Comment réagissez-vous à la mort de vos proches ?

[eternelletristesse]

Bonjour à tous,

Je me pose cette question parce que mes comportements m'interpellent. En juillet, un ami de mon fiancé est décédé, puis après son oncle. Aujourd'hui c'est un oncle de mon côté qui décède.

A chaque fois j'ai surréagi à l'annonce de la mort de ces personnes que je connaissais peu voir pas du tout; Je me mets à pleurer sans discontinuer ne sachant comment me calmer.

J'ai l'impression que derrière tout çà se cache une autre détresse?

[KatVonCherry]

oui c'est fort probable que ça cache une autre détresse...
peut-être cela te ramènes-t-il à une mort passé lorsque tu étais enfant?

ou peut-être que tu es pas bien en ce moment et le fait de surréagir comme tu dis, c'est à cause de cette souffrance..ta sensibilité est accrue.

[Luuna]

Bonjour,


Ce sujet me parle car j'ai récemment perdu un membre de ma famille assez éloignée que je connaissais très très peu et pourtant cela me touche et m'attriste beaucoup.
Je considère pourtant que c'est normal d'être triste quand une vie s'en va, de même je suis souvent émue en regardant/écoutant/lisant les nouvelles à la pensée des familles et amis qui ont perdu un proche récemment, par sympathie et compassion.

Mais cela semble plus marqué dans ton cas, est-ce que ça pourrait être le fait que la réalité de la mort s'impose un peu brutalement à nous dans ces cas là car on réalise que notre entourage même distant n'est pas à l'abri, que "ça arrive à tout le monde" ?

[ratoncillo]

Je réponds à ce post car je me sens concernée, moi aussi.

Le 14 novembre 1991, Elisabeth, la soeur d'une de mes amies s'est tiré une balle dans la tête.
Le 4 janvier 2011, Alireza, le second fils du shah d'Iran s'est lui aussi tiré une balle dans la tête : tous mes mauvais souvenirs sont revenus dans un flash-back assourdissant ; j'ai été malade pendant 15 jours au point de devoir prendre des calmants par homéopathie. Le 4 janvier 2012, j'ai passé la journée et toute ma soirée à pleurer comme une madeleine à cause du premier anniversaire de la mort du prince de Perse.

Hier, c'était le second anniversaire et je l'ai complètement oublié : je peux donc dire que mon "deuil persan" est terminé.

Mercredi, c'était le 2 janvier et c'était le 29ème anniversaire de l'enterrement de ma copine de classe Tania ; mon psychiatre m'a donné son rendez-vous hebdomadaire et ça tombait ce jour-là : j'ai discutaillé pour venir un autre jour mais il a insisté ; et je crois qu'il a eu raison car nous avons commencé à travailler sur mon déni de la mort.

Je pense que nous réagissons à outrance parce que nos souvenirs et la douleur ressentie sont réactivés...

[Philosss]

Je pense que nous réagissons à outrance parce que nos souvenirs et la douleur ressentie sont réactivés...

En effet, au souvenir ou à l'évocation d'un souvenir qui nous a marqué émotivement, les flashback réactivent avec la même intensité qu'au moment du drame ou de l'émotion vécue.
Dans des cas particuliers on parle alors de choc post traumatique. (c est une opinion, je ne suis pas médecin ni psy)

On en a tous dans nos placards des squelettes du genre et chacun vit avec ses déclencheurs d'intensité variable pour chacun.

de la boule dans la gorge, d'un instant de tristesse momentané à la crise de panique.

Ton psychiatre a vu juste en refusant de remettre le rendez-vous. N'oublie pas que ce que tu fuis, te suivra inévitablement et ressurgira un jour ou l'autre sous une forme quelconque. Ce sera souffrant durant une période durant ton suivi avec le psy mais creuser pour cerner ta problématique te libérera.

Heureusement pour toi. Je te souhaite sincèrement bonne chance.

[cythera]

Celle des autres. Je lui souhaite intérieurement bon voyage.
C'est la souffrance avant la mort quand la maladie gruge l'humain par sa douleur qui me fait rager. J'ai vu une tante crever à petit feu, aux soins palliatifs et personne dans ma famille n'osait confronter le personnel médical pour augmenter la morphine. L'effet du sarrau blanc? Je n'en sais rien mais n'étant qu'une nièce j'avais peu de pouvoir.
Le prochain qui crèvera à petit feu ainsi, même si je dois il est hors de question de laisser souffrir. Le suicide assisté n'est pas encore reconnu légalement quoique la conscience du plus haut tribunal du pays et des éthiciens tend vers son approbation. Qu'importe...je ne laisserai pas souffrir. Qu'importe aussi le moyen utilisé envers et contre la légalité s'il le faut.

