Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

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Mélina
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Mélina »

Macbook,

Tout d'abord excuse-moi de te le dire, mais son comportement, bien qu'il soit sans doute guidé par le mal-être, me semble tout simplement destructeur, cruel et machiavélique: un coup je frappe, un coup je caresse, un coup je dis que j'aime, un coup je rejette: emprisonner les autres dans ses propres contradictions quand on ne parvient pas à en sortir. A ce rythme-là, on est sûr de détruire l'autre, de le rendre malheureux, et de ne pas affronter ce qui fait peur mais pourrait aussi libérer. Je ne jette pas la pierre, j'ai eu moi aussi des comportements similaires et si elle agit ainsi, c'est sans doute qu'elle va très mal, qu'elle est complètement déstructurée.

Ne pas "se sentir à sa place", je crois que ça veut dire qu'elle n'est pas heureuse de ce qu'elle vit, même si elle ne semble pas prête ou pas avoir envie d'y renoncer. "On sait ce qu'on perd, on sait jamais ce qu'on va gagner", proverbe de sagesse populaire, mais qui fait parfois perdurer des situations délétères.
Et quand elle dit qu'elle joue un rôle, ce n'est pas forcément vis à vis de toi. Peut-être s'agit-il de renvoyer l'image d'un bonheur qu'elle ne ressent pas. La souffrance est douloureuse, mais elle l'est d'autant plus quand elle est dissimulée derrière les apparences.

Je pense que lui en vouloir de ce qu'elle fait et lui dire est tout à fait légitime et sain. Ce n'est pas possible de ne pas en vouloir à quelqu'un que l'on aime et qui vous fait souffrir. Et je pense que ça clarifierait d'autant plus les choses. En vouloir à quelqu'un et lui dire, ce n'est pas ne plus l'aimer, ce n'est pas le rejeter, c'est juste dire que son comportement nous fait souffrir, c'est aussi lui dire que nous l'aimons. Ca n'a rien à voir avec la capacité de pardonner, ou le désir de rester avec la personne que l'on aime quand même. Et c'est aussi une façon de la mettre face à ses responsabilités quant à ce qu'elle renvoie aux autres, et à long terme, ça ne peut que l'aider.

Je suis sans doute un peu lapidaire, mais je vois un tel risque de générer de la haine, de la colère et de la culpabilité dans ce que tu décris que je ne peux m'empêcher de réagir ainsi.

Je te souhaite encore une fois beaucoup de courage.
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Macbook
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Message par Macbook »

Ne t'excuse pas sans arrêt Mélina, tu écris ce que tu penses et tu as bien raison !

Bien sûr que son comportement est destructeur ! Je pense qu'il y a deux choses qui font qu'elle se conduit comme ça. La première est que son humeur est très changeante comme je l'ai déjà écrit, et quand elle est de mauvaise humeur (plusieurs heures par jour) elle ne contrôle plus rien. Je me demande si son psy sait qu'elle a des humeurs si différentes, elle ne s'en rend pas bien compte donc j'imagine qu'elle n'en parle pas. Il existe des médicaments pour réguler l'humeur non ? La deuxième chose est qu'elle ne sait pas ce qu'elle veut. Lorsque je suis gentil avec elle et que je ne demande rien elle a l'impression d'être bien et de vouloir rester à la maison. Lorsque les gamins sont un peu pénibles ou que j'ai le malheur de lui demander quelque chose, elle ne se sent plus bien et a envie de partir. Elle alterne entre ces deux états, et ça la rend malheureuse d'être ballottée entre ces deux sentiments, ça lui donne l'impression de ne pas savoir où elle en est.

Mais en aucun cas elle ne fait tout ça pour me faire du mal. Elle ne me veut ni mal ni bien, elle est dans un état désespéré de quelqu'un qui est mal et qui ne voit pas comment s'en sortir. Elle ne veut pas (ou ne peut pas) se compliquer la vie en pensant à quelqu'un d'autre, c'est trop de charge. Tant que je suis transparent elle me tolère, dès que je demande quelque chose (ne serait-ce qu'un sourire ou un bisou avant de partir au travail) elle trouve que c'est trop.

Elle ne sait pas ce qu'elle gagnerait à partir mais sait ce qu'elle perdrait, c'est tout le problème qui fait qu'elle ne part pas. Comme je l'ai déjà dit nous vivons dans une maison très confortable, où elle n'a pas beaucoup de tâches ménagères (femme de ménage + moi qui fais beaucoup). Ajouté au fait qu'elle a l'impression de m'aimer à certains moments et de ne pas me supporter à d'autres, ça la perturbe encore plus. Du coup elle ne choisit pas, et moi ça me rend fou c'est sûr. Il m'arrive de me dire que je préférerais qu'elle parte une bonne fois pour toutes. Elle aimerait partir mais pouvoir revenir manger à la maison de temps en temps, que je garde les gamins lorsqu'elle en aurait la garde et envie de sortir. Je lui ai déjà dit que ce n'était pas possible, que pour moi une séparation serait très nette. Ça ne lui plait pas, elle m'accuse de ne pas vouloir le bonheur des enfants en disant ça. Mais je ne céderai pas là-dessus.

Je ne sais pas trop si je lui en veux, vraiment. Elle n'y peut pas grand chose si elle est dans cet état, et elle est encore plus malheureuse que moi. Si elle se conduit comme ça c'est qu'elle est très mal, ça ne peut pas être autre chose, je la connais quand même, je sais qu'elle a toujours été une gentille fille. Si je lui dis et lui montre que je lui en veux ça n'améliorera rien à son état et ça la poussera peut-être encore plus à partir sans réfléchir.

Merci pour tes messages en tout cas Mélina, c'est toujours un plaisir de te lire.
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Mélina
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Message par Mélina »

Macbook,

Pour répondre à ta question, oui, il existe des médicaments régulateurs de l'humeur, mais ils ne sont pas automatiquement prescrits lors des épisodes dépressifs. Ca dépend de la pratique des médecins, et d'après ce que j'en sais, on va davantage les prescrire pour des personnes avec troubles de l'humeur ou de la personnalité que pour un épisode dépressif.

Lui as-tu, toi, expressément parler de ces changements d'humeur?

Je t'écris ce qui suit en fonction de mon expérience: j'ai vécu plusieurs années avec quelqu'un sous traitement thymo-régulateur, et l'évolution de ma propre dépression. Mais peut-être d'autres personnes sur ce site seront davantage au courant que moi sur ce sujet.

Les troubles de l'humeur et de la personnalité sont des maladies chroniques, dont on ne guérit pas, mais que l'on peut stabiliser, tandis que les personnes qui font un épisode dépressif ne présentent pas forcément ces pathologies constitutives de la personne. La dépression est parfois expliquée comme une maladie de l'adaptation: le dépressif est une personne qui vit une situation à laquelle ses ressources psychologiques ne lui permettent plus de faire face. Le fonctionnement interne est "grippé", incapable de répondre de façon adéquate aux circonstances présentes.
De façon générale, il semble qu'on prescrit les davantage les thymo-régulateurs en cas de pathologie constitutive de la personne.

Il reste que les personnes dépressives présentent une absence ou un manque de canalisation des émotions, tout comme les personnes avec troubles de l'humeur (bipolaire) ou de la personnalité, qui peut les rendre changeantes.
Souvent, la médecine psychiatrique et les psychologues préfèrent donc d'abord permettre à la personne dépressive de se mettre à distance de ses propres ressentis et représentations, par la thérapie verbale, les anti-dépresseurs, et les anxiolytiques afin qu'elle les identifie, les assume et les "digère".
Parfois, il n'y a même pas besoin de médicaments pour le faire. Certains psychiatres préfèrent d'ailleurs tenter la seule thérapie verbale au départ.
Une émotion a un temps de vie. Une fois identifiée, elle va cesser de rester bloquée dans la psyché humaine, va pouvoir être confrontée aux autres émotions, aux interdits personnels, et c'est alors qu'elle va pouvoir être "digérée". Mais il faut laisser suffisamment de temps pour que cette transformation intérieure puisse avoir lieu, pour que les émotions qui constituent le conflit intérieur soient identifiées.
C'est pourquoi ce n'est souvent que dans un second temps que les thymo-régulateurs sont éventuellement prescrits, si le médecin se rend compte d'une incapacité à canaliser et identifier les émotions malgré le traitement et la thérapie. Ce type de diagnostic est rarement posé tout de suite, parce que la mise à distance des ressentis invalidants prend du temps, celui de démêler aussi l'écheveau des émotions et des représentations contradictoires.

Avant de suivre ma thérapie, je vivais des changements d'humeur très importants, depuis que je suis sous anti-dépresseur et que je suis une thérapie verbale, j'ai commencé à identifier certains de mes ressentis et avec quelles représentations personnelles ils entrent en conflit. Du coup, je suis d'humeur bien plus constante, mes ressentis sont davantage canalisés, parce que je parviens à les mettre à distance (moins d'agressivité vis à vis des autres, un regard sur mon existence et mon avenir qui ne passe plus du noir au blanc d'une heure sur l'autre). Deux ressentis contradictoires n'entraînent plus forcément un blocage, qui me fait passer de l'un à l'autre de façon irréconciliable.
Je n'aurais jamais cru le dire un jour, parce que c'est à l'inverse de mes valeurs et de mes croyances, mais je dois reconnaître aussi que j'ai la "chance" de n'avoir aucune attente affective des autres dans mon existence: mes actes, mes choix, mes ressentis, mes contradictions internes ne regardent et n'impliquent que moi. C'est paradoxalement une latitude supplémentaire pour résoudre mes conflits personnels.

