Discussion sur le suicide

[bandit]

Coucou Déta,
Tu peux dire dans quelles circonstances tu y penses, si c'est dans un état particulier.
Est ce que tu arrives à en parler à ton compagnon ou c'est pareil ?

[Détachement]

Bonjour.

J’y pense souvent. Quand je suis seule ou bien quand je fais la vaisselle. Je ne sais pas si j’ai un état particulier.
Peut-être la fatigue.
Mon compagnon est au courant que j’ai des pensées suicidaires mais je n’arrive pas à lui en parler. Dans le sens qu’on me pose des questions et que souvent, je ne connais pas la réponse.

[bandit]

La première chose qui me vient en tête c'est qu'il te prenne dans ses bras dans ses moments là. Un petit moment chaleureux et de soulagement peut-être.
Je suis pas d'un grand aide ; moi, la seule fois où j'ai eu des envies suicidaires, je suis passé à l'acte. Et ensuite mes pensées étaient tout autre. Je veux pas inciter hein, que ce soit clair. Peut-être faut il trouver un moyen de se défouler, sans se faire mal ce serait le mieux.

[Détachement]

Ce sont des pensées suicidaires, pas du tout des envies suicidaires. Ce n’est pas la même chose je pense.
C’est pas toujours facile avec moi de m’avoir dans ses bras, dans le sens que parfois, je ne supporte pas d’être touchée.

[bandit]

Tu penses au suicide sans envie derrière ? J'ai du mal à saisir la différence.
Ah oui, si ça t'es désagréable c'est pas une solution. Ou avec une couverture, t'aimes bien être compressée je crois.

[Détachement]

Non, j’ai pas envie de me suicider mais je suis obsédée par le suicide, que ce soit de voir des documentaires sur des proches de la personne suicidée, des informations sur les tentatives de suicide, des statistiques sur le suicide, etc.
Je me renseigne aussi souvent sur l’euthanasie.
Je pense aussi que ce serait plus facile d’être morte.
Mais j’ai aucune pensée de moi en train de me tuer, aucun enthousiasme à y penser non plus.

Oui, je suis presque 24/24 avec ma couverture mais comme j’ai pris un peu plus de poids, ça ne fait plus pareil. J’attends d’avoir plus d’argent pour en acheter une seconde car ça coûte cher.

[bandit]

Ah d'accord, le suicide plutôt en tant que sujet que en tant qu'acte. Ça change tout. Mais du coup, t'es bien au bon endroit pour en parler.
Ma foi c'est intéressant, à mon avis. T'es tombée sur des chiffres ou quelque chose d'improbable ?

[Détachement]

Je ne suis pas tombée sur des choses improbables car j’avais peu d’a priori sur le sujet.
Ça en devient juste dérangeant de penser qu’à ça.

[bandit]

D'accord.
En tout cas si tu veux partager ce que t'as appris, je lirai avec intérêt =).
Tu vas peut-être te lasser au bout d'un moment. Si ça te dérange maintenant j'espère que ça partira.

[Détachement]

Ça me dérange vraiment de partager ce que j’ai appris et je ne crois pas que ce soit une démarche hyper saine pour moi.
Le problème avec moi, c’est que j’ai du mal à me lasser. Soit c’est tout de suite et on ne peut pas parler de lassitude, soit c’est jamais.

[bandit]

Ah bah oui, je suis bête, tu veux pas en rajouter ^^'.
Ça sera peut-être remplacé par autre chose, un jour.

[Kokwac]

Non, j’ai pas envie de me suicider mais je suis obsédée par le suicide, que ce soit de voir des documentaires sur des proches de la personne suicidée, des informations sur les tentatives de suicide, des statistiques sur le suicide, etc.
Je me renseigne aussi souvent sur l’euthanasie.
Je pense aussi que ce serait plus facile d’être morte.
Mais j’ai aucune pensée de moi en train de me tuer, aucun enthousiasme à y penser non plus.

Oui, je suis presque 24/24 avec ma couverture mais comme j’ai pris un peu plus de poids, ça ne fait plus pareil. J’attends d’avoir plus d’argent pour en acheter une seconde car ça coûte cher.

Je suis un peu comme toi. J'y pense beaucoup, surtout dans mes moments down. Je cherche, je farfouille pour trouver la meilleur méthode... Je pensais avoir trouvé l'an dernier, avant de me faire hospitaliser. Manque de bol, les médocs auxquels je pensais ne sont pas létaux. J'ai lu dernièrement un cas clinique : une minette de 50 kg qui avait ingurgité 12 gramme (oui, 12 !) de quétiapine. Elle s'en est sorti comme un charme. Certes avec une intubation et quelques convulsions. Bah même si je voulais en faire autant, je pourrais pas... Je n'ai que des boites de 300mg de 30 comprimés, délivrées une fois par mois. Il faudrait donc 40 comprimés pour atteindre les 12 grammes, et comme je pèse le double de son poids je suis à peu près sur de louper mon coup

...et comme je me refuse à toute méthode qui pourrait atteindre autrui physiquement ou psychologiquement et que j'ai la p* en horreur, je suis pas prêt de mettre fin à mes jours

[Détachement]

Je ne sais pas si ma motivation cachée est de trouver la meilleure méthode. Je ne ressens aucune joie ou excitation à penser au suicide.
Se tuer par les médicaments, parcontre, c'est vraiment pas du tout le meilleur plan. Enfin, ça dépend des paramètres à prendre en compte ou qui importe à chaque individu mais saches qu’au niveau atteinte physique ou psychologique sur les autres, on est dans le hardcore.
Je pense un peu comme toi sur la dernière phrase.

