En dépression après avoir été battu, dois-je affronter mes bourreaux ?

[samilou]

Je vous raconte l'histoire briévement : un enfant est battu par certains membres de sa famille pendant toute son enfance, à lâge adulte, il soufre de depression chronique, pour aller mieux, le psy lui dit qu'il doit-il leur demander des comptes, leur demander pourquoi ils ontl fait ça? en sachant qu'ils vont probablement nier l'avoir fait, que cela va faire des problèmes dans la famille, il sera mal vu, on le prendra pour un fou.... que pensez-vous de cette démarche ?

[crakote]

Bonsoir

J'ai été brutalisée étant petite, je comprends ce que tu veux dire... personnellement, j'ai choisi la fuite (comme beaucoup je pense )
C'est vrai que le plus difficile est de savoir quelle sera la réaction des personnes à qui on en parle... on en sait trop rien...

En fait, je pense que la question que tu dois te poser, c'est: est ce que tu penses que ca pourrait t'apporter quelque chose à toi, avant tout? Est ce que, quelle que soient les réactions, tu pourrais te sentir libéré? Si c'est le cas, fais-le.

J'espère sincèrement que tu arriveras a surmonter tout ca


Edit... j'ai entendu une phrase qui m'a tuée l'autre jour: "les enfants, c'est comme les chiens, frappez les régulièrement et ils finissent par croirent qu'ils le méritent" ... c'est trop vrai. Alors non, tu n'es pas fou , tu as souffert...
A plus tard

[samilou]

Merci crakote pour ta réponse. Eh bien j'ai tenté l'expérience, j'ai demandé à l'un de mes bourreaux pourquoi il a fait ça,n et s'il pensait que c'est normal de maltraité un plus faible que soi, et la personne m'a répondu "tu es folle, c'est des mensonges". Sachant que cette personne a martyrisé ses propres enfants, elle n'a certainement pas pu agir autrement avec moi. L'important pour moi c'est d'avoir fait le geste d'affronter mon bourreaux, ça m'a soulagé de ne plus garder ça pour moi et de cesser d'avoir une relation avec cette personne comme si de rien n'était.

mon psy m'a dit qu'il fallait passer par là pour aller mieux, pour ne plus faire des cauchemards, ne plus avoir des tocs, des angoisses, de la dépression... sinon on ne s'en sort pas.

[Citronnelle]

Bonsoir Samilou
et Crakote

Ils répondent très souvent cela, mais pas tous fort heureusement. C'est tellement plus confortable pour certains(e)s que de renvoyer la responsabilité sur la victime, de la dire folle ou affabulatrice ( = de la nier).
C'est super dur à entendre, c'est vrai, mais je crois très sincèrement que c'est important de le faire ne serait-ce que pour poser un regard d'adulte, sur un autre adulte, un regard d'adulte à adulte. Mais aussi pour affronter certaines peurs ancrées depuis la + "tendre" enfance et commencer ainsi de s'en libérer.

Après, si la confrontation est trop difficile, il est tjrs possible d'écrire.

Et vraiment, cela aide, oui ! Ne pas pouvoir le faire ( qq en soient les raisons) peut enfermer l'adulte dans la vision obligatoirement erronée qu'avait l'enfant rapport à son agresseur, et cela peut poser pas mal des pb, (en + de la souffrance)

Je confirme, on va mieux après

Après, ce n'est qu'un avis, qui ne vaut que pour tel bien évidemment.

[papounet44]

Bonsoir samilou.
A mon avis on ne peut pas avoir souffert le martyr sans qu'à un moment de sa vie les bourreaux doivent payer.
Affronter le regard du tortionnaire , lui faire comprendre ce qu'il nous a fait vivre parait l'essentiel.
Ceci permet aussi de laver son mental intérieur et de se soulager d'un poids enfoui au plus profond de nous même.
Par rapport à l'entourage , il ne faut pas s'en faire car souvent ces gens assistent passif à ce qui s'est passé.
Le fait de les mettre devant le mur les fera taire .
Bon courage à toi.

[marialine]

C'est un sujet délicat qui m'a hanté durant une courte période.

J'ai cru comprendre de mon côté que ces bourreaux, vivaient souvent dans le déni le plus total (d'où la réponse automatique de mensonges si sujet abordé). Le déni arrange bien souvent les victimes mais tout autant leur bourreau !

En tout cas ce fut le cas pour le mien (il demandait encore à ma mère au bout de 20 ans de divorce pourquoi elle était partie alors que nous étions battus comme des chiens, si c'est pas du déni, c'est quoi ?). A partir de là, je pense que j'ai préféré me protéger en évitant une confrontation qui ne mènerai nul part, pire qui m'aurait fait plus de mal que de bien. Je ne le saurai jamais réellement car je n'aurai plus l'occasion de le faire, celui-ci étant décédé il y a 2 ans.

Chaque cas est singulier, il faut savoir écouter ses angoisses pour mieux les soulager. Ton courage et ta force ont été bénéfiques dans le sens où apparemment tu te sens plus léger et apaisé après la confrontation et c'est ça l'essentiel, mais prudence tout de même pour ceux qui ne l'ont pas encore fait. Personnellement, je n'éprouve pas d'angoisses récurrentes de ne pas l'avoir fait.

Marialine

[claudine]

A partir de là, je pense que j'ai préféré me protéger en évitant une confrontation qui ne mènerai nul part, pire qui m'aurait fait plus de mal que de bien.

Bonjour marialine,

J'ai eu la même réaction que toi car j'étais incapable d'affronter, à nouveau, celui qui m'avait harcelé pendant des années . Je l'ai croisé une fois, par hasard dans la rue, et j'ai fait un malaise . C'est pour cela que je n'ai jamais pu porter plainte contre lui

[Citronnelle]

Très sincèrement, la confrontation, quand elle est voulue, préparée, travaillée en thérapie au préalable bien sûr, et une véritable libération.

Plein de courage

[arthemis]

J'ai tout quitter pour ne pas les croiser au coin d'une rue.
Mon département, ma belle ville, j'ai tout laissé.
Je me sens doublement victime alors que je n'ai rien fait de mal.