Voilà, tout ça pour te dire que ce changement d'humeur est peut-être uniquement la manifestation de son conflit intérieur, et qu'elle n'a pas automatiquement besoin d'un thymo-régulateur, même si ses humeurs sont changeantes. Un thymo régulateur ne ferait peut-être que masquer ce conflit intérieur, mais sans le résoudre. Cette résolution prendra sans aucun doute du temps et elle sera aussi fonction de la façon dont toi, tu gères ce "passage".
Malgré tes doutes et tes manques, et a priori malgré une certaine partie d'elle, ton désir le plus prégnant semble être de l'accompagner et de la soutenir dans ce passage.
Quoiqu'il en soit, que tu lui en veuilles ou pas, il me semble que le comportement le plus porteur d'avenir consiste toujours à dire ce que l'on ressent, parce que ça permet d'aller dans le sens d'une clarification. Et sortir d'une dépression, c'est d'abord affaire de clarifier les choses. Ce que je t'en disais, c'est aussi pour que tu prennes garde à ne pas "plonger" avec elle. Avant d'être malade moi-même, j'ai vécu avec des personnes malades, et je sais à quel point c'est difficile de ne pas plonger avec ceux que l'on aime, désireux que l'on est de les aider.

Bien plus égoïstement, je voulais aussi te dire que tes récits et ton vécu actuels constituent pour moi une "mise en miroir" très enrichissante, car elle me donne des éléments pour apprécier différemment mon propre passé et je dois dire que ça m'a donné des pistes à suivre pour ma propre thérapie.
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Macbook
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Message par Macbook »

Coucou Mélina, et merci une fois de plus pour ta réponse.

Je suis toujours impressionné par la façon dont tu analyses les choses, comme tu réussis à mettre des mots sur tes émotions et à les expliquer. Tout ça semble très clair pour toi. Tant mieux si notre petite discussion peut t'apporter quelque chose, moi ça m'aide bien aussi de mon côté.

Concernant les troubles de l'humeur, je suis d'accord c'est sans aucun doute une conséquence de ses problèmes. Mais je ne savais pas qu'on ne traitait pas dans ces cas-là. Je note aussi la phrase dans laquelle tu dis que tu as la chance de n'avoir aucune attente affective des autres dans ton existence. Je crois que c'est un gros problème pour ma femme, elle a beaucoup de demande autour d'elle (de ma part bien sûr, je ne peux pas ne rien lui demander du tout, mais aussi des enfants) et elle ne peut pas y répondre, ça ne l'aide pas du tout. Je désire bien sûr l'accompagner, si nous étions au début de notre relation et n'avions pas les enfants je craquerais peut-être mais là nous avons des responsabilités. Je ne veux pas abandonner avant d'avoir tout essayé. Et je l'aime bien sûr aussi... Je ne plonge pas pour le moment, j'ai la chance d'être bien entouré et de pouvoir beaucoup parler, même si ma femme ne supporte pas que je parle de tout ça, mais là je ne cède pas.

Voici maintenant les nouvelles des derniers jours, nous sommes sur le point demain de partir pour une semaine au ski avec les enfants et une famille d'amis.

Difficile de dire à quoi ces vacances vont ressembler. Ma femme a des humeurs toujours très changeantes, la seule chose qui ne change pas étant qu'elle est toujours aussi distante avec moi et que je ne peux rien lui demander. Je suis très anxieux quand même, j'ai bien peur que ça ne ressemble pas à des vacances détendues dans la bonne humeur.

Après avoir vu mon médecin mardi et avoir discuté un peu avec elle mercredi soir, voilà comment j'analyse son état pour le moment (elle détesterait que j'essaie de l'analyser !). Elle ne serait pas à proprement parler dépressive. Elle n'est pas triste et désespérée en permanence, a encore de l'énergie pour plein de choses. Par contre elle est très mal dans sa peau et se pose énormément de questions sur sa vie. Elle a l'impression de s'être trompée jusqu'à présent et elle ne sait pas vers quoi elle doit aller pour être mieux. Elle répète souvent qu'elle n'est pas à sa place, ça la fait même pleurer parfois. Et comme ça va très mal elle remet absolument tout en cause, plus rien n'est stable, et bien sûr elle n'a plus rien à quoi se raccrocher et ça va encore plus mal à l'arrivée !

Elle voudrait du temps pour pouvoir réfléchir, difficile avec un travail et 3 enfants, mais elle ne veut pas aller se reposer dans un établissement spécialisé ou une maison de repos. Elle veut garder le contact avec le quotidien. Mais elle n'y arrive pas tous les jours, hier soir elle est rentrée avec les enfants et au lieu de leur donner le bain comme d'habitude elle a foncé sur Facebook. Le soir elle devait préparer les valises et elle a encore passé une heure sur Facebook à faire des jeux sans intérêt et sans pouvoir décoler du canapé. Elle n'a pas toujours l'énergie suffisante pour faire ce qu'elle voudrait, et elle se décourage vite.

Elle a commencé à préparer sa reconversion professionnelle, c'est plutôt une bonne idée mais ça lui demande de l'énergie et du temps de préparer le concours d'infirmière. Elle ne réussit pas à s'y mettre, et ça l'angoisse de voir qu'elle ne fait rien et qu'elle n'avance pas. Mais au lieu d'entreprendre elle se morfond.

Hors de question de faire un effort pour moi non plus, la réponse "non" est absolument systématique si je lui demande de faire quelque chose pour moi qui lui coûte quoi que ce soit, elle ne vit et pense que pour elle. J'ai l'impression qu'elle s'est renfermée sur elle-même pour pouvoir se construire, elle s'est créée une carapace dans laquelle elle ne veut absolument pas qu'on rentre (que ce soit moi ou sa famille). Si je lui demande quelque chose (ne serait-ce qu'un bisou avant de partir au travail à un moment où elle n'en a pas envie) elle se ferme et prend ça comme une agression. Elle devient alors très agressive et méchante, j'ai l'impression que c'est de l'autoprotection. Elle est bien trop faible et bien trop occupée avec ses problèmes pour pouvoir penser à qui que soit d'autre, elle fait le minimum avec les enfants parce qu'elle ne peut pas faire autrement mais c'est tout.

A côté de ça, elle a toujours ses humeurs très changeantes, ça va et ça vient. Elle passe aussi toujours autant de temps devant son miroir, à se maquiller de façon souvent provocante, à s'habiller, se coiffer, ... Elle me met en retard presque tous les matins en trainant dans la salle de bain. Les gamins sont aussi 1 ou 2 fois par semaine en retard à l'école. Elle se prend en photo sans arrêt, change sa photo Facebook très souvent, se regarde dans tous les miroirs qu'elle croise.Son image est devenue très importante, sans doute parce qu'à l'intérieur elle a l'impression qu'il n'y a plus rien. Elle a repris un contact plus soutenu avec une vieille amie qui vit loin de chez nous, c'était sa grande amie quand elle avait 16 ans, elle l'a moins vue quand ses parents ont déménagé. Elle m'en a parlé 2-3 fois et elle m'en parle comme d'une amoureuse, elle est "sa chérie", "sa puce", elle lui manque, elle n'est pas guérie de leur séparation, ... Mon médecin associe ses sautes d'humeur, ce côté narcissique et cet amour sans borne pour une amie, pour lui elle fait une crise d'adolescence (comme si elle ne l'avait pas assez fait me dirait son père), provoquée par son mal-être.

Je vais essayer de lui laisser du temps pendant ces vacances, de ne rien lui demander (mais c'est difficile de ne rien dire quand elle se traine et ne s'occupe plus de rien), j'espère qu'elle travaillera pour préparer son concours d'infirmière. Il faut que je réussisse à répondre à ses attentes, à n'en avoir aucune, et à me faire à l'idée que si elle le décide nous divorcerons dans les 3 mois et que je ne vivrai plus en permanence sous le même toit que mes enfants. Elle parle encore souvent de ça, elle m'a dit récemment encore qu'elle penchait plus pour un départ de la maison que l'inverse. Mais bien sûr elle ne décide toujours rien...

Voilà, j'aurai un accès internet pendant ces vacances donc je viendrai consulter vos réponses et même poster.
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Macbook
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Message par Macbook »

J'oubliais que d'après mon médecin une crise d'adolescence se fait généralement contre quelqu'un (le père). Et là qui est dans ce rôle là ? Ben moi bien entendu, et ça ça m'insupporte. Je ne suis pas son père.
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Mélina
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Message par Mélina »

Macbook,

Je comprends ton énervement. Effectivement, l'adolescence est une période de quête d'identité, un moment de re-définition de soi, un moment où l'on se départit des personnes qui incarnent l'autorité, pour trouver une instance d'autorité en soi, pour parvenir à faire ses propres choix, un processus d'individuation. Il semble que ta femme soit dans ce processus.

Je comprends ton énervement, disais-je, c'est blessant d'aimer quelqu'un, de désirer son épanouissement, de désirer s'épanouir avec cette personne, lorsque cette personne nous considère d'une certaine façon comme une opposition à son épanouissement. On désire être la personne qui apporte le bonheur, on se retrouve dans un rôle de "censeur" que l'on n'a pas demandé à jouer, que l'on ne veut pas jouer. On a envie de donner, mais l'autre rejette ce qu'on lui donne.
Et puis chacun lorsqu'il aime considère la relation amoureuse sur un pied d'égalité, lorsque cette égalité est rompue, d'une façon ou d'une autre, c'est comme si l'autre oubliait ce que nous sommes, ne nous voyait plus tel que nous sommes, et c'est la nature de la relation amoureuse qui est elle-même remise en cause.

