Partagez vos lectures !

Répondre
Avatar du membre
capucine85
Messages : 98
Enregistré le : dimanche 18 octobre 2009 20:23

Re: Boulimie soudaine de lecture ?

Message par capucine85 »

Et bien tu vois cette boulimie de lecture, je l'ai depuis l'école primaire. Je lis en moyenne 1 à 2 livres par semaine, de tout les genres (sauf les romans à l'eau de rose) et même aux pires moments de la dépression.

Je crois que le monde et ma vie tels qu'ils sont ne me conviennent pas et que par mes lectures je me suis créé une 2e vie beaucoup plus intéressante. Quand un livre me passionne je suis capable de tout laisser en plan pour me plonger dedans.

Je te conseille un auteur de romans populaires que j'adore, c'est Ken Folett, il écrit des romans d'espionnage et d'histoire parmi les plus passionnants que j'ai lus.

En ce moment je lit "une femme à Berlin", c'est un témoignage sur ce qu'on vécu les civiles allemandes en 1945 quand l'Allemagne a été envahie par les russes. Et je lis également des romans policiers de la collection 10/18 de Danila Comastri : çà se passe dans la rome antique, ce sont les enquêtes d'Aurélius Publius Statius (passionnant et il y a plein de détail sur la façon dont les gens vivaient à cette époque)

Amicalement et bonne lecture.
Avatar du membre
alésia
Messages : 1396
Enregistré le : lundi 23 juin 2008 12:55

livres

Message par alésia »

A Paris, Jeanne Korowa, brillante juge d'instruction à la vie affective désastreuse enquête avec François Taine sur une série de meurtres particulièrement sauvages : démembrements, cannibalisme, et mises en scène macabres. Trois plantureuses Vénus atrocement dévorées, trois tableaux sanglants entre rituel et folie. Abusant de son autorité, Jeanne fait installer des micros dans le cabinet d'Antoine Féraud, le psychanalyste qui reçoit chaque semaine son ex petit ami, et tombe par hasard sur une séance étrange où un père révèle les pulsions sanguinaires de son fils autiste et son passage à l'acte. Autisme, fécondité, préhistoire : trois pistes qui mèneront Jeanne, au Nicaragua, au Guatemala, puis dans les marais argentins. Au terme de sa quête, dans la forêt des Mânes, elle découvrira une vérité qu'on aurait préféré ne jamais connaître.
Avatar du membre
comka
Messages : 592
Enregistré le : dimanche 16 décembre 2007 14:28

Re: livres

Message par comka »

Je viens de le commencer! :wink2:
Sinon, j'ai lu le dernier Ruth Rendell, tu accoucheras dans la douleur!
Bien aimé! :smile:

Au lever du jour, George Marshalson est inquiet : sa fille n'est pas rentrée. Il part à sa recherche et découvre son corps à deux pas de la maison familiale. Peu après, une deuxième jeune fille est assassinée. Ces meurtres sont-ils liés ? L'inspecteur Wexford, chargé de l'enquête, imagine combien ce serait terrible s'il apprenait que l'une de ses filles a été assassinée. Sylvia, en particulier, a toujours été une source d'inquiétude : mère de deux enfants, qu'elle élève seule, elle en attend un troisième, ce qui n'est pas sans provoquer de vives tensions entre Wexford et sa femme. Il entreprend l'enquête la plus perturbante de sa carrière pour s'assurer que personne d'autre n'accouchera dans la douleur.
Avatar du membre
Résistant
Messages : 40
Enregistré le : jeudi 28 janvier 2010 22:55

Re: livres

Message par Résistant »

Vive Edmond Rostand: Cyrano de Bergerac ( excellentissime!!!! )
Vive Hélène Grimaud ( la pianiste et amoureux des loups ) : Leçons particulières, Variations sauvages ( super, quand on est fan de la pianiste, de la poésie des mots, et de la nature )
Vive Joseph Kessel : Le lion ( ce livre tue tout. J'aurais trop aimé être "Patricia" )
Vive Tolstoï : Anna Karénine ( il faut s'accrocher...c'est du Tolstoï! )

Alexandre Dumas...on ne peut pas l'oublier!
On ne peut pas oublier non plus: Le baron perché, de Calvino.