Ma mort...elle mijote sur le feu.

[Sarah684]

Moi je pense à tous ces acteurs qui partent les uns après les autres. Avant je pleurais mais je n ai plus de larmes en ce moment.

[om-d-kaverne]

J'ai décidé, récemment dans ma vie, de ne plus aller aux enterrements !
Et ne pas aller dans les trucs "Amen les sous dans la gamèle" dans des églises et avec des curés…

Et même de ne plus aller les voir dans les funérariums, car j'ai malheureusement un truc dans ma tête, la dernière image de quelqu'un, vivant ou mort, est l'image dont je me souviendrai toute ma vie, qui tourne en boucle dans ma tête !

C'était dur, pour la maladie de ma petite sœur, je ne suis jamais allé la voir, je dois passer pour un salaud, mais je ne pouvais pas, j'aurais eu ça tout le temps dans mon cerveau, là où les gens oublient peu à peu (ça s'appelle bien "faire son deuil") eh bien moi je ne le fais pas ! Je n'y arrive pas.

Elle avait un cancer, elle ne le méritait pas (oui, personne ne le mérite, on va dire, mais surtout les gens bien !), c'était vraiment injuste, plus jeune que moi, elle aurait voulu vivre un peu plus (m'avait-elle envoyé en SMS), et moi malade et suicidaire j'aurais mérité de mourir, pas elle, c'était la gentillesse incarnée, toujours là, présente, à aider, même offrir momentanément l'apparte de ma mère désormais en EHPAD, à des jeunes sans domicile fixe !

Je me doute de la tête qu'on a quand on est malade d'un cancer, alors je ne voulais pas avoir la vision de la maladie sur elle.

Maintenant, je ne sais pas si c'est bien ou pas, quand je pense à elle, plusieurs fois par jour, j'ai l'image de ma sœur en vie, debout, bien habillée et un peu maquillée, coquette donc, et son rire, ou sa façon de marcher, etc. Et j'ai l'impression incroyable qu'elle est en vie, je pense carrément que je peux l'appeler au téléphone ou aller la voir chez-elle, c'est bizarre de ne pas arriver à l'oublier ! Mais je ne veux pas l'oublier, moi !

Je souffre plus que n'importe qui, de la mort des autres, la mienne je m'en fous, je suis un hyper sensible, une calamité.

[seimma447]

bonjour, j'ai perdu mon père jeune à 9 ans. Sa mort à été violente- défenestration.
Par la suite maman est devenue fatiguée. Quand je l'a voit vieillir dans ses difficultés, ses maladies, j'ai beaucoup de peine, l'impression d' être orpheline; Ce mur qui me sépare des autres; Ma mère a perdu un autre compagnon. La voir dans un deuxième veuvage me fait mal. 10 décès de personnes inconnus, proches ou non de ma mère et son amie. Ma sœur s'est reconstruite après le décès de mon père pour à nouveau perdre son nouveau père.
La mort est la fin.
La mort c'est aussi mes blessures , celles de mes proches. Je tente de parler de ces sujets. J'ai eu du mal à dénouer avec la psy, à verbaliser mon drame et celui des autres.
j'ai moi - même peur de la mort.
Plus je dénoue, plus je me sens vulnérable quand je vais aux entretiens psys. Parler est pas facile…
Merci de votre écoute

[Sarah684]

J ai été soulagée quand mes parents sont morts. Ça peut paraître choquant mais ils ne prenaient pas soin de nous. Ils nous laissaient seules dans une chambre de bonne sans nourriture régulierement. Mon père etait incestueux. Il ne venait que lorsque le facteur apportait les allocs.

[Kayaka]

Je n’imagine même pas, 3 décès en 1 an de connaissance pour qui je n’ai pu qu’aller à une seule cérémonie (même pas l’enterrement) a été très compliqué pour moi. J’ai fait un deuil anticipé quand j’étais en Hdj ayant appris que ma tata de cœur a un cancer du colon, et finalement s’en sort miraculeusement « bien ». N’empêche que le jour où elle décède , ça va être très très dur entre son fils qui a assez bavé , ma belle-mère qui est sa meilleure amie et ma petite sœur qui est sa filleule + ma peine… brhh

J’ai perdu mes grands~père a 5,7 & 18ans, petite je comprenais pas, a 7ans j’avais du mal , notamment pcq le deuxième copain de ma grand-mère était jeune, et à 18ans, ça a été pcq il avait 75ans.
En fait j’accepte plus facilement la mort de mes proches si ils sont âgés que de connaissances qui n’ont même pas passé la baf des 30 voir des 20 pour d’autres..

