Les "AUTRES", ceux ne sont pas en dépression.

[Procrastina]

C'est clair Lovejack
moi non plus je ne me souviens plus comment c'est !

et je sais même pas si ça m'est déjà arrivée d'être "normale"
c'est pour ça qu'ils m'intriguent autant ces "autres"

comment ça se passe dans leur caboche ?
est-ce qu'ils se sentent aussi fatigués ?
il est où, le carburant ?

Sherly,
tu as visiblement toujours manqué de confiance en toi
je te comprends
je suis pareille

j'ai juste assez rapidement mis une carapace d'indifférence
jusqu'à ce qu'elle s'écroule complètement

mais dis-toi que ce que tu penses de toi
les autres ne le pensent pas forcément
ce que tu entends dans ta tête 'grosse, nulle etc"
ce sont tes pensées pas les leurs
laisse leur le bénéfice du doute

même si il y a quand même aussi des gens cruels...
mais bon

[Sherly]

Moi je m'en souvien, mais ça fait tellement longtemps! Et j'enviai déjà les autres car je voyait bien que j'était différente! J'ai toujours eu des problèmes existenciels!

[Procrastina]

Vi moi aussi j'ai toujours eu des problèmes existentiels

quand j'étais petite je m'inventais des machines à voyager dans le temps
des passages vers d'autres mondes
j'étais sûre que je savais voler (puis une fois j'ai voulu montrer ça à une dame, et j'ai pas compris, ça a pas marché... )
je jouais toute seule, je faisais le tour de la cour de récré, encore et encore
je mouillais mes pantalons tellement j'avais peur d'attirer l'attention
et je jouais à mourir, à répétition

j'enterrais les chats écrasés
et je me disais que c'était ça la mort
ces cadavres tout rigides aux yeux vides

alors j'ai voulu faire une machine à rajeunir
mais je savais pas qui je pouvais mettre dedans
parce que si j'y mettais toute la planète
il n'y aurait plus de nouveaux enfants...

[Sherly]

tien tien, moi aussi je fesait souvent semblant de mourir! Mais sinon j'avais une vie assez normale en apparence a par que j'était bien plus émotive que toutes mes copines de l'époque!(et j'était plus popote qu'elles aussi, j'en ai frapper plus d'un qui me traitait de grosse)!

[Procrastina]

les enfants sont cruels
franchement je n'ai jamais été nostalgique de cette époque
j'avais qu'une envie : être adulte

je préférais être seule
puisque je demandais rien
on me faisait pas ch...

sauf les moments où c'était obligé
alors on voulait pas de moi
mais bon
je voulais pas d'eux non plus alors...

[Hope]

Sherly, je ne dis pas que l'image que tu as de toi vient précisemment de ta dépression, à mon avis c'est même tout l'inverse.
Mais forcement ta dépression joue sur l'image que tu as de toi, en fait c'est un satané cercle vicieux ...

Vous savez, je crois que ce que vous ressentez et les questions que vous vous posez ne sont pas différentes de celles des "autres"...
Moi aussi je n'aime pas spécialement mon image, je suis aussi lasse, fatiguée, je n'ai pas spécialement confiance en moi, ect ...

Quand mon mari a commencé à avoir de sérieux problèmes et que c'est donc répercuté sur ma vie, je me disais aussi :
telle ou telle personne a bien de la chance
eux ils n'ont pas ce problèmes
eux ils sont heureux, insouciants et moi je dois galérer
j'aimerai bien être à sa place, ça serait plus simple, je me sentirais mieux
mais pourquoi moi ? qu'est ce que j'ai fais moi ?
les gens marchent dans la rue et ils ont l'air si heureux, pourquoi je ne peux pas ? pourquoi pas nous ? pourquoi je dois tjs faire avec un évênement qui fout tout en l'air ?
.......................

Je me suis posée ces questions et tant d'autres des miliers de fois, j'ai voulu être à la place d'autres de centaines de fois, je les enviais, j'étais même "jalouse" ... !

Et tout ce qui en est ressortie ... c'est que j'étais devenue amère, aigrie. Ca ne m'aidait pas du tout, au contraire, ce sentiment de "jalousie" m'enfocait encore plus ! Ca ne sert à rien, il est normal d'envier des gens parce qu'ils ont l'air plus heureux, forcement ça donne envie ! Mais pour soi, ça n'aide pas, ça enfonce encore plus ...
Alors ne plus se tracasser avec ça, apprendre à s'aimer soi même et accepter son sort !! Voila ce que j'ai compris, et je fais avec. Aujourd'hui j'essaye de ne plus me comparer aux autres. Ils sont plus heureux que moi ? Oui surement, et tant mieux, moi aussi je retrouverais ça un jour ! Je me bats pour, ya pas de raison !
Et ce pour quoi je me bats, c'est mon objectif, c'est ma vie. Je l'ai tjs voulu, je l'ai eu et aujourd'hui je suis obligée de me battre pour le garder ... ça n'est pas juste, mais c'est ainsi ! Alors je fais avec et je m'accroche !

