Article de presse ."Organisation des soins en psychiatrie : encore des efforts à faire "

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katesurf59
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Article de presse ."Organisation des soins en psychiatrie : encore des efforts à faire "

Message par katesurf59 »

Organisation des soins en psychiatrie : encore des efforts à faire

La Cour des comptes et le Haut conseil de la santé publique font, dans deux analyses parallèles et complémentaires du Plan "Psychiatrie et santé mental" 2005-2008, un constat critique de la situation dans ce domaine en France.

Alors qu’un nouveau plan psychiatrie est en cours d’élaboration au Ministère du travail, la Cour des comptes a rendu public le 20 décembre un rapport critique sur "L’organisation des soins psychiatriques : les effets du plan « psychiatrie et santé mentale »", en parallèle d’une évaluation plus médicale du Haut conseil de la santé publique. Les deux institutions en tirent un ensemble de propositions destinées à améliorer la situation, qui seront intégrés au projet ministériel à venir.

"Les enjeux de la psychiatrie sont importants" a souligné le Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, lors de la présentation à la presse de ces rapports. Les pathologies psychiatriques se situent, en effet, au troisième rang des maladies les plus fréquentes en France (après le cancer et les maladies cardiovasculaires), avec plus d’un million de prises en charge assurées chaque année, pour un coût de 13 millions d’euros (7% des dépenses) pour le seul régime général d’assurance maladie. Au total, le coût économique et social de ces pathologies a été évalué à 107 millions d’euros par an en France. Le Plan lancé en 2005, visait à mieux prendre en charge les patients, ainsi que les besoins de l’entourage, et à améliorer l’organisation des soins. Qu’en est-il aujourd’hui des 33 mesures qui le composaient ?

Globalement, si ce Plan "a incontestablement joué un rôle de catalyseur sur le terrain", nombre de mesures n’ont pas été prises en compte ou restent inachevées, estime le rapport. Bien que l’on manque d’indicateurs pour évaluer précisément les différentes actions du Plan, un tableau récapitulatif, établit par la Cour des comptes, fait état de 2 mesures complètement abandonnées, 6 de réalisation faible ou incertaine, et 14 de réalisation modérée ou variable. A l’opposé 3 mesures ont complètement abouti et 8 ont atteint un degré de réalisation élevée. "Les progrès n’ont pas été insuffisants pour redresser l’état des lieux" résume Didier Migaud.

Le poids excessif de l’hospitalisation complète

Les réflexions des experts de la cour des comptes s’organisent autour de quatre constats. Le premier concerne l’hospitalisation complète qui, dans le domaine de la psychiatrie, a un poids excessif, en regard des alternatives possibles susceptibles de mieux convenir aux patients, que sont l’hospitalisation partielle et les prises en charge ambulatoires assurées par des structures extra-hospitalières en ville, auxquelles s’ajoutent les consultations de ville.

"Le basculement des traitements vers [ces] alternatives n’a pas été obtenu » indique Didier Migaud. « Plus de 10 000 personnes demeurent en service psychiatrique aigu alors que leur état de santé leur permettrait, grâce à une prise en charge adaptée, d’accéder à une autonomie accrue" complète le rapport. Ce phénomène se traduit par une stagnation de la baisse des lits d’hospitalisation complète qui est passé de 58 580 en 2005 à 57 410 en 2010, se traduisant par la permanence d’une saturation des capacités de prise en charge.

Parallèlement, si le Plan a permis d’augmenter les moyens, notamment en milieu extra-hospitalier, le personnel en psychiatrie reste très inégalement réparti sur le territoire. Ainsi 80% des psychiatres exercent dans une ville de plus de 50 000 habitants, et les emplois sont difficilement pourvus dans les départements peu urbanisés.

Le Haut conseil de la santé publique insiste aussi sur le manque de décloisonnement des champs sanitaires, social et médico-social, qui était un objectif central du Plan, même si souligne le rapport, certains progrès ont été réalisés en particulier en matière d’accompagnement social. En outre "le Plan n’a pas assez ciblé les questions d’organisation et de pratique professionnelle" affirme ce deuxième rapport. Plus axé sur l’aspect médical et la prise en charge des patients, le Hcsp a dénoncé le bilan décevant concernant principalement les enfants et les adolescents, avec très peu d’initiatives en régions, mais aussi l’accès au logement et l’insertion professionnelle qui restent problématiques pour les malades.