Mes livres favoris:
- Mon amie Flicka
- Le fils de flicka
- l'herbe verte du Wyoming
( c'est une trilogie normalement adaptée aux jeunes, mais je la trouve fantastique )

Dans ma période de déchéance, j'ai lu:

- Petits suicides entre amis, d'Arto Paasilina ( vraiment excellent )
- Véronika décide de mourir, Paulo Coelho ( ça fait réfléchir...)
- L'envol de Sarah, Agnés Favre ( triste )

J'aime bien aussi Philippe Labro, pour certaines de ses oeuvres: "Les cornichons au chocolat", " tomber sept fois se relever huit "

Je crois que la liste ne s'arrête pas là, et j'aime tout, en matière de lecture... :smile2:

Ah j'oubliais:
- Emily Dickinson, pour ses poèmes et sa vie étrange...
Avatar du membre
alésia
Messages : 1396
Enregistré le : lundi 23 juin 2008 12:55

Re: livres

Message par alésia »

LE CHAT NOIR
EDGAR ALLAN POE

Il s'agit d'une étude de la psychologie de la culpabilité souvent apparié, lors de son analyse, avec Le Cœur révélateur, une autre nouvelle de Poe. Dans les deux textes, un tueur dissimule minutieusement son crime et se croit inexpugnable mais croule finalement sous la pression de l'acariâtre culpabilité et révèle son méfait. Le Chat noir est le moins connu des deux textes, probablement parce qu'il est plus long et moins « étroit » au niveau narratif. Néanmoins, son sens plus large permet une exploration plus étendue des thèmes de la violence, de la haine et permet aussi un fin davantage mystérieuse et effrayante. Cette nouvelle figure parmi les textes des Nouvelles histoires extraordinaires. Elle a été traduite en français, comme la plupart de ses contes, par Charles Baudelaire.
tres spécial..
mais très interressant.

LE ROUGE ET LE NOIR
STENDHAL

Le roman compte deux parties : la première retrace le parcours provincial de Julien Sorel, son entrée chez les Rênal, et la montée de ses ambitions au séminaire, et la seconde la vie du héros à Paris comme secrétaire de monsieur de La Mole et son déchirement entre ambitions et sentiments.

la fin ou plutot le début de la fin m'à un peu surpris. faut dire que le livre m'à un peu endormie aussi.
:ham7:
Avatar du membre
YooM
Messages : 143
Enregistré le : dimanche 25 octobre 2009 2:48

Re: livres

Message par YooM »

Ha Poe ... :love1:

Je suis un grand admirateur ! Le Chat Noir a par ailleurs été plusieurs fois adapté, au cinéma et à la télévision.

C'est une nouvelle sublime.
Avatar du membre
neige-74
Messages : 248
Enregistré le : mercredi 23 janvier 2008 11:10

Re: livres

Message par neige-74 »

Il a déjà été cité ici mais comme je viens de le lire...

L'Élégance du hérisson

Image

Je sors d’un livre friandise. Une amie me l’avait prêté, mais comme je voulais voir le film d’abord (je n’aime pas faire l’inverse), je ne l’avais pas encore lu. Voilà qui est chose faite. Un bonheur, un grand souffle d’air. Et si je dois dire que, ce qui est rare, le film s’en tire plutôt bien, il est un peu gâché par l’adaptation de la fin, que j’avais trouvée un peu bâclé au ciné, alors qu’elle est très belle dans le livre. Comme ce dernier regorge de phrases et de passages d’une pure gourmandise, j’ai abandonné l’idée d’en choisir des extraits et poste plutôt une de ses scènes qui me paraît très représentative de l’œuvre.


