Je suis une proche de quelqu'un en depression

[Zilial]

Bonjour à tous,

Voilà, je me suis inscrite sur ce forum car je ressens le besoin de parler et de comprendre...

J'ai rencontré un homme à mon travail, en l'occurrence un supérieur, et nous sommes tombés amoureux. Nous avons une relation depuis 8 mois, à nous voir 6j/7, à nous envoyer énormément de textos en temps normal à peine séparés etc.

Depuis quelques mois, il m'a fait part de son mal-être au travail, à cause d'un de ses supérieurs hiérarchiques qui lui a mis énormément de pression voire harcelé. C'est quelqu'un qui a énormément donné pour son travail, qui a fait énormément de journées complètes, six jours sur sept, qui est très perfectionniste, qui s'est énormément impliqué, depuis toujours et même bien avant de me connaître.

Avant que nous partions trois semaines en vacances chacun de notre côté, il était comme d'habitude avec moi, c'est-à-dire très câlin, très affectueux et soucieux de moi. Nous nous sommes quittés en nous embrassant, et la séparation a été dure, mais ce n'était que pour trois semaines.

Juste avant de partir en vacances, il a eu la visite surprise de son supérieur hiérarchique qui s'en est encore pris à lui d'une certaine manière, et ça l'a beaucoup touché. Mais je ne pensais pas à ce point-là.

Déjà pendant les trois semaines de vacances, je l'ai senti un peu plus distant que d'habitude. Et, il m'a dit qu'il ne se sentait pas très bien, sans plus m'expliquer.

À son retour de vacances, et du mien aussi, c'est pas compliqué nous nous sommes vus deux jours au travail. Puis, il m'a envoyé un message subitement le troisième jour pour me dire qu'il était en arrêt de travail, car il avait pété les plombs, qu'il n'en pouvait plus, qu'il était à bout, que ça devait arriver.

Comme j'ai une petite tendance à dépendance affective, ça m'a énormément paniqué, de me dire que je n'allais pas le revoir le lendemain au travail.

À partir de ce moment-là, il s'est isolé, et nous ne nous sommes pas revus depuis, ça fait donc trois semaines.

La semaine dernière, je trouvais qu'il y avait un peu d'amélioration car il était un peu plus réactif à mes textos. Voire à l'initiative de quelques-uns. Le jeudi dix-huit, nous avons même réussi à avoir une petite conversation dans laquelle il m'a dit qu'il ne se sentait pas bien, qu'il avait commencé à prendre du Prozac, qu'il était dans la Lune et/ou dormait tout le temps.

Puis il a eu quelques mots affectueux envers moi, me disant que j'étais son âme sœur, par exemple, comme il avait coutume de me le dire avant. Ça m'a fait énormément de bien, étant donné que depuis le début de son arrêt nous ne nous sommes pas vus.

Depuis que nous avons eu cette conversation un peu plus profonde, il y a donc maintenant une semaine ? Il ne répond plus à aucun de mes messages. J'essaie de lui envoyer chaque jour un petit mot ou une photo drôle, des références à des choses qui nous faisaient rire tous les deux.

Depuis une semaine, il a seulement réagi à trois photos que je lui ai envoyées. Quand je dis réagi, je veux dire mis un cœur sur la photo, mais depuis une semaine du coup, il n'a pris l'initiative d'aucun message, n'a répondu à aucun message, et en fait ne m'a pas dit un mot.

Pour le moment, je ne lui propose plus de se voir car j'ai compris que c'était trop tôt pour lui, qu'il ne se sentait pas prêt à sortir ou peut-être à tenir une conversation. Alors j'essaie juste de lui montrer que je reste là, pas très loin de lui, que je pense à lui et que je ne l'oublie pas.

Mais c'est très frustrant, parfois, de n'avoir aucune réponse. Et c'est aussi très douloureux pour moi, car là où j'habite, je suis toute seule. Et je ne parle même pas de l'enfer que c'est d'aller au travail, de ne pas le voir tous les jours, et d'être sur ce lieu qui me rappelle constamment sa présence. Ça m'en rend malade.

