Rupture et depression réactionelle même après 50 ans, des personnes dans mon cas ?

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sanara
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Enregistré le : lundi 11 juillet 2011 23:11

Rupture et depression réactionelle même après 50 ans, des personnes dans mon cas ?

Message par sanara »

Bonjour à tous
J'ai la cinquantaine bien entamée. J'ai vécu plusieurs séparations (même des divorces), qui, si elles étaient parfois douloureuses, ne m'ont jamais empêché de rebondir, changer de vie, faire d'autres rencontres. Je n'ai jamais fait de dépression, malgré des coups durs, comme beaucoup de monde. Mais voilà, moi aussi je viens de basculer. J'ai rencontré à plus de 55 ans le grand amour, vécu une relation intense, bien loin de tout ce que j'avais pu connaître jusqu'à présent, avec une femme de 13 ans de moins que moi. J'ai pris le pari de m'investir dans cet amour, entièrement partagé au début. Mais très vite j'en ai perçu les risques, car l'être aimé sortait de sa deuxième dépression, et je sentais des doutes quand à l'intensité de ses sentiments par rapport aux miens.

Nous avons continué car nous vivions tant de belles choses. Elle, que sa précédente relation avait complètement détruite, découvrait la douceur de se sentir aimée, cajolée, encouragée, soutenue, découvrait aussi des plaisirs inconnus, et me le rendait tout autant. Moi, qui trouvais enfin le bonheur d'aimer, de donner sans compter, avec une intensité jamais vécue auparavant. Tout cela entretenait mes illusions. Je ne concevais plus ma vie autrement qu'avec elle, tout en espérant que ses sentiments évoluent, ou qu'à défaut d'être totalement amoureuse, elle préfèrerait la vie avec moi que sans moi. Pari risqué !

Ce statu quo a duré plus d'un an, je m'en satisfaisais, j'étais au paradis tant la complicité et le plaisir d'être ensemble restaient grands. Mais je continuais de m'en inquiéter, avec raison, même si elle me donnait bien plus de preuves d'amour qu'un homme puisse espérer. Elle en jouissait, mais je sentais bien qu'elle ne s'en satisfaisait pas totalement. De temps à autres, des mots, des signes de sa part me le laissaient clairement entendre, mais elle ne se sentait jamais prête à franchir le pas de la rupture. D'autres fois, elle me serrait tellement, me donnait tant d'amour et éprouvait tant de plaisir que je me prenais à espérer que ce serait encore pour longtemps, et pourquoi pas pour toujours. Ce questionnement me taraudait tous les jours. Je me disais aussi que si un jour notre histoire devait se terminer, j'en terminerais avec la vie, ce serait aussi simple que cela, certain que la vie sans elle ne vaudrait plus la peine d'être vécue.

Et puis, brutalement, rechute de sa dépression et son corollaire : accélération de la dégradation de ses sentiments et tout ce qui va avec. Je l'ai accompagnée, soutenue, j'ai souffert avec elle, plongé et repris espoir dix fois par jour, pour rien. Au bout de six mois ce fut la rupture, attendue, mais brutale. J'étais devenu un questionnement de plus dans la problématique de sa dépression, et mon soutien sans faille n'était pas une réponse, mais bien un fardeau, un obstacle à son besoin de « s'en sortir toute seul ». Mon projet de vie s'effondrait, j'avais tout misé et donc tout perdu, et je savais qu'il n'y aurait pas de retour possible.

Comme j'avais gardé mon appartement, j'y suis retourné. Aussitôt, j'ai plongé dans un abîme sans fond. Je ne pouvais plus voir le passé, encore moins l'avenir. Tout ce qui me rattachait à la vie, mes enfants d'abord, mon travail, ma vie sociale, quelques amis, ma retraite que je préparais, tout cela ne comptait plus. Je ne voulais qu'une chose : en finir pour que cesse cette souffrance. J'ai essayé, je n'ai pas eu la force, malheureusement serais-je tenté de dire.