Résumé :

Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.

Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai.


Extrait du Journal du mouvement du monde de Paloma :

Bref, voilà maman qui extirpe péniblement d’un portant un mini-soutien-gorge floral qui lui semble à sa taille et qui attrape la culotte assortie, trois étages plus bas. Elle tire dessus avec conviction mais, soudain, fronce les sourcils : c’est qu’à l’autre bout de la culotte, il y a une autre dame, qui tire aussi dessus et qui fronce aussi les sourcils. Elles se regardent, regardent le portant, font le constat quel a culotte est la dernière rescapée d’une longue matinée de soldes et se préparent à la bataille tout en se décochant mutuellement une banane d’enfer.
Et voilà les prémices du mouvement intéressant : une culotte à cent trente euros, ça ne mesure quand même que quelques centimètres de dentelle ultrafine. Il faut donc sourire à l’autre, tenir bon la culotte, la tirer à soi mais sans la déchirer. Je vous le dis tout net : si, dans notre univers, les lois de la physique sont constantes, ce n’est pas possible. Après quelques secondes de tentative infructueuse, ces dames disent amen à Newton mais ne renoncent pas. Il faut donc poursuivre la guerre par d’autres moyens, c’est-à-dire la diplomatie (une des citations préférées de papa). Ça donne le mouvement intéressant suivant : il faut faire mine d’ignorer qu’on tire fermement la culotte et faire semblant de la demandes courtoisement avec des mots. Donc voici maman et la dame qui tout d’un coup n’ont plus de main droite, celle qui tient la culotte. C’est comme si elle n’existait pas, comme si la dame et maman discutaient tranquillement d’une culotte toujours sur le portant, que personne n’essaie de s’approprier par la force. Où est-elle, la main droite ? Ffuit ! Envolée ! Disparue ! Place à la diplomatie !
Comme tout le monde le sait, la diplomatie échoue toujours quand le rapport de force est équilibré. On n’a jamais vu un plus fort accepter les propositions diplomatiques de l’autre. Du coup, les pourparlers qui ont commencé à l’unisson par un : « Ah, mais je crois que j’ai été plus rapide que vous, chère madame » n’aboutissent pas à grand-chose. Quand j’arrive à côté de maman, nous en sommes à : « Je ne lâcherai pas » et on peut facilement croire les deux belligérantes.
Évidemment, maman a perdu : quand je suis arrivée à côté d’elle, est s’est souvenue qu’elle était une mère de famille respectable et qu’il ne lui était pas possible, sans perdre toute dignité devant moi, d’envoyer sa main gauche dans la figure de l’autre. Elle a donc retrouvé l’usage de sa main droite et elle a lâché la culotte. Résultat des courses : l’une est repartie avec la culotte, l’autre avec le soutien-gorge. Maman était d’humeur massacrante au dîner. Quand papa a demandé ce qui se passait, elle a répondu : « Toi qui es député, tu devrais être plus attentif au délitement des mentalités et de la civilité. »
Mais revenons au mouvement intéressant : deux dames en pleine santé mentale qui tout d’un coup ne connaissent plus une partie de leur corps. Ça donne quelque chose de très étrange à voir : comme s’il y avait une rupture dans le réel, un trou noir qui s’ouvre dans l’espace-temps, comme dans un vrai roman de SF. Un mouvement négatif, un genre de geste en creux, quoi.
Et je me suis dit : si on peut faire mine d’ignorer qu’on a une main droite, qu’est-ce qu’on peut faire mine d’ignorer d’autre ? Est-ce qu’on peut avoir un cœur négatif, une âme en creux ?
Il paraît que certains psy le conseille à leurs patients.
Là ça me fait quand même un peu peur. J'espère qu'ils sélectionnent les personnes à qui ils le conseillent et qu'ils leur donnent aussi quelques conseils du genre : c'est un roman, pas une thèse, il faut donc le lire en gardant en perspective ce que l'on pense soi-même.
Car même si j'ai beaucoup aimé ce livre, les idées énoncées pourraient parfois donner à penser que ce sont des vérités absolues et prouvées. Or, ce sont les réflexions de Renée et de Paloma. Ce qui est agréable, c'est que ça remue, ça fait réfléchir. Mais ce ne sont pas des dogmes à gober tout net.
Avatar du membre
rayx
Messages : 52
Enregistré le : lundi 01 février 2010 15:21

