Le vide existentiel a provoqué ma dépression

[béance]

Ca peut paraître un peu bête ce qui a provoqué ma dépression à moi...
C'était la grève du CPE...
A la fac d'un coup il n'y a plus eu de cours, et je me suis retrouvée seule chez moi. Du coup je suis allée habiter chez mon copain et ses parents.
Mais mon copain n'était pas touché par la grève, et ses parents travaillaient, donc j'étais seule toute la journée, et je faisais rien. Je restais des heures à traîner sur un forum, je regardais l'écran, c'était le vide, j'attendais que la journée passe et c'était toujours trop long. Je ne faisais que pleurer. Incapable de lire un bouquin, même pas de regarder la télé. Je voulais dormir. Mais quand j'étais plus fatiguée...
Je restais allongée, les yeux ouverts, il n'y avait rien à faire d'autre.
Au bout de quelques temps les cours ont repris. Et ça a été mieux...
Je savais que le vide c'était pas bon pour moi, donc quand les vacances d'été sont arrivées j'ai fait des stages. Des stages en psychiatrie adulte... J'ai rencontré des psychotiques et c'était très dur, justement parce qu'ils incarnent le vide. Fin juillet de cette année là, c'était ma dernière séance chez le psy (après vacances jusque la rentrée). Et en sortant...gros vide, c'est là que je suis allée chez le médecin qui m'a prescrit un anti-dépresseur, et m'a dit de ne pas faire de bêtises. L'été s'est passé comme ça. Je dormais très mal parce que je rêvais des patients, comme s'ils étaient avec moi dans la pièce.
C'était cool ces anti-dépresseurs, avec eux je n'avais plus faim, et j'avais donc perdu quelques kilos. Je les ai repris, plus qu'avant, fais ch...... je me sens pas bien.
Des fois j'ai l'impression de pourir de l'intérieur. On ne peut pas me toucher. Je me lave l'extérieur mais c'est l'intérieur que je voudrais laver.

Je vais en rester là pour aujourd'hui.

A bientot.

[dorine]

Béance,

Il semblerait qu'il y ait une grande souffrance en toi

Tu as certainement besoin d'en parler. Vois-tu un psy ?

[lumière]

Salut Béance,

Dorine, a bien raison; Il faut trouver un nom et la raison à ce vide;
Tu peux pas rester comme ça j'espère que tu vas revenir parler un petit peu.
Gros bisous

[béance]

Oui, je vois toujours ce psy. Mais je n'arrive pas à lui dire tout ce que je devrais dire. Trop de résistances...

Ce vide je le comprends pas...

Merci de vos réponses en tout cas.

[dorine]

bonsoir béance

essaye juste de dire a ton psy que tu ne lui as pas encore tout dit

comme ca tu garde pour toi (pour le moment) ce qui n'arrive pas a sortir,

mais ton psy saura qu'il reste des choses a creuser, et il pourra mieux t'aider je pense

je t'envoie plein de tendresse pour essayer de combler un peu ce vide

courage

[K]

Salut béance

essaye de te faire une liste ou une lettre avec ce que tu n'arrive pas à lui dire et apporte la au psy pendant le rdv.

[Erdaah]

Continue à travailler avec ton psy... La grève a été l'élément déclencheur mais ce serait bien que tu comprennes les raisons de ce vide que tu ressens trop souvent...

Tu fais quoi comme études?

[béance]

Bonjour,

essaye juste de dire a ton psy que tu ne lui as pas encore tout dit
comme ca tu garde pour toi (pour le moment) ce qui n'arrive pas a sortir,
mais ton psy saura qu'il reste des choses a creuser, et il pourra mieux t'aider je pense

Il le sait que je n'arrive pas à tout dire... il faudrait que je fasse un effort, mais je ne suis pas en mesure de faire des efforts, et ce dans aucun domaine. Je devrais téléphoner à des structures pour faire un stage cet été et je n'ai pas la motivation à appeler, je devrais lire pour mon mémoire, avancer mon mémoire et mon rapport de stage, et je n'y arrive pas, ça n'avance pas....

essaye de te faire une liste ou une lettre avec ce que tu n'arrive pas à lui dire et apporte la au psy pendant le rdv.

Je suis consciente de tout ce que je n'arrive pas à lui dire. Son orientation théorique ne va pas avec le fait d'écrire. Tout doit se dire...

Continue à travailler avec ton psy... La grève a été l'élément déclencheur mais ce serait bien que tu comprennes les raisons de ce vide que tu ressens trop souvent...

Oui je continue, mais j'ai l'impression que je n'y arriverai jamais. Et je me dis "quand bien même je lui dirai, ça changera quoi...?".

Tu fais quoi comme études?

Je préfère éviter de dire ce que je fais comme études...merci.

Merci pour votre soutien en tout cas.

[senna]

Salut Béance, j'espère que tu vas bien!

