Les transferts d'addictions, comment les stopper ?

[lilith]

Salut,

Je voulais savoir comment ceux qui se sont sorti d'une addiction ou qui y travaille actuellement, gère les transferts d'addiction...

Je m'explique...

A la base, mon premier problème a été l'alcool ... en parallèle je consommais beaucoup de canabis à une époque mais ca j'avais réussi à stopper sans trop de difficulté, ce qui fait que c quelque chose que je m'autorise encore, sachant que j'arrive réellement à arreter....

Ensuite avec la dépression sont venus les médicaments, en parallèle toujours de l'alcool...

J'ai fini par réussir à stopper la boisson au bout d'un moment et je suis abstinente depuis plus de 2 ans ! les médicaments m'ayant toujours fait peur, j'ai stoppé AD, somnifère et anxyo aussi vite que possible mais je sais que je suis encore tentée d'en demander à mon docs...

le canabis a fait un retour en force mais surtout, j'ai glissé de la gourmandise à la boulimie ... la vraie .... et là j'avoue je lutte ...

je n'arrive pas à tout m'interdire : plus d'alcool, plus de canabis, pas d'excès de sucré.... sachant que je me suis retrouvée seule dans la même période... même plus quelqu'un sur qui me reposer....

conséquences ben dès que j'ai du canabis, je consomme pour m'anesthésié en grande quantité .... le me jette sur al bouffe comme je me jettais sur le rhum... et la boulimie ca n'étais pas là "avant"...

et j'ai peur de retrourner voir un psy, de reprendre des médocs et de tout projetter la dessus....

Qui a déjà vécu ces transfert d'addiction ? comment y faire face ? est_ce que je vais pas enchainer sur autre chose encore ? et quoi ? pire ?????

j'ai rencontré quelqu'un récemment mais même si j'ai réussi à lui aprler de l'alcool qui un passé très présent et de la dépression dont je subit les reflux .... le probleme de boulimie reste un secret ...
je me sens comem si je serai toujours addict à quelque chose et ca me rend minable.... trop faible ....

[decibella]

Bonjour lilith

Je pense que tu n'es pas la seule à vivre ce phénomène de substitution, ce n'est pas mon cas, mais je suis certaine que d'autres pourront te répondre

La conduite dépendante est sûrement causée par quelque-chose de plus profond et c'est pour ça qu'elle ne cesse pas, même après avoir dépassé une addiction

Les médecins prescrivent des substituts, je pense que c'est car même si tu restes dépendante à un produit, on considère que le plus grave n'est pas la dépendance mais la nocivité du produit consommé.

Alors bien sûr j'imagine que ces substituts sont une étape du processus de guérison mais ça ne m'étonne pas que tu remplaces comme ça les addictions.

Pour exemple (très léger) pour arrêter de fumer mon père s'est mis aux pastilles Vichy, il a mis ptêtre 10 ans pour plus en manger ^^

Je te souhaite plein de courage et je suis désolée de ne pas pouvoir t'aider plus

[Cardinal]

Peut être réussir à contourenr le problême si on arrive pas à le vaincre totalement, par exemple en se tournant vers une addiction moins dangereuse. Il y a des drogués du sport par exemple (pour certain accros au running ça peut poser de vrai problêmes, mais pas comme la drogue tout de même)




c'est une idée lancé comme ça

[lilith]

ben c un peu ce que j'ai fait déjà ... quitter l'alcool pour la bouffe en gros ...

j'ai tenté le sport ... mais malgré une implication forte (j'ai fait un marathon il y a peu de temps) je n'arrive plus à avoir la régularité que j'avais avant (sport quotidien) et ca n'apporte pas le soulagement suffisant ...

j'ai pris rdv dans un centre spécialisé dans les addictions, du meme style que ceux qui m'ont aidé à sortir de l'alcool donc on va creuser les TCA et les transferts d'addictions ... et j'espere trouver un peu de lumière, ne pas me tourner encore vers autres choses ...