Re: livres

Message par rayx »

Je viens de commencer le livre regroupant nombre d'écrits de Daniel Caux (mort en 2008) - Le Silence, les couleurs du prisme & la mécanique du temps qui passe (Editions L'Eclat, 2009) -
Un très bel ouvrage qui s'annonce. Pour qui s'intéresse aux musiques "hors limites" : free-jazz, minimaliste, contemporaine...Des artistes comme John Cage, La Monte Young, Steve Reich, Sun Ra...

Ca reste accessible contrairement à nombre d'écrits pédants sur le sujet, Daniel Caux étant quelqu'un de généreux s'étant toujours battu pour la plus large diffusion possible de la musique.

Ca commence ainsi : "je réfute notre hiérarchie musicale occidentale qui, s'appuyant sur de vieux relents colonialistes et de vieilles idéologies politiques douteuses, a échafaudé une échelle de valeurs esthétiques au sommet de laquelle a été placée, au-dessus de toutes les autres, la musique occidentale, reconnue comme suffisamment sérieuse et complexe pour occuper cette place".
Avatar du membre
alésia
Messages : 1396
Enregistré le : lundi 23 juin 2008 12:55

livres

Message par alésia »

l'échappée belle [
anna gavalda


Ce petit livre (126 pages à peine) est plus qu'une longue nouvelle, presque un vrai roman.
L'histoire de Garance, jeune femme célibataire, qui, le temps d'un week-end et d'une escapade à la campagne, retrouve sa sœur et ses deux frangins. Souvenirs et nostalgie de l'enfance passée sont au programme.
Les propos tenus par la narratrice sont pleins de bon sens et on prend un réel plaisir à découvrir ses points de vue sur les français moyens, les racistes notoires et les coincés de la vie (souvent les mêmes, en fait !). Le portrait au vitriol qu'elle dresse de sa belle-sœur vaut à lui seul la lecture de ce livre...

le voyage d'hiver amélie nothomb

euh...
livre bel et bien Nothombien..
farfelu, malicieux, piquant,
j'ai bien aimé.
l'intrigue était vraiment sympa, parfois barbante quand meme.
j'aime moins: le livre fais plus nouvelle que roman,
il est facile à lire, pas de prise de tête, mais néanmoins,( j'ai réussi à trouver un sujet à approfondir. c'est bien moi n'est-ce pas.. :timide: )
Difficile d’esquisser l’histoire de ce livre sans déflorer le suspens. Toujours est-il que dès la première page, Zoïle, le narrateur, annonce la couleur : il va faire exploser l’avion de 13h30 au départ de Roissy-Charles-de-Gaulle, l’un des deux aéroports de Paris. En quatre heures Zoïle confie à son premier et ultime journal intime ses pensées clairvoyantes sur l’injustice de son acte. Il les aligne « sans ironie ». De lui, comme de ses écrits, il ne restera rien. Il est le seul destinataire de ses propres aveux. Ils ne sont pas destinés à éclairer son comportement ni à le déculpabiliser. Ils lui servent seulement à écouler le temps d’attente et à retracer le fil de son existence.
Avatar du membre
neige-74
Messages : 248
Enregistré le : mercredi 23 janvier 2008 11:10

livres

Message par neige-74 »

Un léger passage à vide, de Nicolas Rey

Image

J'en avais entendu parler et Laure en a écrit du bien, alors je me suis décidée à le lire. Un petit bonheur, faussement léger, dans lequel l'auteur parle de lui pour mieux parler des autres et de la vie en général. J'ai apprécié l'humour dont il ne se départit pas même dans la noirceur qu'on peut facilement imaginer. Je me demande si quelqu'un qui ne connait pas du tout la dépression peut l'apprécier à sa juste valeur...

