ben si miss

c'est une phobie, sur laquelle tu élabores des tocs. Alors je peux sembler me contredire...
mais c'est que j'ai lu un peu plus dans mon bouquin...

donc voilà pourquoi je te dis cela :
phobos (grec) = crainte ou effroie devant un danger
à partir du moment où l'on a transposé une angoisse, cette crainte d'un danger, sur un objet (comme le loup, la seringue...), lui donnant ainsi une forme extérieure à soi (
un nom, qui rend possible l'expression de ce qui fait peur par le langage - en somme l'angoisse se transforme en symbole, en Totem) et du coup compréhensive et délimitée, c'est une phobie.
La phobie donne un bord à l'angoisse, comme une barrière qui empêcherait de tomber dans le vide.
D'après Freud, "dans le cas de phobies, l'état émotif est toujours l'angoisse, tandis que dans l'obsession, il
s'accompagne d'autres états comme le doute ou la culpabilité."
Mais Lacan ajoute que la phobie n'est pas une entité clinique, c'est à dire qu'elle ne se tient pas seule, isolée, elle serait plutôt comme une plaque tournante qui se tourne et se met en rapport avec les différentes névroses : hystérie ou névrose obsessionnelle, au fur et à mesure de l'évolution de la personne, en fonction de l'histoire de chacun, des traumas éventuels etc. La phobie participe à l'élaboration de ces structures plus larges que sont les névroses, dont elle sera une variable.
Tous les enfants passent par un stade phobique (les cauchemars, les monstres sous le lit, le loup, etc) entre 2 et 6 ans environ, cela fait partie du développement normal des enfants. Au fur et à mesure qu'ils dépassent les stades les phobies s'estompent (en ce sens les phobies sont un moyen normal et sain de dépasser les angoisses que rencontre le petit enfant en grandissant, un peu comme il comprendra certaines choses au travers des contes de fées ou des jeux...). Quand elles demeurent ou ressurgissent, c'est qu'il y a quelque chose qui n'a pas été dépassé à ces stades là, c'est une régression.
Bref, d'ailleurs, on parle de phobies et d'obsessions phobiques.
En quelque sorte, tout le monde est phobique, ça fait partie de l'être, du fonctionnement et du développement psychique normal, et ce n'est pas la phobie qui prend plus ou moins de place, c'est l'angoisse qui est plus ou moins grande et qui nécessite plus ou moins d'avoir recours à la phobie pour être cadrée, et peut être s'ajoute à cela le toc pour se défendre contre la phobie en tant qu'incarnation de l'angoisse.
Bon c'est ce que j'ai compris jusqu'à maintenant
Ce que je trouve marrant dans tout cela, c'est l'idée du totem. Un peu comme le Totem de Ernst Lanzer, un des patients de Freud, c'est le rat (il est l'homme aux rats, parce que ses rêves et ses obsessions parlent de sa peur du rat). Alors, quel est votre totem, à vous ?