[loveJack]

Moi avant ma depression je n'avais pas de problemes, enfin juste ceux d'une pré ado mais rien de grave, je fesais partie des "autres" et aujourd'hui je suis plus personne

[cinock]

Bonsoir à toutes et tous,

Hope tout ce que tu dis est tellement vrai, frappé du coin du bon sens.

Bien sûr que le gazon est tjs plus vert chez le voisin.....
Mais ce n'est qu'une illusion.

Alors pourquoi se faire du mal et tjs envier les autres qui ont l'air plus forts, plus gais, plus beaux, plus heureux, plus intelligents, plus, plus.......

Non, nous portons tous notre croix, nous avons chacun notre destin et nous devons composer avec tout ça........

Ce que nous devons faire, je pense c'est de donner le meilleur de nous même, se dire que nous aussi nous avons droit au bonheur, il est en nous même..............

Alors, creusons, creusons encore...........

Sans doute que le bonheur avec un grand B n'existe pas, mais les petits bonheurs eux ils peuvent exister, c'est à nous de les trouver.......

Je vous souhaite plein de petits bonheurs.
Cinock

PS: il y a un an je n'aurais pas tenu ce discour mais depuis j'ai bcp réfléchi, travaillé sur moi même et je pense avoir progressé...........

[Procrastina]

Cinock

Tu as tellement raison
Le bonheur avec un grand B n'existe pas

je ne crois pas à la poursuite d'un bonheur idéal qui serait comme un but en soi

Il n'y a pas UN bonheur, mes DES bonheurs

ce sont de petits moments passagers

et je sais que j'en ai eu

c'est à eux que je m'accroche

en me disant qu'il n'y a pas de raison qu'il n'y en ait pas d'autres

Cependant vis-à-vis des autres
ce n'est pas tant que je les envies
c'est que je voudrais trouver le moyen d'être acceptée
et je n'y arrive pas...

m'enfin j'y travaille

moi aussi je te souhaite à toi
et à tout le monde
plein de petits bonheurs futurs

[zorg]

Bonsoir,

J'ai voulu faire remonter ce topic consacré "aux autres" ou plutôt ce serait "moi et les autres" Mais les autres ce sont aussi nous et nous ne sommes pas aussi différents des autres qui ne sont pas dépressifs.
Il y a des gens qui n'aiment pas sortir qui ne sont pas dépressifs, d'autres picolent et oublient leur solitude et leur anxiété, d'autres ont des addictions à propos des jeux de rôles ou de leurs consoles de jeux. J'en oublie tant d'autres, il ne faut pas trop enjoliver ceux qui nous entourent, certes ils ont souvent plus la forme que nous, mais ce qu'ils cachent parfois, n'est pas trop jolie.

L'important, souvent, c'est de ne pas trop culpabiliser, essayer d'affronter ce qu'on est capable.

Voilà, j'espère ne pas vous avoir trop embêter avec ma petite dissertation.

[Eternel etudiant]

Je fais remonter ce sujet car il m'intéresse beaucoup.

J'ai depuis longtemps (avant que je me considère comme dépressif) ressenti ce genre de choses... Qu'il y avait chez la plupart des gens autour de moi un moteur, une motivation supplémentaire qui les faisaient avancer dans la vie. Et j'ai toujours quelques amis (ou anciens amis) qui pour moi représentent cette énergie, cette facilité à traverser l'existence, ce charisme qui fait qu'ils ne sont jamais seuls. De l'un d'entre eux, je pense encore à lui comme le Prince, celui à qui tout est dû et à qui tous rendent hommage. La comparaison permanente et imbécile avec lui a assombri plusieurs années de ma vie.

Il y a des dépressifs et il y a des surpressifs !

Mais par ailleurs, je sais bien que je ne suis pas le seul à être mal, et que l'apparence que l'on laisse voir aux autres reflète imparfaitement ce qu'on est. Dans mon cas, j'ai très bien caché mon mal-être pendant des années, et beaucoup de gens me croient calme, réservé, serein.

Pour conclure, les "autres" ont parfois tendance à se changer en "nous", et c'est normal.

[nuage]

Pour moi, "les autres", ce sont "les vivants" !!!

Ceux qui ne sont pas morts à l'intérieur, ceux qui ont une vraie vie, une vie réelle, une vie extérieure, en relation et en synergie avec "les autres", en opposition à une vie repliée sur soi comme la mienne. Une vie d'enfermement, une vie ??? Une non-vie plutôt...Une petite mort...