Le mot de l'éditeur :
Confession d’un enfant du siècle, c’est le plus personnel, le plus intime des livres de Nicolas Rey qui se raconte ici pour la première fois, avec une sincérité qui émeut, sans aucun fard. On y retrouve les thèmes qui lui sont chers, l’ambiance de ses romans, la vulnérabilité et la lâcheté amoureuse, les textos dans la salle de bain, le foot, Paris, l’amitié fusionnelle… Mais surtout, on y retrouve cette petite musique, cette grâce concise qui lui est propre, une manière de rendre universelle une sensation fugace, la vie ordinaire.
Avatar du membre
Serguei
Messages : 271
Enregistré le : lundi 19 octobre 2009 14:39

Re: livres

Message par Serguei »

N'est pas mort ce qui à jamais dort, Et au cours des siècles peut mourir même la Mort

Une petit question qui suit cette note intrigante...

Est ce que certains ici ont déjà lu des oeuvres de Lovecraft? Et si oui, qu'en avez vous pensés? Et lequel me conseillez vous?

Cet auteur m'attire, mais j'hésite à me lancer dedans.
Avatar du membre
comka
Messages : 592
Enregistré le : dimanche 16 décembre 2007 14:28

livres

Message par comka »

Lovecraft, j'ai eu ma période il y a longtemps!

Je pense qu'il faut commencer par la série des Cthulhu! :pense:

Perso, j'avais beaucoup aimé!
Bien sûr, ça a vieilli mais l'univers de Lovecraft , sombre, inquiétant, demeure!
Je ne pense pas que tu sois déçu!

Pour la petite histoire ,Metallica avait fait une chanson "The call of ktulu"!

Avatar du membre
YooM
Messages : 143
Enregistré le : dimanche 25 octobre 2009 2:48

Re: livres

Message par YooM »

J'ai commencé Lovecraft par son recueil de nouvelles Je suis d'ailleurs, qui explore davantage le côté "épouvante" de l'auteur que son aspect "fantasy".

J'ai bien apprécié ce livre :smile: Mais j'accroche beaucoup moins à ses œuvres de fantasy et de science-fiction. Sa période "histoires macabres", où on retrouve une atmosphère évoquant Poe, me convient mille fois plus !!
Avatar du membre
neige-74
Messages : 248
Enregistré le : mercredi 23 janvier 2008 11:10

Re: livres

Message par neige-74 »

Lorette NOBÉCOURT, La Démangeaison

Image

Mot de l'éditeur :
Longtemps, Lorette Nobécourt a brûlé ses textes. Mais en 1994, un court récit échappe au feu : c’est "La démangeaison", que publient alors les éditions Sortilèges. Confession, monologue, carnet d’une souffrance ou d’un mauvais rêve, ces cent pages marquent la naissance d’un écrivain et apparaissent très vite comme un talisman noir qu’on se transmet. Depuis son enfance, Irène souffre de psoriasis. Maladie chronique et sans cause. La peau s’enflamme, les doigts s’agitent, le cœur s’affole. Il n’y a plus de pensée vagabonde. Il n’y a plus que ça, cette monstruosité. Le corps est une plaie. Toute pensée est une plaie. Bien sûr on vous regarde. Enfant, gamine, adolescente : la pauvre. Mais Irène ne se plaint jamais. La chair est malade ? Alors Irène se fait le verbe. Sa langue est dure. Magnifique. Ses mots sont une écharde qui irrite le monde, qui saisit le regard du père, le geste des amants. Qui caresse la quenotte enfantine, un peu apaisée. La démangeaison porte en soi tous les thèmes de l'oeuvre de Nobécourt : l’enfant silencieuse ; le corps blessé ; le désir sans fin ; l’impossibilité de vivre dans ce monde – et c’est l’écriture qui frappe, d’emblée, chez cette jeune femme. Pas de psychologie. Pas de papa-maman. Pas de causes. Osons le mot : pas de société. Il n’y a que la contamination des mots : et on finit sa lecture, gêné, transpercé, en se frottant l’avant-bras, la paume, le poignet, la cuisse : c’est que la littérature a gagné, en sa peau de chagrin.