Je voudrais préciser que je ne catégorise pas les comportements en "bien" ou "mal", les personnes en "gentille" ou "méchante". Ca, c'est pour "le pays de Candy", mais, en termes de relations humaines, ça me semble souvent inefficace. Pour moi, il y a des comportements qui créent des liens affectifs et les enrichissent, et des comportements qui engendrent de la souffrance. C'est pourquoi je pense que ta femme n'est ni gentille, ni méchante, et que tu as raison de dire qu'elle réagit surtout de façon à apaiser la souffrance qu'elle ressent. Ton terme d'auto-protection m'a semblé pertinent.

Je pense que c'est une très bonne chose que tu puisses parler de ce que tu vis en ce moment avec ta femme à ton entourage, même si elle se sent "menacée" par ce comportement. Dans la mesure où, de fait, ce que tu désires, attends, d'elle semble être exactement ce qu'elle ne veut/peut pas donner, c'est une façon de ne pas complètement occulter tes propres besoins, et c'est important que tu puisses conserver cela. Tu as raison je pense de ne pas vouloir céder de ce côté-là. Tu as le droit toi aussi de te protéger.

Tu te dis anxieux quant à la façon dont votre séjour va se dérouler. Il me reste à espérer pour vous tous que le changement d'environnement, sortir des circonstances et des contraintes du quotidien, lui permette de se sentir moins "enfermée" et donc de se comporter de façon moins difficile à supporter. C'est peut-être comme tu disais l'occasion pour elle de prendre du temps, du recul par rapport à ce que vous vivez, à ce qu'elle vit.
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Lillirose
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Enregistré le : vendredi 18 février 2011 15:40

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Lillirose »

Mon cher mackbook , je viens de lire ton récit entier (ouf !) , et je ne peux m empêcher de te répondre . Mais attention ! Je ne suis ni médecin ni psychiatre . Je suis atterrée par ce que j ai lu . Je sors moi même de dépression et si je puis me permettre une opinion qui encore une fois n engage que moi, l attitude de ta femme ne ressemble pas vraiment a celle d' une déprimée .Une crise d' ado oui ! Une souffrance, certainement et c est l évidence . Mais mon impression est que tu es toi en train de te laisser détruire et si tu veux mon avis elle a beaucoup de chance que tu sois encore la ! Tu me diras que tu le fais aussi beaucoup pour protéger tes enfants ? Je peux le comprendre évidemment mais a vrai dire j en suis arrivée a penser au fur et a mesure du récit que tes enfants seraient peut être plus a l abri loin des états d' âme de leur mère en tout cas le temps pour elle de reprendre ses esprits . Il est clair qu elle remet sa vie entiere en question et que tout y passe !! Toi et les enfants compris !! D' ou sa souffrance d' ailleurs probablement ! Ne peux tu te séparer d' elle ne serait ce que provisoirement ? Tu dis que tu es a l aise financièrement . Ne pourrait elle pas emmennager ailleurs quelque temps ? Elle aurait son content de liberté et tu ne la quitterais pas vraiment . Ça ne serait que le temps qu elle se retrouve un peu et ça t éviterais de plonger avec elle .Je te dis ça parce que telle que tu la décris si la situation ne change pas je pense que dans l etat d' esprit ou elle est ça ne peux qu empirer .tu risques d' arriver au clash c est a dire au moment ou un des deux va peter les plombs . Elle , elle n en peut plus c est clair ! Et toi ??? Combien de temps tu vas tenir ??? Pardon de me mêler ainsi de ta vie mais il m est impossible de rester indifférente a ta situation ...j espère malgré tout et de tout mon cœur que ces quelques jours de vacances dans un autre décor vont changer un peu les choses . En attendant je te souhaite tout le courage possible et j attends de tes nouvelles . .
Artifixe

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Artifixe »

Cher Macbook,

voilà au moins cinquante fois que je lis ton journal de bord, et pourtant j'y reviens encore. Je laisse infuser tous ces mots dans la bouilloire usée qui me tient lieu de cerveau, en espérant que la solution jaillira sous la forme d'un jet de vapeur. (Bienheureux les simples d'esprit)
Je suis partagée entre la compassion, la colère, la compassion et la crainte. Pour toi, contre ta femme, pour ta femme, et enfin pour mon propre couple (dans l'ordre).
Evidemment,
elle se comporte comme une gamine de 17 ans, sauf qu'elle a passé l'âge. Pour une crise d'adolescence. Mais si les crises s'arrêtaient toutes seules après vingt ans, ça se saurait.
Evidemment,
elle est très malheureuse. Ce qui ne l'excuse pas, ou alors on ne condamnera jamais plus personne, parce que les criminels ont rarement eu une vie sans heurts ni souffrance.
Toi, là-dedans, tu es celui qui doit rester droit tout en courbant l'échine; le mieux placé pour l'aider mais celui dont elle ne supportera aucun conseil; celui qu'elle dit ne plus aimer mais qui causerait sûrement sa mort s'il s'avérait lui-même désamouraché d'elle. Bref, comme le disait très bien Melina, tu es celui qui doit se plier à toutes ses contradictions à elle, mais c'est perdu d'avance car (trop) souvent femme (dépressive) varie.

Je n'ai aucun conseil à te donner, étant plus jeune et moins intelligente que tu ne l'es de toute évidence.
Je me reconnais simplement dans ta femme, et c'est assez terrible pour moi de te lire, parce que j'imagine que c'est à peu près ce que je fais subir et ressentir à mon compagnon. Qui est, pour compliquer la chose, dépressif lui aussi, et n'a donc pas besoin de moi pour vaguer à l'âme.
Heureusement, nous n'avons pas d'enfants, nous ne sommes pas mariés. Je deviendrais complètement dingue si nous l'étions. Je me sentirais emprisonnée, j'aurais la sensation horrible de m'être condamnée moi-même à vivre éternellement de cette manière ennuyeuse, banale et si éloignée de mes rêves d'ado, justement. Déjà comme ça, j'ai l'impression que je n'arriverais jamais à sortir de notre tandem pantouflard.
Bref. Fin de l'interlude auto-larmoyant.

N'ayant pas trouvé la solution pour moi-même, je ne l'ai certainement pas pour ta femme, mais je pense que malheureusement quelques soient tes efforts, tu ne seras jamais en mesure de changer quoi que ce soit. A part t'armer de patience pour défendre tes enfants et ta propre santé mentale, je ne vois pas grand chose à faire.
Ta femme a visiblement besoin de se prouver quelque chose à elle-même, peut-être simplement qu'elle existe toujours en tant qu'individue (j'insiste), en dehors de son rôle de mère/épouse/employée modèle. Seule, pour elle-même, et sans comptes à rendre. Elle en est certainement incapable et elle le sent, d'où son mal être, mais il faudra sans doute qu'elle aille jusqu'au bout de son idée fixe et qu'elle se plante en beauté pour s'apercevoir de son erreur, et de son bonheur. Ou bien il lui faudra longtemps, très longtemps, pour abandonner cet embryon de désirs mal formulés, voire en partie inconscients.
Sa passion nouvelle pour les vêtements, le maquillage et les profils Facebook sont sans doute la simple expression de son désir de plaire, et de plaire aux autres, pas à toi qui l'aime de toute évidence, et qui n'a donc plus grand intérêt. Paradoxalement. Ou pas. Je veux dire, elle a besoin que tu l'aimes, ça la tuerait sans doute si c'était toi qui demandait sérieusement le divorce (ou alors elle le veut vraiment sans oser passer le pas, et dans ce cas, il vaudra mieux pour toute la famille que ça s'arrête là entre vous, plutôt que de continuer sur la corde raide pendant deux, trois, quatre ans encore), mais elle voudrait sans doute avoir toi (pour l'amour véritable, la sécurité, la complicité, tout ce qui fait qu'un couple dure au-delà des trois mois de fol amour débridé et super, mais superficiel) et un autre (pour se rassurer sur son pouvoir de séduction, et peut-être, plus profondément, parce que la sexualité nous échappe et n'est pas toujours aussi subordonnée à l'amour qu'on le voudrait).
Si elle parvenait à changer de travail avec succès, je pense que ça serait déjà une bonne avancée dans sa reconstruction personnelle, mais il paraît peu probable, vu son état, qu'elle mène un tel projet à bout. J'espère qu'elle n'a pas "sauté" sur un métier au hasard, sans trop savoir où elle s'engageait, ou bien elle sera déçue quoi qu'il arrive : par son échec si elle abandonne l'idée sans l'avoir réalisée, ou par son nouvel emploi si elle y parvient sans avoir interrogé préalablement la réalité de la chose. Mais ça vaut sans doute le coup de la soutenir là-dedans.
Pour le reste, on aimerait tous faire une pause dans le quotidien, abandonner ce moi parfois encombrant, constitué d'une famille, d'obligations diverses, d'habitudes monotones et d'un cercle d'amis qui varie peu, mais ça n'est pas possible. La faute aux autres, avec qui on vit, malgré tout, et qui comptent sur nous, eh oui.
Tu lui laisses déjà une grande liberté, je trouve. J'admire ta générosité et l'amour que tu portes à ta femme et à tes enfants...Les maris comme toi ne doivent pas courir les rues.

