Mon combat, je refuse d'étre lobotomisée à coup d'ordonnance

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babilisa
Messages : 4
Enregistré le : vendredi 13 novembre 2009 22:34

Mon combat, je refuse d'étre lobotomisée à coup d'ordonnance

Message par babilisa »

bonjour

première dépression à l'age de 18ans
à l'époque ,les toubibs semblaient ne pas bien comprendre ces maux
je fus écoutée et "soignée" à coups de seresta,temesta,valium,et le plus magique "rohypnol"
bien sur,aucun suivi psy,je ne savais pas qu'il fallait parler pour aller mieux
je me contentais de remplir ma pharmacie et de me shooter et planer pour me sentir "mieux"
puis j'ai découvert que le rohypnol me procurait un bien-ètre je l'associais à l'alcool
et tout allait mieux ,plus d'angoisses ni de crises de panique
je commençais à me marginaliser tout en ayant une vie sociale puisque je travaillais
mais je me sentais "différente" alors je fréquentais des personnes "différentes...
puis s'en est suivi des tas d'épreuves comme à chacun

une rupture sociale pendant environ 10 ans où je vivais la nuit je m'alcoolisais et je dormais le jour
je n'avais aucune estime de moi
en fait,je vivais dans cette bulle artificielle crée par tous ces produits
principalement alcool et somnifères
plusieurs tentatives de suicide dont une particulièrement douloureuse
les rdv proposés à l'époque par le corps médical vers une structure psy je les esquivais
qqfois je donnais une fausse identité d'ailleurs

à l'age de 35ans j'ai cessé de boire par ma seule volonté
je ne sortais plus j'avais peur de sortir
cela a duré 6 mois environ

par le biais de l'anpe
je repris des cours , pour passer le coucours d'entrée à l'école d'aide-soignante
je fus reçu ,les frais d'école et rémunération furent accordés dans le cadre de réinsertion (car j'étais au RMI)

à l'age de 38ans mon premier enfant un adorable bébé
je travaillais
et tout allait bien
beaucoup de conflits arrivèrent dans notre couple
les insomnies commencèrent à s'installer
des sentiments étranges beaucoup de choses que je n'arrivais plus à gérer et surtout l'impression de m'occuper mal de mon fils
de ne pas savoir l'aimer

2ans plus tard dépression sévère ,le chaos total,impossible de faire la moindre chose et des larmes qui coulaient durant 3 jours et 3 nuits je décidai de me rendre ds un cmp
je n'ai pas pu parler la première fois je pleurais pleurais meme ds le bus partout!!

traitement de l'époque
déroxat, lysanxia gttes,tégretol stilnox

j'ai continué à travailler et cette canne chimique me faisait me sentir mieux!!
je savais cependant que tout cela était nocif pour mon esprit et mon corps mais il me fallait travailler,élever mon fils et tenir le coup
pas de soutien de la part du père de mon fils
bien au contraire des reproches des querelles la distance commençait à se creuser de plus en plus
là encore beaucoup d'épreuves comme tout un chacun

12ans donc de déroxat ,lysanxia et imovane

cependant mon état n'est pas réjouissant je décide il ya un mois de consulter à nouveau un psychiatre car durant ttes ces années c'est mon généraliste lui-meme qui me prescrivait ces produits
je n'ai durant ttes ces années jamais trouvé une écoute
une personne qui m'entende vraiment
je vois donc cette psy je lui dit que je ne vais pas bien qu'en ce moment j'ai beaucoup de difficultés ds ma vie
lui raconte un peu mon parcours
je lui dit que mon corps souffre aussi que je n'en peux plus
et voilà qu'elle change mon AD
séroplex10 2par jour et voilà hop je deviens zombie et tout va mieux!!
alors c'est un peu long mais j'y viens



pourquoi lorsque vous pleurez cela est considéré comme un comportement dépressif?
je suis très sensible
c'est tout
comment peut-on ne pas l'étre, lorsqu'on vous jette au visage des violences ,des injustices?
je ne veux plus étre shootée
je veux rire non pas sous l'effet d'une "drogue" mais je veux rire quand vraiment j'en ai envie