Citer des extraits au hasard est impossible, tant ce livre est entier, entité organique, dense, condensé, dépouillé de tout ornement. Il faut le lire d'un trait, comme on avale d'un coup un verre d'alcool fort.

Le début (pour vous donner envie de la suite) :
Et voilà. Je suis née paralysée. À demi. Pour moitié. C'est la médecine qui a omis de me retourner comme il faut. Paralysée pour moitié. On ne s'étonnera pas alors qu'ils aient voulu me supprimer ; à ma naissance je savais tout, j'allais tout voir, tout dire. C'est simple : ils me tuaient ou je parlerais. Lutte à mort. Ils m'ont poussée vers les fenêtres, les fleuves, les chaussées ; ils m'ont collé des maladies saugrenues comme autant de folie à vivre sur ma peau. La mort ou la démence ! Depuis le premier jour, depuis la première heure, j'ai souhaité renverser régulièrement le monde pour rectifier l'ordre de mes artères. Je me suis trouvée dans la pensée qu'il faut tordre ; tordre la pensée vers le Nord pour calmer un peu de ce tintamarre bruyantal de mes vaisseaux à sec, en haut, vers le cerveau. Tout le sang est resté dans mes nerfs. J'ai dansé dessus, dessous.
Je suis l'enfant qui voit, qui sait, l'enfant témoin née la nuit dans le drame de la difformité terrorisante, du sang qui ne circulait pas, de la jambe raide, du cerveau fatigué, du bras cassé. Je suis née dans la panique parentale. Cher payée.
Mais la première heure a cesssé du moment que j'ai commencé de la dire. Et toute l'horreur noueuse qui s'ensuit. Cette heure-là est close ; car j'ai résisté à tous les sortilèges. On ne m'achèvera pas les yeux gros du passé, la carcasse transie collée au radiateur. Ah, leurs paupières inquiètes abîmées par leurs peurs, tout le gâchis en plaques dans leur mémoire.
Je suis désormais de toutes leurs histoires. Je suis dieu puisqu'il n'est égal qu'il y ait un dieu. Je suis tout le monde parce que je ne suis personne. Puisque je ne joue plus aucun rôle ; puisque j'ai cessé d'avoir une idée quelconque de ce que je devais être, étant ainsi devenue, ni l'ange ni la bête, juste gracieusement penchée sur l'abîme, cet équilibre vertigineux, jubilant chaque jour, avec rage, d'appréhender l'infaillible de la joie.
La peur, hélas, ne prendra jamais fin, si bien que les rois ont encore autant de guerres à investir que de peuples à tyranniser. Oui, mais maintenant la joie m'occupe. Voilà, voilà, c'est l'heure !



Lorette NOBÉCOURT, L'Équarissage

Image

Hypnotique. Je l'ai lu trois fois de suite. Le livre est magnifique, mais dur dur dur. Et trois fois, c'est trop. Il me renvoie trop de choses à la figure. Mais je n'aurais voulu passer à côté pour tout l'or du monde. Enfin, pour tout l'or... j'exagère peut-être. Mais juste un poil !
J'ai eu du mal à m'en remettre. Mais ça à peut-être fait aussi l'effet d'un électrochoc ?