Je pense que tu as raison de ne pas céder sur certaines choses, et de lui faire comprendre qu'elle ne fera pas ses petits plans toute seule, en ce qui concerne toi et les enfants.
Sinon, rien ne l'empêchera de reprendre sa vie de célibataire, sans contraintes ni prise de tête, tout en sachant que tu seras là, adorable au point de t'occuper de tout en permanence, et de lui permettre de voir les enfants dès qu'elle en aura envie. Merveilleux, mais tout à fait abject comme comportement.Tu n'es pas nourrice, ni bonne. Tu n'es pas son père.
Après, je pense qu'à moins d'avoir un amant pendant quelques temps, et de s'éclater d'abord, de se rassurer sur sa féminité, sa puissance sexuelle, puis de revivre le retour au calme progressif, l'apparition de la routine, comme tout le monde le vit dans une relation longue durée, et de s'apercevoir finalement que toi, elle t'aime, alors que l'amant perd tout son charme dès qu'on a fait plusieurs fois le tour de la question, elle sera toujours dans la frustration et l'incertitude.
Mais je ramène un peu trop les choses à un problème d'ordre affectif, alors qu'elle est sans doute perdue de manière plus profonde et plus générale, comme en témoigne ce désir de changer de voie professionnelle.
Il faudrait simplement qu'elle arrête de te désigner comme responsable unique de son malheur. Elle t'a érigé en symbole de tout ce qu'elle souhaite rejeter et elle cristallise autour de toi des frustrations dans lesquelles tu ne joues certainement aucun rôle. Si elle parvenait à trouver un équilibre, elle comprendrait qu'elle existe toujours en tant qu'individue, qu'elle n'est pas noyée dans ton ombre, qu'on ne peut pas la réduire à une situation sociale ou familiale, mais que tu fais partie de ce qu'elle est. Tu seras toujours partie de ce qu'elle est, même si vous divorcez. Tu seras l'homme avec qui elle a vécu pendant 15 ans, et avec qui elle a eu des enfants. Elle ne peut pas rejeter ça, après, il faut qu'elle soit claire avec elle-même. T'effacer d'elle et avec, tous ses soucis, c'est impossible. Te quitter si elle y voit un besoin réel, ça l'est. Mais je ne pense pas qu'elle veuille vraiment ça. A mon avis, elle fantasme juste un peu trop, et il lui faudrait une pause concrète, comme tu le dis, en institution ou en maison de repos, mais pas chez son amie, sa "puce" qui la ramène vers un passé hypothétique ou elle avait encore le choix de sa vie. Pas terrible, ce retour en arrière par personne interposée.

Enfin, je parle beaucoup pour ne rien dire, pardonne moi.
En définitive, je ne peux que te souhaiter beaucoup, beaucoup de courage, et t'envoyer -comme les personnes qui t'ont répondu précédemment- un peu d'affection, car tu ne dois pas en recevoir trop en ce moment. Tiens bon et songe avant tout à te préserver, toi.
Donne nous des nouvelles de ces vacances.
Je promets de ne plus jamais écrire un truc aussi ennuyeux.
Bises.
caféinée
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Enregistré le : vendredi 04 mars 2011 13:35

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par caféinée »

Bonjour MacBook, - et bonjour à tous en fait -
Je suis toute nouvelle car je suis tombée sur ta page de forum il y a quelques mois. Depuis j'ai suivi l'évolution de tes messages, car j'ai été très touchée par ce que j'y ai lu. Je suis toute désolée de ce qu'il vous arrive, à toi, à ta femme et à tes enfants. Et je m'excuse par avance de ce que je pourrais écrire, par la suite, avec ma franchise qui sera peut être inadéquate, sachant que c'est une vision toute personnelle.

Si je devais faire une "métaphore d'une personne", - désolée de la caricature - je dirais que c'est un édifice, avec des piliers, sur lesquelles repose une voûte. Chaque pilier, c'est une des " personnalités", des "facettes" que l'on a tous pour se construire. Et ce qu'il repose dessus c'est la "personnalité du moi" en équilibre, la synthèse de soi-même, celle dont on a conscience, celle qu'on présente au monde, celle sur laquelle on se réfère (notre repère principal), celle qui sera l'un des premiers repères et fondement de nos enfants ; c'est notre premier ressenti du matin et le dernier au soir. Celle pour laquelle on se demande si on a une vie en accord avec, ou non...

Je crois que si un pilier est fissuré, tant que la voûte tient, tant que les autres piliers prennent sur eux pour compenser ce déséquilibre, on se dit que c'est "gérable" et on ne se pose pas plus de question que ça. Ce qui peut persister des années durant. D'ailleurs, si on a l'impression qu'un pilier tergiverse, que l'équilibre peut se rompre, on a tendance à renforcer d'autres piliers, plus faciles à consolider, pour que la maîtrise du "système" redevienne stable. Ainsi on se sécurise, dans cette stabilité - somme toute assez précaire avec le recul -

Il faut imaginer que chaque pilier défend son "existence", et que ça peut vite devenir le pugilat entre les piliers.
Le petit problème dans ce concept, c'est que les piliers finissent par se concurrencer. Des piliers forts d'un côté, des piliers faibles d'un autre, et une voûte qui essaye indéfiniment de faire des choix drastiques : quel pilier doit je investir, quel pilier me coûte plus d'énergie que le soutien qu'il m'apporte, etc ...

Bon - avant que j'atteigne le seuil du hors sujet - Imaginons, un pilier pour " la fille de ... " (sa mère et de son père), un pour " la femme de " (toi), un pour " la mère de ... " (vos enfants), un pour "la femme en société" (travail et amis lointains), un pour "l'amie de ... " (les amis proches -ceux qui traversent le temps, les épreuves, et qui sont généralement de grands confidents) etc ... il pourrait avoir une liste longue, ici non exhaustive. Et la voûte, imaginons, le haut comme le présent et l'armature du futur ; et le bas, le passé et le temps intermédiaire, soit ta femme d'aujourd'hui et plus bas, celle qu'elle a été, l'enfant, l'adolescente ...

Je crois - et ça n'engage que moi - que ta femme est en pleine "bataille" intérieure. Peut être que le pilier "mère de" (surtout vu que vous avez eu une petite fille) entre en conflit avec " fille de" (sa mère en particulier), et avec " femme de" (toi qui était - selon moi - un peu le contre-symbole de son modèle mari-femme de ses parents). De l'autre côté elle cherche à renforcer "femme de société", parce que l'investissement est moins dépensier et que l'apport de satisfaction semble plus facile et rapide à obtenir.

La base et le haut de la voûte, au fil du temps a fini par être "déformé" par les tiraillements octroyés en faveur de tels ou tels piliers. Et je pense que, arrivée à épuisement, on atteint la saturation, où la voûte s'étiole, et là on est en incapacité de faire la loi en soi-même - ce qui n'est pas toujours une mauvaise chose -.
Le haut de voûte décisionnaire devient démissionnaire, et le bas de voûte, qui durant des années se conditionnait dans un équilibre précaire à tenir le choc remonte au grand jour. Or la voûte étant déformé, le bas est loin d'être prévu pour s'accorder à toutes les couches accumulées de la voûte, qui maintenaient la personne intègre et stable jusque là, celle que vous avez connu au fils des années. Ce bas (de voûte) là, a une sensation d'injustice d'avoir été passé à la trappe, par toutes les couches supérieures nées des équilibres successifs des piliers. Ce bas là ne sait pas et ne veut tenter d'équilibrer les piliers (ce serait se tirer une balle dans le pied comme le haut de voûte), qui eux par contre sont toujours là, plus ou moins fissurés.
D'ailleurs, il ne pourrait pas, c'est une question de survie du peu de voûte qui reste accessible et "fiable" comme repère principal de personnalité.
Alors, il y a désinvestissement, par défaut, des piliers en conflit, considérés comme trop coûteux, et investissement sur d'autres, voire création d'autres piliers, dont les promesses semblent plus porteuses, pour redonner un semblant au bas de voûte d'un tout nouvel équilibre, d'une nouvelle satisfaction. Ce qui à mon sens est illusoire, parce qu'on ne peut pas retirer entièrement des couches de sa voûte, comme on ne peut pas détruire sans trace des piliers. Où alors on atteint la démence permanente ou l'amnésie ?! C'est pour ça qu'il y a des résurgences de piliers, et alors des résurgences du haut de la voûte.

Et là encore un problème, le haut de voûte est certes démissionnaire, mais il est toujours présent, et il fait de la résistance avec le bas. Bref, disons que ce serait le problème de sensation récurrent du "est ce que, ce que je fais est bien moi ou pas ? ". Mais quand votre femme remonte dans les profondeurs de ses couches successives, elle a toujours l'impression que : à tel couche, il y a avait tel pilier qui était dominant, à une autre couche, c'est un autre pilier etc ... Bref, elle cherche le moment où les piliers étaient les moins problématiques pour se repérer dessus. Et moins il y a de pilier fissuré, plus elle sera persuadée que ce sera elle, moins il y a de conflit de pilier, plus la construction d'une couche de voûte paraitra facile.

C'est pour ça que je pense que ta femme, remonte et redescend dans ses humeurs, un moment il y a un pilier qui domine (tout nouveau "femme de société" par l'activité de la danse qui vient en plus de l'envie de la reconversion professionnelle), écrasant un autre " femme de " et mère de ", et en niant "la nature du conflit" avec "fille de". Mais comme les piliers sont toujours là, il y a des instants de dominance du haut de voûte - et là elle doit se juger très durement -

Je te prie encore de m'excuser, je dois avoir l'air affreusement prétentieuse, mais bon, je vais aller vers le bout de mon idée.