[datura]

nous n'avons jamais été une grande famille.
j'ai perdu mes arrières grands parents juste après ma naissance, sauf un mon pépé François qui est mort a presque 101 ans.
mes grands parents sont morts tous vers les 95 ans en quelques années.
ça ma fait de la peine, mais ils étaient vieux et fatigués ils sont morts de vieillesse.
ma tante est morte d'une crise cardiaque (81 ans) en se baignant et je ne m'en suis jamais vraiment remise. mais elle vivait seule et avait peur d'aller en ephad, c'était bien pour elle.
j'ai perdu mon père et ma mère en 2021 a 3 jours d'intervalle, de vieillesse et je pense que ma mère ne voulais rester seule.
ça j'en souffre et j'en pleure encore très régulièrement, surtout mon père, il y a tant de choses qui me font penser a lui et je ne veux pas l'oublier.
c'est quoi, faire son deuil, je ne veut pas.

[dogeorge]

La mort de mon pere que je n'ai pourtant pas connu
La mort de ma petite filleule qui n'avait que 5 ans et que j'enlevais partiellement
La mort de mon mari
Le deuil est impossible
Mes grands parents, surtout ma mamie très dur, mais vu leur état (cancer) c'était quand même un soulagement
La mort de mon parrain, l'ami d'enfance de mon pere atroce surtout que j'ai été prévenue après ses obsèques
Paradoxalement la mort de mon beau père et celle de ma mère pile une semaine après lui bof!!!
Terrible a dire mais j'ai été plus affectée et j'ai pleuré de douleur a la mort de chacun de mes chiens
Des fois je me dis que je suis un monstre

[datura]

on ne choisi pas sa famille.
quand mes parents sont morts, j'ai pleuré, je pleure toujours mon père car on s'aimait, mon père avec beaucoup de pudeur.
mais c'était mon héros et j'y pense tout le temps.
ma mère j'ai pleuré car c'était ma mère malgré tout mais j'ai surtout pleuré tout ce qu'elle ne m'a pas donné, tout ce qu'elle ne m'a pas dit, tout ce qu'elle ne m'a pas fait et maintenant c'est trop tard. j'ai passée ma vie a attendre la reconnaissance de ma mère.

[Sarah684]

Mes parents nous ont eu tard. Ils avaient l âge d être mes grands parents. Ma grand mère maternelle est décédée à ma naissance. Je n ai pas connu mon grand père paternel. On l'a cru mort des années. Le nouveau mari de ma grand-mère était mauvais. Il a essayé de violer ma mère et il ne m aimait pas. Mes grands parents paternels, j y étais très attachée mais ils étaient malades. Ils ne pouvaient pas prendre soin de nous. Ils sont décédés quand j avais 8 ans. Ma demie tante et marraine est décédée quand j avais 7 ans. Elle avait du diabete. Elle était adorable avec nous. Si elle avait vécu, elle aurait pu prendre soin de nous. On a habité chez elle un temps. Égoïstement, je suis peinée de ces décès car ce sont des personnes qui auraient pu prendre soin de nous a défaut de mes parents.

[Sasha]

Ma première vraie mort de proche, c’était mon grand-père, vers mes 11 ans. Là, j’ai vraiment pleuré sur le moment, même si après je n’ai pas eu de mal à faire le deuil. À l’époque, tout était très différent d’aujourd’hui. J’avais eu mal qu’il ait souffert (il est mort d’un cancer) et j’avais mal pour ma grand-mère. Mais j’étais soulageae qu’il ne souffre plus.
Les morts suivantes, c’étaient ma grand-mère et ma tante, y a un peu plus de deux ans. Là j’ai pas du tout pleuré, à part un peu pendant l’enterrement de ma grand-mère, mais plus par empathie avec ma famille qui pleurait beaucoup. Mais sinon, à part un petit choc à l’annonce, j’ai eu aucun mal à faire le deuil et j’étais soulageae pour elles. Pour moi, c’était normal, même si c’était arrivé d’une façon plutôt moche que je ne souhaite à personne, mais je me disais que maintenant, au moins, elles sont tranquilles et j’aimerais bien les rejoindre à vrai dire. Et puis les voir réunies avec mon grand-père, ça m’a fait un peu chaud au cœur pour toutes les trois en fait.