salut Geezer
Alors comme ça tu as une montre et tu ne la mets pas toujours héhé
Mais bon, c'est sûr, à l'âge du téléphone portable, c'est moins indispensable qu'à l'époque de Freud !
Alors pour m'en sortir... beh j'en suis pas vraiment sortie en fait...
J'ai éliminé le plus gros, mais bon...
En fait, à l'époque où j'avais ce toc assez sévère (dans le sens où ça me prenait beaucoup beaucoup de temps), ce qui a changé la donne, c'est que j'ai démissionné de mon boulot (ce qui n'est pas recommandé ! )
Suite à ça j'ai passé des mois enfermée avec un amoureux à glander, donc pas grand besoin de s'habiller, ni de contrainte sociale du point de vue du paraître...
Mais du coup c'est là que j'ai commencé à avoir de plus en plus de mal à sortir, donc tu vois, ce n'est vraiment pas une bonne solution
En quelque sorte, en faisant ça, en m'enfermant, j'ai restreint mon périmètre de sécurité...
J'ai fui la situation d'angoisse que j'avais connue au boulot, et j'ai jamais vraiment réussi à me rejeter dans l'arène
Il faut savoir que pendant tout ce temps, je n'avais jamais entendu parler de tocs.
J'avais bien vu que j'avais des actes compulsifs, le terme de compulsif je le donnais volontier à mon comportement, c'était une évidence, mais je connaissais pas les tocs
J'ai été consulter parce que j'avais des périodes longues ou je n'arrivais plus à sortir de chez moi sans faire de grosses crises d'angoisse, et aussi parce que je travaillais en tant que rédactrice à la pige (donc des missions intermittentes, à domicile) et que je n'arrivais pas à terminer mes boulots à force de vérifier chaque mot, chaque syntaxe, réécrire etc au point d'avoir l'impression que les mots sortaient de la page et s'emmêlaient...

j'avais l'impression de plus savoir écrire le français
Ce qui avait pour résultat : aucune vie sociale, j'étais tout le temps scotchée à mon boulot jour et nuit, et quand j'arrivais enfin à rendre (toujours trrrrès en retard, boss qui hurle sur ma messagerie et j'osais pas répondre

), j'étais épuisée, et super déprimée par ma nullité, donc pas de vie sociale non plus...
De toute façon j'avais l'impression de ne plus savoir communiquer "normalement", j'étais accâblée de sentiments de culpabilité par rapport à tout le monde, je ressassais, je ressassais... bref
Ce qui m'a vraiment aidée : beh la thérapie, tout simplement. Juste le fait de parler. Le fait de mieux comprendre mon fonctionnement. Le fait d'avoir ce rdv hebdomadaire qui m'obligeait à sortir au moins une fois par semaine...
Au début c'était très dur dans le métro tout ça, mais aujourd'hui c'est rare que j'ai encore une crise d'angoisse en chemin pour voir mon psy
Des conseils (crois en une vieille toquée) :
- Essaie de ne pas te désocialiser, même si c'est dur un temps, ça t'aidera à remonter la pente plus vite
- Essaie de résister à la tentation d'agir la compulsion, fixe toi éventuellement un nombre de fois que tu t'autorises à vérifier, et petit à petit, essaye de réduire le nombre de vérifs (c'est un des trucs qu'on t'apprend à faire dans les thérapies comportementales)
- Essaie de discerner ce qui provoque ton angoisse, et les idées qui motivent tes vérifications, ça t'aidera dans la thérapie après.
- Si tu peux, quand tu sens l'envie de la compulsion monter en toi (elle s'annonce, si si), assieds toi, essaie d'appliquer des techniques de relaxation, respiration profonde, focalisation sur ta respiration, ou va faire un tour au grand air et focalise-toi sur le ressenti physique de ta démarche pour détourner ton attention
- aménage toi des plages de repos, les tocs, les obsessions, c'est fatiguant
- Essaie de changer ta routine une fois de temps en temps : un saut à la campagne, ou chez des potes, chez des parents, je sais pas, une soirée théâtre, ça permet d'éviter de rigidifier tes habitudes
- Si tu fais du sport, CONTINUE
Voilà ce que je peux dire
Je précise quand même un truc pour ne pas t'inquiéter :
Je suis obsessionnelle depuis très longtemps sans le savoir, et mes tocs ont commencé à l'adolescence alors que j'ai aujourd'hui 33 ans, donc si j'en suis arrivée à un tel degrès d'isolement, c'est surtout parce que je n'ai pas été prise en charge plus tôt !
Tu as cet avantage : la connaissance, la jeunesse
Profites-en
Mais et toi, ça se passe comment ? Tu perds beaucoup de temps par jour?
Ton angoisse, c'est tout le temps ? Plutot dehors, plutot au boulot ? Comment ça va avec les amis tout ça ?
A bientôt