Je pense que tu es limité par le fait que tu es un pilier important dans la constitution de l'identité de ta femme. Et puisque tu peux déséquilibrer le rapport voûte - avec les autres piliers, c'est peut être pour elle une sensation de chaîne voire de chantage affectif - surtout ne le prends pas pour toi - .

Concernant l'apport médicamenteux, c'est comme si on déconnectait le lien de certains piliers-voûte. En espérant que le choix paraitra plus "évident", en gagnant en "lucidité rationnelle" sur le choix de comment ré-investir les piliers. Des piliers moins subjectifs d'émotions en quelque sorte, qui permettrait de les réintégrés sans la crainte qu'ils nous déséquilibrent une voûte parfois en lambeaux.

Les effets secondaires sont très difficiles à maîtriser. C'est peut être pour cela qu'elle ne veut pas en prendre, vu qu'elle se cherche, elle aurait l'impression que ça la dénaturerait d'autant plus, ou/et fausserait son jugement.

Je crois, - et là je vais peut être frôler l'arrogance - que votre femme étant très intelligente, sa voûte résiste énormément à tout mouvement de pilier ( c'est bien pour cela que l'équilibre a duré très longtemps et aurait pu continuer indéfiniment ). De fait, elle se résiste énormément à elle-même. Si demain on lui disait " et si tu tentais ... " (n'importe quelles idées) probablement que ça va faire quatre cents tours de cerveau, sans même qu'elle voulait y penser, et sa voûte aurait vite démontée cette idée, etc...

Pour le fait qu'elle se pouponne longuement et de façon outrancière, peut être qu'elle se " conditionne" pour l'extérieur. Autrement je crois que ce serait au delà de ses forces : Mettons en avant le pilier "femme en société", le plus facile à lisser, le moins saisissable (vulnérable) par les autres, le seul qu'elle peut croire maîtriser de bout en bout. Alors que "femme de", "mère de", ne font pas grandement le poids à l'extérieur pour son propre jugement (de voûte) sur elle même. Pire, elle pourrait croire que si elle laissait ces deux piliers visibles à l'extérieur, ce serait sous l'influence d'autres piliers ("fille de" et "femme de").

Pour vos enfants et vous même, je suis horrible de dire ça, mais je crois que sa voûte vous a, par défaut, déconnectée. Et par moment, puisque vous êtes "toujours là", il y a des moments où le haut de voûte se fait ressentir, et elle peut à nouveau être disponible. Je crois que ça ne peut être, pour l'instant, que temporaire à chaque fois, car c'est énormément d'énergie qu'elle consomme.

Cette énergie, c'est comme une source qui se redistribue. On en prend d'un pilier, on colmate la voûte avec, puis on en reprend, on en remet dans un autre pilier etc... Quand on a une source libre, par l'amour serein, le bonheur, la sensation d'être accomplie, ... on a l'impression qu'elle est presque illimitée - ce qui n'est pas le cas -.
Quand on a une source limitée, voire presque tarie, parce qu'on a certains piliers dont on refuse l'énergie, ou dont on ne peut la percevoir, on fait une répartition, de préférence dans ce qui peut en retour, nous apporter de l'énergie, ou à la limite consomme le moins d'énergie mais parait être une nécessité absolue (le travail, la danse).

Je ne crois pas qu'elle veuille tout rejeter dans l'absolu. Mais en parlant de "crise d'ado", de voûte, de piliers, on en revient à "comment être l'individu". C'est peut être pour cela qu'elle veut "tenter" dans différentes possibilités, voire tout ce qui lui passe par la tête, jusqu'à ce qu'une partie d'elle dit "stop ça c'est pas toi, passe à/essaie autre chose", elle fera une autre possibilité de la même manière, et petit à petit finira par faire le tour de ses piliers.
C'est dur à lire, car d'une certaine manière, elle fait souvent le tour des piliers, elle revient sur vous, vous dit stop qu'elle veut passer à autre chose, puis refait un tour, revient vers vous, et vous dit autres choses.

Bref, elle le sait probablement mais elle disperse énormément d'énergie à faire le tour d'elle même, et donc sur vous et le reste de sa vie, a faire le tour de " dois-je ou non", "est-ce moi ou non". Au moins quand elle se " conditionne " dans une image lissée, très "glamour", elle a l'impression de dépenser de l'énergie qui lui donnera de l'accalmie temporaire envers elle même. Au pire ce n'est pas vraiment elle, au mieux, le "elle" se cache quelque part au loin en dessous, impossible à saisir voire en "planque".

Dites vous que quand elle se conditionne ( s'oblige à faire quelque chose ), elle devra compenser peu de temps après. Une énergie dépensée pour elle, c'est une énergie qu'elle doit capter ailleurs. Une frustration quelque part, et elle devra se valoriser ailleurs.

Le plus dommageable pour elle, c'est quand elle ressent qu'il n'y a pas d'issu à "elle-même", certes elle ne se sent pas "elle-individu", par contre elle sent tout à fait le "elle-mère-fille-femme-amie". Peut être qu'elle se demande si elle ne finira pas par n"être qu'un mensonge ou une "fonction", ou seulement qu'un être incomplet, donc pour elle, vide et sans sens.

Je suis encore désolée d'être brute dans ma vision des choses. Je trouve que vous faites preuve d'une ouverture d'esprit envers votre femme, et d'une souplesse, incroyables.

Quelque part j'ai un grand espoir pour madame, ça a dû être un électrochoc d'avoir une fille. Elle qui a voulu si longtemps contrer le modèle de ses parents, se rend compte qu'en réalité elle n'a pas réussi à s'en délier, et qu'en le fuyant, elle l'a peut être exacerbé, et risquerait à son tour de le transmettre à votre fille. C'est peut être la motivation pour elle qui l'a incitée à être un individu libre, pour briser le cycle. Elle a été une mère dévouée, si je comprends bien, une femme sur qui vous pouviez compter, etc ... Ce que sa mère n'a pas voulu être ( vous dites " égoiste " notamment ). En essayant d'être la femme et la mère modèle, à contrario de sa mère, c'est peut être une bataille qu'elle a peur d'affronter avec votre fille un jour. Peur d'être jugée en mère égoiste, ou peur d'être une mère dont la fille n'aura que peu ou pas de contact avec elle à l'avenir (votre femme et votre belle mère ont peu de contacts actuellement ? ), peur de conflits irréconciliables.
Cette peur parait peut être irrationnelle, mais si devenir un "individu entier" est pour elle la seule garantie d'avoir fait le tour de la question, et de pouvoir répondre à vos enfants à l'avenir, sur qui elle est, et ce qu'elle leur transmet. Il vaut peut être mieux qu'elle fasse sa crise d'adolescence maintenant. Au moins elle saura que quand vos enfants deviendront adultes et auront le regard que vous même portez à vos parents - comme tout à chacun - elle pourra leur présenter un miroir intègre, une personne "réelle" et non pas un "leurre issu d'un héritage lointain, symbolique, et familial".

J'espère que j'aurai pu vous donner quelques pistes de compréhension.
Mille pardons si je semble prétentieuse, réductrice et imbue de moi-même.

PS: oops pour la longueur du message, Bon courage et bonne soirée
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Macbook
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Coucou tout le monde,

Nous revoilà revenu de vacances. Merci à tous pour vos réponses. Je prends 10 minutes pour répondre à vos messages avant de vous raconter demain ou après-demain comment ça s'est passé.

Tout d'abord stop aux excuses ! Personne qui ne me répond ici ne se mêle trop de ma vie, personne ne parle trop pour ne rien dire, personne n'est imbu de sa personne ! J'apprécie toutes les contributions, vous mettez tous beaucoup de bonne volonté à essayer de répondre à mon désarroi et je vous suis très reconnaissant.

Des réponses à vos interventions disais-je donc...

@Mélina: bien sûr qu'elle n'est ni gentille ni méchante, elle est souffrante. C'est simplement dommage que le fait d'être gentil s'assimile pour elle à une perte de son identité. Elle a l'impression qu'en essayant d'être gentille elle se perd, qu'elle n'est plus elle-même. Faire quelque chose qu'elle ne ressent pas lui est totalement impossible, elle a l'impression de se sacrifier. Et pourtant en couple on est obligé de faire des efforts et de ne pas laisser libre court à toutes ses envies... Elle a tellement besoin de penser à elle que le couple est devenu totalement secondaire, et même pas du tout indispensable.

@Lillirose: effectivement je crois que ma femme n'est pas dépressive. Son attitude ne correspond que très partiellement à ce que je peux lire sur les dépressions, notamment sur ce forum. Elle se "pose simplement des questions" comme dit son psy (j'adore cette vision toute en euphémisme des choses, mais sait-il le quotidien que nous vivons les enfants et moi ?). Elle vit un truc entre la crise d'adolescence en retard et la crise de la quarantaine en avance. Bon faut peut-être que j'arrête de vouloir qualifier son état moi...
Me concernant oui sans doute que je me laisse bouffer, mais je ne veux surtout pas étouffer les chances que nous avons de revivre un jour heureux ensemble. Je crois qu'au fond de moi j'y crois encore, et tant que j'y croirai je ne veux pas aller trop loin et qu'on se sépare maintenant. Bien sûr il m'arrive d'avoir envie de tout jeter, mais je l'aime, j'aime mes enfants, j'aime notre vie et tout ce qu'on a construit ensemble.
Me séparer d'elle provisoirement oui pourquoi pas, mais ça risque de casser quelque chose pour les enfants. Je crois qu'il vaut mieux pour eux que la coupure soit nette si ça doit se passer, je ne suis pas sûr que des enfants comprendraient que maman ne soit plus là mais revienne peut-être, ou peut-être pas...