Quatrième de couverture :
"Depuis longtemps, je savais qu'il me faudrait un jour revenir à cet Équarissage qui en 1996 me "sauva" littéralement la vie. Hantée par le suicide de façon paroxysmique cet été-là, je puis dire que l'écriture de ce texte me tint lieu de respiration pendant des mois."
L'écrivain avance dans le "désordre noir" des choses, sonde les profondeurs obscures du corps et tente l'impossible saisissement de soi. Rarement l'existence aura été aussi violemment questionnée. De ce voyage au bout de la vie, Lorette Nobécourt nous rapporte des visions fulgurantes.

Extraits :

Cinq ans plus tard, en effet, j'ai compris que la vie est cet espace ouvert de l'infini que chaque livre troue comme les fragments le silence. Ainsi L'Équarrissage, à sa manière, est fragment, pièce unique d'un ensemble plus vaste, et plus particulièrement encore l'envers d'un autre que je viens d'écrire (Substance), dont il est l'indispensable double. Survivre à l'équarrissage, c'est aller vers le déploiement de la Substance. Je le sais bien. Mais on ne plonge pas dans la lumière ruisselante sans en traverser l'ombre. On ne danse pas la "danse folle de l'humain achevé" en ignorant les nerfs foudroyés qui la tissent.

Je sais aujourd'hui qu'autrefois les bras de la fête ne savaient embrasser quelle chimère, et c'est là toute l'horreur, notre enthousiasme n'avait rien à étreindre dans ses bras que l'air de la nuit. Il n'y a rien à résoudre, et cette non-question rend la vie insupportable à chacun. (Et cependant ne rien haïr)

Tout cela n'est sans doute pas arrivé par hasard. Et pourtant je n'ai rien réduit en poussière, tout s'est désagrégé de soi-même. Il faut du temps pour que les choses adviennent, il m'a fallu du temps pour comprendre ce que j'étais en train de vivre : à savoir que sur le charnier de nos croyances, il est impossible de recommencer d'espérer.

Mes rêves entassés comme des peaux de bêtes crevées, ficelées ensemble côté chair, je me suis trouvée nue alors j'ai sauté, ivre et folle à la fois, dans l'abîme du réel car la compréhension de la réalité même la plus laide est belle. (...) Ah comme il faut savoir épouser cette joie du chaos qui est en dehors de toute morale.

La mort porte des chemises blanches transparentes laissant deviner ses deux petits seins de jeune fille, elle est à nous, à nous la mort, parce que tout est perdu, et c'est bien parce que tout est perdu qu'il faut tenter l'impossible, c'est évident. Puisque le premier cri est déjà le dernier cri, puisque la vie n'est que ce cri, cet échec en partance, cette élaboration du rien, poignée d'osselets jetés à la face du néant, puisque tout est foutu depuis le premier souffle, depuis le premier souffle jusqu'au souffle dernier, puisqu'il n'y a pas de miracle mais seulement l'inachevé, nous sommes vivants et libres de façonner ce rien et nous-mêmes, cet autre rien...

Je ne crains plus les bouchers, leus minuscules paires de ciseaux qui s'immiscent dans le muscle du cœur, leur psychologie fatale et grotesque. Nous sommes tous des innocents détenus en nous-mêmes, dans nos camisoles de force qui ne sont rien d'autre que nos rages.
Il ne m'est rien arrivé d'aussi profond que l'équarrissage, je n'ai jamais été projetée aussi loin de moi-même pour me rencontrer.

Ce qui est debout en moi désormais, rien ni personne ne pourra jamais l'atteindre, sauf la mort elle-même, je veux dire lorsque ma viande commencera d'entamer la grande pourriture. Car la viande seulement viendra à bout du mystère de la viande.
En attendant : avoir la patience des libellules, le courage des fourmis, la rage d'être.
Avatar du membre
Kiss
Messages : 8
Enregistré le : lundi 22 février 2010 23:59

Re: livres

Message par Kiss »

Un livre que je cherche a lire depuis un moment:
Un léger passage a vide de Nicolas Rey
Malheureusement, il était en rupture de stock dans ma librairie 2 jours après ça sortie et maintenant il est en réédition... snif snif...