Depuis, moi aussi je suis tombé en dépression, « dépression réactionnelle », violente, souffrance insurmontable à mes yeux. Très vite, je me suis fais aider, on m'a mis un gilet de sauvetage, mais je reste perdu au milieu de l'océan.

A l'heure où j'écris ces lignes, je viens de passer le cap de la quatrième semaine. Je tiens un journal quotidien, (j'aime écrire et ça me fait du bien de coucher mes états d'âme) dans lequel j'exprime ce que je vis, comment je tente de m'en sortir. Je vais peut-être en publier régulièrement des extraits significatifs dans la galerie des membres (pas les choses personnelles ou hors sujet, notamment sur elle et les causes de sa maladie), je changerai les prénoms, les dates, les lieux, je conserverai aussi ce décalage de quelques semaines.

J'espère que ma démarche sera utile à ceux qui, dans mon cas, désespèrent mais cherchent une issue. Je ne sais toujours pas si je m'en sortirai, mais l'aide que je reçois et les médicaments m'aident à franchir le cap des pulsions morbides. C'est un point positif que je voudrais faire partager, même si j'angoisse maintenant de ne jamais arriver à faire le deuil de cette relation, trouver l'énergie pour une autre vie.

J'aimerais entrer en contact avec ceux d'entre vous qui vivent une dépression réactionnelle, je pense surtout à ceux dont l'âge est proche du mien, qu'on voit peu sur le forum. Je sais que plus on avance en âge, plus il est difficile de s'en remettre.
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katesurf59
Messages : 1028
Enregistré le : dimanche 03 janvier 2010 2:57

Rupture et depression réactionelle même après 50 ans, des personnes dans mon cas ?

Message par katesurf59 »

:bievenue1:
en esperant que vous trouverai le soutiens et reponse necessaire :bisouss:
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maryrose
Membre d'honneur
Messages : 626
Enregistré le : jeudi 22 février 2007 21:21

Rupture et depression réactionelle même après 50 ans, des personnes dans mon cas ?

Message par maryrose »

bonjour sanara , bienvenu :offre:
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sanara
Messages : 7
Enregistré le : lundi 11 juillet 2011 23:11

Rupture et depression réactionelle même après 50 ans, des personnes dans mon cas ?

Message par sanara »

Merci pour vos messages d'accueil
Quand je compare ma dépression "réactionnelle à ce que vous vivez, je me demande de quoi je me plains...
Côté ressemblance, il y a cette souffrance liée à l'absence de l'être aimé qui génère des crises douleureuses, cette idée d'en finir dans ces moments là, que la vie n'a plus de sens désormais. Il y a aussi le traitement : seroplex et lexomil, que m'ont fait prendre d'urgence la psy et mon médecin, ce qui montre que ce n'est pas un simple chagrin d'amour.
Malgré tout, avec le temps, je parviens à me prendre en charge , il a fallu que je me fasse violence: j'arrive à me lever le matin, faire du sport, voir des gens, mes enfants surtout, m'occuper plus ou moins. L'une de mes grandes angoisses était le fait que mes deux mois de congès étaient entièrement programmés avec et autour de l'être aimé, et que l'idée de me retrouver seul et sans projet m'était insupportable. Je me voyais tourner en rond dans l'appartement, et sombrer dans la vraie dépression, la vôtre, et celle que j'ai cotoyée auprès d'elle.
J'ai trouvé une activité qui me permet d'aider les autres, d'être chaque jour en contact avec des gens différents, à qui j'apporte aide et soutien, soutien moral même ! Je n'ai pas le temps de gamberger sur ma douleur et mes problèmes d'avenir. Je me rends compte qu'aider les autres, c'est s'aider soi-même, énormément. Et certains soirs où la journée a été bien remplie, j'arrive même à surmonter la solitude, les phases de désespoir. Je ne me sens pas sorti d'affaire pour autant, mais au moins je vis des moments de vraie vie, même s'il reste des vides à combler qui me paraîssent encore insurmontables.
Ce petit morceau d'espoir pour vous dire que ce truc en apparence tout bête peut fonctionner, si vous ne l'avez pas tenté, je vous y encourage.
Vous avez tout mon soutien et mes encouragements
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