Relève-toi et Respire encore.

[eden00]

A celui qui est tombé...tombé dedans...tombé de haut...

Il était là, allongé sur le carrelage froid. Personne ne l'avait entendu s'effondrer. Personne.
La trace de sa paume moite sur le mur commençait à s'effacer...

*Relève-toi. Respire...encore*

Souffle saccadé pour un corps trop frêle. De petites fées dansaient devant ses yeux, mais leurs sourires étaient tristes. A voler trop près des étoiles, il s'y était brûlé les ailes.
Pantin désarticulé d'une blancheur de craie. Le mystère sous cutané n'en était plus un pour lui. S'y injecter la mort non plus.

*Encore ! ...respire encore...*

Le poison qu'il connaissait trop bien se répandait lentement. Il traçait sa route dans chaque recoin de son être, sachant pertinement où s'infiltrer pour assouvir le besoin d'ailleurs. Ailleurs...Ce mot sonnait tellement faux. Mais tellement accessible... Vague notion pour certains, véritable obsession pour d'autres. Besoin de partir. Pour mieux revenir ? Peut-être... Ou pas. A chacun son ailleurs. Une chose était certaine, celui de ce garçon lui lacérait l'âme...

*Respire...oui...respire encore*

Il s'était lui-même posé ces chaines autour des poignets, ces maillons glacés qu'il essayait maintenant de briser. Jusqu'à ce que ses ecchymoses le blessent jusqu'aux larmes...
Jongle avec la seringue, elle te rappellera bien vite qui est le maitre. Et, de fil en aiguille, la petite cuillère ne sert plus à faire fondre la poudre, mais bel et bien à te ramasser...
pu...., elle fait mal la vérité, hein ? Touché. Coulé. Tombé.

*Allez, respire ! ...encore...*

Mais il essayait de lutter.

*Respire...*

Ca se voyait dans ses yeux. De plus en plus humides. De plus en plus vides.

*...encore...*

Il était là, allongé sur le carrelage froid. Personne ne l'avait entendu s'effondrer. Personne.

*...*




Pour mon cousin.

[claudine]

C'est très émouvant, Eden

[lou58]

magnifique, notre impuissance est parfois insuportable.

courage à toi


lou