Je suis amoureuse de quelqu'un qui est alcoolique

[soupir]

Bonsoir,
est-ce que je peux en parler là ? je n'ai pas (encore) de problème avec l'alcool; mais je pourrais, j'adore boire et je fais partie de ces gens qui tiennent l'alcool : je sais c'est une classification totalement idiote ! Donc il m'arrive de finir les bouteilles, je bois seule, le soir mais pas tous les soirs et je bois assez facilement 2 ou 3 verres de vin à table, de plus j'adore la bière. Quand il n'y a rien à boire à la maison, je tourne en rond, je cherche et je m'en passe. C'est le cas depuis que tout augmente. J'achète dans les hard discount mais c'est de la mauvaise qualité alors je préfère m'en passer. Mon souci est ailleurs : je suis amoureuse de quelqu'un qui est alcollique et ça me fait peur, parce qu'il le reconnait et le nie à la fois, il ne veut pas n'être défini que vis à vis de l'alcool. J'attends que mon dernier enfant ait grandi avant d'aller vivre avec lui parce que je ne veux pas imposer son alcoolisme à mes enfants. Ils ont un père totalement différent et ils ne comprendraient ni n'accepteraient ma relation avec mon copain. Mais je suis désemparée, moi et ma dépression, lui et l'alcool : comment arriver à construire quelque chose de beau ? je ne sais pas à qui en parler. J'ai essayé de mettre fin à notre relation, elle est plus forte que la raison, je n'y arrive pas.

[benji]

Salut soupir!

Que te dire? A mon avis, mais je n'engage que moi, tu devrais tout faire pour éviter cette relation. Peut-être penses-tu que tu pourras aider ton ami à boire de manière plus normale? Si c'est un véritable alcoolique, c'est une utopie!! Tu risques à coup sûr la co-dépendance, je pense que tu sais de quoi il s'agit: tu vas te rendre malade à vouloir arranger ses bidons, réparer ses conneries, il va s'appuyer sur toi pour cela, tu vas souffrir, etc...Et tes enfants, même s'ils ne sont plus là, pourras-tu supporter une éventuelle réaction négative peut-être violente à ton égard? Tu ne peux pas le savoir...

Ceci sans compter que ce que tu décris sur toi-même semble indiquer que si tu n'es pas alcoolique (toi seule peut le savoir) tu présentes certains risques.

Voilà, en quelques mots, soupir, les conseils d'un alcoolique abstinent. Pour moi, seule cette abstinence peut me sauver au jour le jour. Mais je ne lutte plus, c'est devenu un mode de vie. Dans les réunions d'amis, en famille, on sait que Benji ne boit pas et personne ne pose plus de questions.

Voilà ma réponse, mais encore une fois, elle n'engage que moi.

Bon dimanche soir à toi.

Benji

[claudine]

Bonsoir soupir,

Je ne peux pas te donner les mêmes conseils que benji qui sont pourtant dictés par le bon sens, pour la simple raison que l'amour est un moteur formidable pour avancer
Tu sembles ne pas pouvoir te passer de cet amour et je te comprends. A tes côtés, cet homme prendra peut-être conscience de sa dépendance envers l'alcool

Mais si ce n'est pas le cas, fais attention qu'il ne t'entraîne pas avec lui

[soupir]

Bonsoir Claudine,
Je m'en vais 2 mois en vacances, voilà 6 mois que je ne l'ai pas vu, malgré nos contacts épistolaires... Il m'a demandé pourquoi je l'aimais, j'ai répondu spontanément ce qu'on dit dans ces moments-là. Depuis j'y pense sans arrêt. Je crois que je l'aime aussi parce qu'il me fait me sentir meilleure que je ne le suis en réalité...c'est très égoïste comme réflexion. J'en parlerais peut-être avec ma psy parce que ça me trouble. Je ne fais pas ou plus de projets dans l'immédiat, on a plein de choses à régler !
Benji, je ne rejette pas ce que tu me dis. Il y a de la raison et du vécu dans ce que tu m'écris mais ça fait trop longtemps que je suis raisonnable, ça me pèse. Je vais devoir apprendre à choisir les risques que je peux prendre pour être en paix avec moi...c'est difficile.
Encore merci à tous les deux

[claudine]

Bonsoir soupir,

Ton choix est très difficile Laisse faire le temps. Il te donnera peut-être la solution .