"Les autres", ceux qui ne marchent pas à coté de leur vie. Ceux qui vivent dans le vrai monde, pas dans un monde parallèlle.

"Les vivants" et moi, on ne risque pas de se croiser et si, par hazard, je me retrouve sur leur chemin, je fais demi-tour ou je change de trottoir...

Je ne suis pas sûre d'être très claire dans mes propos, mais je pleure...

[claudine]

Je ne suis pas sûre d'être très claire dans mes propos, mais je pleure...

Bonjour nuage,

Tu es très claire, je t'assure Je t'envoie mon amitié pour te consoler un peu

[nuage]

Merci, ma fidèle Claudine !

Merci, de trouver les mots qui consolent.

[claudine]

Je n'aime pas savoir les membres tristes et, même si ce n'est pas grand-chose, j'essaie d'apporter un peu de réconfort

[littlepapillon]

Salut!

Je remonte le sujet, car je le trouve très intéressant. Je pense qu'effectivement, nous avons l'impression d'être différents des autres. Certains depuis toujours, certains depuis leur maladie. Je me rends compte que je me suis toujours sente différente, que j'avais toujours tendance à me comparer aux autres. "Celle-là est bien plus jolie que moi, celle-là est intelligente, celle-là est sans doute moins intelligente, mais bien plus sociable que moi..." Le problème est que je trouvais toujours plus de positif chez les autres, je suis encore aujourd'hui bien lus sévère avec moi-même.
Et pourtant, j'ai des qualités. Nous en avons tous. souvent, ce sont aussi nos faiblesses d'ailleurs: une grande sensibilité (qui nous rend fragile), un grand perfectionnisme (qui nous frustre), un sens d'observation (qui fait qu'on se rend peut-être plus compte du monde superficiel qui nous entoure), un besoin de se poser bcp de questions, de réfléchir tout le temps (ce qui peut-être bénéfique, mais qui nous rend très fatigué aussi).

J'aimerai arriver à me servir de mes qualités sans qu'elles me fragilisent. Mais pour cela, il faut commencer à battre nos démons, travailler sur notre passé et sur ce qui nous à rendu "malade".
Pour l'instant, je suis une petite chose, fatiguée, anxieuse, qui a envie de pas grand chose. Je suis vidée de l'intérieur. Je fais le vide dans ma tête (enfin, j'essaie) car j'ai trop de choses qui me bouffent...
J'ai besoin d'être bcp seule, car le fait de sourire, de parler, d'écouter me demande bcp d'efforts. Et puis, j'ai l'impression que je m'investis trop dans la vie des autres, alors que je devrais garder ma force pour me soigner d'abord!
Maintenant, il y a tout un passé qui fait que je suis comme je suis, et dont je ne suis pas responsable!

Et il faut se dire qu'une dépression peut toucher n'importe qui!!!! même les "autres", qui sont si forts!

Voilà quelques pensées, pas très originales je crains, mais bon....

Bonne soirée à vous tous!

[decibella]

Je voulais partager cette phrase avec vous :

Ce qu'il y a d'admirable dans le bonheur des autres, c'est qu'on y croit. Marcel Proust

Cette impression de différence est ptêtre liée à une construction de l'identité fragile, fin je dis ça comme ça.

Courage littlepapillon .. et les autres.

[alésia]

pour moi les autres...
je pense que cest eux qui ont besoin d'un suivi ...
pour pleins de raison.
cest juste une pensée comme çà... mais je le crois pour de vrai.

[dorine]

Personnellement je n'ai strictement aucun complexe par rapport aux "autres". Ma conviction est que les gens dépressifs ont cette hypersensibilité, ce sens de l'observation, cette empathie...

En gros nous ne sommes pas des moutons de base, et nous réfléchissons... parfois trop lol Les plus heureux sont ceux qui ne se posent pas de question et qui vivent leure vie comme çà... Bien sûr on peut avoir avoir toutes ces qualités et ne pas être dépréssif, alors çà c'est le top ^^

[Hexom]

Comme le disait le psy dans le film "Oui, mais...", on réalise que nous voyons le côté à moitié vide de notre verre. Les gens heureux voient plutôt le côté à moitié plein du leur. J'envie beaucoup mon frère d'être heureux. Il vit comme il l'entend, bouge comme il le désire, a des tas de connaissances, de très bons amis... Mais il a aussi ses gros moments de déprime, du genre séparation un peu douloureuse... Il me fait rire lui, un pétard et hop

Alors, c'est peut être une histoire de verre, les autres hop ils ont leur verre tout le temps à moitié plein !