@Artifixe: lu 50 fois ? Tu as bien du courage, merci ! Je crois que ma femme veut surtout se plaire à elle-même. Elle ne cherche pas du tout à plaire aux hommes, je l'ai vu encore en vacances lors d'une soirée dansante, elle ne regarde absolument pas les hommes, par contre elle se regarde elle-même sans arrêt. Elle se prend énormément en photo aussi, insiste beaucoup sur son image qui est pour elle très importante (ça ne l'a jamais été auparavant, elle était jolie sans le savoir, et à mon goût ça la rendait encore plus attirante).
Je ne suis pas sûr qu'elle ne réussisse pas à mener son projet de reconversion à bout. En tout cas ça me ravirait qu'elle réussisse. Elle a l'intention de s'y mettre très vite, elle commence déjà à refuser des invitations chez des amis pour avoir le temps de travailler (ça me bloque un peu mais pas grave), le concours d'infirmière est fin mars. Je ne crois pas qu'elle ait choisi cette voie par hasard, ça fait longtemps qu'elle en parle. Et en parallèle elle enchaîne les démarches pour mener son bilan de compétences, qui lui montrera si elle est faite pour cette voie ou pour une autre. Je trouve qu'elle fait les choses plutôt bien.
Merci pour les compliments en tout cas. J'ai l'impression aussi, sans prétention aucune, d'être assez compréhensif. Je le lui ai parfois fait remarquer, mais elle déteste ça. Elle se sent alors redevable et c'est un truc qu'elle déteste. Elle a besoin de moi pourtant, ne serait-ce que pour les travaux ménagers qu'elle ne fait plus ou garder les enfants quand elle sort ou bientôt peut-être poursuit des études, mais elle ne veut pas m'être redevable et c'est une contradiction de laquelle elle aimerait beaucoup sortir.
Quant à savoir comment elle réagirait si je demandais le divorce, j'aimerais être aussi sûr que toi que ça lui ferait autant de mal. On en a déjà parlé, elle m'a répondu qu'elle serait sans doute triste mais aussi soulagée. Quel sentiment l'emporterait alors... ? Quand elle le saura elle-même elle décidera de rester ou pas.
Elle me dit comme toi qu'elle ne pourra jamais m'effacer, 15 ans ensemble et 3 enfants ne s'effacent pas. Mais ce n'est pas ce rôle-là que je souhaite jouer, je ne veux pas faire partie du passé. Je voudrais à nouveau vivre au présent et faire partie de l'avenir, y'a du boulot !

@Caféinée: tout ce que tu écris me semble très censé. Je sens bien qu'il y a chez elle un combat intérieur, et ça pourrait bien ressembler à ce que tu décris. Sa mère est effectivement un anti-modèle, et elle l'a toujours perçue comme telle. Mais ces derniers temps elle tend à lui ressembler (elle ne pense qu'à elle, tout comme sa mère, et pourrit la vie de son entourage, comme sa mère l'a toujours fait) et elle la critique beaucoup moins. Elle doit venir nous rendre visite dans 2 semaines, je suis impatient de voir si elles se rapprochent ou si l'ambiance est toujours aussi tendue entre elles qu'elle l'a toujours été.

Voilà, merci encore pour vos messages, je reviens demain ou après-demain pour parler des 10 derniers jours. A bientôt.
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Macbook
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Me voilà à nouveau. Je suis tombé cet après-midi sur ce site et c'est absolument troublant. J'ai l'impression que ma femme vit exactement ce qui est décrit là. Tout y est: le "qui suis-je", le rapport à l'adolescence, les questions qui arrivent une fois que l'on a construit sa vie, l'impression d'avoir réalisé les désirs des autres, l'irritabilité, le rejet du travail et du mari, le besoin de "quarantaine" (elle parle tout le temps de prendre du temps pour réfléchir), ... Voici le site pour info : le-monde-de-didine
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Lillirose
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Lillirose »

Bonsoir mackbook ! Je suis d' accord avec toi . J ai lu l article et les témoignages s y rapportant , et j ai aussi l impression que ta femme est en plein dedans !!! Elle fait sa crise de la quarantaine avec un peu d' avance .mais maintenant que tu sais , le plus difficile est d' avoir la bonne attitude ! Et face a une situation pareille le moins qu on puisse dire c est que ça n est pas facile ! Certaines personnes dans les témoignages conseillent un break . C est un peu ce que je t avais conseille moi aussi mais tu dis que tu as peur que ça traumatise les enfants . Pourtant s il s agit bien de cette fameuse crise , elle risque d' envoyer tout péter plus violemment que si c est toi qui prend les devant ? Non ? Sais tu si par hasard elle aurait elle aussi rencontre quelqu un d' autre ? Ou bien le soupçonnes tu?
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Mélina
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Mélina »

Bonjour Macbook,

Effectivement, ce site est très "parlant"...
"Crise de la quarantaine", "démon de midi", quel que soit l'âge finalement ou le sexe, c'est en gros le même problème: une remise en question de ce que l'on a vécu.
Enfant, adolescent, jeune adulte, on projette des choses qu'on ne pourra pas toutes vivre. A un moment ou un autre, d'une façon ou d'une autre, la plupart des personnes réévaluent les priorités choisies. L'âge ne change qu'en fonction de la société dans laquelle on évolue, qu'en fonction des institutions sociales, des comportements valorisés ou des tabous. Dans nos sociétés occidentales, c'est longtemps resté à la quarantaine, mais les choses ont changé depuis...
C'est en gros, me semble-t-il, ce qu'il est en train d'arriver à ta femme.

Quant au fait que nous nous excusions tous tout le temps, je crois que la plupart d'entre nous s'ils pouvaient s'excuser de vivre le feraient! Merci de remettre les choses à leur place.

En tout cas, je voulais te dire que le ton de tes messages depuis ton retour m'a semblé plus alerte et plus ferme par rapport à ta femme... et à mes yeux c'est une très bonne chose...
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Macbook
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Message par Macbook »

Me revoilà,

Comme promis quelques mots à propos des vacances, même si elles paraissent déjà bien loin. Ça s'est plutôt pas mal passé, le début a été chaotique, quelques engueulades qui sont montées très haut mais qui sont aussi très vite retombées. Elle est toujours aussi distante, pas un bisou ni un mot gentil de la semaine pendant le jour, mais le soir plutôt câline en allant se coucher. On a même fait l'amour presque tous les jours (!!!), le matin généralement en se réveillant, plutôt à mon initiative qu'à la sienne mais tout de même elle ne m'a pas repoussé, ça n'aurait pas été possible il y a 2 ou 3 mois. Je dois reconnaître que j'en ai besoin en ce moment, ça me rassure qu'elle soit dans mes bras. Sinon son attitude était la même que depuis quelques temps: elle se regarde sans arrêt, se prend elle-même en photo, se maquille pendant 1/4 d'heure comme si elle allait au bal alors qu'on allait faire une sortie en raquettes (les autres du groupe étaient surpris de la voir comme ça, pas vraiment la tenue appropriée), passe un temps fou sur Facebook à "soigner son image" (elle s'en fichait bien pas mal avant) alors que c'est le moment de prendre l'apéro entre amis avec les enfants, ... Mais encore une fois et pour répondre à la question de Lilirose, tout ceci est purement narcissique, les hommes ne l'intéressent absolument pas !

Avec les gamins je l'ai trouvée plutôt bien, je crois que le fait que je l'ai secouée un peu il y a 2-3 semaines à ce propos a porté ses fruits, et surtout d'avoir des congés l'a reposée je crois. Elle était clairement mieux à la fin des vacances qu'au début, et moi aussi je pense. Nous sommes rentrés samedi, dimanche a été une bonne journée. Le soir nous avons regardé un film ensemble, elle était très distante, beaucoup trop, et je n'étais pas bien ce soir-là (ça m'arrive aussi), j'aurais juste voulu lui donner la main devant la télé. C'est con mais j'en avais besoin, et elle n'a pas voulu, a esquivé plusieurs fois. J'ai fondu en larmes, elle m'en a voulu, m'a engueulé, dit qu'elle allait me quitter, que j'avais des problèmes et que ça ne me concernait que moi, qu'elle n'y était pour rien, qu'il fallait que je lui fiche la paix... Lundi elle a passé une bonne journée au boulot et est revenue en forme.

Hier mardi, elle m'a envoyé un email dans l'après-midi pour me dire qu'elle n'avait pas le moral. Le soir elle était effondrée, je ne l'avais pas vue comme ça depuis plusieurs semaines, d'habitude elle est désagréable mais plutôt en forme. Le retour à la réalité du travail et du quotidien sans doute... On a discuté un moment, elle m'a dit qu'elle ne réussissait pas à prendre cette décision de quitter la maison. Une amie lui a dit qu'elle n'y était pas prête, je lui ai dit la même chose (sans savoir que l'amie lui avait dit), son psy lui a laissé entendre lui aussi. Mais elle se sent attirée par cette "solution". Elle ne se sent toujours pas bien et le couple est le dernier truc qu'elle n'ait pas encore jeté. J'ai l'impression qu'elle fuirait en emportant ses problèmes si elle faisait ça. Elle m'a dit avoir regardé les annonces immobilières, ça m'a glacé. Mais elle n'a encore rien visité a-t-elle ajouté. Je reste glacé.