[lilith]

Le centre n'a pas accepté de me suivre, ils ne traitent pas les TCA. J'ai eu du mal avec ce rejet. Et comme il n'existe que tres peu de structures pour les TCA. J'ai laissé tombé. J'avais quand même un autre rdv mais un drame tout autre m'a fait oublié celui-ci alors que j'en aurai bien eu besoin de voir une psy à ce moment là...

Quoiqu'il en soit, plus je réfléchit et plus je retrouve le même comportement dans la boulimie que je vis aujourd'hui et dans l'alcoolisme que je vivais avant. Et miracle ! j'ai trouvé quelques éléments sur un groupe de soignants qui évoquent un lien entre l'alcoolisme et la boulimie !
alors même si ca ne traite pas vraiment de mon cas, ca dit juste qu'il semble bien qu'il y ait un lien !

Des remarques qui m'ont fait tilter en italique, extrait d'un document de S. Orlhac (ou de ses sources à elle) :

D’un point de vue psychodynamique, l’alcoolisme et les TCA traduiraient un déficit de fonctions du Moi et des ressources internes qui ne peuvent plus réguler de façon satisfaisante les affects et les états de tension interne. Ainsi, la consommation de produit (alcool ou nourriture) devient une préoccupation quasi obsédante interférant avec le fonctionnement quotidien et limitant les investissement sociaux et affectifs des sujets. Ces conduites se poursuivent malgré leurs conséquences négatives, en partie du fait d’un mécanisme de déni qui rend difficile la demande de prise en charge (D. Miocque et M. Flament ("troubles du comportement alimentaire et alcoolisme" in synapse n°167, juin 2000).


Klein et coll ("problems of boundaries and comorbidity". In : Costello CG, editor. Basis issues in psychopathology. New York : Guilford Press, 1993 : 19-66) évoque le fait que la boulimie et alcoolodépendance seraient l’expression d’une même pathologie sous jacente comme un trouble du système opioïde régulant à la fois les prises d’aliments et d’alcool.


Pour ce qui est d’un transfert de dépendance, de compensation, il n’y a pas d’étude significative, la relation temporelle entre les deux affections reste mal connue.



Bon ben j'suis pas encore un cas étudié ou connu mais je me sens moins anormale ....


Ceci dit ... trouble du système opioïde ... sont mignons, en gros ca décone dans le cerveau .... je recherche toutes les substances naturelles ou non qui peuvent venir jouer avec mes petits récepteurs .... c pas une nouveauté ca !!!!!!!!!

j'avais déjà remarqué que ca déconnait puisque là où je devrait avoir des libération d'endorphine (sport intensif notamment) j'en ai pas forcément ... et que question conduite à risque j'ai ma dose.... bref ....

toujours pas d'idée de comment avancer autrement qu'à la dure....

Allez, voila ce que dit Wikipédia à ce sujet ...
Il existe trois sortes de récepteurs opiacés : mu (μ), delta (δ) et kappa (κ) très largement distribués dans le cerveau. Ces récepteurs modulent plusieurs fonctions dont la réponse à la douleur, au stress et le contrôle des émotions.

L’effet euphorisant des opiacés est contrôlé par les récepteurs mu et delta. Par contre, l’activation des récepteurs kappa est aversif et entraîne des troubles de l’humeur.

Donc en gros, je recherche un effort euphorisant, pour soulager les douleur et le stress, gérer mes émotions et mes troubles d'humeur.... mouais ....





Je verrai quand j'aurai le courage de continuer à batailler sur les conséquences à défaut de savoir soigner les causes.

[Beata]