Il le sait que je n'arrive pas à tout dire... il faudrait que je fasse un effort, mais je ne suis pas en mesure de faire des efforts, et ce dans aucun domaine. Je devrais téléphoner à des structures pour faire un stage cet été et je n'ai pas la motivation à appeler, je devrais lire pour mon mémoire, avancer mon mémoire et mon rapport de stage, et je n'y arrive pas, ça n'avance pas....

Je suis exactement dans la même situation, c'est incroyable.
C'est d'ailleurs ce qui s'est passé aujourd'hui, et puis ce week-end, et les jours précédents aussi.

[lumière]

Bonsoir Béancce,
mon psy ma souvent dit qu'il y a des choses sur lesquels les patients ne peuvent pas poser de mots, il faut être patiente et laisser la thérapie faire son travail en toi, il m'a aussi dis que c'est l'inconcient qui se met en résistance et ça peut même être très fatiguant;
Puis un jour ça sort, avec des pleurs au début, ou on peut même pas finir nos phrases alors le miens va chercher les mouchoirs et me laisse tranquille prcque ça fait parti de la thérapie.
Puis unjour on en parle un peu mieu, et en fn il arrive que l'on en parle sereinement, parfois même avec un sourire parce qu'on a compris.
Juste une petite hstoire Gros bisous

[béance]

Je suis exactement dans la même situation, c'est incroyable.
C'est d'ailleurs ce qui s'est passé aujourd'hui, et puis ce week-end, et les jours précédents aussi.

Va falloir qu'on s'entre-motive alors...senna

mon psy ma souvent dit qu'il y a des choses sur lesquels les patients ne peuvent pas poser de mots, il faut être patiente et laisser la thérapie faire son travail en toi

Oui mais j'ai l'impression que je ne pourrai jamais lui dire ce truc, et j'ai pas toutes la vie devant moi. L'autre fois il m'a dit qu'il nous restait que quelques mois... Alors vu qu'il m'a dit ça, je me dis "pas grave, j'essaierai avec un autre" et cette fois-ci je dirai tout dès le premier jour... mais je sais pas si j'arriverai à faire ça

il m'a aussi dis que c'est l'inconcient qui se met en résistance et ça peut même être très fatiguant;

Oui j'ai une énorme résistance. Je sais ce que je veux dire, mais y'a pas de mots qui conviennent pour dire ça, et je me soucie trop de l'image qu'il aurait de moi après lui avoir dit ça...
Cette résistance elle va gagner..., je le sais...parce que si elle cède je n'ai plus rien.

Puis un jour ça sort, avec des pleurs au début, ou on peut même pas finir nos phrases alors le miens va chercher les mouchoirs et me laisse tranquille prcque ça fait parti de la thérapie.

Un jour...oui. Si ça doit sortir ça sortira. Je me dis que je ne suis peut être pas assez mal pour vouloir me débarrasser de cette résistance. Je me dis que finalement si je garde ça, c'est que je ne vais pas si mal que ça.

Puis unjour on en parle un peu mieu, et en fn il arrive que l'on en parle sereinement, parfois même avec un sourire parce qu'on a compris.

Je ne m'imagine pas parler de ça. Ou alors si mais avec des mots qui ne me ressemblent pas. Je n'ai jamais bu de ma vie ni pris de drogue, mais pour le coup si ça pouvait faire voler les résistances rien qu'une fois...
Quant à en parler avec un sourire, ça n'arrivera pas, c'est tellement..dégueulasse. Quand je vois les histoires des autres je me dis "ça au moins c'est de vraies victimes", et je comprends pas qu'elles se traitent de tous les noms alors que c'est moi qu'on devrait traiter de tous les noms...

En tout cas merci pour la ptite histoire.

[christelle]

Le problème est qu'aujourd'hui on vit parque qu'on est victime.
Meme dans l'actualité trop de surenchère de la victime. On existe quand on est une victime... ça va pas ce cercle vicieux.

[vassia]

Oui, je vois toujours ce psy. Mais je n'arrive pas à lui dire tout ce que je devrais dire. Trop de résistances...

Ce vide je le comprends pas...

Merci de vos réponses en tout cas.

Quand il survient,le sentiment de vide me transforme en une simple enveloppe creuse et dessine l'image selon laquelle je me trouve à la lisière de mon existence,sans pouvoir y rentrer et y participer.
-C'est le sentiment d'être exclu de sa propre vie.De la regarder depuis l'extérieur,tout en me sentant "personne",tout en me percevant "non existant".
Mais j'ignore d'où vient le vide(qui m'évide,donc)
Ses retours m'exténuent.
Je les redoute.
"Qui est en moi,à jouer l'absent,où s'est-il enfui,celui que je croyais être?"

Je n'ai alors plus le sentiment subjectif de mon identité.
C'est aussi à partir de ce moment,et à l'intérieur de lui,que se déploie l'étrange peine douloureuse de ma solitude soudain devenue hostile,chargée d'une connotation angoissée,désespérée et fataliste.

C'est un moment de la dépression.Le pire,peut-être le plus dangereux.

