Féeborah,
Tu as raison, je suis remplie de colère à cause de tout ça parce que ça me frustre et ça me gâche la vie alors que j'aimerais pouvoir vivre les choses pleinement comme avant. Je suis en colère contre moi même et forcément ça se répercute sur mon copain qui n'a rien demandé et qui est d'une patience sans limite avec moi et tellement attentionné. Personne n'a jamais pris autant soin de moi de toute ma vie, parfois c'en ait même déstabilisant ...
J'ai aussi parfois l'impression qu'il est comme un père pour moi, qu'il
me protège de tout. Je me sens comme une enfant démunie en ce moment.
Et c'est bien ça, on interprète le moindre signe, constamment. Je comprends très bien cette histoire du chandelier car elle s'apparente à plein de petites anecdotes que j'ai vécue. Notamment avec une bague qu'il m'a offerte l'été dernier et à laquelle je tiens énormément, en ce moment j'oublie souvent de la remettre après ma douche et j'interprète ça comme un "ça y est t'en as plus rien à faire de cette bague, tu ne l'aime plus". N'importe quoi ...
J'ai aussi l'impression parfois de ne plus faire attention à mes pensées intrusives, qu'elles n'ont plus le même impact sur moi et que je ne les investis plus comme avant du coup ça me fait peur car j'ai l'impression de commencer à "m'en foutre". Comme quand il me fait des blagues pour me rendre un peu jalouse, je ne réagis pas au quart de tour comme avant, j'ai même l'impression parfois que ça me fait ni chaud ni froid alors ça aussi ça me questionne beaucoup parce qu'avant le toc j'avais un réel problème de jalousie et là plus du tout. En même temps j'ai une confiance aveugle en son amour et en sa fidélité donc je me dis que c'est pour ça mais avant malgré cette confiance ça me faisait peur. Du coup c'est très étrange mais parfois je fuis les situations qui pourrait me rendre jalouse par peur de constater que je ne le suis pas. Je sais pas si vous avez déjà vécu ça ...
Et puis quand ça va mal, je repense aux moment ou ça allait mieux mais comme toi Ecila je peux pas m'empêcher de me dire que soit je faisais semblant, que je me forçais pour que notre histoire tienne encore, pour qu'il ne se rende pas compte que je suis mal ou pour me rassurer moi même. Ou alors je me dis "ouais mais c'était y'a un mois cette période ou tu te sentais mieux, peut être que maintenant c'est un réel désamour car les choses peuvent vite changer."
Enfin bref, des qu'un moment agréable se profile je ruine tout.
Ecila, merci beaucoup de m'avoir fait part de ton histoire avec ton ex. Ça n'a peut être pas été forcément agréable pour toi de revenir là dessus alors vraiment merci. Je me rends effectivement bien compte que ça n'a rien à voir avec la mienne même si je n'ai pas pu m'empêcher de me dire "et si toi aussi tu avais juste peur de le quitter par rapport à tout ce qu'il t'a apporté et pour ne pas lui faire de mal" ou "et si toi aussi au fond ça te dégoûtait de faire l'amour avec lui?" Parce que c'est vrai que depuis le toc je n'investit plus du tout notre vie sexuelle de la même manière. Je me dis que c'est aussi parce qu'avant on se voyait une fois toutes les 5 semaines et que maintenant on est h24 ensemble et du coup forcément ça change un peu. Et puis surtout il y a le toc qui me bloque souvent ..
Enfin bon, sinon je ne suis pas dégoûtée par mon copain et je n'ai aucune envie de le tromper ou d'être avec qui que ce soit d'autre

Et je n'ai pas perdu l'appétit, ni le sommeil (dans les périodes ou je suis très mal je suis plutôt dans l'hypersomnie que l'insomnie donc je peux dormir un nombre incalculable d'heure et ne pas réussir à me lever, pour être finalement toujours aussi fatiguée), et l'angoisse règne un peu en maître, enfin je ne sais même plus si c'est de l'angoisse je qualifie plutôt ça de "mal être" mais je vais essayer de rebondir très vite et de garder en tête tout ce que vous me dites. Car je ne veux pas passer par la case médicament.