Bonjour, Lilith.
Oui, je connais ton problème.
J'ai eu la dépendance à l'alcool, parallèlement à la dépression.
En 1998, je suis tombée enceinte et j'ai dû tout arrêter.
Je me suis mise à manger comme une folle...mais au bout de 4 mois de grossesse, quand j'ai déjà pris 10 kg, on m'a remis sous AD et j'ai stoppé la bouffe.
J'ai perdu le surpoids quelques mois après l'accouchement, et je suis restée sobre pendant 3 ans.
Ensuite, j'ai tout repris : les anxios et l'alcool, bien qu'en quantité bien plus petite qu'avant.
En 2004, j'ai décidé d'arrêter l'alcool...avec pas mal de difficultés...et je me suis mise alors à manger comme une folle encore une fois.
Au début, les dégâts étaient assez limités, parce que j'avais encore des rechutes.
Mais le pire a commencé quand j'ai vraiment arrêté !
De plus, on m'a mis sous neuroleptiques pendant un moment.
Je mangeais à ne plus en finir, même les choses que je n'aime pas normalement, genre céréales avec du lait-je n'aime vraiment pas ça, et j'en gavais en pleurant jusqu'à avoir mal au ventre.
Ca a duré quelques mois, un an peut-être.
A un moment, j'ai fait une séance d'hypnose à Paris.
Cela m'a aidé mais pas tout-à-fait.
Au début, j'ai perdu 4 kg, ensuite, je me suis remise à manger, mais de façon moins violente.
Mes gavages sont devenus moins fréquents et moins graves.
N'empêche que j'ai pris en tout 31 kg et je continue à en prendre.
Je ne souffre plus vraiment d'hyperphagie comme avant mais je mange toujours trop.
Beaucoup plus que quand je buvais, beaucoup trop.
Je n'ingurgite pas beaucoup au repas, je ne me sens donc jamais gavé mais je grignote trop entre les repas.
Donc, je mange peu mais tout le temps
Ma prise de poids peut se repartir de façon suivante : 10 kg en essayant d'arrêter l'alcool, 10 kg après l'arrêt et avec les neuroleptiques, 11 kg sans alcool et sans neuroleptiques.

Cela me fait énormément souffrir.
Je n'arrive plus à m'habiller : y a rien de bien pour les grosses !
Je n'aime plus être vue par les gens qui m'ont connue mince.
Je me sens gauche, maladroite, moche et vieillie.

Il est vrai que j'ai arrêté aussi les anxiolytiques en mars, et j'ai presque arrêté le prozac depuis 2 mois (3 kg de plus depuis).
Je n'en prenais qu'un seul, peut-être pas assez au bout de 17 ans de prise, mais cet AD, dans les premières années, a limité mon appétit.
J'ai l'impression que ce n'est plus le cas : je devrais peut-être demander au médecin d'augmenter la dose, mais je sais aussi qu'en grande quantité, le prozac peut donner des angoisses, et je ne peux plus prendre des anxios.

Quant à toi, tu dis ne plus prendre d'AD : peut-être que tu devrais essayer et voir si cela ne diminue pas ton appétit ?

Sinon, je n'ai pas l'impression que tu souffres de la boulimie mais de l'hyperphagie. Tu manges mais tu ne vomis pas, c'est cela ?

Fumes-tu encore du canabis ?

--edit--

Sinon, la prise en charge de l'hyperphagie est quasiment inexistante.
Il y a un service à Paris à Saint-Anne mais il est très difficile d'y entrer.
J'ai trouvé aussi un seul psychiatre spécialisé dans les TCA à Paris : elle ne prend plus du tout de patients...
L'hypnose que j'ai subi c'est pas très efficace, pas individualisé et très très cher : une séance : 180 euros non remboursés, of course.
Les psychiatres que l'on peut voir ne sont pas spécialisés dans ce problème en particulier et proposent juste un travail "global", non axé sur le trouble.
C'est le moyen-âge...

[lilith]

Salut !

Merci de ta réponse.

En ce qui me concerne maintenant c bien de la boulimie vomitive...
c assez honteux à dire mais si je vomis à chaque crise. Je n'envisage meme pas d'ailleurs de garder tout ca.
je maitrise à peu près la prise de poids comme ca.

Ces dernières semaines j'arrive à nouveau à passer plusieurs jours d'affilé sans faire de crise mais c généralement quand je ne suis pas chez moi ou pas seule.
Je vais aller passer mes vacances chez ma mère et donc passer 10jours dans ecarts notables dans ma conduite.

Mais en rentrant ? en rentrant je vais devoir faire face à un nouveau challenge que je me suis fixé et celui ci m'impose une hygiène de vie correcte : pas de crise de boulimie et encore moins de vomissement, perte de poids, entrainement sportif régulier.
Donc grosse pression dans tous les domaines d'un coup... j'ai peur de pas y arriver, de plonger dans autre chose... j'en sais rien quoi.