je revendique toutes mes dépressions et j'affirme qu'on en guérit jamais
qu'on en sort différent certes
que les émotions sont décuplés
mes moments de bonheur sont bien plus intenses que ceux des gens "non dépressifs"
mes moments de tristesse aussi
voilà tout est décuplé

et c'est tant mieux car lorsque j'écoute un artiste ,une chanson un air j'en reçoit beaucoup plus

mais je veux que le corps médical cesse de me prendre pour une gogole

j'ai appris à vivre avec ma "différence"
j'ai compris pourquoi je fonctionne ainsi ajd je décide de me passer de tous ces artifices
de redevenir ce que je fus vraiment
j'accepte et je me prépare à passer des moments très douloureux
face à moi-meme
je combattrai mes démons en retrouvant ma joie de vivre
celle que j'ai perdu
je retrouverai aussi toutes mes convictions
mes valeurs
je refuse d'étre lobotomiser à nouveau à coup d'ordonnance

voici mon combat
merci de m'avoir lue
luisa
Messages : 9
Enregistré le : dimanche 16 août 2009 23:27

Mon combat, je refuse d'étre lobotomisée à coup d'ordonnance

Message par luisa »

merci babilisa pour ton témoignage !il est inspirant et je dois te dire que j'admire ton courage et ta force!
je te souhaite de tout mon cœur bon courage!continue ton chemin et ne baisse pas les bras!
babilisa
Messages : 4
Enregistré le : vendredi 13 novembre 2009 22:34

Mon combat, je refuse d'étre lobotomisée à coup d'ordonnance

Message par babilisa »

bonjour et merci
pour que vous compreniez mieux mon parcours et ma décision

je fus en arret "longue maladie" durant 3ans et demi suite à rechute dépression grave

un trop plein de stress et d'épuisement aussi du à mon travail et difficultés personnelles,décès de ma mère ,séparation conjoint
difficultés scolaires de mon fils bref!!!

durant ces années ,physiquement j'ai remonté la pente mais tjrs au meme stade quant à mon psyché

ce n'est pas faute d'avoir essayé mais je n'ai jamais rencontré le bon psy,je crois


je décide en accord avec le médecin de mon travail(un des seuls à m'entendre) de reprendre mon travail
mais j'ai de gros problèmes orthopédiques et mon travail est très physique

j'ai donc repris en mitps thérapeuthique depuis juillet
certes me dire-vous
4 h par jour
c'est jouable mais je suis là aussi confrontée à une grande intolérance de la part de certains et certaines de mes collègues
qui n'hésitenet pas à me laisser une trop grande charge de travail je tempère mes réactions et réexplique ce qu'est un mi-tps thérapeuthique
je dois meme souvent recadrer mes "cadres" le comble!! elles tentent qqfois de me compter ds l'effectif et là de combler les absences
je défends mon baefteak elles semblent comprendre

depuis qq jours je suis ds l'impossibilité de travailler
cassée de partout
je travaille en gérontologie
demain je dois donc revoir mon généraliste pour un nouvel arret
je crois que je vais lui parler de mon volonté de tout stopper(ad et somnifères) je sais que je vais encore avoir de grosses interrogations mais il s'agit de mon corps

psychologiquement je dirais que j'ai assurée
bien que mon médecin du travail ne souhaitant pas que je reprenne ds cet hopital
ma mère y étant restée,hospitalisée 4 mois puis décès
mais ma situation administrative étant bloquée
je n'ai pas le choix malgrè ttes les demandes de me faire reprendre sur un poste "doux"

voilà ajd j'ai pris la moitié de séroplex encore 6 jours et je stoppe tout
c'est très difficile mais je suis bien motivée et décidée à réagir avec ma personnalité

je me fais violence mais je sais que ce ne sera pas pire que tout ce que l'on m'a fait subir jusqu'à présent

je ne veux plus connaitre cette impression de vide
je veux me retrouver
c'est le moment me semble-til
là les vertiges ,tremblements et douleurs sont encore supportable
je fais appel à mon mental au plus profond de mes entrailles

merci de m'avoir lue
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Tyrosine
Messages : 587
Enregistré le : mardi 09 juin 2009 9:53
Localisation : Le Havre

Mon combat, je refuse d'étre lobotomisée à coup d'ordonnance

Message par Tyrosine »