Sinon pour recommander un livre:

Terre des Hommes de St.-Exupéry

Magnifique classique de la littérature; Les thèmes abordé par cette artiste sont toujours d'actualité
Un grand Humaniste!
Du même auteur, qui ne connais pas : Le petit Prince, tout simplement fantastique simple innocent épurer.
Avatar du membre
neige-74
Messages : 248
Enregistré le : mercredi 23 janvier 2008 11:10

Re: livres

Message par neige-74 »

J'aime beaucoup St-Ex aussi.
Pour le Nicolas Rey, tu as essayé dans les livres d'occasion (PriceMinister and co) ? C'est rare de ne pas trouver. J'ai bien aimé. Faussement léger. Comment garder son humour et un certain détachement au fond du trou...
Avatar du membre
alésia
Messages : 1396
Enregistré le : lundi 23 juin 2008 12:55

livres

Message par alésia »

les lois de la gravité, jean teulé


La vie, la mort, la conscience : des thèmes éternels , traités de façon moderne à travers le besoin d'exprimer à un autre le plus profond de soi . Le dialogue, tantot apparait comme un exutoire , tantot résonne en soi comme des questions que l'on creuse, peu à peu . Des dialogues si vrais , si naturels, qu'on rentre complètement dans ce livre . Tout celà écrit dans un style délicieux .

Je dois me prendre le nicolas rey, il me tente beaucoup :pense:
Avatar du membre
Gériko
Messages : 5
Enregistré le : samedi 06 mars 2010 3:32

Re: livres

Message par Gériko »

neige-74 a écrit :
Je suis en train de finir Histoire de Lisey, de Stephen King. Un gros chef d'oeuvre ! :coeur5: :coeur5: :coeur5:

Image

Le Mot de l'éditeur :
Pendant vingt-cinq ans, Lisey a partagé les secrets et les angoisses de son mari. Romancier célèbre, Scott Landon était un homme extrêmement complexe et tourmenté. Il avait tenté de lui ouvrir la porte du lieu, à la fois terrifiant et salvateur, où il puisait son inspiration. À sa mort, désemparée, Lisey s'immerge dans les papiers laissés par Scott, s'enfonçant toujours plus loin dans les ténèbres qu'il fréquentait.
"Histoire de Lisey" est le roman le plus personnel et le plus puissant de Stephen King. Une histoire troublante, obsessionnelle, bouleversante, mais aussi une réflexion fascinante sur les sources de la création, la tentation de la folie et le langage secret de l'amour. Un chef-d'oeuvre.

"Une méditation audacieuse sur le processus créatif, un recoupement remarquable des différentes veines du talent de King : sensibilité des essais autobiographiques, profondeur de l'analyse, suspense des nouvelles, et terreur psychologique des romans." The Washington Post.
lol j'ai lu le livre qui est faraminal et je l'ai proposé à ma mère , mais elle est effrayé par le nom de Stephen King puisque qu'il est reconnu comme maître de l'horreur.
Avatar du membre
angelina
Messages : 238
Enregistré le : mercredi 17 février 2010 9:22

Message par angelina »

moi j'aime les recits d'histoire vécu et plus particulierement les livres de pierre bellemarre.
alligator427

Re: Quel style de livre aimez vous ?

Message par alligator427 »

J'aime tellement de choses...les ecrivains de la beat generation (kerouac, burroughs...), edgar poe, baudelaire, rimbaud, verlaine, andre breton, queneau, de musset, rabelais...etc...etc...

Beaucoup de bd également, mon auteur péferé étant Robert Crumb. J'aime aussi les romans graphiques scénarisés par Alan Moore (V for vendetta, from hell...) les trucs de fluide glacial (que j'achète tous les mois depuis l'âge de 14 ans...), Blanquet...
Répondre