Le cana c quand j'en ai ... donc ces 2/3 derniers jours j'avais.... mais j'avais pas eu depuis plusieurs mois. Je sais pas quand j'en aurai à nouveau, peut etre cette semaine, peut etre dans 3 mois...
Quand j'en ai, j'ai le meme comportement compulsif : je fume beaucoup, tout le temps, je pense qu'a ca...
mais quand j'en ai pas je courre pas après, je fais aps des crises de manque et finalement je passe des semaines et des mois sans rien avec une relative facilité...

J'ai repris la clope par contre ces dernières semaines et ca je ne veux pas non plus !!!!!


AD je preferre pas... Je vois un nouveau psychiatre, il dit que ca n'est pas nécessaire et moi ca me convient bien. Je préferre réduire la pharmacie. par contre je compte sur lui pour m'aider à travailler le coté psychologique de tout ca et donc régler le problème de base qui me pousse dans ces comportements...
Meme s'il n'est pas axé sur le trouble, j'ai déjà tenter de traiter les symptomes, sans succès sur l'origine alors si lui arrive à traiter l'origine, les symptomes devraient disaraitrent aussi.

Et toi ? tu as réussi à travailler la dessus ? comment tu te sens maintenant ?

[Beata]

Je n'ai pas vraiment travaillé sur ce problème.
J'ai fait un travail important sur moi avant qu'il n'arrive mais je ne peux plus voir le médecin avec qui j'ai fait ça.
Pour la bouffe...j'étais suivie par un adversaire des thérapies (j'ai claqué sa porte il y a un an et depuis, je ne vois personne).
Il traitait ma compulsion par des médicaments coupe-faim qui ne faisait pas l'affaire et qui, en plus, augmentaient mes angoisses.
Un de ces médicaments est déjà retiré du marché (Accomplia) parce qu'il était responsable des suicides.
Je sais qu'il suffirait d'avoir une activité valorisante et des projets pour ne pas penser tout le temps à la bouffe, dans mon cas.
Hélas, je n'ai aucune activité.
De plus, mon fils qui a toujours beaucoup mangé s'est mis à se gaver depuis 2 ans sous l'effet des psychotropes, et il pèse 100 kg à 13 ans.
Le fait de devoir le nourrir et de le voir manger tout le temps n'arrange pas mon problème mais je suis quand même une petite mangeuse à côté de lui.
Disons que mon hyperphagie s'est estompée et tout simplement, maintenant, je mange trop souvent mais sans crise de gavage.
Je me suis remise sous Prozac aujourd'hui, peut-être que ça m'aidera ?

[lilith]

c très dommage pour ton fils.
Je suppose que les médicaments qui le pousse à manger sont nécessaires... C terrible de se sentir si mal jeune. l'adolescence n'est vraiment pas une période facile...

je sais qu'il y a l'ennui, al solitude, le manque de quoi de tendresse, de source de douceur et de plaisir ??? je ne sais aps tropmais bon un mélange de tout ca.

Bref je sais qu'il y a un truc qui cloche chez moi avant tout donc c ca qu'il faut que ej résolve
sinon je risque de finir apr me plonger dans une autre addiction...

Bon courage à toi ainsi qu'à ton fils

[Beata]

c très dommage pour ton fils.
Je suppose que les médicaments qui le pousse à manger sont nécessaires... C terrible de se sentir si mal jeune. l'adolescence n'est vraiment pas une période facile...

je sais qu'il y a l'ennui, al solitude, le manque de quoi de tendresse, de source de douceur et de plaisir ??? je ne sais aps tropmais bon un mélange de tout ca.

Bref je sais qu'il y a un truc qui cloche chez moi avant tout donc c ca qu'il faut que ej résolve
sinon je risque de finir apr me plonger dans une autre addiction...

Bon courage à toi ainsi qu'à ton fils

Hélas, mon fils a besoin de ces médicaments. Il est rare que Abilify agisse comme ça mais ça arrive