

Bon courage à vous,
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AnnaKarenine
Messages : 4789
Enregistré le : samedi 19 juillet 2014 9:52

Se relever après une TS du conjoint

Message par AnnaKarenine »

Bonsoir Songeur,
J'ai vécu ça, en 2019, un soir, j'ai empêché mon conjoint de se pendre. Ensuite il y a eu des mois et des années avec des hauts et des bas, avec un arrêt de travail de trois ans, des reprises, des arrêts et des changements de postes.
Depuis je vis dans la hantise des rechutes, un peu sur des montagnes russes, mais je ne peux quand même pas dire que je suis malheureuse en couple et dans ma vie.
Nous avons une petite fille qui a presque 9 ans. Son papa a toujours été très présent pour elle, sa présence l'apaise, il l'aime très fort et parvient à s'occuper d'elle la plupart du temps.
De ce que j'ai compris, même s'il est diagnostiqué borderline, son état est moins grave que celui de ta femme, il y a eu seulement 2 hospit, la dernière en juin dernier (et on a passé un été un peu pourri après).
Le syndrome du sauveur, ça me parle vraiment. Depuis un an j'ai repris un travail thérapeutique avec un psychologue. Je ne suis pas en thérapie "pour supporter" la dépression (j'ai mes problèmes aussi, je suis inscrite sur le forum depuis 2014, bien avant son burn out, mais je n'ai jamais eu d'arrêt long ni d'hospit psy, par exemple).
Je ne peux pas m'empêcher de culpabiliser quand il va mal. Parfois je suis en colère aussi, contre lui (ça ne sert à rien je sais), contre moi, car j'échoue dans ma tâche de sauveuse.
Peu de gens comprennent ce que nous vivons... Mes amis me recommandent de prendre du recul et me disent que je ne peux pas le sauver, que ce n'est pas à moi de le faire... Mais je peux pas vivre ma petite vie tranquillou avec lui à mes côtés quand il décroche à peine 3 mots, ne veut rien faire, même pas sortir, etc... En ce moment heureusement ça va, je retrouve sa vraie personnalité, l'homme dont je suis tombée amoureuse et avec qui j'aime partager ma vie.

Le plus difficile c'est de sentir l'autre dans sa tour d'ivoire, isolé, présent-absent, tout le temps fatigué, et se démener pour que notre enfant n'en souffre pas.
C'est compliqué aussi quand il me dit qu'il va bien alors que moi, je vois bien qu'il y a un problème.
Nous avons plus de disputes, d'incompréhensions et de pleurs de mon côté, qu'avant le burn out.
Faut-il se résigner à ce que "ça" dure toujours ? J'ai l'impression que ça fait plus souffrir d'attendre "la guérison" que de se résigner.

J'ai un travail un peu prenant, je suis prof de français, j'anime un club théâtre, j'écris des pièces pour mes élèves, et je m'occupe beaucoup de ma fille, donc j'ai l'esprit occupé.
J'ai aussi des amis avec qui je reproduis parfois ce schéma du sauveur et ça me fait souffrir. On travaille ça aussi avec le psy. Je n'ai pas de traitement, juste du lysanxia si besoin.

Veux-tu savoir autre chose ?
A bientôt.
Songeur45
Messages : 5
Enregistré le : samedi 04 janvier 2025 7:04

Se relever après une TS du conjoint

Message par Songeur45 »

Merci pour vos réponses. Je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis Anna karenine. Ca fait du bien car comme tu le dis, l'entourage ne comprend pas toujours et constitue parfois un vrai poids. La famille attend de toi que tu sois le pilier, vision très masculiniste d'il y a 50ans. Et lorsqu'un jour j'ai craqué, on m'en a voulu terriblement en me disant que je l'abandonnais alors que j'avais perdu mon père 4 mois avant, avec un chaos familial sans nom. Il est très difficile de comprendre ce sue l'on vit au quotidien.
Comme toi, ma femme n'a pas toujours des phases down. La plupart du temps sa maladie est là mais gérable. Seulement tu vis dans la crainte et les chocs émotionnels des rechutes, par quelque méthode que ce soit, laissent des traces. Surtout que je suis de nature très anxieuse de base... Le temps aide mais parfois il n'y a pas assez de temps entre deux événements pour récupérer assez. Puis tu as la pression sociale du "ne sacrifie pas ta vie pour une maladie qui ne t'appartient pas". Mais ma femme, je l'aime et notre relation est idyllique au delà de cette foutue maladie. Mais il est vrai que les impacts sont forts. Je pense que ma principale difficulté c'est les enfants en bas âge. Tout a commencé après la naissance de mon dernier fils que j'ai géré les premiers mois avec l'aide de ma famille. Le poids de la responsabilité envers tout ces petits êtres pour limiter les impacts est parfois écrasant. Puis la famille se fatigue autour aussi et donc on est de plus en plus isolés. Et de la meme manière que toi, j'ai un travail à responsabilité, qui prend une bonne part du cerveau, ce qui n'aide pas beaucoup car ça m'épuise. Mais en même temps je pense à autre chose.