Ça fait maintenant deux semaines qu'il prend son traitement et je ne sais pas quel effet ça peut avoir sur lui, je ne sais pas s'il peut avoir des fluctuations.

J'ai constamment peur qu'il ne me renvoie jamais de messages, qu'il ne revienne jamais vers moi, que l'on ne se revoie jamais. Je ne lui en fais pas part évidemment. Mais c'est mon angoisse la plus profonde et je n'arrive pas à ne pas avoir peur.

Alors j'aimerais bien lire quelques témoignages de personnes qui ont vécu la dépression ou dont un proche l'a vécue. Et peut-être essayer de comprendre que son silence n'est pas un rejet de moi, que peut-être quand il se sentira prêt alors il réapparaîtra par petites touches… Et de savoir que peut-être la façon dont j'essaie d'être là pour lui malgré la distance qu'il impose entre nous peut lui faire du bien sur le long terme.

De mon côté, je souffre énormément de ne pas le voir. Quand nous nous sommes quittés, il y a donc maintenant deux mois pour passer les vacances chacun de notre côté, je pensais vraiment que nous allions nous retrouver et ça ne s'est jamais vraiment produit. En deux mois, je l'ai vu deux jours. Et il n'était pas dans son état normal.

Parfois j'essaie de me raisonner mais à d'autres moments, je souffre tellement de son absence de réponse que je le vis comme un rejet, une peur qu'il ne revienne vers moi, et j'ai du mal à le comprendre.

Merci à ceux qui auront lu, et qui me répondront. Désolée si je n'ai pas été très claire.

Belle fin de journée à tous.

[lodiz]

En dépression plus rien ne vous touche, ni envie, ni passion, ni amour, ni famille, çà c'est une certitude ce n'est pas vous le problème c'est certain, mais vous pouvez être une petite poussière dans ce mal-être sans le vouloir, vous ne devez pas vous en vouloir c'est lui qui a/est le problème pas vous.

perso moi si j'ai fait ma tentative de suicide c'est parce que mon boulot (et ma cheffe) m'avait miné pendant 4 ans (je 'lai faite au boulot çà montre le lien). La bouée de secours ça a été ma femme qui a pu assumer le gamin et ne m'a pas lâché malgré cette fuite heureusement ratée (j'étais en bas du ring comme la chanson de Souchon), cà m'a obligé à changer de fonction d'office, même ne plus travailler 10 mois, la pression s'est tout à fait calmée je n'ai jamais recommencé après... Si je sentais que çà allait mal je claquerais la porte du boulot et je rentrerais chez madame prendre mes médocs, plus de suicide... Il est possible que sa maladie lui aie fait oublié votre amour pour vous mais votre relation ne me semble pas aussi poussée que vous sembliez le croire (pour lui en tout cas), comptez fleurette c'est facile, s'engager c'est autre chose dans la vie.

J'ai un peu l'impression que votre relation est compliquée à la base, vous partez séparément en vacance, vous ne vous voyez qu'au bureau, cela ressemble soit à un célibataire endurci qui ne veut pas/plus s'impliquer vraiment dans un couple et qui vit avec des proches autres que vous: ses vieux parents , un conjoint qui ne lui apportait plus ce que vous vous pouviez lui apporter aussi parfois mais qu'il ne quittera jamais pour des raisons bien vendues style "je ne peux pas lui faire ça" ou "les enfants". (et certains le cache très bien, vous n'êtes peut-être pas au courant de toute sa vie même).

En dépression, on a tendance à fuir ses problèmes (parfois jusqu'au suicide) c'est un moment où on a pas toujours envie de dire des choses difficiles qu'on avouaient pas quand on allait bien et qui accroissent votre dépression, pour les évacues pour se simplifier la vie au plus vite soit on coupe les ponts soit on lâche le morceau et on se libère (même si au fond ce sont parfois ces petits secrets qui vous ont détruit de l'intérieur, lentement (dettes, amours, boulots insupportables ou qu'on ne peut plus assumer au même niveau, maladie grave cachée,...).


Bon courage,