

Les effets de la Duloxetine ont été… heu… catastrophiques :
- maux de tête multipliés par 10 en intensité
- vente gonflé et douloureux en permanence, de sorte que je ne pouvais tenir assis plus de 20-30 minutes… j'ai passé 3 semaines quasiment alité 10 h /jour, pas cool
- nausées (bon ça c'était la première fois, j'ai pris la gélule 10 minutes avant le petit déj, mais en fait après avoir lu une étude scientifique je la prenais 1h après le début du petit déj et là pas de nausées)
- constipation
- anorgasmie, puis… douleur (brûlure) lors de l'éjaculation
- tremblements des mains (génial quand on bosse sur clavier et qu'on ne peut plus taper…)
J'ai tenu le coup 4 semaines, et la 5ème j'ai décidé d'arrêter (le neuro m'avait juste dit "je vous donne l'ordonnance, on se revoit dans 6 mois…"). J'ai lu des trucs en anglais et en français sur comment arrêter progressivement. Je m'étais dit au début que si j'arrêtais au bout de 4 semaines, je pouvais arrêter facilement si ça allait pas : grave erreur. J'ai oublié en fin de 3è semaine de prendre la gélule le matin. À 14h je tremblais des mains comme une feuille… Donc le syndrome de manque est réel

Donc j'ai lu ceci de chez nos amis belges : https://www.cbip.be/fr/arret-progressif ... jour-2024/
Et britanniques : https://www.rcpsych.ac.uk/mental-health ... epressants
Mais j'avais besoin d'un guide clé en main, j'ai donc jeté un œil au livre de Mark Horowitz, chercheur britannique qui a pas mal bossé sur cette question : Maudsley Deprescribing Guidelines (dispo en téléchargement, sur le site "Anna's Archive" par exemple).
À la fin du bouquin il y a des exemples de programme d'arrêt d'antidépresseur, pour chaque molécule, et selon le temps pendant lequel il a été pris. Vu que moi je ne l'ai pris que 4 semaines, j'ai pris l'option d'arrêt la plus courte (voir image jointe) en 10 étapes. J'ai pris 2 jours pour chaque étape, ça faisait 20 jours pour arrêter (3 semaines).
Au début j'ai suivi ce que j'ai lu sur le net : on ouvre 3 gélules, on compte le nombre de microbilles, on divise par trois pour avoir un nombre moyen de billes par gélule (parce que certaines en ont 310, d'autres 315, etc.), et ensuite on ajuste le nombre de gélules en fonction de la dose. Ça c'est la méthode radin. La méthode riche c'est d'acheter une balance précise au microgramme (ou encore plus précise).
Mais :
- j'allais pas acheter une balance pour 3 semaines, en plus le temps qu'elle arrive j'en aurais plus besoin…
- si t'es pas déjà en dépression, le comptage des billes t'aura fait péter une durite
- il n'existe pas d'autres dosages en france que 60 et 30 mg je crois
Mais si vous êtes pas encore déprimé, je peux vous dire qu'après avoir compté les 310 et qq microbilles d'une gélule de 60 mg, à la pince à épiler (ça m'a donné des crampes dans les doigts lol), vous serez pas loin.
J'ai donc trouvé une technique plus facile et rapide pour réduire la dose progressivement :
1. j'ouvre la gélule, sans vider le contenu
2. je place la gélule à la verticale devant une lumière forte (genre lampe de poche, flash de téléphone, etc.) pour voir par transparence les microbilles
3. je place une règle (précise au millimètre, ou demi-millimètre) à côté de la gélule
4. je mesure la hauteur "normale" des micro-billes dans la gélule (12 mm je crois)
5. je calcule quelle hauteur de billes j'ai besoin dans la gélule pour atteindre la dose recherchée. Exemple : je veux 15 mg, ça fait donc 3 mm.
6. je vide la gélule jusqu'à obtenir la hauteur recherchée (mettre les billes dans un bol ou un truc du genre, pour permettre d'en remettre si on se plante dans le dosage)
7. je referme la gélule.
Une fois qu'on arrive à 2mm, c'est qu'on est dans les 50 micro-billes (grosso modo 5 mg = 1mm = 25 micro-billes, donc 2 mm = 10 mg), on peut recommencer à compter, mais ça va beaucoup plus vite du coup !
Cette méthode n'est pas très précise, car 1 mm = 5 mg dans mon cas (environ), donc une erreur de un demi-millimètre c'est 2 à 3 mg en trop ou en moins. Mais je me dis que c'est pas hyper significatif, tant qu'on est au dessus des 10 mg. Mais bien sûr si ça a bien marché pour moi (quasiment pas de syndrome post-discontinuation), ça veut pas dire que ça sera aussi bien pour vous. D'autant plus si vous avez pris de la Duloxetine pendant des mois ou des années, le planning d'arrêt à suivre sera peut-être plus long et devra être plus précis.
Je ne suis pas médecin, donc appliquez votre jugement, ce que j'explique c'est juste une méthode pour pas s'embêter à compter ces ***** de micro-billes tous les jours.
Pour info j'avais les 60 mg Biogaran, il est possible que le nombre de micro-billes soit différent d'un labo à l'autre, je ne sais pas, donc ne vous fiez pas aux chiffres que j'évoque.
2 jours après avoir complètement arrêté la Duloxetine, j'ai eu une épididymite (inflammation du canal qui relie la testicule), aucune idée de si ça a un lien avec la Duloxetine, c'est bizarre quand même comme coïncidence, j'ai jamais eu ça avant, et j'ai pas eu de choc ni rien…
Mais 10 jours après l'arrêt de Duloxetine je me sens "comme avant" (donc aussi mal qu'avant), mais mieux que sous Duloxetine, qui m'a sévèrement pourri la vie. J'espérais pourtant beaucoup en lisant les témoignages, mais ça n'a pas marché pour moi. Bon le prochain traitement sera peut-être mieux


Merci aux participant⋅e⋅s de ce forum pour les partages, les lectures m'ont beaucoup aidé !