De mon côté la colère survient quand j'atteins mes limites dans ces phases difficiles. Et parfois je lui reproche de ne pas avoir assez fait pour soigner ses traumatismes. J'en veux à ses psy, bref à la terre entière car je suis face à mes propres limites. Mais j'essaie de relativiser même si parfois ça lui fait mal. Car malgré tout ce que l'on vit au quotidien, le vide qu'elle ressent à l'intérieur d'elle est supérieur à tout ce que je peux imaginer. Car oui je souffre. Mais ma vie continue. La sienne est pour le moment à l'arrêt et c'est elle qui se perd vraiment.

Je pense que tu as raison. Plutôt que d'attendre la guérison définitive, il faut apprendre à vivre avec. Mais vivre avec c'est accepter aussi de mettre une partie de soi de côté, quoi qu'en dise les gens sur la "prise de recul". Comment prendre du recul suffisamment quand ta femme évoque des idées noires et suicidaires...

En tout cas vos réponses me font du bien. De comprendre qu'on est pas seuls dans cette galère, ça aide. Et de constater que les réactions sont légitimes.
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Sébastien91
Messages : 507
Enregistré le : mardi 30 janvier 2024 12:27

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Message par Sébastien91 »

Coucou songeur,

Non tu n'es pas seul la dépression est la maladie du siècle ...

On vit des temps très difficiles en plus, même si c'est vrai c'est un peu facile de dire que c'était toujours mieux avant, mais quand même les temps sont pas faciles je trouve.
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AnnaKarenine
Messages : 4789
Enregistré le : samedi 19 juillet 2014 9:52

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Message par AnnaKarenine »

Eh bien ça fait du bien de te lire aussi Songeur45, de se dire qu'on n'est pas seule.
Pour moi c'est plus simple car nous n'avons qu'une seule enfant et elle n'est plus en bas âge. Elle est très vive, très tendre et super drôle, j'y vois la preuve que son père et moi ne sommes pas tout le temps sinistres. :rire1: Je partage avec elle le goût pour la lecture et la cuisine, nous suivons avec passion les émissions culinaires à la télé, on parle de tout, c'est vraiment un petit cœur.
La vision patriarcale, c'est aussi celle de la femme qui sacrifie tout à sa vie de famille, ou la super héroïne qui peut tout concilier et mener au moins 4 vies en même temps (pro, perso, amoureuse, intellectuelle...), garder le sourire et la ligne, faire du sport... Cette image de la mère/femme parfaite me fait beaucoup de mal. Je la retrouve partout et je m'auto-persuade que "toutes les autres" y arrivent. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est dévastateur. :ohnon:
Moi aussi je suis de nature anxieuse, je culpabilise facilement, car j'ai grandi dans la culpabilité et le stress de mes parents. Je crois aussi que si j'ai choisi mon compagnon ce n'est pas un hasard. Je pense au syndrome du sauveur peut-être mais aussi à une (hyper) sensibilité commune, qui fait qu'au moins avec lui je me sens comprise, quand j'ai des angoisses par exemple, je sais que je peux compter sur lui, il me donne de la force aussi.
Mais c'est vrai que les 3 premières années, j'avais l'impression de me donner à fond et c'était exaltant, de savoir qu'on comptait sur moi et que j'étais capable. Ma fille avait entre 2 et 5 ans environ. En particulier je me suis occupée seule du rachat de prêt immobilier pour notre maison et j'ai réussi à alléger nos dépenses de façon spectaculaire, j'ai eu un gros shoot de fierté de moi (je crois que les effets ne se sont pas encore totalement dissipés :rotfl: ). Et là depuis 3 ans j'en ai vraiment marre. C'est surtout pour des projets type voyages, rénovation de certaines pièces de la maison, il va me dire oui, ok, et puis une crise arrive et tout est remis en question ou à plus tard, c'est difficile à vivre.
Je suis d'accord avec toi, la responsabilité de préserver le bien-être des enfants est écrasante. Moi j'arrive à gérer parce que je n'ai qu'une seule enfant, mais avec 3 petits, franchement je comprends parfaitement que ça doit être très difficile.
Nécessairement on met une part de soi de côté, tu as raison, et l'avenir est parfois incertain.
Parfois je pense des trucs très dévalorisants sur moi-même à cause de tout ça...

Depuis 3 ans je me suis arrangée pour suivre un cours de guitare tout en emmenant ma fille au conservatoire dans le même but, et le jeudi soir je participe à un atelier qui consiste à faire partie d'un groupe de rock, ça me fait beaucoup de bien. En effet je peux sans souci laisser ma fille à son papa, très régulièrement, il est tellement casanier qu'il ne me dit jamais non, pour une soirée copines idem, ça permet de garder la tête hors de l'eau. :ange:

Prends soin de toi aussi, viens te confier ici quand ça va pas. Nous sommes nombreux à venir régulièrement.
Bon week-end.
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