Salut,

J'ai été 10 ans sous Paroxétine ( uniquement ), j'ai ensuite stoppé pendant 1 an, je voulais également à tout prix stopper cette drogue.
J'ai essayé une multitude de chose ( entre compléments alimentaires, phytothérapie, Homéopathie et j'en passe, mais bon j'ai pas suivi de programme bien précis ( en gros j'ai fais un peu n'importe quoi ) mais le résultat c'est que depuis 1 mois j'ai repris le Deroxat car je suis retombé comme une crêpe
Alors je pense que pour arrêter les médocs, il faut être suivi tout de même ( à choisir par l'acupuncture, l'Homéopathie, etc... ) quitte à continuer l'AD et suivre une autre voie thérapeutique et ainsi dimininuer progressivement les AD.
Enfin la prochaine fois je ferais comme ça.
Bon courage.
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neige-74
Messages : 477
Enregistré le : mercredi 23 janvier 2008 11:10
Localisation : Lyon

Mon combat, je refuse d'étre lobotomisée à coup d'ordonnance

Message par neige-74 »

Bonjour Babilisa,

Je suis un peu étonnée par ton terme "lobotomisée". Même si chacun est libre de son choix. Cependant, je suis un traitement contre la dépression et je ne me sens aucunement lobotomisée : je pense normalement, j'ai des émotions (elles sont même encore souvent difficiles donc tout n'est pas gommé, hélas parfoiss), je suis même capable de créer, d'écrire...

En revanche, avant le traitement, j'étais devenue une vraie loque. Et là, je ressemblais à une lobotomisée.

D'ailleurs, si tu t'intéresses un peu aux effets neuropsychiatrique de la dépression, tu t'apercevras que, non soignée, elle fait des dégâts considérables au cerveau, notamment au niveau des hippocampes. C'est un peu technique, j'ai déjà parlé ailleurs d'un bouquin simple et très instructif : viewtopic.php?p=458988#p458988

Après tu es libre de faire ton choix. Mais renseigne-toi bien d'abord, pour le faire en toute connaissance de cause.
babilisa
Messages : 4
Enregistré le : vendredi 13 novembre 2009 22:34

Mon combat, je refuse d'étre lobotomisée à coup d'ordonnance

Message par babilisa »

bonsoir neige
oui il n'est pas facile d'expliquer 13ans d'expérience à travers les chimiques

il ya 13ans lorsque j'ai poussé la première porte d'un cmp
les produits que j'ai administré m'ont effectivement calmés de mes douleurs de mes angoisses
ont certainement réaccordé les dégats au niveau du cerveau et régulés ttes les toxines accumulées à force de trop plein

ce que je tente d'expliquer des années plus tard est une sorte de bilan
où en suis-je à présent?

je n'ai jamais pu verbaliser les maux
par manque de feeling ou par fierté
par culpabilité de me trouver ds un cabinet de psy
je n'ai jamais trouvé un intervenant qui ait pu me venir en aide autrement qu'à coup d'ordonnance

je reste convaincue que si j'avais pu verbaliser tous ces bleus de l'ame
j'aurai depuis bien longtemps pu me sevrer de tous ces produits
qui au fil des années m'ont changée au détriment de ma vraie personnalité de mon vrai "moi"

je suis depuis qq années incapable de finir un livre
de me concentrer trop longtemps et de poursuivre mes idées sans chercher de tps en tps mes mots à en perdre le fil de la conversation
certes je suis sociable mais je l'ai toujours été
il yavait beaucoup de colères et de sentiments d'injustice en moi et on s'est contenté de calmer mes "humeurs" à coup de calmants sans véritablement chercher d'où viennent toutes ces colères

ce que je tente aussi d'expliquer est que je n'ai jamais durant toutes ces années rencontré un professionnel qui m'ait proposé autre chose qu'une canne chimique
elle n' est une canne
mais à présent cette canne me fait chuter
il ya en moi un vide
j'ai besoin de me retrouver et je n'ai plus besoin d'un avis médical
d'un médecin qui trouvera encore et encore à redire
-"arreter votre traitement?ah non ça n'est pas le moment!!!

combien de personnes ici sous ad ou autres? ont connu de bons professionnels qui ont su dire un jour
on va passer au sevrage
avec un vrai accompagnement?