En ce qui te concerne Ecila, ces moments de up and down que tu vis sont totalement propre au toc malheureusement et c'est comme ce que disait Féeborah, le problème c'est de conscientiser à chaque fois quand tu te sens mieux, comme si tu t'auto bloquait, pour qu'au final le cercle vicieux recommence. Tu devrais peut être voir ça avec ton psy, pour que vous travailliez la dessus ensemble, histoire que tu apprennes à stabiliser un peu la machine pour que les périodes de mieux soient de plus en plus longue et que tu puisses réellement en profiter sans re déclencher des phases de toc.
J'aimerais t'aider la dessus mais j'ai le même problème que toi..
Et moi, dans ma tête il faudrait que je retrouve direct passion et fougue pour me sentir bien alors que ça ne se passe pas comme ça et qu'il faut surtout énormément de temps ...
Dans tous les cas, je t'assure aussi que tout ce que tu vis là, toutes ces pensées qui te traversent la tête, c'est vraiment typique du toc et quand je te lis je retrouve à chaque fois des choses que j'ai déjà lu concernant le toc. Je te ferai parvenir des liens des que possible si tu veux.
Ariel21,
Je me retrouve énormément dans ce que tu as écris aujourd'hui, notamment quand tu dis que dans tes pensées tu te vois heureuse avec lui et quand tu te retrouves dans des situations réelles tu te sens comme bloquée. Je voulais vous parler de ça aussi justement mais j'ai tellement de choses qui me vienne y en tête à chaque fois que j'en oublié souvent la moitié. Et puis parfois c'est difficile de mettre des mots sur ce qu'il se passe dans nos têtes aussi.
Donc moi je vis la même chose que toi, c'était surtout flagrant pendant notre Road trip. On a fait énormément de trajet en voiture et on était plusieurs dans la voiture, je je n'étais pas à côté de mon copain et je suis une grande rêveuse des que je suis passagère donc j'ai passé les 3/4 de mon temps à me faire des scénarios et à imaginer des choses joyeuses avec lui, et puis je me disais que j'avais envie de le câliner des notre prochain arrêt et quand on s'arrêtait et que je me retrouvais face à lui devant des paysages paradisiaques, je me sentais totalement bloquée et je n'arrivais pas du tout à ressentir le bonheur que je ressentais dans mes pensées, je n'arrivais pas à le câliner comme j'en avais envie et à ressentir les choses. C'était très étrange et ça aussi ça m'a fait très peur, c'est même une des choses qui m'a le plus inquiétée ces derniers jours. Comme si je ne pouvais pas être heureuse avec lui dans la réalité mais que dans des scènarios irréels que je me créaient. Je me sentais bloquée, c'est exactement ça.
Pour ce qui est de sa remarque qui t'a redéclenché le toc je comprends aussi parfaitement, ça me fait ça aussi. Je pense que c'est juste le fait qu'il te fasse remarquer que tu vas mieux qui te fait réaliser et conscientiser la chose et donc repenser au toc, du genre "Oula c'est vrai que je me sens bien là, est ce que c'est normal ? Est ce que j'avais vraiment le toc ?" Et du coup la machine infernale se redéclenche.
Ecila tu n'es pas nulle ni faible, au contraire, il en faut de la force pour affronter une souffrance quotidienne telle que la notre ! On se bat tous les jours donc ça fait de nous des personnes courageuses. Même si on ne se bat pas contre quelque chose de palpable et visible, c'est un combat d'autant plus difficile puisqu'il n'implique que nous et nos angoisses.
Moi aussi je me dis que je ne veux absolument pas ne plus l'aimer, mais à force de m'être dit ça je peux aussi en venir à me demander si au fond j'ai vraiment envie de l'aimer encore et ça c'est horrible.
Mais bon, évidemment que je le veux, c'est pour ça que je me bat quotidiennement aussi et c'est pour ça que je suis si malheureuse.
On va s'en sortir.
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PS : "c'en EST même déstabilisant" je suis navrée pour les fautes horribles d'orthographe, je ne me suis pas relue et mon copain est souvent à coté de moi donc j'essaye toujours d'écrire le plus vite possible ..
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PPS : Féeborah, j'habite à 40 minutes de Genève
