Je vous écris pour vous dire, comme Carapuce (je suis très contente pour toi d'ailleurs), que je vais mieux.
Comme je vous l'ai déjà dit : on ne perd rien à étiqueter ces horribles pensées comme étant celles de Lucien.
C'est très primaire, mais lorsque je m'occupais d'enfants et que l'un d'eux se blessait, je lui expliquais que s'il pleurait trop longtemps, la blessure était très contente et riait. Et plus elle riait, plus la douleur se faisait ressentir, parce qu'elle se nourrissait de sa tristesse. Alors que s'il ne lui accordait pas d'importance, s'il rigolait plus fort qu'elle, la blessure serait vexée et partirait, faisant ainsi moins mal.
C'est pareil pour le TOC. Peu importe la phase dans laquelle vous êtes, que vous soyez blasé(e), que vous ayez baissé les bras, que vous vous battiez en vain, c'est encore et toujours Lucien qui joue des tours à votre cerveau, votre corps et gagne petit à petit.
Alors, vraiment, même si vous pensez ne plus avoir de force, laissez Lucien s'exprimer comme bon lui semble, mais ne l'écoutez pas. Acceptez sa présence en vous puisqu'il y est bien ancré, ne lui montrez plus qu'il vous dérange, il finira par se lasser et se taire de lui-même.
Comme l'a dit Carapuce, et je trouve ça très pertinent : Lucien sait que l'on a confiance en l'amour de notre partenaire et c'est pour ça qu'il trouve un autre moyen de nous faire vivre un enfer.
Le bonheur fait peur, mais il en vaut la peine. Lucien nous affaiblit et nous épuise, il est donc impossible de se projeter, d'imaginer un avenir. Alors vivez moment par moment, chaque jour à la fois. Le but est de se relever petit à petit, afin de rééduquer notre cerveau et redevenir "normal", retrouver le goût et la sérénité de refaire des projets d'avenir, de revivre et savourer chaque instant.
J'ai compris aussi que, même si c'est très dur, très éprouvant et très démoralisant, la rémission passe par certaines rechutes, moindres et de plus en plus courtes.
Soyez patient(e)s, indulgent(e)s et apprenez à revivre normalement. Faites-vous plaisir, avec ou sans l'autre, cela ne remet pas en question votre amour pour lui/elle, puisque ce n'était pas le cas avant.
Accordez-vous le droit d'être dans un moment de faiblesse et laissez Lucien parler, dire ce qu'il veut, n'essayez pas de le faire taire, il aura toujours le dernier mot. Apprenez juste à différencier ses pensées des vôtres.
"Oui mais et si ça c'était une pensée à moi ? Comment le savoir ?" Prenez le risque de déterminer que cette pensée appartient à Lucien, vous finirez par vous retrouver.
Décroisez les bras et tendez-les vers ce bonheur. Prenez le risque de sortir de ce cercle vicieux, prenez la prochaine sortie et ne retournez pas dedans dès qu'une pensée de Lucien apparaît, continuez VOTRE chemin, dans la direction que VOUS aurez choisie.
On passe notre temps à se rassurer concernant le fait qu'on aime ou non notre partenaire, si besoin d'être rassuré(e) il y a, c'est bien là une preuve de notre volonté.
Le chemin de la rémission est long, mais le bout du tunnel en vaut la peine. Et puis quand vous irez mieux, apprenez à ne pas écouter Lucien, il mettra votre plus grande peur en avant pour masquer le reste.
Pour exemple, hier je passais un entretien d'embauche et Lucien ne m'a pas épargnée, mais j'ai rapidement compris que ma réelle peur était l'entretien. Je ne suis pas rentrée dans son jeu, et c'est passé.
Ne tombez pas dans son piège, dites-lui que "oui on verra ça plus tard" et reprenez du poil de la bête.
Puisque je tiens à retrouver ma vie d'avant et qu'avant je ne venais pas sur un forum sur le TOC du couple, je réduis beaucoup mes passages pour vous lire et ça joue aussi, puisque j'entretiens moins l'angoisse et le problème.
Mais c'est particulièrement la détresse d'Ecila qui me pousse à vous écrire, parce que je trouve qu'il serait vraiment dommage de laisser Lucien guider nos vies et gâcher une belle histoire. Alors Ecila, vis la vie que TU décides de vivre : savoure ta chevauchée et les yeux de ton copain posés sur toi, savoure ces instants avec lui et laisse Lucien faire sa vie sans t'empêcher de vivre la tienne.
Du courage à vous tous.

(Je me répète beaucoup, mais mon seul but est de vous aider)