Je lui ai alors montré le papier dont je vous ai posté le lien, je ne sais pas si c'est une bonne idée ou pas mais ce papier m'obsède et je n'ai jamais rien pu lui cacher. Elle s'y est bien reconnue, elle m'a même dit qu'elle le montrerait sans doute à son psy, mais bien sûr ça n'apporte pas de solution...

De mon côté oui j'avais décidé (sur les conseils de mon médecin aussi) d'être plus ferme. Mais de la voir si fragile hier soir, de l'entendre dire qu'elle regardait les annonces immobilières, ça me bloque à nouveau. Mon médecin que j'ai vu hier soir et à qui j'ai montré aussi le fameux papier pense qu'il vaut bien mieux une telle crise qu'une vraie dépression, qu'une fois passée au moins ça ne reviendra pas, mais comment la faire passer cette crise ? Et combien de temps est-ce que cela va durer ?

Je me sens un peu imposteur de venir sur ce forum du coup. Beaucoup d'entre vous souffrent tellement, et si j'ai cru longtemps que ma femme souffrait du même mal il est maintenant presque certain que ce n'est pas cela du tout. Merci à tous pour votre soutien et votre accueil en tout cas.
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Mélina
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Mélina »

Bah... on n'est pas au pays des étiquettes... Tu es toujours le bienvenu même si ta femme n'est pas "officiellement estampillée" dépressive. Et puis, tu sais, les dépressifs, ils ont souvent besoin de se sentir utile, alors dis-toi que ça nous aussi du bien de t'aider dans la mesure de nos moyens...
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Macbook
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Merci Mélina :o) Tu sais je l'ai écrit dans mon premier post je suis venu ici en ne connaissant rien du tout à cette maladie. Je suis plutôt habitué à des forums plus gais (construction de maison, voitures, hifi, informatique, ...). Mais je dois dire que l'on est vraiment bien reçu ici, merci à tous :o)

Je continuerai à poster de toute façon, jusqu'à ce qu'on s'en sorte, d'une manière ou d'une autre.

Bises à tous les visiteurs de ce post.
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Lillirose
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Lillirose »

Bonsoir MacBook , ta femme n est pas en dépression ? Et alors !!! Ça n est pas plus facile pour autant ce que tu vis ! Tu as très bien fait au contraire de venir sur ce site , au moins tu es fixe ! Et le toubib a raison ce qu elle a est beaucoup moins grave . J espère que tu continueras de nous ecrire pour nous dire comment les choses evluent et surtout comment tu les supportes . Parce que tu parles beaucoup de ses états d' âmes mais moins des tiens ! Or finalement d' un certain point de vue c est toi qui risque de craquer . N oublies pas de prendre soin de toi au milieu de tout ce marasme !
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Macbook
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Merci Lilirose, pas de problème je reste dans le coin ! Ça me fait du bien d'écrire ici, la famille et mon médecin m'aident aussi. Pour le moment je tiens le coup, sans prétention aucune je crois être quelqu'un qui a toujours su ce qu'il voulait et qui est plutôt structuré, donc je ne m'effondre pas. Pas encore...

Concrètement rien de bien nouveau. Hier soir elle a bossé toute la soirée à la préparation de son concours d'infirmière. En allant se coucher elle m'a à peine regardé, comme souvent...

A bientôt.
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Macbook
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Bonjour tout le monde,

Vraiment difficile cette semaine... Elle n'a pas le moral du tout et recommence à parler sans arrêt de partir. Elle ne m'embrasse même plus pour me dire bonjour ni bonne nuit, ça me mine. Plutôt que de nous engueuler une fois de plus, j'ai eu l'idée de lui écrire ma façon de voir les choses. Voici le texte que j'ai préparé, qu'en pensez-vous ? J'attends vos réponses pour lui envoyer.

Ma chérie,

Ces derniers mois nous parlons beaucoup, nous énervons beaucoup, beaucoup de choses sont dites par l'un ou par l'autre, souvent sous le coup de l'émotion. Les mots vont parfois plus loin que notre pensée, les raisonnements de l'un sont coupés par les interventions de l'autre... Voilà un moment que je pense à t'écrire, afin de peser chaque mot et de pouvoir ainsi t'exposer de manière réfléchie mon ressenti sur les derniers mois de notre vie.

Nous avons vécu pendant 14 ans de façon très heureuse, réalisant nos rêves les uns après les autres. Appartement puis maison, enfants, études, travail, amis, famille, tout nous a réussi. Les vacances d'avril 2010 en Tunisie ont été un grand moment de bonheur, d'harmonie familiale, sans nuage à l'horizon. Les semaines qui ont suivi, réception de notre terrasse, retour du soleil, annonçaient un été radieux. Mi-juin, tu as commencé à me faire part de tes doutes sur ta vie, sur toi, de ton envie de passer du temps avec deux de tes collègues, de ton envie de sortir, de ne pas tout partager avec moi... Je reconnais qu'il m'a fallu du temps pour accéder à tes nouvelles demandes, toutes arrivées en même temps si brutalement, d'autant plus que tu ne m'as pas ménagé pendant cette période. Mais ce que tu as exprimé là était légitime, tu t'es sans doute trop consacrée à la famille et aux enfants, voulu être trop parfaite, toujours à fond afin de satisfaire ton mari et tes enfants. Et toi dans tout ça ? Pas assez d'amies juste à toi dans la région en dehors des amis communs, pas de loisirs ni de hobby qui te soient propres qui te permettent de vivre ta vie de femme. Au moment de me le dire, tu t'en es même sentie coupable, comme si passer du temps à discuter avec une autre personne - que ce soit un homme n'a pour moi aucune importance - était me voler quelque chose, comme si prendre un jour de congé pour toi toute seule était voler quelque chose aux enfants. Je passe sur l'envie d'amant, tu l'as exprimée mais tu es revenue très vite sur cette idée, elle t'a perturbée sans doute plus que moi. Lorsqu'il a fallu choisir entre l'éventuel amant et moi ton choix a été vite fait et j'ai apprécié. Tu n'as jamais plus exprimé de tel désir depuis. De même, nous avions décidé il y a très longtemps de tout se dire et de n'avoir aucun secret l'un pour l'autre. Mais à partir du moment où on se fait confiance, et comme tu en as semble-t-il ressenti le besoin, je ne vois rien contre l'existence d'un jardin secret. Les cours de danse que tu as commencé à suivre en janvier me paraissent être la meilleure idée que tu aies eu depuis longtemps, et la mine réjouie que tu as la plupart du temps quand tu en reviens le prouve. C'est ton activité à toi, tu ne dois aucun compte à personne et ça ne regarde que toi, je suis à ce propos réservé sur la présence des enfants ou la mienne au spectacle de fin d'année, mais si tu désires que nous soyons là nous le serons.

Ton travail ne te plait plus depuis des années. Tu as exprimé à maintes reprises l'envie de changer de direction professionnelle: rester à la maison, aller vers l'enseignement, le social, le médical, ... La société dans laquelle tu travailles depuis onze ans ne te reconnait pas à ta juste valeur, tu ne t'y vois pas d'avenir, tu es harcelée par certains sous-traitants, et tu n'es plus motivée par l'informatique. De plus les différents plans sociaux auxquels tu as participé en tant que membre du comité d'entreprise t'ont énormément affectée, je n'oublie pas qu'il y en a eu un nouveau au moment où tu commençais à exprimer ton mal-être l'été dernier. Je n'ai sans doute pas assez pris la mesure du problème, je t'ai souvent poussée à continuer dans cette voie, au nom des avantages que tu y as (collègues, proximité de la maison, congés, ...). Tu as décidé de prendre les choses en main et de faire un bilan de tes compétences avant de décider vers quoi t'orienter, et même si j'essaie de suivre ton souhait en restant au maximum en dehors de tout ça tu sais que je suis complètement derrière toi.

Au niveau de notre couple, tu m'as reproché beaucoup de choses au fur et à mesure de la recherche des causes de ton malaise. Beaucoup étaient sans doute objectivement justifiées, les changements nécessaires ont été je crois effectués. Mais je ne peux m'empêcher de penser qu'après 14 ans de vie commune on peut forcément trouver des choses à reprocher à son conjoint et je ne crois pas que tes revendications sortaient de ce cadre-là. Je crois que rien de vraiment grave ne s'est passé pendant toutes ces années, et nous n'avons jamais eu de réels problèmes de couple. Néanmoins une fois ta remise en cause démarrée tu n'as plus accepté de ne penser qu'à toi et l'été a été difficile. L'automne ne l'a pas moins été, nous nous sommes beaucoup disputés, je ne te reconnaissais plus. J'ai parfois menacé de quitter la maison sous le coup de la colère, et à chaque fois je t'ai vue essayer de me retenir. Lorsque je t'ai retrouvée seule et ivre à la maison en rentrant de l'anniversaire de mon frère en septembre, tu m'as supplié de ne pas te quitter, que tu m'aimais, que tu ne savais plus où tu en étais mais que tu voulais que je sois près de toi.