[soupir]

Un peu plus de six mois ont passé depuis ce message. J'ai avancé dans ma réflexion et...je l'aime toujours autant mon bonhomme tout cassé ! J'ai décidé de partir vivre avec lui, dès que je trouve du travail là où il habite ! Quitte à y aller même si mon divorce n'est pas prononcé. je ne veux pas le guérir. Je veux vivre avec lui ce qui nous reste à vivre, en faisant des étincelles tous les jours. L'alcool peut le tuer alors je préfère "profiter" des bons moments avec lui avant cette issue.

[claudine]

Bonjour soupir,

Merci de repasser nous voir

Je t'approuver entièrement dans tes choix Vivre pour celui qu'on aime, c'est merveilleux !

Je te souhaite d'être heureuse

[aurelia]

felicitations a toi meme si je sais que c dur bonne chance a vous

[unicorn]

Bonjour Soupir,

Quand j'ai rencontré l'homme de ma vie, je pense que personne n'aurait parié un kopek sur notre histoire : Il buvait et moi j'ai des troubles bipolaires.

11 ans après, on est toujours ensemble. On aurait pu s'enfoncer mutuellement, mais en fait, c'est plutôt le contraire qui s'est produit.

Tout n'a pas été rose et j'ai passé de sales moments à cause de son alcoolisme. Quand il n'allait pas bien, il retournait sa violence contre lui-même, au point de se casser un doigt, une fois, en tapant contre un mur. Par contre, il n'a jamais été violent envers quelqu'un d'autre, ça je crois que je n'aurais pas pu accepter.

Lui aussi en a bavé à cause de ma maladie. En y repensant, je ne reviens pas qu'il soit toujours à mes côtés.

Il est sobre maintenant. Des circonstances tragiques liées à la mort d'un ami très proche l'ont décidé à arrêter.

Alors, je vous souhaite bonne chance à tous les deux. Je vois que tu es consciente que tu ne pourras pas le guérir. C'est un fait, il n'y a que lui et lui seul qui peut faire cette démarche, mais j'espère quand même pour toi qu'il trouvera cette force et que vous serez heureux très longtemps ensemble.

[soupir]

Bonjour à tous,
c'est vers vous que je viens quand je redégringole...J'ai confiance en votre lucidité puisqu'on partage cette même foutue maladie. Le 19 août dernier je suis redescendue sur terre ! La chute n'est pas encore amortie. Mon bonhomme bancal et alcoolique n'était pas que ça. On devait s'installer ensemble à l'automne mais il a laissé bien en évidence un message destiné à une autre qu'il courtisait alors que j'étais chez lui...Voilà comment il lui parlait de moi :"je reçois en ce moment des amis un peu chiants auprès de qui je fais le guide touristique malgré moi". J'en ai été blessée, me suis sentie bafouée, niée dans mes sentiments. Et puis j'ai cru le haïr. J'ai souhaité sa mort de toutes mes forces. Il n'est pas mort...Quatre mois encore, c'est son image qui cache toutes les autres. C'est vers lui que vont toutes mes pensées. C'est de lui que je m'inquiète et toute la rancune que j'ai pu convoquer contre lui n'y fait rien. S'il m'appelle aujourd'hui, je pars avec lui. Vous me trouviez courageuse, je ne suis qu'amoureuse et c'est le pire des handicaps...il m'empêche de vivre.

[claudine]

Bonjour soupir,

Les sentiments que tu éprouves, encore aujourd'hui pour ce garçon, prouvent que tu étais bien plus sincère que lui et qu'il ne te mérite vraiment pas

Toutefois, quand on aime on n'est pas capable de raisonner et je comprends ton manque de lui

Courage pour ce que tu vis

[soupir]

Sans doute as-tu raison...mais j'aimerais me dire qu'on se mérite lui et moi et puis...je n'ai pas plus de valeur que lui. On n'était pas sur le même chemin ! Le gué qu'on a passé ensemble ne lui a pas permis de savoir comme il était important pour moi. Je rêve qu'il s'en rende compte ! Mais les rêves hélas sont du domaine de l'irréel
Bises Claudine et merci de m'accorder ta compréhension