je n'ai connu que des personnes qui ont stopper seules
il ya un dysfonctionnement quant à la prise en charge de la dépression

voilà le bilan que je pose
merci de m'avoir lue
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neige-74
Messages : 477
Enregistré le : mercredi 23 janvier 2008 11:10
Localisation : Lyon

Mon combat, je refuse d'étre lobotomisée à coup d'ordonnance

Message par neige-74 »

Je comprends mieux ta position, effectivement !!! Il faut croire qu'en 13 ans, la psy a progressé. Heureusement.
Moi, le premier psychiatre que j'ai rencontré et tous les suivants, m'ont bien expliqué que le traitement n'était qu'une béquille et qu'il fallait entreprendre en parallèle un travail psychothérapique pour soigner vraiment la dépression, et non pas juste les symptômes ou dérèglements créés.

C'est d'ailleurs pour ça que je trouve scandaleux que les psychothérapeutes ne soient pas remboursés et mieux contrôlés, puisque les psychiatres eux-mêmes les recommandent désormais.
babilisa a écrit :
je reste convaincue que si j'avais pu verbaliser tous ces bleus de l'ame
j'aurai depuis bien longtemps pu me sevrer de tous ces produits
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Tyrosine
Messages : 587
Enregistré le : mardi 09 juin 2009 9:53
Localisation : Le Havre

Mon combat, je refuse d'étre lobotomisée à coup d'ordonnance

Message par Tyrosine »

Qaund je me suis sevré de la Paroxétine ( je crois que c'est l'un des plus difficile ), j'ai fait comme toi j'ai lu tous les témoignages catastrophes et en fait ça c'est plutôt bien passé, des vertiges entre autres mais bon c'est un peu comme le début d'un AD ( y'a un passage difficile ) mais bon ça ne me laisse pas de si mauvais souvenirs que ça ( pourtant je m'étais fait aussi un film catastrophe )
@+
babilisa
Messages : 4
Enregistré le : vendredi 13 novembre 2009 22:34

Mon combat, je refuse d'étre lobotomisée à coup d'ordonnance

Message par babilisa »

tyrosine

tu as repris le déroxat ce fut alors un échec pour toi?


c'est ce que je crains et les témoignages que je lis vont tous dans ce sens, trop dur le sevrage
bon je verrais

puisque le déroxat je l'ai stoppé pour le poursuivre par séroplex 2 par jour
j'en suis qu'à un demi par jour
beaucoup de vertiges t de fatigue et d'insomnie je garde mon somnifère
un combat à la fois

merci à vous
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Mélusine
Messages : 198
Enregistré le : jeudi 31 mai 2007 12:42
Localisation : Où je peux, et c'est déjà pas si mal

Mon combat, je refuse d'étre lobotomisée à coup d'ordonnance

Message par Mélusine »

Bonsoir Babilisa,

Excuse moi de te poser la question comme ça, mais que recherches-tu au juste auprès de nous ? Parce qu'à t'écouter, tous les traitements sont à mettre à la poubelle, tous les psy sont des incapables et veulent juste "lobotomiser" leurs patients et tu démontes toutes les réponses qu'on te propose...

Alors je me pose légitimement la question

Ce n'est pas parce que TOI tu n'as pas trouvé chaussure à ton pied que toute la psychiatrie est à mettre dans le même panier ! Personnellement, j'ai eu des AD, et j'en ai toujours d'ailleurs. Avec l'accord de ma psychiatre, j'ai commencé par arrêter les hypnotiques (ce qui n'a pas été une mince affaire - j'ai mis du temps à retrouver le sommeil), et là, on a diminué de moitié l'effexor (AD) et des trois quarts du solian (neuroleptique). Et je m'en porte bien.

Mais je trouve honteux et petit de venir dénigrer le progrès de la médecine et de la psychiatrie uniquement parce que tu n'en as pas profité.

Alors oui tu vas me dire qu'on ne t'a jamais proposé d'aller voir un psychologue ou un psychothérapeute, mais tu ne t'es jamais posée la question de savoir à quoi pouvaient bien servir des gens comme ça ?...

Bon, je vais m'arrêter là parce que je deviens pas très sympathique.
Bonne soirée !

Edit : juste pour ton info, on soignait pas la dépression y a 40 ans de la même façon que maintenant.
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