[noella]

je partage aussi ce vide ; enfin, partager n'est pas le terme, sûrement

[zanelle]

Boonjour


Moi aussi je connais cette sensation de vide elle est presente depuis des annees . Pour etre capable d etre plus ouverte avec mon medecin qui fait du suivi psy a tout les semaines. Durant la semaine j ecrivais ce que je voulais lui dire et je li lisai ce que j avais ecrit c etais un point de depart pour la session. Je me suis toujours dit que si je me n ouvre pas avec elle alors pourquoi y aller de toute facon c est leur travail ont n a pas a etre gener ce son des prof et lorsque nous sommes sortie de l eur bureau et qu il ont mit les notes au dossier tout est fini et hop le prochain patien

[vassia]

à Zanelle.
mon thérapeute ne m'autorisait pas cette méthode;tant et si bien que je ne lui ai jamais parlé de certaines choses qui sont encore si pénibles aujourd'hui.
Je dis à un endroit que le vide me protège,qu'il m'isole des pensées suicidaires.

Comment expliquer? je sens le vide s'exprimer(se traduire) dans la manière dont je ressens les choses que je regarde;
exactement comme dans les tableaux de Hopper.
Si je devais peindre ce que je vois je peindrais de la même façon.

Mais le sentiment de vide enclenche tout un réseau d'impressions gérées par la tristesse,et celle-ci,faisant retour,me rabat dans le désir d'en finir,d'échapper à tout cela,-pas quelque chose d'hostile envers moi(encore que ce soit parfois le cas),-non,-seulement le désir de me soustraire à cette espèce de fatalité.

tu parles dans le vide comme un imbécile,Vassia

[vassia]

tu parles dans le vide comme un imbécile,Vassia

c'est fou de ne pas me rappeler avoir écrit cela;....c'est un premier choc de lire...j'ai besoin de quelques instants pour savoir que je m'écrivais.
Et pourtant c'est vrai,et je le crois,je suis stupide de parler dans le vide.Mais il est impossible de rester ainsi,passif,de m'empêcher de vouloir trouver une issue à ce qui semble ne pas en avoir.
Il s'agit de rentrer dans le vide qui m'expulse de moi (il n'y a vraiment que ici et nulle part ailleurs où je peux dire une telle sottise),et je ne vois que les mots pour dénicher une entrée.
Comme si j'étais pris dans une coupole inversée et que,depuis l'extérieur, je grattais la paroi à la recherche d'une faille,d'une lézarde,d'une imperfection que j'allais aussitôt exploiter ....voilà,c'est dingue de parler ainsi,c'est un peu le monde à l'envers.Tout le monde parle normalement de "s'en sortir",moi je parle de rentrée,d'une issue vers l'intérieur et non vers l'extérieur.

Et puis je considère que parler de cela et de cette façon authentifie en quelque sorte le dysfonctionnement actuel.
Me sentir vide et rester là,à l'extérieur de ma vie,à la regarder passer sans pouvoir intervenir.

--

en ce moment je passe mes journées à m'abrutir de séries américaines,à enfiler épisode après épisode,je redoute
d'être à nouveau prisonnier du vide.

[Fran]

Bonjour tout le monde !!


Doit on forcément être dépressif pour ressentir ce vide ? Peut on ressentir ce vide sans être dépressif ?

Je pense que beaucoup de gens du Forum doivent se retrouver dans cette position, dans ma position,... Alors que pourtant rien de très grave autour de soi (souvent des traumatismes lointains par contre).

Pourquoi se lever, pourquoi travailler ?
Pourquoi prendre un congé pour faire des choses agréables qui de de toute façon me paraisse peu importante mais qui mettrons en joie la personne de base (ce n'est pas péjoratif au contraire je les admire de bien vivre) ? Sommes nous trop exigeants ? Obstinons nous à chercher le bonheur la ou il ne faut pas le chercher ?
Pourquoi tout me paraît si futile ? Derisoire ?
C'est quoi ces soirées ou les heures sont toujours et encore les mêmes ? Le soleil se lève et se couche encore et encore...

J'ai l'impression de tourner en rond continuellement comme sur un manège.

Je nai que 22 ans et je pensais sincèrement (oui quand j'étais une pauvre ignorante) que ce genre d'horreurs existentielles n'étaient rellement profondes quune fois la plupart des tâches de vie accomplit... Et ben non...

J'ai 22 ans, je ne connais peut être pas grand chose et je m'en fout déjà royalement, je me fais penser à ma grand mere qui n'en avait rien a fichtre de ce Noël 2011...

Devons nous nous borner à ce monde qui tourne incessamment ? Ou devons nous chercher plus loin ?
Vous allez me dire qu'il faut chercher plus loin, pas dans ce monde mais en soi...: "Connais toi toi même ", comme dirait l'autre, foutaise ! J'ai l'impression que ce sont des foutaises... Au moins si on cherche en soi la solution, on se sentira moins vide... Comme je suis pessimiste me direz vous

Merci de vos réponses et cela m'a fait du bien de parler.

[O_g_c_j_m]

en ce moment ca m'arrive moi aussi d'avoir ce vide !