J'ai eu moi aussi le toc religieux (centré sur est-ce que Dieu existe ?/pourquoi je ne ressens rien/pourquoi je ne peux pas avoir de certitude sur son existence). J'ai grandi dans une famille chrétienne et très croyante, je crois moi-même en Dieu à l'heure actuelle.
De tous les tocs que j'ai vécus depuis l'adolescence, je peux d'ailleurs te dire, avec le recul, que le toc religieux que j'ai vécu est celui qui ressemble le plus au ROCD (doute incessant par rapport à quelque chose qui existe ou pas). Au fond, croire en Dieu et croire au grand Amour, ce n'est pas si différent en terme de mécanisme de croyance ^^''
J'ai souvent espéré, au début du ROCD, que Dieu m'enverrait un signe qui confirmerait (ou pas) que mon copain était le bon. Et puis, quand j'ai commencé ma TCC, je suis tombée sur un article chrétien "l'âme sœur n'existe pas, heureusement". Cet article m'a été très bénéfique, parce que j'ai compris que j'avais une vision totalement erronée de l'amour. Croire en Dieu ne m'enlève pas ma liberté de choisir, l'article insistait sur le fait que nous sommes compatibles avec un bon nombre de personnes, et qu'à la fin, c'était notre décision qui importait vraiment parce que les sentiments amoureux sont éphémères. Il faut les entretenir grâce à sa volonté. Ça rejoignait ce que me disait ma psy (mais elle en termes plus médicaux et plus techniques évidemment ^^).
Je comprends ton angoisse, ta peur de l'abandon et de l'avenir. Moi aussi j'étais terrifiée que rien ne puisse m'assurer que je faisais le bon choix. J'ai demandé plusieurs fois à ma psy "mais si je réalise dans 20 ans que je me suis trompée, que ça fait des années que je suis avec quelqu'un que je n'aime pas vraiment ?". Elle m'a dit tranquillement oui, c'est possible (et crois moi ça me faisait bien stresser comme réponse sur le coup). Tous les scénarios sont possibles. Les anxieux comme nous ne supportent pas cette incertitude. On voudrait contrôler, être sûr de ce qui va se passer. En plus, nos biais cognitifs dus à l'angoisse font que les scénarios négatifs nous paraissent bien plus probables que ceux où ça se passe bien. Le vrai truc c'est qu'on n'a d'emprise que sur l'instant présent. Concentre toi sur ça. Pour le moment, tu es avec ton copain, dans une relation saine, équilibrée, ton copain te respecte, prend soin de toi, te soutient dans ce que tu vis. C'est pour ça que dans les moments de crise, on doit s'entraîner à ne penser qu'à des faits objectifs du présent. C'est à ça qu'on doit se rattacher. Les schémas anxieux du cerveau ne sont que des projections qui n'existent pas.
Je crois en la sincérité de tes sentiments pour ton copain. Tu es prête à beaucoup endurer pour cette relation, et ça c'est une décision que tu as prise toi, de ton plein gré. Garde courage