Détenus : des projets inaboutis

Par ailleurs, si le Hcsp reconnait que le repérage et la prise en charge des problèmes psychiatrique des personnes en situation de précarité s’est améliorée grâce notamment à la multiplication des équipes mobiles, la Cour des comptes met l’accent sur l’insuffisance de moyens apportés aux détenus en France. Cette population représente pourtant "un concentré de pathologies psychiatriques" a rappelé Didier Migaud. Jusqu’à 40% des 65 000 prisonniers français feraient l’objet d’un suivi psychiatrique ou en addictologie. Or, seuls 5 millions d’euros ont été apporté pour mettre en œuvre des structures adaptées (contre 134,5 millions d’euros dédiés à la sécurité), souligne le rapport. Plusieurs unités hospitalières spécialement aménagées ont été financées, mais une seule à vu le jour en 2010. Les autres devraient suivre d’ici à 2019.

La Cour des comptes insiste, par ailleurs, sur la nécessité de "refondre l’organisation territoriale", en redéfinissant et clarifiant les missions et les modes d’action des différents acteurs. Elle critique, en effet, le flou qui s’est installé concernant la sectorisation psychiatrique.

Enfin, elle dénonce, un pilotage insuffisant du Plan et un financement "très insuffisant" pour la recherche en psychiatrie qui demeure "la parente pauvre de la recherche en matière de santé" ont insisté Didier Migaud et le Pr Roger Salamon président du Hcsp.

Une base pour le futur projet ministériel

La Cour des comptes et le Hcsp formulent donc des recommandations visant à améliorer la situation, qui sont autant de réponses aux insuffisances constatées. Alors que la Cour des comptes oriente ses préconisations sur l’organisations des soins (réduire les files d’attentes pour un avis spécialisé ; généraliser les conseils locaux de santé mentale, mise en conformité des établissements et services spécialisés, développement des unités pour malades difficiles…) et la recherche, le Hcsp insiste sur la nécessité d’améliorer l’accès aux soins et la continuité des prises en charge, de favoriser la prévention et l’intervention précoce dès la petite enfance, de mieux intégrer la psychiatrie dans la cité, et d’améliorer les connaissances et les moyens.

Le Ministre de l’emploi et de la santé, a d’ores et déjà annoncé dans une lettre en réponse à ce rapport, que le futur plan "pourra s’appuyer largement sur les orientations retenues par la Cour".

source : egora
phil34

Article de presse ."Organisation des soins en psychiatrie : encore des efforts à faire "

Message par phil34 »

De tout cela je retiens surtout 'la recherche psychiatrique parente pauvre de la recherche en matière de santé"
Cela fait bondir, hurler, crier.
Les rapports commencent à sortir. Une prise de conscience va finir par arriver, trop tard pour certains. On finira par parler plus ouvertement de la qualité des soins donnés par les psychiatres et la formation inadéquate qu'ils reçoivent.
On finira par ne plus accepter l'utilisation abusive des psychotropes ce qui annoncera une révolution dans la pratique des psychiatres.

--edit--

Recherche psychiatrique, que cela peut il vouloir dire ?
Recherche de nouvelles molécules formidables pour le cerveau ?
Ou pratiques alternatives avec respect des consignes des fabricants de médicaments, ne pas les utiliser sur du long terme.
Pratiques alternatives apprises par les psychiatres ou remboursement de thérapeutes mieux formés.
Se rendre compte enfin que le patient ayant souffert d'accidents de la vie n'est pas le seul responsable de sa non guérison.
Quelques uns me l'ont reproché sur ce forum.
J'avais déjà dit que pour chaque recherche sur un médicament, on devrait chercher en même temps de nouvelles méthodes pour remédier au problème.

--edit--

Autre point important pour moi dans ce rapport.

"Manque d'insertion professionnelle pour les malades" Pour moi, cela résonne d'une manière toute particulière. Expert psychiatre qui me dit qu'une personne comme moi peut nuire à la bonne ambiance d'un service. On me refuse un reclassement et on me fait plonger dans le désespoir et la pauvreté.

Discrimination totale et inacceptable.

Besoin d'humanité, de chaleur humaine et non on me refuse tout cela, on me rejette comme un fou.
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