Bon courage à toi

[Kokwac]

Le plus drôle (du moins le plus paradoxal) c'est que je suis opposé à l'euthanasie et au suicide assisté. Je suis plus pro soins palliatifs....

[21 grammes]

Pareil que toi détachement je pense bcp au suicide sans forcément en avoir envie. C'est bizarre comme sensation.

[juliett]

moi aussi j'y pense, j'ai déja fait des tentatives mais des sos c'est tout
là c'est une solution réflechie pour plus avoir mal et j'y pense depuis tres longtemps mais ce n'est pas facile de passer à l'acte, le vrai, pas les cachous avec l'alcool et cie, mais sauter d'un pont se jeter sous un train, me noyer je sais pas nager et je sais ou je peux le faire, voilà désolèe mais j'en peux plus

[Kokwac]

Sauter d'un pont, c'est la plupart du temps le loupage assuré et le risque +++ de s'en sortir en devenant tétraplégique.

Quant à se jeter sous un train, c'est gore et ça impacte physiquement et psychologiquement des gens qui n'ont rien demandé.

La noyade, je m'y refuse aussi : je la considère trop violente. L'agonie d'un noyer étant très très douloureuse...

Le mieux, @juliett, c'est quand même d'en parler à un psychiatre. Fantasmer le suicide c'est une chose... Le considérer comme une solution est symptomatique d'une maladie psy qui peut guérir.

[juliett]

merci @Kokwac pour ton avis sur la question
que crois tu que je fais avec cette envie de disparaitre et qui n'est pas mourir, je vois des psys.
ces solutions ME semblent radicales quand elles sont accompagnées d'une bonne dose d'alcool de drogue etc et beaucoup de souffrance pour penser aux autres.
ma première ts a 16 ans était soft mais j'étais bien isolée dans une forêt
l'idée du suicide c'est rassurant quelque part, c'est une sorte d'échappatoire pour survivre meme si on passe pas à l'acte. juste l'idée qu'il y a ca.
aujourdhui ce jour ca va mieux je tend vers la vie
j'aime bien tes mandalas
passe une bonne journée

[Philea]

Il y a quelques années une amie, rencontrée lors de mon hospitalisation, a voulu se suicider.
Elle m’ a prévenue par sms, je l’ai appelée. Elle m’a dit sur un ton sans émotion avoir été très déçue d’être toujours là quand elle s’est réveillée. C’était violent d’entendre ça et encore plus pour ses proches j’imagine.
Les conséquences ont été, entre autres, l’amputation d’une demie jambe. Elle est en fauteuil roulant car pas de prothèse possible à cause d’intenses douleurs neuropathiques quotidiennes. Ses semaines sont rythmées par ses rendez-vous médicaux. Elle a essayé beaucoup de choses côté traitements anti-douleurs, vu plein de spécialistes, rien n’est assez efficace.

Fin novembre, ma nièce de 30 ans a mis fin à ses jours de façon violente.
Séisme familial. Obsèques horribles. Parents et fratrie ravagés. (j’en ai parlé sur mon salon)
Personne n’a rien vu, rien senti. Ni même sa sœur jumelle : éloignées géographiquement, elles s’appelaient chaque jour.

@Kokwac : un suicide impacte TOUJOURS physiquement et psychologiquement les autres quelque soit la « méthode ». Et pour longtemps. Ça fout d’autres vies en l’air.
Au sujet de ton anecdote : faudrait demander à la « minette » - si elle considère aussi « s’en être sortie comme un charme » après avoir subi intubation et convulsions…

[om-d-kaverne]

"Il y a pire que rater sa vie, oui, c'est rater sa mort !"
Moi, dans un livre de pensées qui ne sera jamais publié...

Ce n'est pas une envie, mais un besoin. Disparaître, s'effacer, de toute façon, on est quoi à part des bouffeurs de médicaments ?
Quant aux autres, les "biens portants" qui ont un Q.I. de 2, je m'en contrefous ! Ils ne sont pas dignes de moi, de ma présence, de mes visites, etc.

Maladie, vieillesse, pas trop compatible pour continuer à vivre indéfiniment !
Je ne me vois pas dans un EHPAD maltraité par des ..........................