Fin novembre, juste après ta tentative de suicide, nous passons trois jours merveilleux où tu es à nouveau (enfin) souriante et adorable. Tu me tiens la main, tu m'embrasses, tu me dis m'aimer. Et ça se voit ! Nous nous retrouvons, sous le choc de ce qui vient de se passer.Tu m'expliques avoir fait ça parce que tu ne voyais plus d'issue, et parce que tu ne voulais plus me faire de mal à moi et aux enfants. Je te serre dans mes bras, si heureux que tu soies là, tu en fais autant. Malheureusement l'éclaircie est de courte durée, tu commences une nouvelle psychothérapie dans laquelle tu te sens beaucoup mieux que la précédente, mais tu t'enfonces de plus en plus au fur et à mesure du temps. Tu t'isoles, me parles de moins en moins, tu me fuies, n'as plus de patience pour les enfants, tu refuses de sacrifier quoi que ce soit pour moi ou pour les enfants, m'expliques vouloir être toi-même et ne plus vouloir de compromis... Tu te sens mal dans ta peau, ne sais plus où tu vas, tu émets des doutes sur les choix que tu as faits dans ta vie, tu n'es pas heureuse, ne sais pas pourquoi, alors tu veux tout changer, tout remettre en question. Et tu commences très vite à m'expliquer que tu croies ne plus m'aimer et que tu veux quitter la maison. Je te dis vouloir te garder, la vie est difficile à la maison depuis quelques mois mais je veux être à tes côtés dans cette épreuve. Comment peux-tu savoir si tu m'aimes ou pas à ce moment-là ? Tu es si mal et si perdue que tu veux tout jeter, j'en fais partie.

A Nouvel-an tu me dis au moment des voeux qu'il est sans doute possible de continuer ensemble, le lendemain tu me dis le contraire. Ce sera comme ça pendant des mois. Tu t'investis de moins en moins dans le couple, ça ne t'intéresse pas et tu le revendiques. Je ne le vis pas toujours bien mais j'essaie d'être compréhensif. Tu as besoin de temps pour réfléchir à toi, pour te retrouver. Je te propose de te retirer un moment dans une maison de repos ou quelque chose comme ça, pour avoir le temps de réfléchir sans devoir répondre aux sollicitations d'un mari et de trois enfants, mais tu ne veux pas. Nous avons déjà changé beaucoup de choses, tu as maintenant des loisirs à toi notamment, et tu prépares ta reconversion professionnelle. Tu ne respectes plus beaucoup les règles de vie commune que nous avions établies à la maison, pas très grave ça semble tellement futile par les temps qui courent. Mais tu ne vas toujours pas mieux. Je suis la dernière chose que tu n'aies pas encore changée. Désespérée comme tu l'es, tu proposes même dans le cadre d'une séparation de me laisser la garde des enfants et de ne les voir que les mercredi et un weekend sur deux. Je refuse évidemment, tu les adores tes enfants tu ne survivrais pas à ça ! Suivent les vacances à la montagne. Le début est un peu difficile, nous sommes fatigués et quelques disputes éclatent. Violentes mais de courte durée, ça retombe aussi vite que c'est venu. Je passe sur ton comportement souvent étrange, symptôme de ton mal-être plutôt qu'autre chose. La fin de la semaine est agréable, l'air de la montagne te fait du bien et tu rentres à la maison en étant concentrée sur le concours que tu veux préparer et qui a lieu dans un mois. Dimanche agréable, lundi de rentrée agréable. Ensuite viennent quelques jours très difficiles, tu n'as pas le moral du tout et ça se voit. J'y vois le signe d'un difficile retour aux réalités du quotidien: se lever tôt, être à l'heure, aller travailler, s'occuper des enfants. On se voit moins qu'une semaine auparavant en vacances, le problème ne peut donc venir du fait de me voir trop ! Tu me dis cependant souffrir de ne pas réussir à prendre la décision de quitter la maison, mais tu as tout de même regardé les annonces immobilières et tu t'es renseignée pour un baby-sitter. Tu ne m'embrasses même plus pour me dire bonjour ou au revoir, ou alors en faisant la grimace. Tu me dis que tu es presque sûre de ne plus m'aimer. Tu veux maintenant partir et demander la garde intégrale des enfants, changement d'avis brutal.

Comment peux-tu savoir que tu ne m'aimes plus ? Tu es depuis quelques mois refermée sur toi-même, tu t'es mise une carapace comme pour te protéger. Tu es désagréable autant avec moi qu'avec les enfants. J'essaie de te solliciter le moins possible, je vois bien que tu ne supportes pas la moindre demande affective. Mais je ne réussis pas toujours, et même sans te sentir amoureuse tu pourrais parfois être plus agréable et moins distante. Je crois que tu ne supportes plus l'idée de vie de couple, tu as besoin de penser à toi et exclusivement à toi pour te reconstruire. Ma personnalité n'a rien à voir là-dedans, tu agirais de la même façon avec n'importe qui. Tu ne le nies d'ailleurs pas. As-tu mesuré toutes les conséquences sur ta vie qu'aurait une séparation ? Serait-ce aller vers quelque chose de mieux ou cela ressemblerait-il plus à une fuite dans laquelle tes problèmes t'accompagneraient ? Les changements sont bien plus énormes qu'un changement de voie professionnelle. Et que vas-tu y gagner ? Tu auras la joie de ne pas me voir quand tu n'en auras pas envie, mais bien plus de tâches ménagères à accomplir, un appartement sans doute bien moins confortable que notre superbe maison, passer tes vacances seule avec les enfants, l'obligation de t'occuper des enfants seule quand tu les auras, vivre toute seule quand je les aurai, ne pas les avoir toujours sous ton toit la nuit, ne pas les voir tous les jours, passer même régulièrement plusieurs jours de suite sans les voir ! Et la solitude, nécessaire parfois mais si pesante lorsqu'on a besoin de compagnie, et si ce n'est pas le cas en ce moment le moment arrivera bien vite où tu n'auras pas envie d'être seule le soir et où tu auras besoin de quelqu'un pour te dorloter. Et tout ça parce que tu penses que tu ne m'aimes plus, mais pour autant est-ce que tu me détestes ? Je ne crois vraiment pas être une personne invivable, particulièrement en ce moment où je ne te demande presque plus rien. Ca ne pourra pas durer des années comme ça c'est sûr mais tu n'es pas bien et c'est mon rôle d'être à tes côtés en ce moment, j'en ai pris l'engagement il y a bien longtemps. Je n'ai pas plus que toi l'expérience d'histoires d'amour portant sur des décennies, mais est-ce si surprenant que les sentiments puissent fluctuer au fur et à mesure du temps, sans doute dans les deux sens d'ailleurs, et tes sentiments peuvent très bien revenir aussi vite que tu crois qu'ils ont disparu ! Et qu'ils ne soient pas au plus haut dans cette période si difficile de ta vie n'est pas une grosse surprise si ? D'autre part, comment s'imaginer que l'amour puisse disparaître aussi vite, nous étions heureux et amoureux il y a encore 9 mois, sans aucun doute possible ! Tout casser maintenant me parait si prématuré, une décision pareille se prend lorsqu'on est lucide et que l'on sait où on veut vraiment aller, est-ce vraiment ton cas en ce moment ?

Tu me dis parfois que le manque d'amour pour moi serait une des causes de tes problèmes, que ça t'aurait minée au point de t'emmener là où tu es. C'est très vite oublier comment les choses se sont passées, le doute sur tes sentiments est arrivé très tard. Et crois-tu vraiment que tu serais tombée si bas juste parce que tu doutes de tes sentiments pour moi ? Je crois moi que tu ne peux pas savoir si tu m'aimes actuellement, ce n'est pas ta priorité tu en as bien d'autres, et je n'ai pas la prétention de le savoir non plus. Ce que je sais c'est que moi je t'aime, et que je me sens assez fort pour rester à tes côtés dans cette période difficile, pour peu que tu essaies de ne pas trop être désagréable, ce qui n'est vraiment pas toujours le cas ces derniers temps. Tu as entrepris un changement professionnel qui te demande beaucoup d'énergie et de courage, crois-tu que le moment est bien choisi pour me quitter et commencer une nouvelle vie ? Vas-tu pouvoir mener les deux choses de front ? Il serait tellement plus prudent de continuer ta thérapie, passer ton concours, faire le bilan de tes compétences, tout en restant dans le confort de la maison. Tu y es chez toi, nous sommes ta famille, les enfants comme moi, et nous avons envie de vivre avec toi, partager le meilleur et le moins bon, et de t'aider de notre mieux. Une fois les choses un peu plus claires dans ta tête et le changement professionnel décidé et amorcé, il sera toujours le temps de partir si tu en as encore envie.

Bien sûr, ce choix comme tous les autres t'appartient. Je le respecterai quel qu'il soit. Mais n'oublie pas que si tu le désires tu peux compter sur moi !

Bisous
Ton mari xxx
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Lillirose
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Enregistré le : vendredi 18 février 2011 15:40

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Lillirose »

Bonsoir MacBook ! Cette lettre a le mérite d' être Claire et de résumer assez bien la situation . D' autre part tu lui fais entrevoir tout ce qu elle perdrait en te quittant aussi brutalement tout en lui laissant le choix . Je ne vois pas ce que tu pourrais ajouter . Je crois que tu n as rien a perdre a la lui donner . Ça va peut être lui permettre de réfléchir elle aussi plus tranquillement a ce qu elle veut vraiment , vu que la elle ne sait plus du tout ou elle en est et qu en effet elle risque de regreter amèrement une décision prise dans l état ou elle se trouve . En tout cas j admire ta patience et toute la compréhension dont tu fais preuve a son égard !je t embrasse .
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