
Comme certain le savent peut-être déjà, j'ai 18 ans depuis peu mais je suis drogué depuis plusieurs années déjà.
Drogué à quoi me demanderez-vous ? (ou pas)
Drogué à l'ordinateur, aux jeux vidéos, à l'internet. Comment j'en suis arrivé là ? Petite chronique d'un nouveau genre de drogue.
Ça a commencé je pense en 5e 4e. Pour la première fois on avait un ordinateur à la maison. d'accord il étais ancien, on pouvait pas faire tourner grand chose dessus, il était lent et moche mais à mes yeux c'était superbe. Peu à peu j'ai commencer à le maîtriser, enfin quelque chose que je savais faire. Et puis voilà, après de long mois de négociations, on a décidé d'acheter un new pc familial. Là, ça a été le début de la fin.
Quand j'ai enfin réussi à faire tourner mes jeux, j'ai peu à peu décroché de la réalité. Entre l'école qui me soulait, les gens qui me soulaient, mes rares amis que je ne pouvais jamais aller visiter faute de moyen de transport, je me retrouvais seul dans mon village avec le pc.
Et dans les jeux, j'ai trouvé un peu de réconfort. Là, c'était moi qui dictait ma volonté au monde et non l'inverse. Là, personne ne me rejetait vu que j'étais à la base de tout. Là, je disais quelque chose, je faisait quelque chose, ça avait des conséquences autres que le mépris. J'étais si mal dans ma tête à l'époque que ce monde virtuel était comme un cocon de réconfort. Dans les jeux, je ne faisait jamais d'erreur qui puisse m'affecter puisque tout était virtuel. Pouvoir sauvegarder, revenir en arrière, le pouvoir de changer les choses.
Puis, il y a de cela un peu plus d'un an, j'ai enfin eu l'adsl. Jusque là, c'était l'internet bas débit limité à un certain nombre d'heures dans le mois. L'adsl, rapidité, puissance et no limit.
Ouvrir la boîte de pandore en quelque sorte.
Jusqu'icià, on peut dire que c'était une addiction "légère" car sauf lorsque je commençais un jeu, l'attrait de la découverte donnait un sentiment de manque lorsque je ne pouvais pas jouer.
Là, j'ai découvert les jeux sur internet. D'abord un nommé "Ogame", gratuit et en permanente évolution, mon meilleur ami qui y jouait m'a donné l'envi d'à mon tour essayer tellement je trouvais (et trouve toujours) ce jeu magnifique. Pour la première fois, je jouait non plus avec des IA stupides mais de vraies personnes. Ensuite, ça a été l'escalade.
Counter-strike, l'autorisation de jouer après 21h, le lycée et la peur de l'avenir, un premier échec amoureux (ou second si on remonte très loin). Le téléchargement en ligne, la musique que l'on cherche jusqu'à pas d'heures. découvrir les alliances dans ogame, vouloir à tout prix s'intégrer dans un groupe. se faire enfin accepter, découvrir que caché derrière un écran je peux enfin vraiment m'exprimer. Découvrir de nouvelles amitiés, pouvoir rendre les coups à ceux qui s'en prennent à toi. Guild war et les jeux massivement multijoueurs. Puis découvrir wow, toutes ses facettes. dans chaque jeu vouloir être le meilleur pour compenser tout ses échecs. Arrêter de lire la stratégie et la tactique mais l'appliquer "pour de vrai". chercher la perfection, être toujours plus fort.
Fuir ce quotidien si morose, toujours semblable, fuir ces gens si terne pour des mondes merveilleux et fantastiques. Fuir pour ne plus souffir.
Aujourd'hui, j'ai mon propre pc. Je passe toutes mes journées de libre devant, à alterner entre différents jeux. Pour moi, 10h par jour devant un ordi c'est monnaie courante. En dehors, je n'ai aucune autre activité à part l'école. Mon premier geste le matin c'est d'allumer l'ordi, mon premier geste en rentrant le soir c'est d'allumer l'ordi. Dans ma classe, on m'a dit "mais décroche, fait autre chose, ça te fera du bien". Sauf que je n'ai plus envi de rien, plus rien ne me fait plaisir. Seul les jeux m'apportent encore un peu de ce sentiment qui nous maintient envi, et je sens que peu à peu ce sentiment disparait, alors j'augmente les doses pour le retrouver.
Décrocher, c'est beau et bon. je crois que je le veux. Mais, face à mon existence actuelle, ou j'ai l'impression qu'à chaque pas en avant que je fais on m'oblige à en faire un en arrière, les jeux restent mon seul refuge, le seul royaume ou je peu vivre. Aujourd'hui, je quitte mon écran, je n'ai envi que de le retrouver, quitter ma chambre me procure de plus en plus un sentiment de manque, de mal être. Ces petits moment s de plaisirs comme se laver, manger ou dormir, tous ne sont que broutilles face à 2h devant CSS.
Là, je suis en train d'écrire. Les mots volent sous mes doigts, jamais je ne voudrais arrêter d'écrire, lâcher tout ce que j'ai sur le cœur. Pourtant, je sais que quelque chose va me demander de sortir de ma bulle informatique, et ça me fait mal. Je voudrais passer ma vie devant mon pc, avec mes jeux, ma musique, msn pour parler avec mon seul vrai ami. La vrai vie me semble futile, je me cramponne à cette existence virtuelle qui elle seule m'a jamais apporté ce sentiment de servir à quelque chose.
Pour fuir la réalité, qui fait si mal, où tout me déçoit, où je ne réussi rien
AU SECOURS